En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE CONCERT « ROMPRE LE SILENCE, TAMBOUR BATTANT », ORGANISÉ POUR LA JOURNÉE DES VICTIMES DE L’ESCLAVAGE

25/03/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE CONCERT « ROMPRE LE SILENCE, TAMBOUR BATTANT », ORGANISÉ POUR LA JOURNÉE DES VICTIMES DE L’ESCLAVAGE


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Kiyo Akasaka, a donné le détail des trois jours de festivités prévues au Siège de l’ONU, à New York, pour commémorer la Journée internationale en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. 


Au cours de la conférence qu’il a donnée aujourd’hui, M. Akasaka est apparu aux côtés de Peter Buffet, Akon, Gilberto Gil, Salif Keita, Emeline Michel, Nile Rogers et Allan Buchman, musiciens et organisateurs du concert, qui se tiendra ce soir dans la salle de l’Assemblée générale. 


Entamées hier, les festivités sont organisées sur le thème de « Rompre le silence, tambour battant », parce qu’en Afrique, les tambours sont des instruments de communication qui marquent toutes les étapes importantes de la vie.  Le concert de ce soir sera d’ailleurs ouvert par des percussionnistes du Cameroun.  Toute la trentaine d’artistes se produira gratuitement.  Le public entendra pour la première fois, « Black into gold », une chanson écrite et composée spécialement pour l’occasion par Peter Buffet et Akon.


La Journée internationale proclamée le 25 mars de chaque année a pour objet de mobiliser l’opinion publique sur la question de l’esclavage et de l’avertir des dangers du racisme.  Une vidéoconférence entre étudiants de plusieurs écoles américaines et des écoles de la région des Caraïbes a ainsi été prévue.


Lors de la conférence de presse, Peter Buffett, musicien primé en 2007 aux « Emmy Award » et philanthrope, s’est réjoui que les Nations Unies commémorent « la fin » de l’esclavage.  Vedette du rap, ayant grandi au Sénégal et aux États-Unis, Akon a estimé qu’un tel événement permet de « se souvenir d’où on vient et comment on est arrivé là ».  « Avec Peter, nous n’avons rien en commun, sauf que nous voulons édifier un monde meilleur », a-t-il confié.


Gilberto Gil, ancien Ministre brésilien de la culture et star de la musique, a salué les Nations Unies pour chercher à se remémorer le passé, en œuvrant pour le futur.  « Une des obligations de la race humaine est de lutter constamment pour l’harmonie et une vie dans l’union et la paix ». 


Chanteur afro-pop du Mali, le « noir à la peau blanche et blanc au sang noir », Salif Keita, a dit voir, dans ces festivités, le symbole du passé éclairant l’avenir pour prévenir les mêmes erreurs.  « Les valeurs de la planète sont celles de l’humanisme et de l’homme », a-t-il dit.


La chanteuse haïtienne, Emeline Michel, a aussi jugé important de revenir sur le passé pour reconnaître le chemin parcouru.  « C’est un vrai rêve », a-t-elle reconnu, car la voie vers une véritable liberté est encore longue.


Nile Rogers, directeur musical du concert de ce soir, a rappelé qu’il est né d’une mère de 14 ans, qui avait été obligée de le donner pour adoption.  Ni ma mère ni moi n’avions de voix pour nous faire entendre, a-t-il dit, en se réjouissant de pouvoir communiquer aujourd’hui par la musique.  Enfant adopté également, le producteur du concert et lauréat de nombreux prix de droits de l’homme, Allan Buchman, s’est réjoui que l’on produise de la musique dans le cadre habituel des décideurs du monde.


L’art joue-t-il un rôle dans le changement social?  Gilberto Gill a expliqué qu’après la dictature militaire au Brésil, sa génération, prisonnière de ce drame, n’a pas eu d’autre choix que de s’engager dans la lutte politique.  « J’ai fini en exil à Londres et j’ai perdu beaucoup d’amis, tués par le régime.  Mais maintenant, nous sommes de retour au pays et vieillissons plutôt paisiblement », a-t-il plaisanté.  « Ce que la musique peut faire est étonnant », a renchéri Peter Buffett.


Barack Obama ne va pas nous sauver, c’est nous qui pouvons le sauver, a-t-il répondu après une réflexion sur le rôle des musiciens noirs dans les mouvements civiques des années 60 aux États-Unis.  Gilberto Gil a d’ailleurs indiqué que le Président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, lui avait avoué qu’il avait prié pour Barack Obama plus que pour lui-même.  « Que ce soit par l’art ou la politique, nous espérons tous inspirer le Président dans la lutte qu’il doit mener », a-t-il ajouté.


Comment transmettre à la ville de New York cette énergie positive qui émane de l’ONU?  Il faut d’abord accepter l’impossibilité d’être aimé de tout le monde, a estimé Akon.  Il faut croire au langage qui se passe de mots, a ajouté Gilberto Gil.


Né à New York, Nile Rogers a fait remarquer qu’il y a un problème de perception des Nations Unies chez les New-Yorkais.  « La plupart des gens ne se sentent pas concernés par l’ONU, mais ils ne savent pas ce que serait le monde sans elle. »  « Personnellement, je suis un grand fan des Nations Unies », a-t-il affirmé.


Les festivités s’achèveront demain avec un panel de discussions sur l’héritage du commerce des esclaves dans la société moderne et un débat sur l’esclavage, Aimé Césaire, les tambours et les nomades dans le monde.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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