SG/SM/11449-TAD/2031

SUBVENONS AUX BESOINS DES PLUS DÉSHÉRITÉS: 2008 DOIT ÊTRE L’ANNÉE DU MILLIARD LE PLUS PAUVRE DE L’HUMANITÉ, DÉCLARE BAN KI-MOON À LA CNUCED

3/3/2008
Secrétaire généralSG/SM/11449
TAD/2031
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SUBVENONS AUX BESOINS DES PLUS DÉSHÉRITÉS: 2008 DOIT ÊTRE L’ANNÉE DU MILLIARD LE PLUS PAUVRE DE L’HUMANITÉ, DÉCLARE BAN KI-MOON À LA CNUCED


On trouvera ci-après le texte intégral de la déclaration du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la réunion exécutive du Conseil du commerce et du développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED):


Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a fait aujourd’hui la déclaration suivante à l’occasion de la réunion exécutive du Conseil du commerce et du développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED):


C’est un grand honneur pour moi d’être parmi vous aujourd’hui et d’avoir l’occasion de vous faire partager ma conception d’un système des Nations Unies qui honore véritablement les engagements qu’il a pris en matière de développement.  Je me réjouis en particulier que notre discussion ait lieu à ce moment crucial qui précède la douzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement qui se tiendra à Accra en avril.


Comme vous le savez, un an s’est écoulé depuis que j’ai pris mes fonctions de Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.  Cette période a été à la fois marquante et remarquablement difficile.  Nous avons fait des progrès en ce qui concerne la situation au Darfour et tiré la sonnette d’alarme sur le changement climatique.  Nous nous sommes employés sans relâche à renforcer la confiance dans le travail de l’Organisation et nous avons engagé des réformes indispensables dans plusieurs domaines clefs.


Mais ce que je retiens personnellement des 12 derniers mois, ce sont les nombreuses visites que j’ai effectuées sur le terrain.  Que ce soit en Afrique, en Amérique latine, en Asie ou au Moyen-Orient, ces visites m’ont permis d’être au contact de certaines des populations les plus vulnérables que nous nous sommes tous engagés à servir.


J’ai rencontré des réfugiés au Soudan, prêté une oreille attentive aux habitants de taudis au Kenya.  J’ai constaté le courage de ceux qui vivent avec le VIH/sida et la capacité de résistance des survivants de guerres ou de génocides.  J’ai écouté des femmes qui parcourent chaque jour des kilomètres pour aller chercher de l’eau et des enfants qui ont bien trop faim pour penser à l’école.


Partout où je me suis rendu, j’ai été profondément touché par la détermination et la force de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants que le monde semble avoir oubliés.  Ce sont les plus pauvres d’entre les pauvres, près d’un milliard de laissés-pour-compte de la croissance mondiale.  La plupart vivent en Afrique ou dans certaines parties d’Asie, subsistant avec moins d’un dollar par jour.


Je suis fermement convaincu que la communauté internationale a une responsabilité particulière envers ces gens-là.  C’est pourquoi je commence cette année par un appel: réaffirmons notre volonté de subvenir à leurs besoins.  J’ai demandé que 2008 soit l’année du «milliard le plus pauvre de l’humanité ».


Dans les semaines et les mois à venir, je vais me consacrer au renforcement du rôle de l’Organisation dans le domaine du développement.  Il nous faut redoubler d’efforts en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire.  À mi-chemin de l’échéance de 2015, de nombreux pays sont en retard.  De fait, aucun pays d’Afrique subsaharienne n’est en voie d’atteindre les objectifs en temps voulu.  Le moment est venu de trouver de nouvelles idées et de nouvelles méthodes d’action.


Face à cette situation alarmante, j’ai déjà créé le Groupe de pilotage pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en Afrique.  Depuis septembre dernier, ce groupe œuvre sans relâche en vue de mettre l’ensemble des ressources du système des Nations Unies et de ses partenaires au service des Objectifs du Millénaire en Afrique.


Il est chargé de trouver des moyens stratégiques qui permettraient à la communauté internationale de mieux aider les gouvernements à exécuter les programmes existants qui visent à atteindre les Objectifs du Millénaire et, le cas échéant, de proposer de nouveaux mécanismes.  Il cherche aussi à faire que l’aide promise de longue date se concrétise enfin.


Il faut que tous nos partenaires participent à cet effort: les institutions internationales de financement et de développement, les organisations non gouvernementales et le secteur privé.  Il faut surtout que tous les États membres de l’Organisation, qu’il s’agisse des pays développés ou des pays en développement, du Nord ou du Sud, concourent ensemble à la réalisation de ces objectifs.


La participation, en avril, à Accra, des dirigeants du monde entier à la douzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement devrait donner un coup de fouet à ce processus.  En septembre prochain, avec le Président de l’Assemblée générale, j’organiserai également une réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement.   Auparavant, le 10 mars prochain, je réunis de nouveau le Groupe de pilotage pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en Afrique.  J’ai invité tous les chefs des organisations financières internationales - Banque mondiale, Fonds monétaire international, Banque africaine de développement -, ainsi que l’Union européenne et les principaux donateurs, à participer à cette réunion.  Ce sera à mon avis une occasion précieuse de resserrer les liens entre pays développés et pays en développement et de se consacrer, au plus haut niveau, aux besoins des plus pauvres d’entre les pauvres.


L’an dernier, un rassemblement analogue a servi à donner de l’élan à l’action menée dans le domaine du changement climatique.  Cette année, ce sera au tour du » milliard le plus pauvre de l’humanité », oublié de la croissance mondiale.


Il nous faut œuvrer pour augmenter le niveau de vie des plus démunis en nous employant à accroître les revenus.  C’est la raison pour laquelle une croissance économique plus soutenue et équitable et la création d’emplois décents sont si importants.


Dans le contexte de mondialisation actuel, nous avons également besoin d’un cadre économique international propice au développement.  La Conférence d’Accra peut permettre d’atteindre cet objectif en mobilisant les énergies en faveur d’un système économique, commercial et financier plus favorable au développement à l’échelon mondial.  Elle doit aussi être l’occasion de définir une véritable stratégie s’agissant de mettre la mondialisation, le commerce et l’investissement au service de la réduction de la pauvreté et de la croissance économique.


La Conférence d’Accra doit non seulement contribuer à l’établissement d’un consensus sur la façon de sortir les négociations du Cycle de Doha de l’impasse dans laquelle elles se trouvent, de sorte que nous puissions tenir nos promesses en matière de développement, mais aussi promouvoir les politiques commerciales et financières qui stimulent la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en Afrique subsaharienne, où les besoins de développement sont les plus pressants.


Tout en œuvrant à vos côtés pour mobiliser le soutien de la communauté internationale, je m’efforce de rendre l’ONU plus efficace dans la réalisation de ses objectifs de développement prioritaires.  J’ai dit à plusieurs reprises que nous devions être jugés à l’aune de nos résultats, et non simplement de nos discours.  Aujourd’hui, l’ONU ne peut se contenter d’appuyer le développement: elle doit honorer quotidiennement ses promesses.


En décembre dernier, l’Assemblée générale m’a prié de proposer des mesures visant à améliorer les activités de développement menées par le Secrétariat de l’ONU.  Cette demande m’a permis de procéder à un examen complet de nos mécanismes et programmes de développement.


Je suis heureux de vous informer que j’ai transmis mon rapport aux États Membres de l’Organisation avant de m’envoler pour Genève.  Je remercie d’ailleurs M. Supachai de m’avoir aidé à élaborer ce document.  Permettez-moi également d’engager vivement les États Membres à étudier avec attention les recommandations qui figurent dans le rapport.


Mes propositions ont pour objet de combler les lacunes critiques dont souffre le Secrétariat, notamment la CNUCED, en matière de capacités.  Elles portent sur plusieurs points essentiels, comme l’intensification de l’appui à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, ou le renforcement du développement économique, du commerce et de la finance.


Malgré sa portée exhaustive, mon rapport ne doit pas être considéré comme le fruit d’une démarche isolée, mais plutôt comme un élément de l’entreprise plus générale que je mène en vue de renforcer les capacités et améliorer le fonctionnement du système des Nations Unies.


Je pars du principe que le développement ne peut être l’apanage de quelques-uns.  C’est un droit universel, et je crois fermement qu’il incombe à tous les acteurs du système des Nations Unies, sans exception, de contribuer à le promouvoir.


Je ne saurais trop insister sur la gravité du moment.  À mi-chemin de l’échéance fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, une alternative se présente à nous.  En agissant sans plus attendre de manière concertée, nous pouvons rattraper le temps perdu et l’énergie gaspillée.  En revanche, si nous tergiversons, même les résultats obtenus dans la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques ou contre de nouveaux problèmes, tels que le ralentissement de la croissance mondiale, risquent d’être anéantis.


C’est pourquoi les délibérations que vous mènerez dans la perspective de la Conférence d’Accra ont une importance cruciale.  Vous avez les moyens d’esquisser le succès de la douzième session de la Conférence, qui aura lieu à Accra en avril prochain.  Vous avez les moyens de créer une dynamique en prévision de la réunion de haut niveau qui se tiendra en septembre.  Enfin, vous avez les moyens de nous conduire à faire le bon choix en 2008.


Dans cet esprit, je vous souhaite d’avoir des échanges productifs et attends avec impatience de vous retrouver à Accra.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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