En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE DÉBAT THÉMATIQUE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA CRISE ALIMENTAIRE ET LE DROIT À L’ALIMENTATION

06/04/2009
Communiqué de presseConférence de presse
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE DÉBAT THÉMATIQUE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA CRISE ALIMENTAIRE ET LE DROIT À L’ALIMENTATION


M. Olivier De Schutter, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, qui participait au débat thématique de l’Assemblée générale sur « la crise alimentaire mondiale et le droit à l’alimentation » a estimé que, dans la plupart des cas, la faim dans le monde ne résulte pas d’un manque de denrées alimentaires, mais plutôt d’un faible pouvoir d’achat. 


Au cours d’une conférence de presse donnée aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, aux côtés du Président de l’Assemblée générale, Miguel d’Escoto Brockmann, et de son Conseiller principal en matières de politiques alimentaires et de développement, David Andrews, le Rapporteur spécial a rappelé qu’en mai 2008, tous les journaux titraient sur la crise alimentaire mondiale et la hausse des prix de la nourriture, qui ont plongé 100 millions de personnes supplémentaires dans la faim.  Mais, a-t-il estimé, la réponse n’a pas été très bien coordonnée.


Le Président de l’Assemblée générale a expliqué qu’il a organisé ce débat thématique pour précisément attirer l’attention sur la réponse à une crise qui touche désormais 1 milliard de personnes dans le monde.  En octobre 2008, on a pu obtenir une chute des prix des denrées alimentaires, grâce à de bonnes récoltes, mais les fonds investis massivement commencent déjà à baisser, a alerté le Rapporteur spécial. 


Beaucoup de gouvernements ont détourné trop vite leur attention de la crise alimentaire, pour s’intéresser à d’autres questions pressantes.  Aujourd’hui, les prix sont bas, mais ils restent tout de même à des niveaux assez élevés, et les causes structurelles de la crise sont toujours là, a prévenu le Rapporteur spécial.


Il faut se défaire, a-t-il conseillé, de l’idée que la hausse de la production entraine automatiquement une baisse des prix ou de celle qui veut que c’est le manque de nourriture qui est à l’origine de la faim, a dit Olivier De Schutter.  Les vraies raisons de la famine sont les inégalités sociales, a-t-il souligné. 


Certaines politiques se fondent sur l’avis des experts au lieu de tenir compte des expériences des agriculteurs, a dénoncé à son tour, le Conseiller principal du Président de l’Assemblée générale.  Les solutions doivent venir des victimes de la faim et non des grosses sociétés commerciales qui imposent leurs pratiques égoïstes, a-t-il ajouté.  Aujourd’hui, les pauvres sont mis au second plan et c’est le marché qui impose sa loi.


Le Rapporteur spécial a jugé important de faire en sorte que les locataires ou propriétaires de terres soient protégés contre les évictions.  Dans de trop nombreux pays, les droits des exploitants agricoles ne sont pas définis, et aucune indemnisation n’est prévue en cas d’expropriation.


Dans les cas d’exploitation pétrolière dans des pays comme le Nigéria, le Rapporteur spécial a fait observer que les négociations manquent souvent de transparence.  Il faut que les gouvernements qui négocient de tels contrats bénéficient d’un soutien technique, a-t-il estimé.  Par ailleurs, les contrats, qui assurent un transfert de technologie aux exploitants des terres sont valables, mais rien ne garantit que ces transactions bénéficieront effectivement à la population.


« Je suis favorable à un code de conduite qui permettrait aux États de vérifier un certain nombre de points », a-t-il déclaré, car il faut que les gouvernements puissent sous-peser les conséquences à long terme de leurs décisions sur les populations.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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