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SG/SM/11656-ORG/1500

LE GROUPE D’EXPERTS INDÉPENDANTS SUR LA SÛRETÉ ET LA SÉCURITÉ PRÉSENTE SON RAPPORT AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

24/06/2008
Secrétaire généralSG/SM/11656
ORG/1500
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE GROUPE D’EXPERTS INDÉPENDANTS SUR LA SÛRETÉ ET LA SÉCURITÉ PRÉSENTE SON RAPPORT AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


La déclaration suivante a été communiquée aujourd’hui par la Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:


Le Groupe d’experts indépendants sur la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies dans le monde entier, présidé par Lakhdar Brahimi, a présenté son rapport intitulé « Vers une culture de la sécurité et de la responsabilité » au Secrétaire général le 9 juin 2008.


Le Groupe était composé du colonel Paolo Coletta, du corps des Carabinieri d’Italie, du brigadier-général Elsayed Ibrahim Elsayed Mohamed ElHabbal, du Service national égyptien de sécurité, d’Anil Kumar Gupta, ancien responsable du Service de la police indienne, de l’Ambassadeur Ümit Pamir, ancien fonctionnaire du Service diplomatique turc, du major (ret.) Thomas Boy Sibande, de la Force sud-africaine de défense nationale, et de Margareta Wahlström (Suède), ex-Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires (également secrétaire du Groupe).  Ils étaient secondés par un petit secrétariat.


Le Groupe a appelé l’attention sur les « questions stratégiques vitales s’agissant d’assurer et de renforcer la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies et sur l’évolution des menaces et risques auxquels ils sont soumis ».  Durant ses travaux, le Groupe s’est rendu dans plus de 20 villes sièges et lieux d’affectation hors siège, a rencontré des représentants des États Membres, des chefs de département du Secrétariat, des chefs de secrétariat d’institutions, fonds et programmes, et des fonctionnaires, nationaux comme internationaux.


Le Groupe a estimé que, si aucune organisation ne pouvait assurer totalement la sécurité de son personnel et de ses locaux, les conditions de sécurité pouvaient et devaient, en ce qui concerne l’Organisation des Nations Unies, être constamment améliorées.  La tragédie survenue à Bagdad en août 2003 avait amené les États Membres, le Secrétaire général ainsi que les institutions, fonds et programmes à se pencher sur les nombreuses carences et lacunes.  Des progrès notables avaient été réalisés, notamment grâce à la création en 2005 du Département de la sûreté et de la sécurité qui aidait le système de gestion de la sécurité des Nations Unies à faire face de manière efficace aux très sérieuses menaces existant aux niveaux mondial et local.


Toutefois, l’attentat survenu le 11 décembre 2007 à Alger avait sérieusement éprouvé les nouveaux arrangements de sécurité et, selon le Groupe, le système dans son ensemble et des individus, au lieu d’affectation et au Siège, avaient été pris en défaut.  Le Groupe « ne considérait pas qu’il pouvait ou devait assigner des responsabilités individuelles ».  Il relève néanmoins dans son rapport « de nombreuses preuves attestant que plusieurs fonctionnaires du haut en bas de la hiérarchie n’avaient peut-être pas réagi comme il fallait à l’attentat d’Alger, tant avant qu’après la tragédie ».  Pour cette raison, le Groupe a proposé la création d’un mécanisme indépendant qui évaluerait la responsabilité des individus et bureaux concernés afin que des mesures puissent être prises, le cas échéant, contre les intéressés.  Le Groupe estime qu’un tel mécanisme contribuerait à rétablir la confiance et le moral au sein du personnel.


Le Groupe a examiné le système de gestion de la sécurité au Siège, au niveau des pays ainsi qu’au niveau de l’ensemble du système, et fait des recommandations détaillées dans chaque cas.


Il a demandé qu’un examen de la stratégie, des résultats et des ressources dans le domaine de la sécurité soit mené régulièrement au sein du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, et il a aussi proposé qu’un groupe de hauts fonctionnaires se réunisse régulièrement pour donner des orientations générales en la matière et examiner la situation propre à certains pays.  Ceci assurerait l’avènement, en la matière, d’une culture gestionnaire de la responsabilité et de l’initiative qui permettrait d’exécuter efficacement les programmes.


S’agissant du rôle des États Membres, le Groupe a recommandé que le Secrétaire général s’entretienne plus régulièrement avec eux au niveau politique pour promouvoir une meilleure compréhension des problèmes de sécurité.  Il fallait notamment que les États Membres signent et ratifient la Convention de 1994 et le Protocole facultatif de 2006 pour témoigner qu’ils étaient résolus à travailler en collaboration étroite avec l’Organisation dans ce domaine crucial de son activité.  Pour que les États Membres s’intéressent davantage à la question, le Groupe a proposé de constituer un groupe de travail de hauts fonctionnaires de l’ONU, sous la direction du Chef du Département de la sûreté et de la sécurité, et des États Membres intéressés, pour mettre au point un « mécanisme de meilleures pratiques » susceptible de proposer des mesures concrètes.


La nécessité de financer adéquatement et durablement les programmes visant à assurer la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies a aussi été soulignée et il a été demandé aux États Membres d’étudier la meilleure manière d’intégrer le budget du Département de la sûreté et de la sécurité au budget ordinaire de l’Organisation et de faire des propositions à cet égard.  On a aussi souligné qu’il fallait amener les pays donateurs à souscrire à un principe de bonne pratique – « pas de programme sans sécurité » – en application duquel les considérations de sécurité feraient partie intégrante de la programmation.


Soulignant que le bien-être des fonctionnaires et des membres de leur famille devait être considéré comme relevant aussi de la sécurité, le Groupe a estimé que le personnel des Nations Unies, d’une manière générale, n’était pas suffisamment informé de ses droits et obligations.  Pour cette raison, il avait le sentiment d’un manque d’équité dans les conditions de travail entre les différentes catégories de personnel, en particulier entre les fonctionnaires recrutés au niveau national et les internationaux.


Sur la question plus large de l’image de l’Organisation, le Groupe a estimé que la restauration de la crédibilité de l’Organisation des Nations Unies était une tâche qui incombait à toutes les composantes du système, à commencer par les États Membres, dans le cadre de leurs débats à l’Assemblée générale, au Conseil de sécurité et dans d’autres organes, mais aussi dans d’autres instances et sur leur propre territoire.  Pour le Conseil, les peuples du monde, au service desquels l’Organisation des Nations Unies travaillait, attendaient de l’Organisation des déclarations qui soient conformes à ses principes.  Les déclarations, principalement celles de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité mais aussi celles du Secrétaire général, étaient toujours analysées en profondeur.  Les États Membres devaient répondre à ces attentes et démontrer que l’Organisation des Nations Unies était impartiale, juste et fidèle à ses principes.  Les États Membres devaient aussi être conscients de l’impact des décisions prises dans les organes intergouvernementaux sur l’image d’impartialité et de neutralité de l’Organisation et sur la sécurité du personnel et des biens des Nations Unies dans le monde entier.


Le Secrétaire général a exprimé ses remerciements au Président et aux membres du Groupe pour le travail rigoureux et approfondi qu’ils avaient accompli.  En ce qui concerne la proposition du Groupe de créer un mécanisme chargé d’évaluer les responsabilités des principaux individus et bureaux concernés par l’attentat d’Alger, le Secrétaire général a accepté la proposition de M. Brahimi tendant à ce qu’un groupe dirigé par Ralph Zacklin examine d’urgence cette question de la responsabilité individuelle et lui fasse rapport dans les six semaines.  Il est fermement résolu à faire en sorte que les hauts responsables et fonctionnaires soient rendus pleinement responsables de leurs décisions.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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