CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DU JAPON AUPRÈS DES NATIONS UNIES, M. YUKIO TAKASU, SUR LE STATUT ACTUEL DE SON PAYS EN TANT QUE MEMBRE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DU JAPON AUPRÈS DES NATIONS UNIES, M. YUKIO TAKASU,
SUR LE STATUT ACTUEL DE SON PAYS EN TANT QUE MEMBRE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
Le Représentant permanent du Japon auprès des Nations Unies, M. Yukio Takasu, a présenté à la presse, à New York, les grandes lignes de la contribution de sa délégation aux travaux du Conseil de sécurité dans les mois à venir. M. Takasu a indiqué qu’il comptait faire profiter l’action du Conseil de l’expérience acquise au sein de la Commission de consolidation de la paix (CCP), organe qu’il a présidé pendant un an, de juin 2007 à juin 2008.
Il a d’emblée déclaré que le Conseil était un organe de décision et non pas un organe délibérant, et qu’il devait représenter tous les États Membres et pas seulement œuvrer en faveur des intérêts de quelques-uns. Selon l’Ambassadeur du Japon, la nature de plus en plus complexe des conflits depuis la fin de la guerre froide exige de nouvelles réponses de la part d’un Conseil réformé.
« Outre la nécessité de réviser sa composition pour que le Conseil de sécurité reflète, non seulement l’époque actuelle, mais aussi le fait que, depuis les années 60, le nombre d’États Membres de l’ONU a doublé, il faut qu’il se dote de nouveaux concepts », a-t-il dit. M. Takasu a ainsi expliqué qu’il était indispensable, pour que le Conseil de sécurité redevienne rapidement efficace, que comme le veut son mandat, il faudrait que les États adoptent des notions clefs, intégrées depuis longtemps dans les politiques japonaises. M. Takasu a notamment évoqué le concept de la sécurité humaine, afin d’élargir une notion qu’on réduit encore trop systématiquement à l’action militaire sans tenir compte des impératifs en termes de développement économique et de stabilité régionale pour accompagner, par exemple, les processus de paix et les stratégies de sortie des conflits.
À ce propos, M. Takasu a souligné que le Japon, qui présidera un groupe de travail du Conseil sur les opérations de maintien de la paix, essaierait d’y encourager l’adoption d’une stratégie globale devant donner à ces opérations les moyens de répondre aux nouveaux défis. S’agissant de la situation en Afghanistan, M. Takasu a fait savoir que le Japon, qui ne peut envoyer de troupes de maintien de la paix du fait de sa constitution, concentrerait son action sur la lutte contre la contrebande dans l’océan Indien, sur le renforcement des efforts humanitaires et de reconstruction. Il a en outre annoncé que le Japon appuierait une résolution sur le renforcement de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) en vue de l’établissement d’une opération de maintien de la paix dans ce pays.
M. Takasu a également souligné que l’approche du Conseil de sécurité devrait changer pour lui permettre de parler d’une seule voix et de garantir que, sur le terrain, les décisions prises sont suivies d’effet. « Le Conseil ne doit pas être un lieu où l’on tranche et décide à l’issue de négociations », a-t-il répété, soulignant l’importance d’un fonctionnement plus efficace des mécanismes de suivi de l’application des résolutions.
Le Représentant permanent du Japon a évoqué, à cette aune, la situation à Gaza. Répondant aux journalistes, il a estimé que les réactions agressives des parties belligérantes sur place, au lendemain de l’adoption de la résolution 1860, ne devraient pas faire oublier que ce texte constituait une première étape vers l’instauration et le respect d’un cessez-le-feu durable. « L’établissement d’un mécanisme de contrôle dans la zone relève de la responsabilité des parties au conflit qui, sur place, devront s’accorder sur un tel instrument en s’appuyant, entre autres, sur la résolution en question », a-t-il indiqué.
M. Takasu a ensuite fait savoir que son pays, en tant qu’unique pays à avoir subi les conséquences catastrophiques de bombardements atomiques, comptait participer activement à la gestion diplomatique des dossiers nucléaires de l’Iran et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Précisant que le Japon présiderait le Comité des sanctions en ce qui concerne la non-prolifération en Iran, il a déclaré que « l’Iran était un pays ami qui veut devenir le Japon du Moyen-Orient avec lequel nous avons les meilleures relations diplomatiques possibles, à l’exception de la question de son programme nucléaire ». Le Japon s’est engagé à convaincre l’Iran, par la voie du dialogue et de la concertation, à répondre aux demandes de la communauté internationale sur le bien-fondé de ses activités nucléaires. « Pour cela, il n’y a qu’un seul moyen, qu’une voie à suivre, qui est celle de la transparence », pour prouver la nature strictement pacifique du programme nucléaire iranien, a ajouté M. Takasu.
Il a indiqué que la non-prolifération nucléaire, alors que de nombreux pays souhaitent développer des programmes civils, était l’un des domaines prioritaires des Nations Unies. Il a rejeté les doctrines prônant l’équilibre de la terreur héritée, en partie, de la guerre froide. « L’intérêt de tous, c’est un usage transparent et pacifique de l’énergie nucléaire pour ceux qui y ont droit, la prévention de la course aux armements et la dénucléarisation militaire par le biais de mesures préventives et du renforcement de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). »
Le Japon, deuxième plus gros contributeur au budget des Nations Unies, devrait être davantage représenté dans les rangs du personnel de l’Organisation, a estimé son représentant. M. Takasu a aussi tenu à indiquer que ce n’était pas parce que le Japon était candidat à un siège permanent au sein du Conseil de sécurité -ce qui justifie, a-t-il estimé, son poids diplomatique et économique et son inlassable action en faveur de la paix- qu’il souhaiterait que soit donné un coup d’accélérateur à la réforme de cet organe. « Le Conseil doit être en mesure de répondre rapidement et concrètement aux attentes du monde, et 15 pays ne peuvent plus imposer aux autres certaines décisions cruciales qui les concernent directement », a fait remarquer M. Takasu.
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