Conférence de presse des Secrétaires généraux adjoints aux affaires politiques et humanitaires sur la situation au Sri Lanka
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CONFÉRENCE DE PRESSE DES SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX ADJOINTS AUX AFFAIRES POLITIQUES ET HUMANITAIRES SUR LA SITUATION AU SRI LANKA
Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques et son homologue chargé des affaires humanitaires ont expliqué, ce matin à la presse, au Siège de l’ONU à New York, ce qu’il faut attendre de l’évolution de la situation au Sri Lanka, après la signature, le 23 mai dernier, de la Déclaration conjointe entre le Président sri-lankais, Mahinda Rajapksa, et le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui achevait ainsi une visite de deux jours dans le pays. Les deux adjoints de M. Ban ont insisté aujourd’hui, au cours de leur conférence de presse, sur la réconciliation nationale et l’accès humanitaire.
B. Lynn Pascoe, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a déclaré qu’après la fin des opérations militaires qui ont permis aux forces gouvernementales de reprendre les territoires du Nord, contrôlés depuis plus de 30 ans par les Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE), le Gouvernement sri-lankais doit désormais s’attaquer à la réconciliation nationale, un processus qui prendra du temps, a prévenu le Secrétaire général adjoint.
Dans la Déclaration conjointe, le Gouvernement sri-lankais reconnaît ce défi et rappelle aussi que, dans le discours qu’il a prononcé, le 19 mai dernier devant le Parlement, pour proclamer la fin du conflit, le Président sri-lankais a exprimé sa « ferme détermination » à entamer un dialogue avec toutes les parties, y compris les parties tamoules, et à mettre en œuvre le treizième amendement de la Constitution sri-lankaise.
La question est de savoir, a commenté le Secrétaire adjoint aux affaires politiques, si les Tamouls pourront parler d’une seule voix et si l’application du treizième amendement répondra à leurs attentes. Adopté en 1987, cet amendement prévoit la création de conseils régionaux et la proclamation du Tamoul comme deuxième langue officielle aux côtés du Cinghalais.
Sur le front humanitaire, B. Lynn Pascoe a été amené à commenter les propos du Secrétaire général, inclus dans la Déclaration conjointe, sur l’importance d’établir les responsabilités en matière de violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme qui ont pu se produire au Sri Lanka.
Il ne s’agit pas, a-t-il dit, d’accuser le Gouvernement, mais bien de déterminer « qui a fait quoi, quand et comment ». Le Gouvernement est appelé à travailler avec le Conseil des droits de l’homme qui s’attaque déjà à la question, a ajouté B. Lynn Pascoe. Il a rejeté toute idée de créer une commission d’enquête indépendante, rappelant que si l’ONU l’a fait après le conflit de décembre 2008 à Gaza, c’était uniquement pour enquêter sur les dommages qu’elle y avait subis.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, qui intervenait par téléphone, a insisté sur la partie de la Déclaration conjointe où le Gouvernement s’engage à faciliter l’accès de l’ONU aux camps de déplacés de Vavuniya et de Jaffna. Quatre-vingt mille personnes ont fui les derniers combats, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), portant ainsi le nombre total de déplacés à 280 000. Cet accès est d’ores et déjà autorisé, mais ce n’est pas suffisant, a-t-il tranché, en dénonçant le refus du Gouvernement sri-lankais concernant le passage des véhicules, motivé « par des raisons de sécurité ».
John Holmes a dit n’avoir aucune information sur les allégations selon lesquelles, des personnes vivant en dehors des zones de conflit, auraient été transférées de force dans les camps de déplacés. Toute la région de Vavuniya, a-t-il rappelé, était aux mains des LTTE, il est donc peu probable qu’il y ait eu autant de gens en dehors des zones de combat.
Il a aussi dit ne détenir aucune information sur des meurtres qui seraient intervenus dans les camps de déplacés. S’il y a eu des morts, il faut d’abord les attribuer à l’état d’épuisement dans lequel les déplacés arrivaient dans les camps, a-t-il répondu. Aucune preuve n’existe non plus, a-t-il poursuivi, sur les accusations concernant des enlèvements d’enfants dans les camps mais, a-t-il promis, les enquêtes se poursuivent.
Il a rappelé que dans la Déclaration conjointe, le Gouvernement sri-lankais a identifié comme un défi à relever la réinsertion du nombre important d’enfants soldats recrutés par les LTTE. Le Gouvernement a également promis d’adopter une politique de tolérance zéro en la matière.
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