Conférence de presse sur le rapport de Watchlist sur les enfants et les conflits armés au Myanmar
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE RAPPORT DE WATCHLIST SUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS AU MYANMAR
L’organisation non gouvernementale Watchlist on Children and Armed Conflict a rendu public ce matin un rapport concernant les enfants victimes de la guerre et des enrôlements forcés au Myanmar en appelant à une action plus énergique de l’ONU et du Conseil de sécurité en leur faveur. L’organisation Human Rights Watch participait aussi à la conférence de presse de présentation du rapport au Siège de l’ONU, ainsi qu’une représentante de Karen Human Rights Group.
Julia Freedson, Directrice de Watchlist (watchlist.org), a déploré que « le Conseil de sécurité demeure largement silencieux », lui reprochant son refus d’admettre l’étendue du drame vécu par les enfants du Myanmar. Son organisation demande à l’ONU de « faire beaucoup plus »: les responsables des violations des droits des enfants doivent rendre des comptes pour les exactions qu’ils couvrent. Pour sa part, Jo Becker de Human Rights Watch a indiqué que les estimations faisaient état du recrutement de plusieurs dizaines de milliers d’enfants par l’armée gouvernementale, et ce, malgré l’interdiction qu’en fait la loi locale et malgré un plan d’action gouvernemental censé mettre un terme à cette pratique. Des procédures ont ainsi été créées par les autorités pour permettre aux parents de récupérer leurs enfants enrôlés sans leur consentement. « C’est un système très imparfait », a estimé Mme Becker, qui a fait état d’intimidations visant à décourager les parents. Elle a précisé par ailleurs que les groupes armés s’opposant à l’armée gouvernementale avaient aussi des enfants dans leurs rangs mais « à un niveau nettement plus faible ». Certains d’entre eux se sont engagés à y mettre un terme, a-t-elle ajouté.
Au nom de l’organisation Karen Human Rights Group, Esther Lay a relaté sa propre expérience: elle avait mis sur pied une école qui a été attaquée par l’armée et dont les occupants ont dû trouver refuge en Thaïlande. Selon elle, « tout Karen, quel que soit son âge, est considéré comme un ennemi ».
Le rapport de l’organisation Watchlist, qui est intitulé « No More Denial: Children Affected by Armed Conflict in Myanmar (Burma) » - « Halte au déni: les enfants affectés par le conflit armé au Myanmar (Birmanie) », est publié un an après le passage du cyclone Nargis qui avait dévasté le sud du pays. Ce rapport de 60 pages souligne que l’on a perdu trop de temps face à l’étendue des souffrances endurées par les enfants du Myanmar dans les zones touchées par le conflit. Outre l’enrôlement de force, le document fait aussi état d’enlèvements, de déplacements forcés, de viols, de meurtres, de refus d’assistance dont les enfants sont souvent la cible.
En conclusion, Mme Freedson a estimé qu’il était « très important que le Conseil de sécurité agisse pour mettre un terme à cette situation, y compris par l’imposition de sanctions ciblées ». Elle a appelé le Secrétaire général à fournir toute l’information nécessaire au Conseil de sécurité. À cette fin, elle recommande une collaboration étroite de l’ONU avec les organisations de la société civile ayant accès aux zones de conflit. Elle rappelle qu’à la suite du vote de la résolution 1612 (2005), un groupe de travail sur le Myanmar a été mis sur pied en 2007. L’action de ce groupe de travail est malheureusement entravée par les restrictions imposées par les autorités pour se rendre sur le terrain, a-t-elle fait remarquer.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel