Conférence de presse de la Directrice exécutive adjointe chargée pour les solutions au problème de la faim et du conseiller principal pour les politiques économiques du PAM
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE CHARGÉE POUR LES SOLUTIONS AU PROBLÈME DE LA FAIM ET DU CONSEILLER PRINCIPAL POUR LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES DU PAM
La Directrice exécutive adjointe chargée pour les solutions au problème de la faim et le Conseiller principal pour les politiques économiques du Programme alimentaire mondial (PAM) ont engagé aujourd’hui les États Membres à intégrer des outils de lutte contre la faim et la malnutrition dans leurs programmes de relance économique.
Pour faire face aux crises financière, économique, énergétique et aux changements climatiques qui continuent d’aggraver la crise alimentaire, il faudrait agir vite et créer des systèmes de protection et des programmes de distribution alimentaire, ont souligné Mme Sheila Sisulu et M. Henk-Jan Brinkman, au cours d’une conférence de presse cet après-midi, au Siège de l’ONU à New York.
Ils ont également souligné la nécessité de porter une attention particulière à l’alimentation des enfants de moins de deux ans, faisant remarquer qu’avec la crise alimentaire, de nombreuses personnes se nourrissaient à présent avec des aliments de mauvaise qualité et à faible teneur nutritionnelle.
« Si la croissance d’un enfant est freinée avant l’âge de deux ans, c’est sa vie entière qui se trouvera freinée par la suite », a notamment déclaré Mme Sisulu. « La faim détruit la santé des personnes, réduit leur productivité et altère leurs capacités intellectuelles. Ces effets sont irréversibles, surtout lorsqu’ils frappent les plus jeunes. »
Alors que 1,2 milliard de personnes souffrent aujourd’hui de malnutrition dans le monde et que le coût de la lutte contre la faim peut représenter jusqu’à 11% du produit intérieur brut (PIB) de certains pays, Mme Sisulu a mis l’accent sur l’importance de créer des programmes d’alimentation dans les écoles, d’instaurer des systèmes de distribution de coupons et de fournir des vivres à forte teneur nutritionnelle, comme le Plumpy’nut, une pâte à base d’arachide qui a donné des résultats remarquables chez les enfants souffrant de malnutrition accrue.
Elle a également cité les bienfaits de la vitamine A et du zinc, signalant qu’un investissement de 1,2 milliard de dollars sur cinq ans dans la micronutrition pourrait donner lieu à 15,3 milliards de dollars de profits annuels au niveau mondial.
« Nous devons utiliser les marchés quand nous le pouvons et le gouvernement quand nous le devons », a déclaré de son côté M. Brinkman qui a estimé que les marchés étaient à la fois source du problème et porteurs de solutions. Il a préconisé la création d’un système qui allie à la fois la distribution des marchés, le marketing « social » au sein du secteur privé et l’aide du gouvernement pour les plus démunis.
Il a également souligné l’importance de mettre en place des systèmes conçus pour répondre à la situation particulière de chaque pays. Il a notamment cité la nécessité d’établir un cadre juridique pour assurer le suivi de la mise en œuvre des programmes, ainsi que la création de normes destinées à garantir la qualité des denrées mises sur le marché. « Les consommateurs ont besoin de ce cadre institutionnel qui permet aux marchés de fonctionner correctement », a-t-il signalé, tout en prévenant que le problème de l’information asymétrique risque de provoquer la faillite des marchés.
Répondant à une question d’un journaliste sur la manière dont agissait le PAM pour distribuer l’aide alimentaire dans un pays comme le Sri Lanka qui, selon des informations, se servirait des camps de personnes déplacées pour identifier d’éventuels membres des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), Mme Sisulu a déclaré que « ce serait irresponsable de notre part de laisser ces gens mourir sous prétexte que c’est le gouvernement qui les a forcés à se rendre dans ces camps ».
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