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SG/SM/11816

BAN KI-MOON PROMET DE DONNER AUX FRANCOPHONES UNE PREUVE « ÉCLATANTE » DE SON AMOUR INCONDITIONNEL POUR L’IMPARFAIT DU SUBJONCTIF

24/09/2008
Secrétaire généralSG/SM/11816
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BAN KI-MOON PROMET DE DONNER AUX FRANCOPHONES UNE PREUVE « ÉCLATANTE » DE SON AMOUR INCONDITIONNEL POUR L’IMPARFAIT DU SUBJONCTIF


On trouvera ci-après le texte intégral du toast du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, au dîner des francophones, aujourd’hui à New York:


Monsieur le Ministre, je vous remercie de vos aimables paroles.  Quel plaisir de vous revoir à New York.  Vous êtes certes un de nos anciens collègues onusiens -- mais vous êtes aussi devenu pour moi un fidèle ami.  Je vous remercie de votre soutien.


Me revoici parmi vous.  C’est le deuxième dîner des francophones auquel je participe en tant que Secrétaire général.  Je suis intimidé mais ravi.


L’année dernière, je vous ai confié un secret: je souffre d’un amour à sens unique pour la langue française.


Vous l’aurez constaté vous-même; ce n’est pas un amour réciproque.


Donc, après notre rencontre d’il y a un an, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes.  Je me suis promis d’effectuer un rapprochement entre la langue de Marianne et moi.


En privé, devant le miroir, j’ai commencé à déclamer des passages pleins de passion de la littérature française.  L’heure de vérité avait sonné.


J’ai commencé par cette phrase courageuse de Racine:


«  Je crains votre silence, et non pas vos injures. »


Me sentant de plus en plus confiant, j’ai continué avec Balzac:


« Un homme est bien fort quand il s’avoue sa faiblesse. »


La belle dame ne me répondait toujours pas.  Alors j’ai fini par le cri du cœur de Verlaine:


« Il pleure dans mon coeur

Comme il pleut sur la ville,

Quelle est cette langueur

Qui pénètre mon coeur? »


Grâce à Verlaine, la langue française a eu pitié de moi.  J’ai ressenti une réaction -- un lien.


Bien sûr, ce n’est toujours pas un amour réciproque -- et je sais qu’il ne le sera jamais.


Je ne serai toujours qu’un amateur.  Après tout, un amateur est quelqu’un qui aime, sans rien attendre en retour.


Mais petit à petit, je crois que je commence à me rapprocher du français.


Maintenant, chaque fois que je rencontre un responsable français --y compris Nicolas Sarkozy ou Bernard Kouchner-- je m’arrange pour glisser de nouvelles expressions pour l’impressionner.


Je dis par exemple à Nicolas Sarkozy que « nos montres marquent constamment la même heure ».


Et je mets un point d’honneur à utiliser des constructions grammaticales de plus en plus compliquées.


J’ai bien l’intention de saisir toutes les occasions qui se présentent.


L’année prochaine, je vous donnerai la preuve éclatante de mon amour inconditionnel: l’imparfait du subjonctif!


Je vous invite à lever votre verre à la langue française, à la famille de la francophonie, et à tous ses membres -- amateurs et professionnels.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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