CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DU LANCEMENT DU RAPPORT « STATISTIQUES ANNUELLES DES FEMMES EN POLITIQUE: PROGRÈS ET REVERS »
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CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DU LANCEMENT DU RAPPORT « STATISTIQUES ANNUELLES
DES FEMMES EN POLITIQUE: PROGRÈS ET REVERS »
Les femmes ont remporté un nombre record de sièges à l’issue de différents scrutins destinés à renouveler la composition des parlements dans un certain nombre de pays en 2008, ont annoncé, cet après-midi en conférence de presse, Mmes Rose Mukantabana, Présidente de la Chambre des députés du Rwanda, Pia Cayetano, membre du Sénat des Philippines; et Julie Ballington, de l’Union interparlementaire (UIP).
Venues présenter le rapport intitulé « Statistiques annuelles des femmes en politique: progrès et revers » à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, ces trois personnalités ont expliqué que ce document collectait, pays par pays, les données les plus récentes sur la participation des femmes aux processus de prise de décisions.
L’an dernier, un parlementaire sur cinq, ayant obtenu un mandat, était une femme, ont-elles indiqué. Au total, les femmes ont obtenu 20,6% des 12 879 sièges à pourvoir, au sein des 66 chambres parlementaires de 54 pays, a précisé Julie Ballington, de l’UIP.
En 2008, a-t-elle expliqué, 59% des chambres parlementaires ont enregistré une augmentation de la proportion des sièges détenus par des femmes, tandis que 9% des parlements maintenaient leur composition par sexe au niveau où elle était auparavant et qu’un tiers voyaient un recul du nombre et du pourcentage de leur composante féminine. Ces évolutions, a souligné la représentante, confirment la tendance observée ces dernières années: en moyenne, chaque année, les femmes enregistrent une progression dans 60% des renouvellements de sièges parlementaires et marquent le pas, voire accusent même un recul dans les 40% restants.
Ainsi, en fin 2008, la moyenne globale du taux de composante féminine dans les chambres uniques ou basses et dans les chambres hautes des parlements était de 18,3%, soit un point de plus qu’un an auparavant. Ce chiffre constitue aussi une nette amélioration par rapport à la moyenne de 13% observée 10 ans plus tôt.
Le Rwanda a consolidé son avance en matière de promotion des femmes, en élisant plus de 56% de femmes à sa chambre basse parlementaire en septembre 2008. Pour la première fois, des femmes détiennent la majorité des sièges dans une chambre basse ou unique, s’est félicitée Rose Mukantabana, la Présidente de la Chambre des députés du Rwanda, dont le pays a donc amélioré le record d’élection de femmes à des sièges parlementaires qu’il avait établi en 2003, lors des premières élections postconflit, qui avaient permis aux Rwandais d’élire 49% de femmes aux fonctions législatives.
Interrogée sur les raisons de cette success story, Mme Mukantabana a expliqué que cette forte représentativité féminine s’expliquait pas l’instauration au Rwanda d’un système de quotas, qui réserve aux femmes un certain nombre de sièges, et par le rôle actif que celles-ci ont joué au lendemain du génocide.
Sept autres pays d’Afrique ont atteint l’objectif d’atteindre 30% de composition féminine dans leur chambre parlementaire basse ou unique, à savoir: l’Afrique du Sud (33%), l’Angola (37,3%), le Burundi (30,5%), le Mozambique (34,8%), l’Ouganda (30,7%) et la République-Unie de Tanzanie (30,4%), a indiqué Mme Ballington.
En 2008, le continent américain a enregistré des progrès remarquables, a-t-elle poursuivi, notant que les femmes y avaient obtenu 26,5% des sièges en moyenne, dans les 12 chambres renouvelées. Ces bons résultats sont dus à ceux enregistrés à Cuba (43,2%) et dans les chambres sénatoriales de Belize (38,5%) et de la Grenade (30,8%).
Aux États-Unis, les deux chambres du Congrès ont tenu des élections lors desquelles les femmes ont enregistré leurs meilleurs scores, avec 17% de femmes à la Chambre des représentants et 17% au Sénat. Ce pays n’occupe toutefois que la dix-septième place du classement des chambres basses ou uniques et la onzième de celui des chambres hautes.
Répondant aux questions posées par des journalistes, Pia Cayetano, sénatrice des Philippines, a précisé que les États-Unis ne faisaient pas partie de l’Union interparlementaire, et qu’il lui était donc difficile de connaitre ou déterminer les raisons pour lesquelles ce pays occupe ces positions en ce qui concerne le nombre de femmes élues dans ses chambres parlementaires. Mais les difficultés que rencontrent les candidates féminines dans la levée des fonds indispensables au financement des campagnes électorales aux États-Unis pourraient en partie expliquer ces résultats, a-t-elle estimé.
Si l’Europe a maintenu ses bons résultats, l’Asie enregistre en revanche le taux de progression le plus lent des 15 dernières années en matière d’accès des femmes aux fonctions parlementaires, avec une moyenne régionale de 17,8%, a poursuivi Mme Ballington. Toutefois, de nettes améliorations ont été constatées en 2008, notamment au Népal, où les femmes ont obtenu 32,8% des sièges.
C’est toutefois dans les pays arabes qu’il y a eu le moins de progrès et de changements, puisque seuls quatre chambres y ont été renouvelées. Les femmes y ont néanmoins obtenu plus de 9% des sièges, ce qui reflète la moyenne régionale, est-il souligné dans le rapport, dont les auteurs précisent que le Qatar et l’Arabie saoudite n’ont jamais eu de femmes parlementaires.
Mais c’est dans les États insulaires du Pacifique que les femmes ont enregistré leurs moins bons résultats, avec moins de 4% en moyenne, a relevé la représentante de l’UIP. Les Parlements de Nauru, des Palaos, de Tonga et de Vanuatu ont été renouvelés, et seuls cinq des 131 sièges à pourvoir ont échu à des femmes. En outre, les Îles Salomon, Tuvalu et les États fédérés de Micronésie n’ont pas de femmes parlementaires, ce dernier pays n’en ayant d’autre part jamais eu.
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