Conférence de presse de M. John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. JOHN HOLMES, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE
« Nous sommes soulagés que les combats aient pris fin au Sri Lanka et espérons que tous les civils sont désormais en dehors de l’ancienne zone de conflit et en sécurité », a déclaré aujourd’hui M. John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, qui a toutefois ajouté qu’il était très difficile d’être absolument sûr de ces informations au stade actuel.
À l’occasion d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York et consacrée à la situation humanitaire au Sri Lanka et au Pakistan, M. Holmes a fait observer que l’instabilité et la confusion règnent dans ces deux pays, et que la situation y évolue très vite. Il s’est dit incapable de fournir des chiffres sur le nombre des victimes au Sri Lanka et au Pakistan, et il s’est refusé à confirmer la mort du chef du mouvement des Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE), Velupillaï Prabhakaran, annoncée par les autorités sri-lankaises.
Au Sri Lanka, M. Holmes a rappelé que ce sont quelque 220 000 personnes qui sont désormais installées dans les différents camps de déplacés et notamment le principal d’entre eux, Menik Farm. Il a fait état d’environ 20 000 nouvelles arrivées de réfugiés durant les deux ou trois derniers jours, et de 40 000 à 50 000 autres qui se seraient « en cours ».
Cet afflux supplémentaire de déplacés dans les camps représente un grand défi humanitaire, a fait remarquer le Coordonnateur des secours d’urgence, en citant parmi les besoins à satisfaire la fourniture d’abris et de services de base. Le Gouvernement et les agences humanitaires veillent à ce que l’accueil des nouveaux arrivants soit le meilleur possible, a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que les conditions qui règnent dans ces camps ne sont « certainement pas idéales et pas encore au niveau des normes internationales ». M. Holmes a ainsi mentionné l’installation, par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), durant les dernières semaines, de 23 000 tentes. Cet effort se poursuivra, a-t-il ajouté, rappelant qu’un nouvel appel à des financements en faveur des secours aux personnes déplacées a été lancé à Genève, il y a environ deux semaines.
Au delà des services de base, M. Holmes a aussi cité comme mesures nécessaires, la distribution dans les camps de cartes d’identité, de manière à assurer la liberté de mouvement des déplacés qui s’y trouvent. Il a par ailleurs émis l’espoir que l’ONU pourrait continuer à avoir, comme par le passé, un plein accès aux camps.
À plus long terme, la question essentielle sera celle de la réinstallation des personnes déplacées, ainsi que le rythme auquel pourra être lancé le processus de réconciliation, a estimé le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires. Il a jugé « ambitieux » le projet affiché par le Gouvernement du Sri Lanka de voir 80% des déplacés de retour chez eux avant la fin de l’année. Il faudra veiller au déminage ainsi qu’à la reconstruction des habitations, a-t-il rappelé, tout en souhaitant que ces opérations se fassent le plus vite possible « pour qu’on ne puisse invoquer ces exigences comme prétexte pour retarder » le retour des déplacés. Les Nations Unies apporteront leur assistance dès lors que les conditions satisfaisantes seront remplies, a ajouté le Coordonnateur des secours d’urgence. Il a d’ailleurs rappelé que le processus de retour a déjà commencé « à une très petite échelle », il y a quelques semaines.
M. Holmes a par ailleurs rappelé que le Chef de cabinet du Secrétaire général de l’ONU, Vijay Nambiar, est sur place et prévoit de visiter la zone des camps de déplacés demain. Interrogé sur une possible visite du Secrétaire général au Sri Lanka, M. Holmes, tout en faisant remarquer qu’une telle visite n’a pas été confirmée, a indiqué qu’une « possibilité pourrait se faire plus tard dans la semaine ». Selon le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, M. Ban Ki-moon pourrait souhaiter visiter les camps afin de se rendre compte de la situation par lui-même et de manifester sa sympathie aux populations déplacées. Il pourrait aussi le faire en vue de discuter avec les dirigeants du Sri Lanka de l’avenir politique du pays.
Concernant la situation au Pakistan, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a estimé à 1,4 million le nombre de personnes déplacées par les derniers combats dans la vallée de Swat et qui sont enregistrées auprès des autorités avec l’appui du HCR. Elles viennent s’ajouter à quelque 550 000 personnes qui ont été déplacées lors des combats survenus depuis août 2008. Entre 15% et 20%, soit 250 000 de ces quelque 2,1 millions de déplacés ont trouvé abri dans 24 camps. Les autres sont soit accueillis dans des familles ou des communautés, soit dans des logements qu’ils ont trouvé par leurs propres moyens.
Là encore, c’est un sérieux défi pour le Gouvernement, alors que les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG), et toutes les autres agences de secours renforcent rapidement leur présence, a déclaré M. Holmes. Le HCR, très fortement implanté dans le pays depuis l’époque qui a vu l’arrivée des premiers réfugiés afghans, distribue de l’aide à partir des stocks qu’il y a sur place, et il a fait venir, la semaine dernière par avion, 120 tonnes de matériels entreposés à Dubaï, a ajouté le Coordonnateur des secours d’urgence, qui a rappelé que le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, était au Pakistan le week-end dernier. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu venir en aide, à ce stade, à quelque 780 000 personnes, a ajouté John Holmes.
M. Holmes a dit attendre le lancement d’un appel humanitaire révisé, qui pourrait avoir lieu au cours de la semaine à venir, et sera probablement de « plusieurs centaines de millions de dollars » en vue de pourvoir aux besoins des 12 prochains mois. Il a en outre rappelé qu’environ 150 millions de dollars supplémentaires avaient déjà été demandés, et s’est dit préoccupé de n’avoir reçu encore, la semaine passée, que le tiers de cette somme. Il a toutefois rappelé que de nombreux États avaient fait des promesses de dons et a souligné qu’il leur faisait confiance.
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