CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS
« L’évolution de la situation en République démocratique du Congo (RDC) ouvre de nouvelles perspectives à la libération des enfants soldats congolais », a indiqué, cet après-midi en conférence de presse, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés qui a aussi présenté le dernier rapport du Secrétaire général sur la question.
De retour d’une mission en RDC, Radhika Coomaraswamy a indiqué que, depuis janvier 2009, environ 1 200 enfants avaient été libérés dans le cadre du processus d’intégration accélérée, dans les rangs de l’armée congolaise, du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et d’autres groupes armés du Nord-Kivu.
Toutefois, des préoccupations demeurent quant à la situation sécuritaire près de Dungu, dans la Province orientale, où près de 1 000 personnes ont été tuées depuis septembre 2008 lors d’attaques perpétrées par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), également accusé d’avoir enlevé près de 300 enfants.
La Représentante spéciale a insisté sur le fait que la réintégration des enfants dans leurs familles et leurs communautés doit demeurer une priorité dans le processus de paix. Or, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et d’autres partenaires ont signalé un déficit dans le financement de cette réintégration, en raison notamment du grand nombre d’enfants récemment démobilisés.
Une fois démobilisés, les enfants enrôlés sont en effet pris en charge par un programme financé par l’UNICEF, dans le cadre duquel ils reçoivent un soutien psychosocial et, dans la mesure du possible, une aide au retour dans leur famille, a précisé Mme Coomaraswamy. Le Programme ne dure actuellement que six mois mais elle a estimé qu’il devrait être beaucoup plus long, avant d’appeler à la générosité des donateurs.
Mme Coomaraswamy a par ailleurs présenté le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, qui offre une mise à jour des progrès accomplis dans la lutte contre les six violations graves à savoir le recrutement et l’emploi d’enfants dans les conflits armés, les assassinats d’enfants, les violences sexuelles, les enlèvements, les attaques perpétrées contre des écoles et des hôpitaux et l’accès humanitaire aux enfants.
Ce rapport, qui sera examiné mercredi prochain dans le cadre d’un débat thématique du Conseil de sécurité, documente des violations dans 20 situations de conflit et liste, dans les annexes I et II, les parties qui recrutent ou utilisent des enfants dans des situations de conflit armé et dans d’autres situations préoccupantes.
La Représentante spéciale a indiqué que si le Gouvernement du Sri Lanka ne figure dans aucune des annexes parce que s’il entrave bien les mouvements des personnes déplacées et des organisations humanitaires, rien n’indique qu’il ne s’est pas rendu coupable de recrutement d’enfants soldats. C’est la raison pour laquelle seuls les Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE) figurent dans l’annexe II où ils sont également accusés d’autres violations comme les meurtres, les mutilations et le refus de laisser les enfants accéder à l’aide humanitaire.
Mme Coomaraswamy a dit attendre du Conseil de sécurité un signal fort et un engagement renouvelé de sa volonté de protéger les enfants dans les situations de conflit armé. Dans son rapport, le Secrétaire général recommande notamment d’élargir les critères pour faire figurer dans les listes en annexe de ses rapports les parties qui commettent des viols et autres violences sexuelles.
La Représentante spéciale n’a pas échappé à une question sur les actes de piraterie commis par des enfants. Elle a répondu que son Bureau estime que cette question ne relève pas de son mandat, qui porte spécifiquement sur les enfants et les conflits armés. Elle a tout de même promis de consulter le Département des affaires juridiques à ce sujet. En attendant, elle a rappelé la position des Nations Unies et des juridictions internationales, comme le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, qui considèrent que les enfants n’ont pas à être jugés pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
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