AG/DSI/3388

Première Commission: des délégations estiment que les objectifs de développement internationalement agréés seraient atteints si le désarmement devenait réalité

09/10/2009
Assemblée généraleAG/DSI/3388
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Première Commission

6e & 7eséances – matin & après-midi


PREMIÈRE COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS ESTIMENT QUE LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT INTERNATIONALEMENT AGRÉÉS SERAIENT ATTEINTS SI LE DÉSARMEMENT DEVENAIT RÉALITÉ


La Première Commission, chargée des affaires du désarmement et de la sécurité internationale, a poursuivi aujourd’hui son débat général sur tous les points de son ordre du jour relatifs à son mandat.  À cette occasion, de nombreuses délégations ont souhaité que la communauté internationale tire profit de l’ambiance favorable qui prévaut cette année autour des objectifs de désarmement nucléaire pour s’attaquer, avec la même vigueur, aux problèmes que posent les armes classiques, notamment les armes légères et de petit calibre (ALPC), qui sont devenues « un véritable fléau » pour les pays en développement.


Un grand nombre de délégations ont estimé qu’il y a des liens indéniables entre les ressources énormes, consacrées au développement et à l’achat d’armements d’un côté et de l’autre, l’insuffisance chronique de financements qui permettraient de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  À cet égard, le représentant du Costa Rica a noté que les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes avaient consacré 60 milliards de dollars à des dépenses militaires en 2008, alors que 200 000 millions de personnes souffrent de la faim et de la malnutrition dans cette région.  La délégation du Nicaragua a pour sa part fustigé l’énormité des dépenses militaires mondiales, qui ont augmenté de 4% en 2008 en pleine crise économique mondiale, alors que le représentant de la Bolivie s’étonnait que le monde continue de consacrer deux millions de dollars par minute à des achats d’armes. 


Sur le même ton, les représentants d’Haïti, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), d’El Salvador, du Niger, de la Zambie, de la Colombie, du Burkina Faso, de l’Éthiopie et de la République démocratique populaire lao ont estimé qu’en général, les armes conventionnelles, et en particulier, les mines antipersonnel et les armes à sous-munitions, constituent une grave menace et un obstacle à la croissance et au développement socioéconomique en empêchant l’exploitation de vastes étendues de terres dans plusieurs régions du monde.  Ces délégations ont salué la tenue en novembre 2008, à Carthagène en Colombie, de la deuxième Conférence d’examen de la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel et la convocation en 2010, en République démocratique populaire lao, de la première Réunion des États parties à la Convention sur les armes à sous-munitions.  Elles ont également émis l’espoir que la quatrième Réunion biennale d’examen du Programme d’action sur les ALPC, prévue en 2010, permettra aux États de s’entendre sur des textes juridiquement contraignants portant sur l’identification, le traçage et le courtage de ces armes. 



Concernant les armes nucléaires et la Conférence d’examen du Traité de non-prolifération (TNP), les représentants de la Syrie, du Qatar, de l’Iraq, de la Libye, de Bahreïn, du Koweït et d’Oman ont réitéré les appels au respect du droit inaliénable des États à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Ces délégations ont lancé des appels fermes à Israël pour qu’il signe et ratifie le TNP et place ses installations sous le régime de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dans l’intérêt de la stabilité de la région du Moyen-Orient.  Alors que la délégation syrienne s’interrogeait sur les motivations des pays « qui ont permis à Israël d’obtenir l’arme nucléaire », les autres ont formé le vœu que la question d’un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires soit inscrite en priorité sur la liste des débats de la Conférence d’examen 2010 du TNP.


Ont pris la parole, au cours de la journée, les représentants des pays suivants: Costa Rica; Colombie; Syrie; Kirghizistan; Lesotho; Mongolie; Islande; El Salvador; Niger; Géorgie; Qatar; Libye; Iraq; Érythrée; Zambie; Maroc; Bénin; Haïti (au nom de la CARICOM); Bahreïn; Éthiopie; Koweït; Oman; Nicaragua; République démocratique populaire lao; Serbie; Turkménistan; Ouganda, Burkina Faso; Bolivie et Ouzbékistan.  Le représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est également adressé à la Première Commission.


La Commission conclura son débat général lundi, le 12 octobre, à 15 heures en salle de conférence 4. 


DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


M. JAIRO HERNÁNDEZ-MILIAN (Costa Rica) s’est félicité des évolutions récemment survenues et qui sont favorables au désarmement nucléaire, et qui, malgré les difficultés qui subsistent, témoignent d’un retour du multilatéralisme.  Alors que de nouvelles adhésions sont venues renforcer le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires(TICE), le début des travaux pour la négociation et la conception d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles est une perspective de plus en plus proche, a dit M. Hernández.  Il a salué l’importance de la récente réunion de trois jours du Comité 1540 du Conseil de sécurité et de l’accent mis sur les initiatives à mener pour empêcher que les technologies liées à l’armement nucléaire ne tombent aux mains d’acteurs non étatiques.  Il a lancé un appel à la raison et a protesté contre la course aux armements « démentielle » pour laquelle sont dilapidés des moyens précieux avec lesquels les pays pourraient pourtant atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « Nous sommes stupéfaits que 1 400 milliards de dollars aient été consacrés aux dépenses militaires en 2008 alors que nous n’avons pas été en mesure de progresser dans la lutte contre la pauvreté », a dit M. Hernández.  Nous sommes surpris encore, a-t-il ajouté, que la région de l’Amérique latine et des Caraïbes ait dépensé 60 milliards de dollars au titre des dépenses militaires en 2008, alors que 200 millions de personnes souffrent de la faim et de la pauvreté dans cette région.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a rappelé que son pays souscrivait aux déclarations faites par l’Indonésie au nom du Mouvement des pays non alignés.  Elle a ensuite souligné que la Colombie respectait les instruments internationaux et était profondément attachée aux institutions et au droit international.  Signataire du Traité de Tlatelolco instaurant une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) en Amérique latine, la Colombie soutient toutes les initiatives visant à l’instauration de telles zones ailleurs sur la planète, en les considérant comme « des garanties pour la paix et la sécurité internationales », a dit Mme Blum.  Elle a donc salué la création de telles zones en Afrique et en Asie.


Signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), la Colombie a également réitéré son soutien à la Conférence d’examen qui se tiendra à New York en 2010, a ajouté Mme Blum.  Elle a appelé à l’entrée en vigueur du TICE, rappelant que la Colombie avait ratifié le texte.  Elle a enfin salué l’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement et l’adoption de la résolution 1887 lors de la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre.


À propos des mines antipersonnel, Mme Blum a rappelé que la Colombie avait été l’un des premiers pays à signer la Convention d’interdiction de ces armes.  Le Gouvernement colombien a déjà détruit 57% de son stock et a annoncé la destruction prochaine des 43% restants, a-t-elle indiqué.  Pays d’accueil de la Conférence d’examen du Traité d’interdiction des mines antipersonnel à Carthagène, en novembre prochain, la Colombie a demandé que les nouveaux modes de production et d’utilisation de ces armes soient au centre de la réunion.  Mme Blum a également souhaité des condamnations plus fermes des acteurs utilisant ces armes, qu’il s’agisse d’États, de groupes terroristes ou de trafiquants de drogues.  


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a rappelé que la Conférence du désarmement de 1978 a défini les priorités en matière de désarmement nucléaire.  Il a regretté que, depuis, certains pays aient souhaité promouvoir une politique de deux poids deux mesures.  Il s’est inquiété de la prolifération des armes nucléaires en regrettant que certains pays s’appuient sur la possession de ces armes pour atteindre des objectifs politiques.  Il a dit que le droit à la paix et à la sécurité internationales devait cesser d’être traité de manière sélective.   Les transferts de technologie ont permis à Israël de se doter de l’arme nucléaire en menaçant ainsi la stabilité de toute la région, a-t-il ajouté.  Il s’est interrogé sur les motivations des pays qui ont permis à Israël d’obtenir l’arme nucléaire malgré les agressions perpétuelles menées par ce pays contre les autres pays de la région du Moyen-Orient.  Il a espéré que la Conférence d’examen 2010 du TNP sera l’occasion d’appliquer les 13 mesures pratiques de désarmement nucléaire agréées en 2000.


Tout en regrettant que l’objectif d’un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires n’ait pas été atteint, il a salué l’avènement de telles zones en Afrique, en Asie et en Europe de l’Est.  Il a regretté que le projet de résolution syrien demandant la dénucléarisation du Moyen-Orient, soumis en décembre 2003, n’ait pu être adopté en raison de l’opposition d’une grande puissance nucléaire.  Il a salué l’adoption par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de deux résolutions importantes appelant Israël à placer ses installations sous le régime de garanties de l’AIEA.  Il s’est opposé à toute tentative de réinterprétation du TNP qui viserait à restreindre le droit inaliénable des pays à recourir à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.


M. NURBEK JEENBAEV (Kirghizistan) a d’abord souligné que son pays considérait le TICE comme un instrument fondamental de la non-prolifération et du désarmement.  Il a donc appelé tous les États qui n’ont pas encore ratifié ce texte, ainsi que les conventions d’interdiction des armes chimiques, biologiques et bactériologiques, à le faire au plus vite.  Après avoir rappelé que le Kirghizistan agissait de manière cohérente vis-à-vis du TNP et se soumettait à ses obligations, en particulier en coopérant étroitement et en toute transparence avec l’AIEA, M. Jeenbaev a souligné que son pays a joué dans la création d’une ZEAN en Asie centrale.


M. Jeenbaev a ensuite fait part des inquiétudes de son pays quant au stockage des déchets radioactifs, précisant que le Kirghizistan avait reçu de tels déchets sur son territoire.  « Il est indispensable que leur conservation se fasse correctement pour éviter toute catastrophe écologique », a-t-il insisté, en demandant un dialogue international sur cette question.  Il a demandé l’ouverture d’un dialogue clair et transparent pour empêcher la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique. 


M. Jeenbaev a par ailleurs rappelé qu’il était indispensable d’empêcher les acteurs non étatiques d’avoir accès aux armes biologiques, chimiques ou nucléaires.  «  Nous travaillons au renforcement des contrôles des exportations pour éviter tout détournement », a-t-il indiqué, ajoutant que des mesures similaires étaient prises pour éviter que des armes légères sortent du circuit légal du commerce international.  Le Kirghizistan soutient à ce propos la création d’un instrument juridiquement contraignant pour lutter contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Il soutient aussi la mise en œuvre d’un traité international interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires, a dit le représentant.


M. MOTLATSI RAMAFOLE (Lesotho) a rappelé que son pays souscrivait aux déclarations faites par l’Indonésie au nom du Mouvement des pays non alignés et à celle du Nigéria, au nom du Groupe des États d’Afrique.  M. Ramafole a lancé un appel en faveur de l’entrée en vigueur du TICE, appelant les États qui n’ont pas encore ratifié le texte à le faire dans les plus brefs délais.  Il a salué les avancées qui se sont produites dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, avec l’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement et l’adoption de la résolution 1887 par la réunion au sommet du Conseil de sécurité, le 24 septembre dernier.


M. Ramafole a ensuite abordé la question des armes à sous-munitions, soulignant que leur utilisation était contraire au droit international humanitaire et à la Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre.  Le Lesotho fait partie des 93 pays qui ont ratifié la Convention d’Oslo interdisant ces armes.  Il soutient la campagne de ratification visant l’entrée en vigueur de cet « instrument très important », a indiqué le représentant.  Revenant ensuite sur la question des ALPC, M. Ramafole a estimé que celles-ci causaient le plus de ravages dans les pays en développement et constituaient une menace plus importante pour ces pays que les armes de destruction massive.  Le Lesotho soutient donc la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des ALPC, a-t-il conclu.


Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) s’est félicitée des récentes évolutions positives en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération.  Des éléments positifs sont aussi apparus dans le domaine de la maîtrise des armes classiques avec l’ouverture à la signature de la Convention sur les armes à sous-munitions et les progrès effectués dans les débats sur un projet de traité sur le commerce des armes, a-t-elle ajouté.  La représentante a souhaité la conception et l’entrée en vigueur d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles en demandant que l’on aborde avec plus de vigueur l’application des 13 mesures pratiques de désarmement nucléaire agréées en 2000.  Elle a souligné l’importance de l’entrée en vigueur des traités de Pelindaba et de Semipalatinsk instituant des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) en Afrique et en Asie centrale.  Elle a rappelé les évolutions positives intervenues depuis la signature de la Déclaration de Tlatelolco en 2005, lors de la première Réunion des États parties à des ZEAN.  Des questions vont se poser lors de la deuxième Conférence des États parties à des zones exemptes d’armes nucléaires sur les moyens de mieux coordonner les points focaux de toutes ces zones, a-t-elle estimé.  Le fait de déclarer notre pays, la Mongolie, comme un pays à territoire exempt d’armes nucléaires n’a pas affaibli notre sécurité, bien au contraire, a-t-elle expliqué.  Nous sommes de ce fait beaucoup plus libres de parler d’énergie nucléaire, car personne ne nous regarde comme une menace.  Elle a précisé que la Mongolie accueillait quatre stations internationales de surveillance dans le cadre du mécanisme internationale de surveillance du TICE.   


M. GUNNAR PÁLSSON (Islande), qui a rappelé que son pays faisait partie de la vingtaine d’États qui n’avaient plus ou n’avaient jamais eu d’armée, s’est félicité que les négociations sur le désarmement soient sorties de l’impasse. Citant les récentes déclarations des Présidents Obama, des États-Unis, et Medvedev, de la Fédération de Russie, ainsi que la résolution 1887 adoptée le 24 septembre dernier par le Conseil de sécurité réuni au sommet, il a estimé que, pour la première fois, la perspective d’un monde libéré des armes nucléaires, qui était une vision à long terme lors du sommet Reagan-Gorbatchev de Reykjavik en 1986, semblait un objectif réaliste.


Estimant que le TNP, « pierre angulaire de la sécurité mondiale », avait surmonté le test de la durée mais avait dû faire face à des défis considérables ces dernière années, il a souhaité que ces derniers renforcent de la volonté commune des États de faire de la Conférence d’examen de 2010 un succès, qui permette de rétablir la confiance dans le régime de non-prolifération.  Il s’est dit déçu que neuf des 44 États dont la ratification est exigée pour l’entrée en vigueur du TICE n’aient pas encore respecté cette exigence.  Il a souhaité que puissent commencer, début 2010, les négociations sur le projet de traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles et a rappelé le soutien de son pays à une ratification universelle des conventions sur les armes chimiques et sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction.


Rappelant que les armes légères sont souvent les vraies armes de destruction massive, M. Pálsson a  apporté son soutien au Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères.  Il a souhaité que la prochaine réunion de Cartagena, en Colombie, permette de se rapprocher d’une ratification universelle de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel et il a insisté sur l’importance de l’adoption, l’an dernier, de la Convention d’Oslo sur les armes à sous-munitions.  En outre, l’Islande soutiendra les mesures de l’Assemblée générale visant à lancer la négociation d’un traité sur le commerce des armes, a souligné le représentant.  M. Pálsson a enfin estimé que le climat actuel devrait être l’occasion d’un réexamen fondamental de la machinerie intergouvernementale dans le domaine du contrôle des armements et du désarmement, mise en place depuis plus de 30 ans.


M. MARIO RIVERA (El Salvador) a d’abord souhaité que de vraies avancées soient faites après que des perspectives prometteuses se soient dégagées ces derniers mois en matière de désarmement.  Il a notamment cité l’adoption de la résolution 1887 par la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre; l’annonce par les États-Unis, la Chine et l’Indonésie d’œuvrer à la ratification du TICE; les engagements américain et russe pour une réduction des arsenaux nucléaires des deux puissances; et l’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement, avec en particulier le lancement de négociations en vue de l’adoption d’un traité interdisant la production de matières fissiles.


Pour El Salvador toutefois, la question des armes classiques reste la priorité absolue, a dit M. Mora.  La prolifération des armes légères et de petit calibre est une menace directe pour la sécurité et la stabilité d’El Salvador et de sa région, a estimé M. Mora, rappelant que ces armes alimentaient la criminalité, en particulier celle des bandes organisées et des trafiquants de drogues.  El Salvador estime donc qu’il est fondamental que des progrès soient faits dans les préparatifs des négociations en vue de l’élaboration de règles internationales communes pour l’importation, l’exportation et le commerce de ces armes.  L’autre question centrale pour El Salvador est celle des mines terrestres antipersonnel et celle des programmes de soins à apporter aux victimes de ces armes et leur réinsertion dans la vie civile, a ajouté le représentant.  M. Mora a demandé que ces questions soient étudiées en profondeur, et que de nouveaux engagements, notamment financiers, soient pris par la communauté internationale, à l’occasion de la Conférence d’examen de Carthagène, en novembre prochain.


Pour conclure, M. Mora a appelé la Première Commission à se pencher sur le lien entre désarmement et développement.  Il a en effet rappelé que les dépenses militaires mondiales avaient augmenté de façon spectaculaire en 2008 pour atteindre 1,4 trillion (1 400 milliards) de dollars.  « Si on consacrait à la coopération internationale pour le développement un petit pourcentage de cette somme, on pourrait atteindre les OMD », a-t-il souligné, avant d’appeler les États Membres à passer « de la parole aux actes ».


M. BOUBACAR BOUREIMA (Niger) a estimé que cette session de la Première Commission se déroulait cette année dans un contexte assez favorable.  Comme pour donner une suite favorable au Plan d’action en cinq points par lequel le Secrétaire général des Nations Unies exhortait les États Membres à remettre les questions de désarmement à l’ordre du jour, plusieurs acteurs importants ont pris d’importantes initiatives, s’est félicité M. Boureima.  C’est ainsi que le 29 mai la Conférence du désarmement, le seul organe multilatéral habilité à négocier en matière de désarmement, a adopté, pour la première fois en une décennie, un programme de travail.  Le représentant a par ailleurs noté que la Commission du désarmement, l’unique organe délibérant de l’Assemblée générale, sans pouvoir formuler des recommandations pour la mise en œuvre de son programme triennal 2009-2012, a tout de même servi de forum pour avancer des idées porteuses en matière de désarmement et de non–prolifération nucléaires. 


Il a dit que l’accord intervenu en avril dernier entre les Présidents Obama et Medvedev -concrétisé en juillet par un accord de principe sur la négociation d’un nouveau traité qui viendra succéder à START I- est plus que de nature à déblayer le terrain pour les échéances cruciales qui auront lieu en 2010.  Il a salué l’adoption de la résolution 1887 du Conseil de sécurité.  Il a cité la contribution décisive de l’Afrique au désarmement et à la non-prolifération nucléaires avec l’entrée en vigueur, le 15 juillet 2009, du traité de Pelindaba instituant une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.  Il a déclaré que les pays en développement étaient confrontés au fléau des armes classiques, et que les mines et les armes à sous-munitions disséminées de manière incontrôlée interdisent l’accès et l’exploitation de vastes terres fertiles dans plusieurs régions du monde.  Il a précisé que le Niger était un des premiers pays à ratifier la Convention sur les armes à sous-munitions ouverte à la signature à Dublin, en décembre 2008.  Il s’est félicité de la tenue de la deuxième Conférence d’examen de la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, qui aura lieu le mois prochain en Colombie, et de la convocation de la première Réunion des États parties à la Convention sur les armes à sous-munitions, prévue en République démocratique populaire lao, en 2010.  


En outre, M. Boureima a estimé que la troisième Réunion biennale chargée d’examiner le programme d’action sur les ALPC a fait un travail d’analyse qu’il faudrait mettre à profit pour parvenir à un texte juridiquement contraignant aussi bien en ce qui concerne l’identification et le traçage des ALPC que pour ce qui est du courtage dans ce domaine.  La réglementation des armes classiques gagnerait cependant plus avec la conclusion d’un traité sur le commerce des armes, a-t-il précisé, avant de conclure sur l’importance du multilatéralisme dans la recherche de solutions aux problèmes mondiaux.      


M. ALEXANDER LOMAIA (Géorgie) a déclaré que son pays souscrivait aux déclarations faites par la Suède au nom de l’Union européenne.  À propos du problème de la non-prolifération nucléaire, la Géorgie soutient l’universalisation du TNP et espère que la Conférence d’examen de 2010 sera l’occasion de nouvelles ratifications.  Elle appelle donc les États qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier cet instrument, tout comme le TICE qui devrait entrer en vigueur le plus vite possible a insisté M. Lomaia.


La Géorgie soutient également les efforts en vue de l’élaboration d’un traité général sur le commerce des armes conventionnelles.  Pour elle, la question de la production, du stockage et du transfert illicites des armes légères est une préoccupation centrale.  « L’existence de zones occupées où le contrôle international ne peut s’exercer, crée les conditions favorables à la prolifération d’armes conventionnelles ou de destruction massive », a souligné M. Lomaia, ajoutant que des quantités « énormes » d’armes étaient accumulées aujourd’hui en Abkhazie et dans la région de Tskinvali, « occupées par les Forces armées de la Fédération de Russie ».  « Il n’y a pas de garantie que ces armes ne soient pas transférées à des groupes terroristes ou criminels », a-t-il ajouté.


Revenant ensuite sur le problème du trafic illicite de matières fissiles, M. Lomaia a expliqué que « plusieurs tentatives de contrebande via des territoires géorgiens occupés et échappant au contrôle du pouvoir central » avaient été observées ces dernières années.  Il a regretté que « l’absence de représentants de la communauté internationale dans les territoires occupés par la Fédération de Russie puisse favoriser de tels trafics ».  Il a donc appelé à la fin de « l’occupation militaire étrangère » qui viole les principes fondamentaux du droit international et les résolutions des Nations Unies.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a indiqué que son pays était partie à de nombreuses conventions sur le désarmement.  Il a présenté les efforts déployés par le Qatar, à travers l’établissement d’une législation nationale adéquate, pour mettre en pratique les engagements qu’il a pris au titre des divers textes relatifs au désarmement.  Il a regretté qu’un certain nombre de pays refusent d’adhérer au TNP et au TICE.  Il a insisté pour une application équilibrée des trois piliers du TNP, à savoir la non-prolifération, le désarmement nucléaire et le droit inaliénable d’accéder à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Le représentant a déclaré que la mise en œuvre du TNP exigeait l’application de la résolution 1995 sur le Moyen-Orient et la prise de mesures pratiques précises pour créer une zone exempte d’armes nucléaires dans cette région, avec la soumission, par Israël, de ses installations aux vérifications de l’AIEA.  Il a estimé que le traitement des questions concernant la production et le commerce des armes classiques devait se dérouler sans porter atteinte à la capacité des pays d’assurer leur défense.        


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a d’abord rappelé que la Libye avait renoncé volontairement à son programme nucléaire. « Cette initiative a été la traduction concrète de la volonté libyenne de participer aux efforts internationaux en faveur du désarmement et de la non-prolifération », a-t-il indiqué.  Rappelant ensuite le droit des pays à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, le représentant de la Libye a demandé une assistance internationale plus importante pour les pays ayant renoncé à leur programme nucléaire.  Il a notamment souligné le rôle de l’AIEA, qui doit s’assurer que tous les États, sans exception, ont des garanties d’accès à l’énergie nucléaire.  « L’AIEA a une vocation universelle et doit donc contrôler la situation de tous les États, sans exception », a ajouté M. Shalgham.  Il a demandé que des inspections soient imposées aux installations israéliennes afin d’éviter qu’un quelconque traitement de faveur n’amène d’autres États de la région à développer un programme nucléaire.  Le représentant a aussi souhaité que des pressions internationales plus fortes soient exercées sur Israël pour qu’il se joigne au TNP et le ratifie.  « Ce serait un pas important qui renforcerait la confiance entre les États de la région », a précisé M. Shalgham.


Saluant ensuite les efforts internationaux pour la création de zones exemptes d’armes nucléaires, le représentant a indiqué que la Libye souhaitait que des efforts similaires soient faits pour transformer le Moyen-Orient en ZEAN.  Rappelant ensuite que désarmement et la non-prolifération étaient étroitement liés, il a appelé les puissances nucléaires à respecter leurs obligations découlant du TNP.  M. Shalgham a en particulier demandé que l’AIEA puisse vérifier les engagements pris par ces puissances ou qu’un mécanisme de contrôle international soit mis en place.  Le représentant de la Libye s’est par ailleurs félicité de la poursuite du processus de ratification du TICE et de la reprise des discussions sur l’interdiction de la production de matières fissiles.


M. HAMID AL BAYATI (Iraq) a précisé que l’Iraq souscrivait à tous les engagements visant à rendre le monde plus sûr pour cette génération et les générations futures. « Nous devons éviter que les armes chimiques et bactériologiques ne tombent entre les mains de terroristes et d’acteurs non étatiques et nous devons montrer un front uni pour faire face à ce risque », a-t-il insisté.  L’adhésion de tous les États à tous les textes relatifs aux armes de destruction massive est la seule garantie que ces armes ne seront pas utilisées, a estimé le représentant iraquien.  Il a précisé que la Convention sur les armes chimiques était entrée en vigueur en Iraq, en février 2009, tout en ajoutant que son pays avait souscrit au régime de garanties de l’AIEA.  Il a dit que le meilleur moyen de s’assurer que les armes nucléaires ne seront pas utilisées est de les éliminer.  Il a souhaité l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient en regrettant qu’Israël, le seul pays doté de l’arme nucléaire au Moyen-Orient, refuse toujours de soumettre ses installations aux vérifications de l’AIEA.


Mme ELSA HAILE (Érythrée) s’est félicitée des « signes positifs » qui se sont manifestés ces derniers mois sur les questions de désarmement et a souhaité que des progrès concrets puissent être obtenus.  Elle s’est ainsi félicitée de l’accord entre États-Unis et Fédération de Russie en vue de la négociation d’un nouveau traité bilatéral de désarmement et du soutien d’un nombre croissant d’États à la Conférence d’examen du TNP de 2010.  Elle a aussi salué les récents progrès enregistrés à Genève dans les pourparlers sur la question du programme nucléaire iranien.  Elle a estimé qu’il fallait traiter des défis de la paix, de la sécurité et du désarmement dans le cadre de discussions multilatérales et non pas par le recours aux sanctions ou à l’usage de la force.


   La paix et la sécurité ne sont pas menacées du seul fait des armes nucléaires, a déclaré Mme Haile.  Outre les armes biologiques et chimiques, la représentante a rappelé que la prolifération des armes légères et la facilité à s’en procurer en faisaient désormais de « nouvelles armes de destruction massive ».  Elle a rappelé le soutien de son pays au Programme d’action des Nations Unies en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères, qu’elle a qualifié d’instrument « politiquement contraignant ».


Mme Haile a plaidé pour une approche équilibrée envers les trois piliers du TNP: le désarment nucléaire, la non-prolifération et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Elle a estimé que les États ont le droit inaliénable de développer tous les aspects de la connaissance et de la technologie nucléaires à des fins pacifiques, sans discrimination, dès lors que leurs travaux sont en conformité avec le TNP.


M. BOB D. KULIMA (Zambie) a salué les efforts régionaux visant à la création de ZEAN et les engagements des dirigeants américain et russe de poursuivre la réduction du nombre d’armes nucléaires stratégiques présentes dans leurs arsenaux.  Il est nécessaire, a-t-il ajouté, que le Conseil de sécurité travaille à renforcer les efforts multilatéraux existants et la transparence dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.  M. Kulima a dit que la Convention sur les armes chimiques et celle sur les armes biologiques et bactériologiques étaient essentielles en raison du double usage de certaines substances toxiques dont le commerce peut être légal, mais qui sont sources à la fois de défis et d’opportunités.  En raison de la localisation géographique de la Zambie, a-t-il dit, il convient de renforcer les capacités techniques et humaines de notre pays en matière de contrôle aux frontières.  Il a déclaré que la Zambie était attachée aux objectifs du Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre, mais que le manque de ressources empêchait le pays de progresser en ce domaine.  Les mines terrestres antipersonnel restent un obstacle à la croissance et au développement socioéconomique durable, et cela est vérifiable quand on sait que nous devons assumer le coût de l’assistance aux victimes, a-t-il noté, avant d’affirmer l’attachement de la Zambie à la Convention sur les armes à sous-munitions, qu’elle a ratifiée en août 2009.


Mme SIHAM MOURABIT (Maroc) a lancé un appel au renforcement du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.  Elle a estimé qu’il était « clair et évident que la responsabilité première incombait aux puissances nucléaires » qui doivent mettre fin aux efforts visant à rendre leurs arsenaux à la fois plus sophistiqués, plus létaux et plus puissants.  Pour le Maroc, il appartient aussi à la communauté internationale, à travers une coopération étroite, de contrecarrer la prolifération sans toutefois porter atteinte au droit des États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a dit la représentante.


Elle a ensuite rappelé l’adoption, lors des Conférences du désarmement de 1995 et 2000, de mesures pratiques sur le Moyen-Orient préconisant notamment la création d’un organe subsidiaire chargé d’étudier la question du désarmement et proposant l’établissement d’une convention sur ce thème.  « Ces mesures ont malheureusement fait l’objet d’une application insuffisante et parcellaire », a regretté la représentante du Maroc.  Appelant ensuite à l’universalisation du TNP, elle a souligné combien il était essentiel qu’Israël adhère au TNP et soumette ses installations nucléaires au régime de vérification de l’AIEA.


La représentante s’est ensuite félicitée de l’adoption de la résolution 1887 par la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre dernier, qui a consacré « le retour au multilatéralisme ».  Elle a également salué les engagements pris par les États-Unis et la Fédération de Russie de reprendre leurs discussions en vue d’une réduction de leurs arsenaux nucléaires.  Rappelant ensuite que le Maroc avait présidé avec la France la sixième Réunion des États parties au TICE, la représentante a salué la volonté exprimée par le Président Obama d’œuvrer en faveur d’une ratification du TICE par les États-Unis.  Elle a également appelé les autres États n’ayant pas ratifié le Traité à le faire au plus vite.  Évoquant ensuite la problématique des armes légères, la représentante du Maroc a estimé que l’impact de ces armes sur la sécurité des États et des populations avait atteint des proportions considérables.  « Le continent africain est l’un des plus ravagés par la prolifération de ces armes qui sapent les efforts de consolidation de la paix, encouragent la criminalité et le terrorisme », a souligné la représentante, en réitérant le plein soutien de son pays au Programme d’action des Nations Unies contre le commerce illicite des ALPC.


M. JEAN-FRANCIS R. ZINSOU (Bénin), a espéré que les divergences de vues qui minent de plus en plus le consensus établi dans le cadre du TNP seront surmontées lors de la prochaine Conférence d’examen de 2010.  « Nous devrions œuvrer pour l’universalité du Traité et pour le renforcement de son autorité », a-t-il ajouté, avant de se dire honoré que le Bénin ait assumé la charge de maintenir le dialogue entre les nations sur le désarmement et la non-prolifération nucléaires en présidant le Groupe de travail de la Commission du désarmement consacré à ces questions au cours des trois dernières années.  Il a ensuite estimé important que la Conférence du désarmement entame la mise en œuvre du programme de travail agréé et engage des actions concrètes pour que les prochaines années soient marquées par des avancées significatives dans le domaine du désarmement.


Concernant les armes classiques, M. Zinsou a formé le souhait que le Groupe de travail sur le commerce des armes parviendra à un consensus sur les questions dont il est saisi afin que les États Membres puissent disposer d’un instrument juridiquement contraignant instaurant des pratiques saines et responsables de nature à éliminer les transferts d’armes déstabilisants.  Les principes fondamentaux consacrés au plan régional par la Convention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur les armes légères, les munitions et les matériels connexes, constituent une référence concrète digne d’intérêt pour les travaux en cours, a-t-il dit.  Le représentant béninois a ensuite réitéré l’appel du Conseil de sécurité à limiter les dépenses militaires et à consacrer autant de ressources que possible au développement économique et social, en particulier pour lutter contre la pauvreté et atteindre les OMD.  Il a jugé nécessaire de donner à cette fin un mandat clair au Secrétaire général pour que l’ONU puisse surveiller et analyser l’évolution des dépenses militaires et leur impact sur l’économie mondiale et la sécurité internationale. 


M. ROBERT YOUNG, Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a déclaré qu’avec la signature en décembre 2008, par 94 États, à Oslo, de la Convention sur les armes à sous-munitions, qui vient s’ajouter à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel et au Protocole relatif aux restes explosifs de guerre, le droit international humanitaire dispose désormais d’un cadre de référence complet pour prévenir et atténuer les effets dévastateurs des armes pour la population civile,  qui continuent de tuer et de mutiler longtemps après la fin des hostilités.  Le message de ces trois textes, qui couvrent conjointement « tous les types d’engins explosifs qui constituent une menace pour la population civile », est que chaque partie à un conflit armé est responsable des conséquences sur le plan humain des munitions qu’elle utilise, et ce, même après la fin des hostilités, a déclaré le représentant du CICR.    


Il a estimé que les 10 ans de mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel ont permis d’améliorer le sort des populations civiles, mais que divers défis sont apparus qui devront être traités lors de la Conférence d’examen de Cartagena, en Colombie, en novembre.  Il a ainsi cité la mobilisation des ressources pour remplir les obligations prévues; un meilleur respect des échéances en matière de destruction des stocks et de dépollution; et l’amélioration de l’assistance aux victimes.  Le délégué a rappelé que le Protocole relatif aux restes explosifs de guerre, entré en vigueur en 2006, n’est pas encore pleinement mis en œuvre, et il a appelé les États parties au Traité à démontrer leur volonté de progresser lors de la Conférence des États parties, en novembre, afin que ce texte puisse apporter des bénéfices réels aux communautés vivant dans les régions contaminées.  Rappelant que 2010 devrait voir l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes à sous-munitions, le représentant du CICR a estimé que les États signataires avaient un rôle important à jouer pour assurer, par exemple, le succès de la première Assemblée des États parties.


Rappelant que le « coût humain des armes classiques dépasse largement celui de n’importe quelle autre arme dont l’utilisation est interdite ou spécifiquement réglementée », il a rappelé que le CICR soutient fermement l’élaboration d’un traité global sur le commerce des armes.  Tout en disant « comprendre la nature complexe et délicate de bon nombre de questions connexes », il a jugé « urgent » que les États commencent à négocier un traité.


Le représentant s’est ensuite félicité que l’élimination des armes nucléaires soit de nouveau à l’ordre du jour de la communauté internationale. Après avoir rappelé qu’en 1996, la Cour internationale de Justice (CIJ) avait estimé que « l’emploi des armes nucléaires serait généralement contraire aux principes et règles du droit international humanitaire », il a ajouté que le CICR, en tant qu’institution humanitaire allait « au-delà d’une analyse purement juridique ».  Du fait de la puissance destructrice de ces armes, des souffrances inouïes qu’elles génèrent et du danger qu’elles représentent pour la survie même de l’humanité, il a appelé les États à faire en sorte qu’elles ne soient plus jamais employées.  Prévenir leur emploi signifie prévenir leur prolifération et lutter contre le transfert de la technologie nécessaire à leur fabrication, a-t-il ajouté.  Il a donc jugé indispensable de respecter l’obligation existante de poursuivre les négociations visant à interdire et éliminer complètement les armes nucléaires.  Il a conclu en demandant instamment à tous les États de « saisir avec détermination et sans délai les occasions uniques qui se présentent actuellement pour atteindre ces nobles objectifs ».


M. FRISNEL AZOR (Haïti), qui s’exprimait au nom des 14 États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a salué les derniers développements survenus dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, en particulier les engagements des États-Unis et de la Fédération de Russie de poursuivre la réduction de leurs arsenaux nucléaires; l’adoption de la résolution 1887 lors de la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre dernier et l’adoption de son programme de travail par la Conférence du désarmement à Genève.  Rappelant ensuite que la CARICOM faisait partie de l’une des cinq zones exemptes d’armes nucléaires existant dans le monde et que tous les États membres de la CARICOM avaient signé le Traité de Tlatelolco, M. Azor a estimé que cela prouvait l’engagement de la CARICOM en faveur du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.


Pour la CARICOM, la question de la circulation des armes légères est toutefois plus préoccupante que celle du nucléaire, car l’utilisation de ces armes contribue à la criminalité et à la déstabilisation politique, sociale et économique de tous ses États membres, a dit le représentant.  Rappelant qu’il y aurait entre 45 et 80 millions d’armes légères en circulation en Amérique latine, selon les chiffres contenus dans la Déclaration de Genève de 2008, M. Azor a souligné que la région connaissait le plus haut taux d’homicides liés à l’utilisation d’armes à feu dans le monde.  La CARICOM a donc renouvelé son engagement à coopérer pleinement avec la communauté internationale pour endiguer ce fléau.  Elle a en particulier indiqué que « la mise en place d’une réglementation sur les armes à feu était une question hautement prioritaire pour la région ».  Elle a donc appelé à l’élaboration de normes juridiquement contraignantes sur le commerce des armes classiques.


Pour conclure, M. Azor a soulevé une autre question considérée comme centrale par la CARICOM: celle du transbordement des déchets radioactifs dans les eaux des Caraïbes.  La CARICOM a appelé à l’arrêt total de cette pratique et à la mise en œuvre urgente de mesures pertinentes permettant la cessation de ces activités.


M. TAWFEEQ AHMED ALMANSOOR (Bahreïn) a déclaré que le TNP demeurait la pierre angulaire du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires.  Il a souhaité que l’on avance vers la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient dans l’intérêt de la stabilité de la région.  Il a, à cet égard exhorté Israël à placer ses installations sous le régime de garanties de AIEA.  M. Almansoor a salué l’adoption, le 24 septembre 2009, par le Conseil de sécurité, de la résolution 1887 qui appuie les objectifs de non-prolifération.  Il a dit que son pays accordait une grande importance à la question de la sécurité et des normes de sûreté nucléaire conformément aux exigences de l’AIEA et des principes et objectifs de la paix et de la sécurité internationales.  Dans l’intérêt du développement, il a appuyé le droit légitime des pays à accéder à l’utilisation de l’énergie nucléaire.  Il a souhaité que le différend nucléaire iranien soit réglé par le biais de négociations entre toutes les parties concernées.  Le Bahreïn, qui a adhéré au TNP en 1988, au TICE en 2004 et aux Accords de l’AIEA en 2007, aspire aujourd’hui à œuvrer avec tous les États pour mettre l’énergie atomique au service de la paix.  


M. FESSEHA ASGHEDOM TESSEMA (Éthiopie) s’est félicité du climat positif qui règne ces derniers mois et a émis l’espoir que de nouvelles avancées se produisent dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.  La délégation éthiopienne a souligné l’appartenance de son pays à la zone exempte d’armes nucléaires d’Afrique, et a souhaité l’entrée en vigueur du TICE dans les plus brefs délais.  Pour l’Éthiopie toutefois, la principale préoccupation reste le terrorisme dans la corne de l’Afrique.  Le représentant a donc appelé la communauté internationale à renforcer sa coopération pour pouvoir anéantir les activités des groupes terroristes internationaux dans cette région.  « Le terrorisme et le spectre d’une utilisation d’armes de destruction massive rendent l’Éthiopie plus vulnérable », a estimé M. Tessema.  « La lutte contre le terrorisme dans la corne de l’Afrique et le partenariat recherché avec la communauté internationale ne semblent pas être au niveau des besoins qui se posent », a-t-il ajouté, demandant une application plus stricte des embargos sur les armes imposés aux pays en guerre.


Soulignant que seules la paix et la sécurité pouvaient permettre le développement économique et social, M. Tessema a souligné que la priorité était d’investir dans les hommes plus que dans les armes.  Face à l’augmentation des dépenses militaires dans le monde, l’Éthiopie regrette « le silence assourdissant qui règne face à des dépenses qui ne peuvent être justifiées ».  Le représentant de l’Éthiopie a par ailleurs souligné que le problème de la circulation des armes légères s’était aggravé dans la région, en raison de l’absence d’un gouvernement stable en Somalie.  « Ce problème est un défi au maintien de la paix et de la stabilité dans toute la sous-région de la corne de l’Afrique », a mis en garde M. Tessema, dénonçant ensuite la fourniture de telles armes « par des États, à des acteurs non étatiques ou des groupes terroristes ».  L’Éthiopie renouvelle son soutien au Programme d’action pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des ALPC, a dit le représentant, tout en rappelant que l’Afrique avait « besoin de soutien financier, politique et technique de la part de la communauté internationale pour mettre en œuvre plus efficacement ce Programme d’action ».


M. SALAH AL-SAIF (Koweït) a rappelé l’importance de la résolution 1378 qui fixe l’objectif d’un désarmement nucléaire général et complet.  Il s’est inquiété de l’ampleur des dépenses militaires.  Il a rappelé qu’Israël était le seul État de la région du Moyen-Orient à refuser d’adhérer au TNP et de placer ses installations sous le régime de garanties de l’AIEA.  Il a dit qu’Israël représentait le dernier obstacle à un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires et a rappelé combien l’AIEA était préoccupée par les capacités nucléaires de ce pays.  Il a insisté sur le droit inaliénable des pays à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, en précisant que le Koweït travaillait à la définition d’une stratégie nationale concernant l’utilisation de l’énergie nucléaire dans un objectif de diversification de ses ressources énergétiques.  Il s’est félicité des pourparlers en cours entre l’Iran et le Groupe 5+1 en encourageant l’Iran à poursuivre sa collaboration avec l’AIEA, afin de sauvegarder la paix et la sécurité du Moyen-Orient et du Golfe.  En outre, il a précisé que son pays accordait une grande importance à la Conférence d’examen du TNP qui se tiendra à New York, en mai 2010, en souhaitant que le désarmement nucléaire du Moyen-Orient figure parmi les priorités de ses travaux.


M. MOHAMMED AQEEL BA-OMAR (Oman) s’est félicité de l’instauration d’un nouveau climat favorable à des avancées dans le domaine du désarmement et la non-prolifération.  Il a ensuite regretté, qu’au cours des trois dernières décennies, le manque de progrès ait poussé des États à développer des programmes nucléaires sous prétexte de renforcer leur sécurité.  « La raison de cette tendance réside dans le manque d’initiatives de la part des puissances nucléaires », a estimé M. Ba-Omar, saluant néanmoins les engagements récents pris par les États-Unis et la Russie en vue de réduire leurs arsenaux nucléaires.


Le représentant d’Oman a ensuite dénoncé la non-ratification du TNP par certains pays, 40 ans après l’instauration du Traité.  Il les a invités à signer et à ratifier le texte au plus vite, faisant en particulier référence à Israël « qui doit aussi soumettre ses installations nucléaires au contrôle de l’AIEA ».  À propos du programme nucléaire iranien, le représentant d’Oman a salué l’accueil fait par l’Iran au chef de l’AIEA lors de sa visite récente à Qom.  Dans ce dossier, Oman rappelle qu’il soutient une solution diplomatique et pacifique qui permette de dissiper les craintes de la communauté internationale et ne remette pas en cause le droit de l’Iran à disposer de l’énergie nucléaire.  Le représentant a enfin appelé à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, estimant que cela permettrait d’y créer un climat de confiance positif et empêcherait une course aux armements dans la région.  Il a demandé à la communauté internationale d’appuyer la création d’une telle ZEAN.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) s’est inquiétée de l’ampleur des dépenses militaires mondiales, qui ont augmenté de 4% en 2008, alors que la communauté internationale faisait face à la pire des crises économiques.  Le lien entre désarmement et développement est indéniable, a-t-elle ajouté, en expliquant qu’une petite partie seulement des dépenses militaires mondiales permettrait aux pays en développement d’atteindre les OMD.  Elle s’est inquiétée des possibilités « d’accidents nucléaires » et du risque de voir des armes de destruction massive tomber entre les mains d’acteurs non étatiques.  Elle a estimé que le manque d’engagement des puissances nucléaires a sapé la volonté de ceux qui auraient aimé remplir leurs obligations au titre de la non-prolifération.  Elle a insisté sur le respect du droit de tous les États à développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques dans le respect des normes de l’AIEA.  Mme Rubiales de Chamorro a salué l’engagement des États-Unis et de la Fédération de Russie de réduire leurs arsenaux nucléaires.  En tant que signataire du traité de Tlatelolco, qui fait de l’Amérique du Sud et des Caraïbes une ZEAN, le Nicaragua souhaite que de telles zones voient le jour dans d’autres régions du monde, a dit la représentante.  Elle a mis l’accent sur l’importance de l’Avis consultatif de la CIJ du mois de juillet 1996 portant sur la licéité de l’utilisation ou de la menace d’utilisation de l’arme nucléaire.  Elle a exhorté tous les États Membres, notamment ceux cités à l’annexe II du TICE, à adhérer à ce Traité.  Elle a souligné l’importance d’une application vigoureuse du Programme d’action contre la prolifération des ALPC, en précisant que le Nicaragua avait détruit 13 000 armes illégales en juillet 2008.  Elle s’est interrogée sur la réelle volonté de désarmement d’« un pays qui continue à installer des bases militaires en Amérique du Sud », tout en appelant les États-Unis « à mettre un terme à l’occupation illégale de la base de Guantanamo ».  


Mme KANIKA PHOMMACHANH (République démocratique populaire lao) a souligné l’importance du TNP et du TICE.  La création de zones exemptes d’armes nucléaires est une contribution « effective » au renforcement du régime de désarmement et de non-prolifération à travers le monde, a estimé la représentante.  Elle a notamment évoqué à cet égard la création et l’entrée en vigueur de la zone exempte d'armes nucléaires d’Asie du Sud-Est, née du Traité de Bangkok.


Les armes à sous-munitions sont une préoccupation plus pressante pour notre délégation, a poursuivi Mme Phommachanh, qui a dit que sa délégation appuyait les objectifs tendant à garantir l’élimination complète de ces engins.  Elle a notamment rappelé le caractère indiscriminé de leurs répercussions sur la population civile.  La représentante a ensuite indiqué que son pays, qui est l’un des plus touchés par les bombes à dispersion, avait ratifié, au mois de mars dernier, la Convention sur les armes à sous-munitions.  Mon pays s’est également proposé pour accueillir la première Réunion des États parties à cet instrument, a-t-il ajouté, pour ensuite annoncer que la République démocratique populaire lao et l’Irlande présenteraient prochainement devant la Première Commission un projet de résolution concernant la Convention sur les armes à sous-munitions.


M. FEODOR STARČEVIĆ (Serbie) a indiqué que son pays s’était présenté candidat, au mois d’avril dernier, à un siège de la Conférence du désarmement et qu’il appuyait la création de mesures et d’instruments effectifs capables de renforcer sur le long terme le régime international de non-prolifération des armes de destruction massive.  Il a notamment expliqué que pendant le déplacement en Serbie, au mois de juillet dernier, du Directeur général de Agence internationale de l’énergie atomique, son pays avait signé le Protocole additionnel de l’Accord de garanties généralisées (AGG) de l’AIEA.  La Serbie, a-t-il ajouté, a également adopté des lois sur la protection contre les rayonnements ionisants et la sécurité nucléaire, ainsi que sur la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et de la Convention sur l’interdiction des armes bactériologiques ou à toxines.  M. Starčević a également indiqué que la Serbie avait lancé avec d’autres États des Balkans de l’ouest un Programme de mise en œuvre de mesures contre la prolifération et le terrorisme nucléaire, radiologique, biologique et chimique.


Le représentant serbe a ensuite attiré l’attention de la Première Commission sur le « nouveau risque sécuritaire » que pose « la création  illégale de la Force de sécurité du Kosovo ».  Cette Force menace la sécurité nationale de la Serbie et va à l’encontre des termes de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité qui gère actuellement le statut du Kosovo, a affirmé le représentant.  La menace posée n’est pas signifiante pour le moment, a-t-il estimé, mais elle risque de le devenir, car cette Force est source de méfiance, de crainte et d’insécurité pour la partie de la population qui n’est pas de souche albanaise.  M. Starčević a ensuite déclaré que « la création de la Force revenait à réarmer la  province serbe du sud, ce qui est contraire à la politique serbe de démilitarisation qui est en vigueur depuis 1999 conformément à la résolution 1244 ».


Mme AKSOLTAN T. ATAEVA (Turkménistan) a dit que son pays souscrivait aux déclarations faites par l’Indonésie au nom du Mouvement des pays non-alignés.  Elle a ensuite souligné l’importance géostratégique et géopolitique « grandissante » de l’Asie centrale, « une région riche en ressources énergétiques, qui fait le lien entre l’Europe et l’Asie ».  Le Turkménistan, qui accueille dans sa capitale, Achgabat, un bureau des Nations Unies pour la diplomatie préventive, pense que la stabilité de la région est menacée par les trafiquants de drogues et la présence de groupes terroristes dans les pays voisins.  Mme. Ataeva a notamment évoqué la situation en Afghanistan et les risques qui en découlent.  Elle a réaffirmé l’appui de son pays à l’instauration de la paix dans ce pays, et a rappelé les efforts déployés par la partie turkmène, avec la fourniture d’électricité et la construction d’un hôpital et d’une école en 2008 au profit des Afghans.  Estimant ensuite que les opérations militaires ne pouvaient suffire à stabiliser l’Afghanistan, elle a demandé que de nouvelles initiatives soient lancées dans la lutte contre les trafiquants de drogues, car « les mesures actuelles ne suffisent pas ».  Mme Ataeva a ensuite rappelé l’engagement de son pays dans le désarmement, avec la ratification du TNP, ainsi que des conventions interdisant les armes chimiques, biologiques et bactériologiques, et le soutien qu’il apporte à la mise en œuvre du Programme d’action pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Soutenant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, la représentante du Turkménistan a par ailleurs annoncé que son pays accueillerait une conférence sur ce sujet en octobre prochain, à Achgabat.  Préoccupé enfin par les risques de trafic illicite de matières fissiles dans sa région, le Turkménistan appuie les propositions faites par le Kazakhstan en faveur de la création d’une banque internationale de combustibles nucléaires et de l’instauration d’une Journée internationale contre les armes nucléaires.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a estimé qu’il fallait centrer les efforts de désarmement et de non-prolifération sur les trois piliers du TNP, à savoir la non-prolifération, le désarmement et l’usage pacifique de l’énergie nucléaire.  « Ma délégation est convaincue que l’usage des technologies nucléaires par les pays en développement, notamment ceux d’Afrique, permettra de répondre à l’actuelle crise énergétique et de contribuer ainsi au développement économique et social du continent », a dit M. Rugunda.  L’adoption, le 24 septembre, de la résolution 1887 (2009) par le Conseil de sécurité a marqué un pas important dans cette direction, a-t-il estimé.


Le représentant ougandais a ensuite signalé que l’utilisation d’armes conventionnelles était capable de déstabiliser des régions entières.  Il a notamment cité en exemple la situation de la Somalie et le problème de la piraterie.  Il est urgent, a-t-il ajouté, de relancer les efforts de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre.  La délégation de l’Ouganda est également préoccupée par le déversement de déchets toxiques le long des côtes de certains pays africains, a poursuivi M. Rugunda.  Outre les conséquences désastreuses que cela entraîne pour l’environnement, le représentant a signalé que ces déchets risquaient de tomber dans les mains des terroristes.  La communauté internationale doit se servir de tous les instruments dont elle dispose pour éradiquer ce phénomène, a-t-il préconisé.


En ouverture de sa déclaration, M. ANTOINE SOMDAH (Burkina Faso), a attiré l’attention des délégués de la Première Commission sur l’entrée en vigueur, en juillet 2009, du traité de Pelindaba qui, consacre désormais l’Afrique comme une zone exempte d’armes nucléaires.  Evoquant ensuite la grande mobilisation internationale vis-à-vis des armes nucléaires, le représentant burkinabè a souhaité voir le même genre de détermination autour de la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre.  Outre le lourd tribut en vies humaines, a-t-il indiqué, la prolifération et le mauvais usage des armes légères continuent à alimenter les conflits armés et les réseaux terroristes, ainsi qu’à entraver les efforts humanitaires et à ralentir le développement durable.


M. Somdah a signalé que malgré les efforts de la CEDEAO, qui dispose, depuis 2006, d’une Convention sur les ALPC, le phénomène prenait de l’ampleur.  Nous l’avons souvent dit, a-t-il ajouté, le combat contre la prolifération des ALPC exige des moyens importants qui dépassent souvent la capacité de nos États.  Le représentant a poursuivi en exhortant la communauté internationale à poursuivre son appui à la CEDEAO et à soutenir les activités des centres régionaux pour la paix et le désarmement, dont celui de Lomé, au Togo, qui assure sur le terrain un travail de formation, de sensibilisation et surtout de plaidoyer pour la promotion du désarmement régional.


M. PABLO SOLÓN (Bolivie) a déclaré que la nouvelle Constitution politique de l’État plurinational de Bolivie mentionnait que la Bolivie est un État pacifique qui promeut le droit à la paix ainsi que la coopération entre les peuples de la région et du monde.  Notre Constitution, a-t-il ajouté, rejette toute guerre d’agression en tant qu’instrument de règlement des différends.  La Bolivie estime que l’élimination complète des armes de destruction massive est un impératif, a-t-il insisté.  M. Solón a relevé que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité étaient aussi les cinq pays qui possédaient le plus grand nombre d’ogives nucléaires, situation qui constitue, aux yeux de la Bolivie, une véritable contradiction vis-à-vis de la Charte des Nations Unies.  Il n’est pas possible de proclamer le désarmement et la non-prolifération sans être en mesure de se débarrasser de ses propres armes nucléaires, a-t-il dit.  Par ailleurs, il a jugé fondamental d’avancer vers un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires et de voir Israël adhérer au TNP.  Alors que nous faisons face à la pire crise économique depuis 70 ans, le monde continue de dépenser 2 millions de dollars par minute à des budgets militaires, s’est-il étonné.  Il a fustigé l’installation de nouvelles bases militaires américaines en Colombie, ces bases constituant une menace à la stabilité régionale.  Il a jugé inadmissible que dans la zone de paix qu’est l’Amérique latine, se déploient aujourd’hui des forces étrangères.  La Bolivie, qui a souffert des effets des mines terrestres antipersonnel le long de sa frontière, espère que tous les États respecteront leurs engagements internationaux pris au titre de la Convention d’Ottawa, a-t-il ajouté.  En outre, il a soutenu l’importance de la Convention sur les armes à sous-munitions, qui est entrée en vigueur en décembre 2008.


M. MURAD ASKAROV (Ouzbékistan) s’est félicité de l’atmosphère positive qui a régné cette année sur la question du désarmement et des espoirs que suscite désormais l’adoption de son programme de travail par la Conférence du désarmement.  Il s’est également réjoui des engagements pris par les États-Unis et la Fédération de Russie concernant la reprise de discussions sur la réduction de leurs arsenaux nucléaires et de l’adoption de la résolution 1887 par le Conseil de sécurité réunit au sommet le 24 septembre.  M. Askarov a ensuite souhaité que la Conférence sur la sûreté des matériaux nucléaires qui se déroulera à Washington, l’année prochaine, et la Conférence d’examen du TNP de 2010, programmée à New York, soient « deux rendez-vous historiques pour le désarmement mondial et la non-prolifération ».  Il a appelé les puissances nucléaires à donner l’exemple en prenant des engagements forts et concrets.  M. Askarov a ensuite rappelé la contribution de son pays au désarmement, avec la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  Il a notamment souligné que cette initiative avait été lancée, il y a plusieurs années, par le Président ouzbèke, Islam Karimov.  « Considérant que de telles zones créent un climat de confiance et de sécurité entre les pays, l’Ouzbékistan encourage la création de nouvelles ZEAN ailleurs sur la planète », a ajouté le représentant.  Il a enfin lancé un appel en faveur de l’entrée en vigueur du TICE et a demandé le lancement de discussions pour la création d’un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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