En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX, M. ALAIN LE ROY

02/03/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX, M. ALAIN LE ROY


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, a procédé devant la presse, cet après-midi, à un tour d’horizon de différentes situations dans des pays où sont déployées des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, mettant en particulier l’accent sur le Soudan, la République démocratique du Congo (RDC) et l’Afghanistan.


M. Le Roy a ainsi affirmé que l’ONU était confrontée au Soudan à un « cas de figure extrêmement difficile » avec la décision que doit prendre, mercredi, la Cour pénale internationale (CPI).


« Une décision susceptible de toucher le Président du pays pourrait avoir des incidences sur le terrain », a déclaré le Secrétaire général adjoint, au cours de la conférence de presse qu’il a tenue aujourd’hui au Siège des Nations Unies, à New York.  Il est « important de se tenir prêt à réagir à toute décision », a estimé M. Le Roy.


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a confirmé que la Chambre préliminaire de la CPI annoncerait, le 4 mars à 14 heures (8 heures à New York), à La Haye, la décision qu’elle aura prise concernant la requête présentée le 14 juillet 2008 par le Procureur de la CPI, M. Luis Moreno Ocampo, aux fins de la délivrance d’un mandat d'arrêt en vertu de l’article 58, contre le Président du Soudan, Omar Hassan el-Béchir. 


« La décision sera prise par la CPI de façon totalement indépendante », a-indiqué M. Le Roy, en soulignant que les informations parues récemment dans la presse selon lesquelles les Nations Unies en auraient déjà été informées étaient erronées.


M. Le Roy a en outre fait état d’une déclaration du Gouvernement soudanais, qu’il a ensuite lue, et dans laquelle les autorités de Khartoum considèrent comme une « obligation fondamentale » la nécessité de protéger les ambassades étrangères et les installations des Nations Unies se trouvant dans le pays de tout « impact négatif qui pourrait être le résultat d’une décision éventuelle de la CPI contre certaines personnalités du Gouvernement soudanais ».


En cas de décision de la CPI portant atteinte à ces personnalités, « personne ne peut exclure » des manifestations de colère au Soudan, « le jour même ou les jours suivants », a dit Alain Le Roy, notant que la tâche des Casques bleus était d’« essayer de contrôler dans la mesure du possible, dans les zones où ils sont présents, les mouvements de foule pour éviter des blessés ou des dégâts ».


Le Secrétaire général adjoint a rappelé que l’ONU disposait notamment sur le terrain de 25 000 personnes réparties au sein des effectifs de deux missions: l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS).  Il a notamment expliqué qu’il ne relevait pas du mandat ou des activités de l’ONU au Soudan de « faire respecter ou appliquer un mandat d’arrêt ». 


« Nous avons été plutôt rassurés par le dialogue continu que nous avons eu avec le Gouvernement soudanais ces dernières semaines et ces derniers mois », a-t-il également souligné.  « J’ai le sentiment que le Gouvernement sait que les deux Missions sont essentielles pour le bien du pays », a-t-il ajouté, estimant que « ce n’est donc pas dans son intérêt d’en saper le déroulement ».


Le Secrétaire général adjoint a en outre assuré que l’ONU « n’avait anticipé aucune réduction des mouvements ou des effectifs des troupes de la MINUS ou de la MINUAD ».  Il a néanmoins déclaré être préoccupé « par le niveau de violence constaté ici ou là » et par les « tensions croissantes à la frontière entre le Tchad et le Soudan ».


M. Le Roy a, de même, qualifié d’« extrêmement instable » la situation en République démocratique du Congo (RDC), rappelant que le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, s’était rendu à Goma samedi dernier, et était aussi à Kigali, au Rwanda, et avait rencontré les Présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagamé. 


C’est à la Mission de l’Organisation des Nations Unies en RDC (MONUC) d’aider le pays à achever les activités de désarmement et à rapatrier les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), a d’autre part souligné Alain Le Roy.  « Dans les faits, les FDLR n’ont pas mis fin à leurs activités, notamment dans l’est de la RDC », a dit le Secrétaire général adjoint qui s’est cependant félicité du « réchauffement des relations entre la RDC et le Rwanda ».


S’agissant de l’Afghanistan, M. Le Roy a jugé « tout à fait crédible » la date du 20 août fixée par la Commission électorale indépendante pour la tenue de l’élection présidentielle dans ce pays.  Si le scrutin devait avoir lieu avant le mois de juillet, il serait « d’un point de vue sécuritaire, logistique et technique très difficile à organiser », a-t-il fait remarquer. 


Il a jugé, quel que soit le cas, qu’il était « impossible d’avoir des élections fiables au mois d’avril ».  « Il faut un consensus en Afghanistan quant à la meilleure façon d’interpréter la Constitution », a ajouté Alain Le Roy, en faisant référence au fait que le Président afghan Hamid Karzai a signé un décret, samedi dernier, dans lequel il demandait à la Commission électorale indépendante d'avancer la date de l’élection présidentielle, ceci au nom du respect de la Constitution, laquelle prévoit qu’elle ait lieu au moins avant la fin du mandat du Président.  Celui de M. Karzai intervient le 21 mai.


M. Le Roy a rappelé que la communauté internationale et les Nations Unies avaient soutenu la date du 20 août.  L’ONU apportera à la Commission électorale son expertise technique, a-t-il dit.


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a aussi évoqué au cours de cette conférence de presse la question de la Somalie.  Il a en particulier indiqué qu’un rapport serait élaboré « d’ici la fin du mois de mai » pour voir si les Nations Unies estiment que les conditions de sécurité et de stabilité sont réunies pour envisager dans ce pays une opération de maintien de la paix destinée à prendre le relais de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).


Il appartiendra au Conseil de sécurité de prendre une telle décision.  Le Conseil devrait le faire « en juin au vu de l’évolution politique sur le terrain », a dit M. Le Roy, en précisant qu’aucun pays ne s’était pour l’instant manifesté pour participer à une éventuelle force onusienne de maintien de la paix en Somalie.  


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a, par ailleurs, brièvement évoqué les situations au Timor-Leste, en Haïti, au Liban, au Liberia, au Tchad et en Côte d’Ivoire.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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