En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE QUATRE ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES SUR LA SITUATION AU SRI LANKA

22/04/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE QUATRE ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES SUR LA SITUATION AU SRI LANKA


Quatre organisations non gouvernementales (ONG) ont appelé, aujourd’hui, les Nations Unies à agir face à la situation dans le nord du Sri Lanka, demandant particulièrement au Conseil de sécurité de se saisir de la question au titre du principe de la « responsabilité de protéger ».


Lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, parrainée par la Mission permanente du Danemark, des représentants des organisations Caritas Internationalis, Human Rights Watch, International Crisis Group et Operation USA ont dressé un état des lieux alarmant de la situation à l’intérieur et autour de la zone de cessez-le-feu, où l’armée et le mouvement des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) se livrent à de violents combats.


Pour M. Robert Templer, d’International Crisis Group, « la fin de ce conflit qui dure depuis des décennies ne s’achèvera pas avec une défaite du LTTE ».  Il a ainsi fait état d’une « résurgence du nationalisme tamoul ».  « La diaspora tamoule s’est radicalisée, comme en témoignent le nombre des manifestations, les suicides et les grèves de la faim à travers le monde », a-t-il expliqué.


M. Templer a estimé que les Nations Unies, si elles avaient été « la plupart du temps absentes du processus politique dans le pays », avaient néanmoins une « présence importante » concernant des questions comme celles des enfants soldats ou des personnes déplacées.  Selon lui, la réaction de l’ONU face à cette crise a été paralysée par « l’indifférence de la plupart des États Membres qui sont tombés dans le panneau de la guerre contre le terrorisme ».  « Les deux camps ont violé le droit international humanitaire, mais aucun compte n’a été demandé à chacun d’eux », a-t-il expliqué.  De même, a-t-il déploré, « aucune réponse n’est venue du Conseil de sécurité ». 


Mme Anna Neistat, de Human Rights Watch, a souligné la difficulté de disposer d’informations et de bilans.  C’est une « situation intolérable », a-t-elle dit, ajoutant que le Gouvernement sri-lankais bloquait « toute information provenant de la région ».  Des journalistes ou des défenseurs des droits de l’homme ont été attaqués et tués, a-t-elle affirmé.


Elle a également souligné que l’armée sri-lankaise avait pénétré à l’intérieur de la zone de cessez-le-feu où il est fait état de bombardements lourds et où les installations médicales sont inaccessibles.  En dépit des démentis, les forces gouvernementales « bombardent la zone de manière aveugle », a-t-elle assuré. 


« Il ne fait aucun doute que le LTTE oblige les civils à rester dans la zone et les utilise comme boucliers humains », a également observé Mme Neistat, précisant que les personnes qui réussissent à s’échapper sont ensuite placées « dans ce qui n’est rien d’autre que des camps d’internement ».  Elle a indiqué que plus de 100 000 personnes déplacées se trouvaient ainsi désormais dans des camps sous contrôle gouvernemental.


Mme Neistat a estimé qu’un message devrait être envoyé selon lequel « le Gouvernement sri-lankais ne s’en tirera pas ainsi avec ses attaques aveugles, et que les deux parties ont commis de graves violations du droit international, et des crimes de guerre ».  Elle a ainsi demandé l’établissement d’une commission d’enquête internationale.


« La peur n’est pas un état normal dans un pays civilisé, mais la peur dans la zone de cessez-le-feu a atteint des proportions terrifiantes », a déclaré pour sa part M. Joseph Cornelius Donnelly, de Caritas Internationalis.  Bien que son organisation ait lancé un appel pour récupérer 2,5 millions de dollars en vue de faire face à la crise, « aucun don d’argent ne parviendra à faire la différence tant qu’il n’y aura pas une cessation des hostilités ». 


La situation est « urgente et désespérée », a-t-il témoigné, craignant qu’elle ne dégénère en un bain de sang.  M. Donnelly s’est dit « profondément inquiet » du fait que la communauté internationale n’ait pas placé ce sujet en tête de ses priorités, et a appelé le Conseil de sécurité à agir.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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