En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES PERSPECTIVES DÉMOGRAPHIQUES MONDIALES

11/03/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES PERSPECTIVES DÉMOGRAPHIQUES MONDIALES


La Directrice de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DAES), Mme Hania Zlotnik, a commenté aujourd’hui, lors d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU, à New York, quelques uns des principaux résultats du document intitulé « Perspectives démographiques mondiales: la révision de 2008 ».


Mme Zlotnik a indiqué d’emblée que la population mondiale serait de 9,1 milliards d’habitants en 2050 si l’indice de fertilité moyen ne dépassait pas les 2,5 enfants par femme.  Si ce taux augmente, a-t-elle dit, alors la population mondiale à la date retenue sera de 10,5 milliards d’habitants.  Au cas où ce taux baisserait et se maintiendrait autour de deux enfants par femme, la population de la planète serait alors d’environ 8 milliards d’habitants en 2050.  Elle a précisé que les projections démographiques contenues dans le document ne tenaient pas compte des éventuelles conséquences de la crise économique et financière internationale sur les grandes tendances démographiques.


Mme Zlotnik a noté que le taux de fertilité dans les pays en développement s’était stabilisé au cours des dernières années autour de 1,6 enfant par femme, la démographie dans ces pays subissant surtout les effets des flux migratoires.  Si cette tendance devait se confirmer, la population de l’Europe en 2050 pourrait descendre en-dessous des 700 millions d’habitants, a-t-elle dit. 


Pour ce qui est des pays en développement, Hania Zlotnik a déclaré que l’amélioration de l’accès aux trithérapies allait avoir un impact direct sur l’augmentation de l’espérance de vie des populations des nations les plus touchées par l’épidémie de VIH/sida, y compris celles de la région de l’Afrique australe.  Elle a ajouté qu’en revanche, la réduction de deux tiers de la mortalité infantile, qui est l’un des principaux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ne pourrait sûrement pas être atteinte dans les pays les plus pauvres du globe, et en particulier dans ceux de la région subsaharienne. 


Les programmes de planification familiale doivent continuer d’être appuyés activement par les gouvernements de tous les pays, a ensuite préconisé la Directrice de la Division de la population du DAES, expliquant que l’éducation et l’emploi restaient les clefs d’une distribution équilibrée des âges.  Elle a ainsi mis l’accent sur l’augmentation importante, d’ici à 2050, de la classe d’âge des 25 à 50 ans, soit les personnes qui sont en âge de travailler, et pour qui il va falloir repenser les systèmes de santé et de pension actuels, « beaucoup trop coûteux et soumis aux aléas économiques ».


S’agissant de la situation dans les pays émergents, Mme Zlotnik a notamment indiqué que la population de l’Inde, pays « d’ores et déjà plus densément peuplé que le Japon », avec un taux de fertilité de plus de deux enfants par femme, dépasserait dans les prochaines décennies la population de la Chine.  Elle a souhaité que les autorités de ce pays ne commettent pas « l’erreur » faite par les

dirigeants africains, qui, dans les années 70 et 80, avaient eu tendance à laisser de côté la question de la population.  Elle a pris pour exemple le Bangladesh, dont le volontarisme national a permis de stabiliser le taux de fertilité à 2,4 enfants par femme et d’augmenter l’espérance de vie des citoyens. 


Sur ce dernier point, Hania Zlotnik a estimé qu’atteindre partout une espérance de vie moyenne de 68 ans était chose « facile », un tel gain s’obtenant en informant les populations de la nécessité de changer certains modes de vie et, surtout, en luttant efficacement contre la mortalité infantile.  Le Chef de la Section des estimations et des projections démographiques de la Division de la population du DAES, M. Gerhard Heilig, qui était présent aux côtés de Mme Zlotnik, a ainsi souligné que la seule amélioration des services de santé de base en Chine avait entrainé une hausse spectaculaire de l’espérance de vie dans ce pays au cours des huit dernières années. 


Répondant aux questions des journalistes, la Directrice de la Division de la population du DAES a en outre indiqué qu’il n’existait pas de preuve que la baisse de la fertilité entraînait mécaniquement une hausse de la croissance économique.  En revanche, il est établi qu’une augmentation incontrôlée de la fertilité sape durablement les possibilités de développement socioéconomique, a renchéri Mme Zlotnik.  Elle a annoncé que cette question serait au cœur des débats de la Commission de la population, qui se réunira au Siège du 30 mars au 3 avril prochains.   


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.