En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DU SOUDAN, M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD, SUR L’ANNONCE DE LA CPI CONCERNANT LA DÉLIVRANCE D’UN MANDAT D’ARRÊT CONTRE LE PRÉSIDENT AL-BASHIR

04/03/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DU SOUDAN, M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD,

SUR L’ANNONCE DE LA CPI CONCERNANT LA DÉLIVRANCE D’UN MANDAT D’ARRÊT CONTRE LE PRÉSIDENT AL-BASHIR


Le Représentant permanent du Soudan auprès des Nations Unies, M. Abdalmahmood Abdalhaleem Mohamad, a affirmé cet après-midi que son pays condamnait avec fermeté la décision de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) de délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre du Chef de l’État soudanais, M. Omar Al-Bashir.


« Nous ne sommes pas liés par sa décision et en aucun cas, nous ne coopérerons avec elle », a déclaré M. Mohamad, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, quelques heures après l’annonce faite par la CPI à La Haye.


« Au Soudan, aujourd’hui est un jour d’indignation nationale, un jour de colère nationale », a-t-il ajouté.  « Comme le disait Shakespeare dans Macbeth, a fait remarquer le représentant soudanais, tous les parfums d’Arabie ne pourront purifier cette « saleté » créée par la CPI contre nous. »


« La CPI n’existe pas », a-t-il poursuivi.  Qualifiant de « verdict » la mesure prise aujourd’hui à La Haye, il a estimé qu’« il ne méritait pas l’encre avec laquelle il a été imprimé ».  Cette décision, a-t-il dit, constitue « une insulte à la justice », car elle est « l’expression de la seule justice euro-américaine, qui a causé des destructions en Afghanistan, en Iraq et à Gaza ».


M. Mohamad a encore estimé que la CPI était « un tribunal politique », conçu, a-t-il ajouté, « comme une arme de déstabilisation et un outil d’hégémonie et de chantage ».  Elle a pris pour cible le Président soudanais au moment, a-t-il expliqué, « où tout le pays s’apprêtait à une transformation démocratique après l’adoption de la loi électorale et après la Feuille de route acceptée par les deux partenaires ». 


« Nous ne sommes pas surpris car nous parlons d’un procureur qui fait honte à sa fonction et qui n’a manqué aucune opportunité de démontrer son activisme politique », a déclaré le représentant.  Il a également dénoncé une politique de deux poids-deux mesures, « qui a atteint son apogée », à l’égard de son pays, ainsi que « l’attitude de certains membres permanents » du Conseil de sécurité, citant les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, dont l’objectif, a-t-il dit, « n’est autre que de déstabiliser le Soudan et de dominer le pays ».


« Les mensonges sont devenus une arme de destruction massive dans notre situation », a en outre affirmé M. Mohamad, qui s’est déclaré convaincu que la décision de la CPI visait à « diviser le pays et à y créer le chaos ». 


Le représentant a assuré que le Soudan « ne tombera pas dans leur piège », mais fera « exactement le contraire ».  « Nous continuerons le processus de paix pour atteindre une solution durable au problème du Darfour, quel qu’en soit le coût », a-t-il dit.  « Nous continuerons également à créer la réconciliation dans nos rangs et à maintenir la solidarité des différentes organisations régionales et internationales qui sont fermement avec le Soudan. » 


M. Mohamad a indiqué que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine discuterait de cette question, demain à Addis-Abeba, tandis que la Ligue des États arabes était réunie aujourd’hui au niveau ministériel.


« Les Nations Unies ont une occasion unique de prendre part à la solution plutôt que de devenir elles-mêmes un problème », a-t-il par ailleurs fait remarquer.  Il a dit s’attendre à ce que l’ONU « continue de traiter avec le Gouvernement du Soudan », rappelant notamment que l’Organisation avait deux missions dans le pays, la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) et l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).  « L’ONU doit parler », a-t-il souligné.  « Il n’y a pas d’autre solution. »


Le représentant a affirmé qu’il ne craignait pas une arrestation du Chef de l’État soudanais au cas où celui-ci se rendrait dans un pays ami, et à partir du moment où de nombreux pays africains et arabes lui ont exprimé leur soutien.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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