Conférence de presse de M. Alexander Lomaia, Représentant permanent de la Géorgie auprès des Nations Unies
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. ALEXANDER LOMAIA, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA GÉORGIE AUPRÈS DES NATIONS UNIES
Le dernier rapport en date du Secrétaire général sur la situation en Abkhazie (Géorgie) représente clairement « un pas en arrière par rapport aux précédents », a affirmé cet après-midi M. Alexander Lomaia, Représentant permanent de la Géorgie auprès des Nations Unies, au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée au Siège de l’ONU, à New York.
M. Lomaia a ajouté que le « retard non justifié de trois jours par rapport à l’échéance prévue par la résolution 1866 (2009) du Conseil de sécurité, avec lequel le rapport a été publié a été utilisé par la [Fédération de] Russie pour exercer un chantage sur la communauté internationale ».
Rappelant que la [Fédération de] Russie « a menacé de se retirer du dernier cycle de pourparlers de Genève » sur la situation dans le sud du Caucase, « la veille du jour où le rapport a été rendu public », il s’est dit « troublé » que ces pourparlers aient été « utilisés par la [Fédération de] Russie pour manipuler à la fois le titre et le contenu du rapport ». Il a jugé « très malheureux et alarmant » que le Secrétariat se soit « soumis au chantage de la [Fédération de] Russie ». Le cinquième cycle de pourparlers de Genève s’est tenu les 18 et 19 mai. Le 18 mai, la délégation russe avait quitté la salle, mais était revenue le lendemain.
Interrogé sur la nature du prétendu chantage exercé par la [Fédération de] Russie sur la communauté internationale et sur les méthodes qu’elle aurait utilisées, M. Lomaia a affirmé avoir appris « de source très fiable » que les Russes avaient « menacé d’opposer leur veto à la future résolution » que le Conseil de sécurité doit adopter avant la fin du mandat de la présente Mission des Nations Unies, le 15 juin prochain, « à moins que l’intitulé actuel du rapport du Secrétaire général ne soit changé ».
M. Lomaia a encore affirmé que la version finale du rapport « diffère drastiquement » des versions préliminaires et a dit « avoir des raisons de penser » que la visite récente au Siège de l’ONU du Ministre russe des affaires étrangères de la [Fédération de] Russie, M. Sergey Lavrov, « a fait partie des pressions exercées sur le Secrétariat ». M. Lavrov était au Siège de l’ONU le 11 mai et y a notamment présidé une réunion du Conseil de sécurité.
M. Lomaia reproche au rapport « deux défauts fondamentaux ». Il ne fait pas état des « milliers d’hommes et du matériel des forces d’occupation russes stationnées dans une partie du pays en violation de textes fondamentaux, y compris la Charte des Nations Unies. En outre, le rapport « ne fait pas état des graves violations des droits de l’homme qui ont lieu dans différentes parties de l’Abkhazie » et, notamment, il ne mentionne pas « le nettoyage ethnique des Géorgiens d’Abkhazie du nord », pourtant signalé par des organisations non gouvernementales et par Amnesty International.
Le représentant de la Géorgie a dit « noter avec regret » que le rapport ouvre la voie à une mission « mal configurée » qui ne « serait pas capable de traiter correctement des questions sur le terrain ». Tels que préconisés par le Secrétaire général dans son rapport, le format et le mandat de la Mission « ne sont pas propres à rétablir la paix et l’ordre dans les territoires géorgiens occupés » d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, a affirmé M. Lomaia. Il a ajouté qu’il est « de l’intérêt de la [Fédération de] Russie d’avoir une mission faible et qui travaille mal, ou de ne pas en avoir du tout ». Il a comparé cette situation à ce qui s’est passé avec la Mission de l’OSCE, en rappelant que la [Fédération de] Russie avait, au début du mois, rejeté une proposition de compromis présentée par la Grèce et acceptée par tous les autres membres de l’organisation, ce qui a « tué de fait la présence de l’OSCE en Géorgie ».
M. Lomaia a estimé que la « Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) » devrait avoir au premier chef le mandat et la capacité de surveiller la mise en œuvre du cessez-le-feu du 12 août, qui prévoit notamment que les forces russes doivent se retirer des positions occupées en Géorgie le 7 août.
Pour être efficace, une telle mission devrait avoir « une forte capacité en termes de police et de maintien de l’ordre, a poursuivi M. Lomaia. Affirmant que la Géorgie souhaite être en mesure de soutenir la future résolution du Conseil de sécurité, il a demandé que le mandat de la MONUG soit défini de manière à servir à appuyer les principes sur lesquels les Nations Unies ont été fondées, à prévenir de nouveaux conflits et à créer les conditions qui permettront aux citoyens géorgiens de toutes origines ethniques de vivre en paix.
M. Lomaia a ensuite accusé le représentant de la [Fédération de] Russie aux Nations Unies, M. Vitaly Churkin, de « poursuivre sa campagne de propagande » en accusant la Géorgie de « renforcer ses forces militaires et de police » à proximité des « territoires occupés de Géorgie ». « Personne ne croit à cette propagande, et certainement pas Churkin lui-même », a-t-il affirmé, ajoutant que « jamais les allégations russes n’avaient été vérifiées de source indépendante ».
Rappelant que diverses institutions européennes, comme le Conseil de l’Europe, l’OCSE et le Parlement européen ont qualifié à de nombreuses reprises de « nettoyage ethnique » la politique menée par la [Fédération de] Russie, il a également parlé de « fascisme ethnique ». Il a affirmé que « 400 000 des 550 000 résidents géorgiens de l’Abkhazie d’avant la guerre ont été soit tués soit expulsés » et ceux qui restent sont soumis à des discriminations ethniques » qui incluent meurtres, enlèvements, enrôlements forcés et déni d’éducation dans leur langue maternelle, a encore affirmé M. Lomaia.
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