CONFÉRENCE DE PRESSE D’IBRAHIM DABBASHI, DE LA MISSION DE LA JAMAHIRIYA ARABE LIBYENNE, PRÉSIDENTE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LE MOIS DE MARS
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CONFÉRENCE DE PRESSE D’IBRAHIM DABBASHI, DE LA MISSION DE LA JAMAHIRIYA ARABE LIBYENNE, PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LE MOIS DE MARS
À la veille de la décision attendue de la Cour pénale internationale (CPI), Ibrahim Dabbashi, le Chargé d’affaires de la Mission permanente de la Jamahiriya arabe libyenne auprès des Nations Unies, qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de mars, a expliqué, cet après-midi, qu’il n’y avait pas d’accord entre les membres du Conseil pour invoquer l’article 16 du Statut de Rome de la Cour, relatif au sursis à enquêter ou à poursuivre, qui permettrait de suspendre pour un an les poursuites à l’encontre du Président soudanais Omar Hassan Al-Bachir.
Venu présenter le programme de travail mensuel du Conseil de sécurité, M. Dabbashi a expliqué aux journalistes que les membres du Conseil n’avaient pas prévu de séance qui se tiendrait en réaction à la décision de la CPI. Toutefois, les consultations se poursuivent sur la possibilité de recourir à l’article 16 du Statut de Rome, a-t-il précisé, espérant que dans l’intervalle, la situation sur le terrain ne se détériorera pas.
« Il est très important que le Conseil reste saisi de cette question à la lumière de la décision que prendront les organisations régionales, et en particulier l’Union africaine et la Ligue des États arabes », a souligné le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne. Le 26 mars, des consultations sont prévues sur le processus de médiation au Darfour, a-t-il précisé.
D’autre part, le 10 mars, le Conseil de sécurité examinera, en consultations à huis clos, le rapport du Comité créé par la résolution 1591 (2005) concernant le Soudan. Cet organe subsidiaire du Conseil a été établi pour superviser l’application des sanctions pertinentes –embargo sur les armes, interdictions de voyager et gel des avoirs– imposées à un certain nombre d’individus et d’entités non gouvernementales dans ce pays.
Le même jour, les membres du Conseil de sécurité entendront un exposé du Président du Comité créé par la résolution 1737 (2006), chargé de surveiller l’application des mesures imposées à la République islamique d’Iran par le Conseil, ainsi que des sanctions visant des personnes et des entités désignées.
Parmi les autres temps forts des travaux du Conseil au cours de ce mois, M. Dabbashi a mis l’accent sur deux débats publics, dont le format permettra aux délégations qui le souhaitent de faire entendre leurs voix: le premier de ces débats, prévu le 18 mars, portera sur le rapport de l’Union africaine et de l’Union européenne sur les opérations de maintien de la paix en Afrique, qui sera présenté par Romano Prodi, l’ancien Président du Conseil italien.
Ce débat se tiendra au niveau ministériel, sous la présidence du Ministre libyen des affaires africaines, Ali Triki, qui est également pressenti pour être élu, en juin prochain, Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, a indiqué M. Dabbashi.
Le Conseil de sécurité sera en retraite, les 20 et 21 mars, avec le Secrétaire général pour réfléchir à la question des opérations de maintien de la paix.
Le second débat public aura lieu le 25 mars et sera consacré à la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, a annoncé M. Dabbashi.
Trois autres débats, limités aux membres du Conseil de sécurité et aux pays concernés par les questions à l’ordre du jour, se tiendront les 19, 20 et 23 mars, et porteront respectivement sur la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), sur la situation en Somalie et sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).
Le 11 mars, a poursuivi M. Dabbashi, le Conseil de sécurité dépêchera, sous la présidence de l’Ambassadeur du Costa Rica, Jorge Urbina, une délégation en Haïti, qui sera de retour le 14 mars. Un compte rendu de cette mission sera fait en séance publique, le 19 mars.
Interrogé sur la situation au Moyen-Orient, le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a expliqué qu’un exposé de l’Envoyé spécial du Quatuor, l’ancien Premier Ministre britannique Tony Blair, était prévu depuis novembre dernier, mais qu’il n’avait pas été possible de l’organiser jusqu’à présent. M. Dabbashi a dit qu’il attendait la réponse de M. Blair pour ce mois-ci.
Il a cependant tenu à préciser que Tony Blair ne pourrait faire cet exposé qu’en sa qualité personnelle, et non en sa qualité d’Envoyé spécial, car cela nécessiterait qu’il y ait, au préalable à ce sujet, un consensus des membres du Quatuor, qui semble être « difficile à obtenir » en l’état actuel des choses.
Répondant à des questions et remarques des correspondants de presse, M. Dabbashi a imputé la situation dramatique qui règne dans la bande de Gaza à Israël et l’a comparée à celle qui prévaut dans « un camp de concentration ». Par ailleurs, il a estimé que le Darfour n’était pas le théâtre d’un génocide, mais celui d’« un conflit tribal ayant dégénéré en conflit armé ».
Réaffirmant le soutien de son pays au Gouvernement soudanais « légitime », le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a néanmoins reconnu que des erreurs avaient pu être commises dans ce pays, y compris des déplacements de personnes et des actes ayant causé des victimes civiles. Mais, a-t-il souligné, « la Force internationale d’assistance à la sécurité déployée en Afghanistan a également fait des centaines de victimes civiles, par erreur ou par manque de précautions », alors même qu’elle dispose pour mener ses opérations, de technologies de pointe, ce qui n’est pas le cas des Soudanais. Il faut regarder les choses de manière impartiale, a estimé M. Dabbashi.
Questionné sur l’absence de la situation dans laquelle se trouve le Sri Lanka à l’ordre du jour du Conseil de sécurité en ce mois de mars, le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a indiqué que pour qu’une question y figure, l’unanimité des membres du Conseil de sécurité est nécessaire. Or, en ce qui concerne le cas du Sri Lanka, elle est loin d’exister, a-t-il dit. S’exprimant à sa qualité de diplomate libyen, M. Dabbashi a précisé « n’avoir aucun commentaire à faire à ce sujet ». D’une façon générale, il a dit qu’il éprouvait une certaine réticence à envisager toute discussion avec les médias portant sur les activités du Conseil, et en particulier sur celles qui se déroulent en consultations à huis clos.
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