CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA, JOHN GING
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA, JOHN GING
Le sentiment de peur qui habite la population de Gaza s’est quelque peu atténué par l’espoir que fait naître la visite d’une semaine du Secrétaire général de l’ONU au Moyen-Orient, y compris dans le Territoire palestinien occupé.
C’est ce qu’a révélé le Directeur des opérations de l’UNRWA* à Gaza, dont la conférence de presse quotidienne par liaison vidéo a été marquée, aujourd’hui, par le bruit assourdissant d’une explosion. Le siège de l’UNRWA se trouve à 1,5 km du théâtre des opérations.
La population de Gaza, a dit John Ging, voit dans la visite de Ban Ki-moon une intensification des efforts diplomatiques visant à obtenir le respect du cessez-le-feu, pour lequel ils prient « de toutes leurs forces », mettant de côté les problèmes politiques, comme l’avenir du Hamas ou la réconciliation entre ce dernier et le Fatah. Le 8 janvier dernier, par la résolution 1860, le Conseil de sécurité avait demandé l’instauration d’un cessez-le-feu « immédiat ».
Si comme l’a rappelé la Porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas, le Secrétaire général essaye toujours de se rendre à Gaza, John Ging a assuré que pour la population de Gaza, la priorité n’est pas là. « Nous préférons qu’il vienne ici pendant un cessez-le-feu effectif pour célébrer avec nous la dignité de la population de Gaza et le courage et la détermination dont ont fait preuve les 10 000 membres du personnel de l’UNRWA », a-t-il affirmé.
La Porte-parole a souligné que le Secrétaire général a jugé plus urgent de rencontrer les acteurs régionaux qui ont assez d’influence pour obtenir des parties le respect du cessez-le-feu. Reconnaissant tout de même qu’une visite de Ban Ki-moon constituerait un « coup de fouet au moral », John Ging a fait savoir que le Secrétaire général devrait s’adresser au personnel de l’ONU par vidéo conférence.
Sur le terrain, le conflit « meurtrier » se poursuit et la pause quotidienne de trois heures décrétée par Israël n’a pas été complètement respectée, a indiqué le Directeur des opérations à Gaza. La nuit dernière, 32 personnes ont perdu la vie et 64 autres ont été blessées portant ainsi, selon le Ministère palestinien de la santé, le nombre total de morts à 1 003 et celui des blessés à 4 482, depuis le début des hostilités, le 27 décembre dernier.
Les destructions « sans précédent », a dit John Ging, viennent s’ajouter à un blocus de plus de 18 mois qui a détruit l’économie et aggravé la situation humanitaire. Même avec un cessez-le-feu, l’assistance humanitaire demeurera limitée si tous les points de passage ne sont pas ouverts, a-t-il prévenu.
Quelque 30 000 personnes déplacées sont toujours dans les 31 locaux de l’UNRWA, alors que 500 000 Gazaouis continuent de vivre sans eau courante. L’assainissement devient un vrai problème de santé publique. S’agissant de l’électricité, les fournitures de carburant ont permis de maintenir en marche la centrale électrique de Gaza.
Aujourd’hui, quelque 103 camions chargés de biens humanitaires devraient transiter par le point de passage de Kerem Shalom, alors que 23 blessés ont pu être évacués vers l’Égypte par le point de passage de Rafah. Quatorze des 20 centres de santé de l’UNRWA à Gaza sont désormais opérationnels.
John Ging a dit ne rien savoir des allégations selon lesquelles des soldats israéliens voleraient les biens des personnes déplacées aux points de contrôle et fouilleraient les femmes en les obligeant à se déshabiller devant des hommes. Il a également dit ne pas connaître l’origine de la fumée épaisse qui s’échappait des immeubles après un bombardement, aggravant les soupçons sur l’utilisation par Israël d’un gaz mortel.
« Ce n’est pas parce que je ne sais pas que ces allégations sont fausses », a-t-il reconnu, en ajoutant qu’à Gaza, « tout le monde a une histoire traumatisante à raconter ». Mais, il a voulu qu’à ce stade, Israël ait le bénéficedu doute même s’il lui a reproché de « tirer sur l’otage pour avoir le ravisseur ».
John Ging a aussi défendu le bénéfice du doute pour les informations données par les victimes. « Nous avons une « obligation d’honnêteté » et c’est la raison pour laquelle, l’ONU réclame une enquête indépendante pour établir les responsabilités et rendre justice », a-t-il souligné.
Partisan d’un partage « équitable » des responsabilités, John Ging a souligné que le Hamas doit être tenu responsable de ses actes. Il répondait à des allégations selon lesquelles ce mouvement se servirait de boucliers humains en cachant ses armes dans les hôpitaux, les mosquées ou encore les quartiers très peuplés.
* Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
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