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POP/963

LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT EXAMINE LA QUESTION DES TAUDIS ET DES BIDONVILLES, UN DES GRANDS DÉFIS POSÉS PAR L’URBANISATION GALOPANTE

09/04/2008
Conseil économique et socialPOP/963
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement

Quarante et unième session

6e séance – matin                                           


LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT EXAMINE LA QUESTION DES TAUDIS ET DES BIDONVILLES, UN DES GRANDS DÉFIS POSÉS PAR L’URBANISATION GALOPANTE


Au troisième jour des travaux de sa quarante et unième session, la Commission de la population et du développement a donné la parole à un expert en matière de pauvreté urbaine, qui a jeté la lumière sur l’importance que prend le phénomène des taudis et des bidonvilles dont on voit l’expansion autour des grandes agglomérations du monde.  La Commission a également achevé ce matin le débat général consacré à l’expérience vécue par les pays dans le domaine de la population, plus précisément en ce qui concerne les questions de répartition de la population, d’urbanisation, de migrations internes et de développement.


Au vu de toutes les analyses d’experts, la pauvreté urbaine est aussi élevée et dévastatrice que la pauvreté rurale, a déclaré M. Eduardo Moreno, Chef de l’Observatoire mondial des villes du Service des systèmes de suivi de l’ONU-Habitat à Nairobi.  La question des taudis ne doit donc pas être perçue et traitée comme une question à part, mais devrait plutôt être intégrée dans les projets promus en faveur du développement durable, a estimé M. Moreno.


Dans sa présentation, l’expert a indiqué que 37% de la population mondiale des zones urbaines vivent dans des conditions d’insalubrité, ce taux étant de 57% en Afrique.  L’Amérique centrale et l’Amérique du Sud sont les seules régions au monde qui n’ont pas fait de progrès significatifs en matière de réduction du nombre des taudis, a-t-il signalé.  Il a comparé cette situation à celle de certains pays qui, au contraire, ont beaucoup progressé.  L’Égypte est passée de 38% à 12% entre 1990 et 2005 en ce qui concerne le pourcentage de ses zones urbaines comprenant des bidonvilles.  Il a aussi cité le cas de la Chine qui a baissé ce taux, qui est aujourd’hui de 37%.


M. Moreno a donné des indications sur les mesures politiques qui ont un impact sur la réduction de la pauvreté urbaine et, parallèlement, a critiqué les attitudes qui ne permettent pas de changer la donne.  Il a constaté, par exemple, que le déni ou la résignation face à la croissance des taudis étaient des facteurs d’immobilisme, de même que le manque de ressources.  Il a aussi souligné que même les bonnes mesures n’avaient d’effet que si elles s’inscrivaient dans une politique globale et à long terme.


L’expert a en outre précisé la définition du bidonville, élaborée par un groupe d’experts au Kenya.  Cette définition est basée sur un certain nombre d’indicateurs que sont notamment les possibilités d’accès aux services suivants: l’accès à la propriété, l’accès à un espace habitable suffisant, l’accès à une structure durable, à des installations sanitaires améliorées et enfin, à l’eau potable.

Dans l’échange qui a suivi cet exposé, le représentant de la Chine a demandé des éclaircissements sur la provenance des chiffres concernant son pays, ce à quoi M. Moreno a répondu, en disant qu’il s’agissait de données provenant de recensements et d’enquêtes nationales.  Nos chiffres peuvent varier en raison d’un désaccord sur la définition du concept de taudis, a-t-il cependant admis.


La Commission a aussi examiné les activités menées par la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU.  M. Armindo Miranda, Chargé des affaires démographiques au sein de cette Division, a présenté le rapport du Secrétaire général sur cette question*, ainsi qu’une note sur le projet de cadre stratégique pour la période 2010-2011**.  Il a mentionné que la Division avait publié une base de données sur la fertilité et une autre sur le mariage, avec des informations provenant de 192 pays.  Il a aussi indiqué que la Division continuait à jouer un rôle de leader, au sein du système de l’ONU, en ce qui concerne la coordination de l’analyse des migrations internes.  Le mois dernier, la Division a publié le document intitulé « Perspectives mondiales révisées d’urbanisation pour 2007 », a-t-il ajouté.


Les représentants des États dont la liste suit ont pris la parole au cours des débats: Japon, Suède, Pérou, États-Unis, Norvège, Cuba, Jamaïque, Maroc et Chine.  L’Observateur du Saint-Siège s’est également exprimé.


Ont aussi pris la parole ce matin l’Observateur permanent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ainsi que les représentants de l’Association américaine pour les personnes âgées (AARP), de l’organisation non gouvernementale World Youth Alliance, de la Fédération internationale du planning familial, et des Commissions économiques et sociales pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), pour l’Asie occidentale (CESAO) et pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).


La Commission de la population et du développement poursuivra ses travaux demain, jeudi, le 10 avril, à 10 heures.


*     E/CN.9/2008/6

**    E/CN.9/2008/7


DÉBAT GÉNÉRAL CONSACRÉ À L’EXPÉRIENCE DES PAYS DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION: RÉPARTITION DE LA POPULATION, URBANISATION, MIGRATIONS INTERNES ET DÉVELOPPEMENT


Suite et fin du débat général


Notant que, cette année pour la première fois, plus de la moitié de la population mondiale va être urbaine, M. SHIGESATO TAKAHASHI (Japon) a indiqué que la population de son pays est depuis quelque temps déjà en majorité urbaine.  En 1950, cette proportion était de 37,3% seulement, mais elle est passée à 86,3% en 2005.  Le développement des villes présente des avantages, mais il pose aussi des défis, a relevé M. Takahashi, notamment en termes d’environnement.  Le plus grand souci est la disparité croissante entre les zones urbaines et rurales et, outre les politiques urbaines, on promeut aussi au Japon la revitalisation des régions.  Le représentant a cité toutes les mesures et stratégies prises à cet égard, ainsi que les politiques urbaines qui visent à améliorer la qualité de vie dans les villes.  Trois priorités ont été établies, concernant les domaines de la sécurité de la vie urbaine, des questions relatives à l’environnement et de la compétitivité internationale.  En ce qui concerne la situation de l’emploi, le représentant a précisé que le chômage a baissé au Japon et est maintenant de moins de 4%.  Pour atténuer les disparités régionales, il a indiqué que la création d’emplois basée sur les avantages régionaux était encouragée.  Le Gouvernement soutient d’ailleurs les secteurs qui souffrent le plus du chômage.  Une agence pour l’emploi s’efforce aussi de placer les travailleurs urbains dans des emplois ruraux, a précisé le représentant, afin de permettre un passage en douceur des travailleurs vers les zones rurales.


Mme ULLA STRÖM (Suède) a jugé les questions de la santé sexuelle et reproductive et des droits qui y sont relatifs primordiales pour parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans un monde où l’urbanisation ne peut être stoppée.  Elle a appelé la communauté internationale à partager les bonnes expériences permettant de créer des communautés urbaines et rurales stables dans les domaines social, économique et écologique.  En Suède, le développement urbain est une priorité, particulièrement en ce qui concerne sa relation avec la cohésion sociale et les changements climatiques.  Des efforts sont menés pour mettre en œuvre l’Agenda 21, en se basant sur les travaux des municipalités et sur le principe d’une gouvernance locale autonome.  Le Gouvernement est en train de mettre en place un nouveau programme destiné à faciliter les mesures de développement urbain qui permettent d’atténuer les effets des changements climatiques.  La représentante a aussi expliqué que son pays recherche à mesurer les effets des politiques nationales dans le contexte urbain.  Ce système doit aussi permettre d’effectuer des comparaisons au niveau international entre les communautés locales, a-t-elle expliqué.  Il existe en Suède des accords de développement local, qui sont conclus chaque année par le Gouvernement et les institutions municipales et qui incitent à mettre en place des partenariats entre les institutions gouvernementales, municipales, le secteur privé et la société civile.  La représentante a enfin attiré l’attention sur les personnes vivant dans les taudis, qui souffrent plus que les populations rurales du VIH/sida, et a souhaité qu’un meilleur accès aux services de santé sexuelle et reproductive leur soit assuré.


Rappelant que l’urbanisation était liée au développement, M. LUIS ENRIQUE CHÁVEZ (Pérou) a insisté sur l’importance d’en saisir les opportunités.  Il a affirmé que son pays s’employait à mettre en œuvre des politiques en matière de population, de lutte contre l’exclusion sociale et d’accès universel à la santé et à l’éducation.  Il a indiqué que la population du Pérou, qui compte actuellement près de 28 millions de personnes, s’était urbanisée ces dernières années et de ce fait, 72,3% de la population vivent dans les villes.  Dans ce contexte, il a insisté sur l’importance du développement des zones rurales.  Il a aussi fait remarquer que si le Pérou était un pays à revenu intermédiaire, il connaissait un taux élevé de pauvreté.  Le représentant a déclaré que la politique sociale du pays était basée sur l’inclusion productive et l’égalité des opportunités économiques, sociales et politiques.  L’objectif est de promouvoir le développement complet et durable du pays, ainsi que le renforcement de la gouvernance démocratique et d’une gestion efficace et décentralisée, pour répondre aux besoins de base de la population, a-t-il poursuivi.  Il a par exemple indiqué que les programmes d’infrastructures en zones rurales avaient permis d’améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement.  Le représentant a enfin constaté que les nombreux flux démographiques des zones rurales se dirigeaient vers les petites villes, alors que nombre d’entre elles ne sont pas équipées pour fournir les services de base.  Son pays, a-t-il dit, s’engage activement à promouvoir le développement dans ces régions.


Mgr BERNARDITO AUZA, Observateur du Saint-Siège, a reconnu que l’urbanisation de la population mondiale offre des opportunités nouvelles pour la croissance économique.  Avec un accès à des salaires plus élevés et à de meilleurs services sociaux, les migrants des régions rurales sont plus à même de voir leur vie personnelle et sociale s’améliorer, a-t-il constaté.  Mgr Auza a mis l’accent sur la nécessité de considérer avant tout les intérêts et besoins des individus, notant que le fait de mettre ceux-ci au service de l’économie n’en fait que des objets et non des sujets.  En matière de migration massive interne et internationale, il a appelé à ne pas oublier que le centre de ce phénomène est la personne humaine, rappelant que la migration implique souvent pour les individus de quitter leurs familles et amis.  Abordant les problèmes économiques, sociaux et environnementaux que pose l’urbanisation, le représentant a souligné en particulier le nombre croissant de personnes vivant dans des bidonvilles qui étaient de 840 millions en 2005.  Ces personnes perdent le sens de la valeur et de la dignité humaine, a-t-il regretté, et se retrouvent marginalisées.  Il a donc appelé les acteurs politiques à faire de cette question une priorité.  Enfin, Mgr Auza a remarqué les défis que doivent relever les ruraux, en particulier dans les pays en développement, comme le défaut d’accès à l’eau potable et à l’assainissement qui concerne respectivement 675 millions et 2 milliards de personnes.  Le Saint-Siège et ses institutions restent attachés à rechercher les moyens de mieux répondre aux préoccupations de tous les migrants.


M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré que depuis la Conférence du Caire, les tendances démographiques en place s’étaient accélérées.  Il a rappelé qu’en matière de migrations internes dues à la dégradation environnementale, le Programme d’action du Caire visait à offrir une assistance et une protection adéquate aux personnes déplacées et à trouver des solutions aux causes de ces déplacements.  Il a estimé que depuis 1994, les réponses nationales et internationales à ces problèmes étaient restées inadéquates.  Il a toutefois mis en avant les Principes directeurs du déplacement interne publiés en 1998, qui ont été reconnus lors du Sommet mondial de 2005 comme un cadre important pour la protection des personnes déplacées.  Il a souligné qu’il y avait des lacunes en termes de recherches et d’études quant à l’impact de la dégradation environnementale sur la mobilité humaine.  Pourtant, il a noté que la dégradation des terres, la désertification, la déforestation ou la montée du niveau de la mer, entre autres, pouvaient forcer des habitants à quitter leur région au profit d’une autre, créant ainsi davantage de problèmes pour les infrastructures urbaines.  La migration environnementale de masse peut aussi nourrir ou relancer des conflits et créer une compétition pour les ressources entre la communauté d’accueil et celle des déplacés, a-t-il ajouté.  Par ailleurs, M. Dall’Oglio a fait valoir que les migrations internes et internationales possédaient certaines similarités, notamment en ce qui concerne les envois de fonds et les bénéfices sociaux.  Dans ce contexte, il a souligné l’impact que les migrations internes peuvent avoir sur le développement.  Il a indiqué que l’OIM continuait à offrir sa coopération technique afin que les connaissances acquises en matière de migrations internationales puissent être appliquées aux flux internes de population et que ceux-ci soient pris en compte dans les cadres des stratégies de développement et de réduction de la pauvreté.


Mme JESSICA FRANK LÓPEZ, Association américaine pour les personnes âgées (AARP), a estimé que la capacité des gouvernements à fournir une bonne qualité de vie de base aux personnes âgées serait testée lors des prochaines années.  Elle a souligné que si le nombre de citadins allaient cette année être égal à celui des résidents des campagnes, une autre composante démographique revêtait aussi une grande importance: d’ici 40 ans, le nombre de personnes âgées sera plus important que celui des enfants.  Elle a rappelé que le Programme d’action du Caire engageait les gouvernements à fournir des systèmes de soutien formel et informel pour les personnes âgées, à favoriser le développement la solidarité entre générations, ou encore, à promouvoir l’autonomisation des seniors.  Notant les bénéfices qu’il y a à vivre dans une ville, où les revenus sont généralement plus hauts et l’accès aux services meilleur qu’en campagne, elle a toutefois indiqué que bon nombre de nouveaux citadins seront âgés et pauvres et que les pays en développement n’ont pas les infrastructures pour les absorber.  Elle s’est félicité des recommandations faites par le Secrétaire général dans son rapport, qui appellent à garantir un meilleur accès des pauvres aux services et aux centres de santé, tout en s’assurant de leur participation dans les décisions relatives à la propriété.  Dans une certaine mesure, ces recommandations aideront aussi à élaborer des communautés plus vivables pour les personnes âgées, a-t-elle estimé.  Par ailleurs, elle a affirmé que les efforts en faveur de la croissance économique soutenue, tels que la diversification, la création d’emplois et l’amélioration de la productivité, devaient s’accompagner d’investissements dans les fonds de pension et autres mécanismes de retraites.


Mme ALIAH DIMAPORO, World Youth Alliance, organisation non gouvernementale (ONG) qui regroupe des jeunes de plus de 100 pays, a présenté les activités que mènent les membres de l’ONG pour promouvoir un véritable développement humain.  Elle a précisé que, dans les régions de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine, cette ONG agit en partenariat avec d’autres organisations en faveur du développement durable basé sur l’investissement dans le capital humain.  La représentante a donné des précisions sur l’approche centrée sur la personne humaine, adoptée au Mexique et aux Philippines, qui a permis de renforcer les capacités d’individus, de familles et de communautés des bidonvilles, afin de les faire sortir de la pauvreté.  Il en résulte un changement culturel, a-t-elle noté, avec un sens accru de la solidarité et une motivation pour contribuer au bien commun.  Au Mexique, le projet en cours s’intéresse particulièrement aux enfants de la rue, que l’on aide à retourner à l’école et même à s’initier à des activités artistiques, ce qui leur redonne confiance en eux et donne espoir à leurs parents.  Aux Philippines, a ajouté la représentante, le programme mis en place permet aux habitants des taudis d’acquérir une parcelle de terre et de construire leur propre maison.  Elle a conclu que l’investissement dans les personnes conduit au développement durable et a invité à mettre la capacité humaine au cœur des programmes de développement.


EXÉCUTION DU PROGRAMME ET FUTUR PROGRAMME DE TRAVAIL DU SECRÉTARIAT DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION


Déclaration liminaire


M. ARMINDO MIRANDA, Chargé des affaires démographiques à la Division de la population, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’exécution du programme et le déroulement des activités dans le domaine de la population ( E/CN.9/2008/6 ) ainsi que la note du Secrétaire général sur le projet de cadre stratégique pour la période 2010-2011 ( E/CN.9/2008/7 ).  Il a d’abord souligné certaines des activités menées par la Division de la population au cours de la dernière année.  Dans le domaine de l’étude de la fertilité, il a indiqué que la Division avait publié deux bases de données, l’une sur la fertilité, et l’autre sur le mariage, qui comprennent des informations provenant de 192 pays.  S’agissant de la mortalité et de la santé, il a souligné que la Division poursuivait ses efforts pour rassembler des données adéquates dans ces domaines, notamment en collaboration avec l’Université de Californie, à Berkeley.  Il a fait valoir que la Division continuait à jouer un rôle de leader, au sein du système de l’ONU, en ce qui concerne la coordination du travail d’analyse relatif aux migrations internes.  En 2007, la Division a organisé la sixième réunion de coordination sur les migrations internationales, a-t-il ajouté.  M. Miranda a par ailleurs noté que la Division avait fait des progrès en ce qui concerne l’élaboration d’une base de données sur les migrants internationaux.  Il a fait part de la publication, le mois dernier, des Perspectives mondiales révisées d’urbanisation pour 2007, qui sont la base des informations démographiques utilisées par l’ONU.  La Division a aussi publié « Politiques mondiales démographiques 2007 » qui documente les politiques appliquées par tous les États Membres.


S’agissant du futur programme de travail de la Division, M. Miranda a indiqué que ce document comprenait les objectifs, les résultats attendus de la part du Secrétariat, les indicateurs de réussite ainsi que les grandes lignes pour parvenir aux objectifs.  Il a souligné que la Commission était invitée à prendre note de ce document et que le projet de programme serait ensuite soumis, pour approbation, au Comité pour le programme et la coordination, en juin.  Les recommandations de ce Comité seront ensuite transmises à l’Assemblée générale lors de sa soixante-troisième session, a-t-il précisé.


Débat général


M. PETER WAY (États-Unis) a estimé que la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales joue un rôle essentiel pour fournir une expertise neutre en termes de politiques sur les questions de population.  Les travaux et les produits de cette Division portent sur des sujets divers, relatifs à toutes les questions qui se posent en matière de population dans le monde.  Pour ce qui est de la mortalité, la Division a produit un rapport mondial sur la question et une carte mondiale en 2007, outils qui donnent un bon aperçu de la situation générale, a estimé le représentant.  Il a aussi cité le rapport sur la migration, domaine où les données changent vite.  Il a aussi félicité la Division pour ses travaux en matière de répartition de la population, d’urbanisation et de migrations internes.  Enfin, notant que la Division utilise ses faibles ressources pour appuyer le Forum mondial en matière de migration et de développement, le représentant américain a soulevé le fait que le Forum ne fait pas partie du système des Nations Unies.  Étant donné la charge de travail importante du personnel de la Division, il a demandé que la Division donne la priorité aux travaux menés au sein du système de l’ONU.


Mme KEIKO OSAKI, Chef de la Section de la population et de l’intégration sociale de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a présenté les activités menées par la CESAP au cours de la dernière année.  Elle a indiqué que celles-ci s’étaient notamment centrées sur le vieillissement de la population et ses conséquences sociales et économiques sur la région.  Elle a souligné la tenue de plusieurs réunions visant à évaluer la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, dont une réunion de haut niveau à Macao en Chine, en octobre dernier.  À l’issue de cette rencontre au niveau ministériel, le Document final de Macao a été adopté.  Il présente des recommandations qui permettraient de faire des progrès sur les questions liées au vieillissement dans la région, a-t-elle expliqué.  Par ailleurs, la représentante a souligné la longue collaboration de la CESAP avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et a attiré l’attention sur l’achèvement récent du projet sur la population, le développement et la pauvreté pour 2004-2007, destiné à apporter une contribution à des plans de développement plus efficaces qui intègrent les questions démographiques émergentes.  Parmi les diverses activités menées dans le cadre de ce projet, elle a cité la tenue d’un séminaire sur le thème « Population, développement et pauvreté dans le Pacifique », à Fidji en septembre 2007.  S’agissant des migrations internationales, Mme Osaki a indiqué que la CESAP préparait, entre autres activités, une analyse de ces flux dans la région.  Elle a noté que le Groupe de travail régional sur les migrations internationales, coprésidé par la CESAP et l’OIM, avait mené des études en Asie de l’Est et du Sud-Est et entendait publier un rapport afin d’offrir des recommandations politiques aux décideurs.  Elle a aussi annoncé qu’une étude sur les conséquences sociales des migrations internationales serait aussi publiée dans les mois à venir.


M. HELGE BRUNBORG (Norvège) a jugé très importants les éléments contenus dans le rapport du Secrétaire général, qui présente des informations sur les implications économiques, sociales et démographiques de l’urbanisation.  Il aurait toutefois été utile, a-t-il estimé, de disposer d’une définition du terme « urbanisation » et des éléments plus précis sur la façon dont elle doit être mesurée.  Le représentant a en effet noté que cette notion varie beaucoup d’un pays à l’autre, allant d’un regroupement de 200 habitants dans les pays nordiques à 20 000 personnes au Nigéria.  Il a donc encouragé la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies à refléter ces différences dans ses rapports futurs et à améliorer les données sur l’urbanisation, en utilisant par exemple l’imagerie par satellite.


Mme BATOOL SHAKOORI, Chef de l’équipe des politiques sociales et démographiques de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a déclaré que la mission d’ensemble de cette équipe était de renforcer les capacités des États membres de la Commission afin qu’ils intègrent les changements démographiques dans les politiques et programmes de développement aux niveaux régional et national.  Elle a expliqué que les activités de la CESAO en matière de population incluaient une analyse quantitative des tendances démographiques et une évaluation des facteurs qualitatifs qui ont un impact sur l’élaboration des politiques.  Elle a fait valoir que la CESAO était de plus en plus engagée avec les centres démographiques régionaux, les conseils démographiques nationaux et les ministères concernés.  Elle a également indiqué que la CESAO s’attachait à évaluer les progrès des États arabes dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire, à souligner l’importance des changements démographiques et leur relation avec le développement, ou encore, à renforcer les capacités nationales dans l’élaboration des politiques démographiques.  Par ailleurs, Mme Shakoori a indiqué que la région avait connu une rapide croissance des 15-24 ans et qu’en conséquence, la CESAO était engagée à trouver des solutions à la gestion de cette tendance.  Elle a notamment indiqué que la Commission tiendrait en 2008 une réunion régionale d’experts sur l’intégration des jeunes dans la planification pour le développement, à l’issue de laquelle un rapport régional contenant des recommandations politiques sera publié.


Soulignant que le vieillissement de la population dans la région était peu visible, Mme Shakoori a toutefois estimé qu’il fallait s’y préparer.  Dans cette perspective, elle a fait part du rapport soumis par la CESAO au Département des affaires économiques et sociales en 2007, en tant que contribution au rapport du Secrétaire général sur le vieillissement de la population.  Elle a mis l’accent sur les efforts de la Commission visant à sensibiliser les décideurs à l’importance de la question du vieillissement, par la publication d’un bulletin sur la question et la tenue de séminaires.  Elle a également insisté sur la nécessité d’améliorer les études utilisées par les pays arabes pour intégrer les tendances démographiques dans leurs politiques ainsi que sur l’importance de renforcer les compétences nationales dans les domaines de l’analyse démographique.  Enfin, elle a fait valoir que la CESAO était de plus en plus impliquée dans le domaine de la migration et du développement et avait publié deux rapports sur la question, tout en favorisant l’échange d’informations par le biais du Réseau d’information sur la population d’Asie occidentale.


M. PAULO SAAD, Division population de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a présenté les travaux du Centre latino-américain et caribéen de démographie (CELADE), qui a fêté l’année dernière ses 50 ans.  Il a indiqué que le Centre a élaboré un document de travail en vue de la réunion du Comité spécial sur la population et le développement, qui doit se tenir en juin en République dominicaine.  Ce document regroupe des informations actualisées sur la situation actuelle et les tendances passées en matière de démographie dans la région.  Il a aussi mentionné une étude publiée en 2007, qui porte sur les applications des données au Nicaragua et précise les différentes options en matière de démographie.  Récemment, a-t-il ajouté, le CELADE a lancé un projet sur des transferts intergénérationnels et sur la protection sociale en Amérique latine.  Il a aussi indiqué que des activités en matière de développement, de migrations et de droits de l’homme sont menées par le biais du Centre.  Parallèlement, nous organisons en avril un forum sur la migration en Équateur, et avons préparé deux documents de travail.  Le Centre s’intéresse aussi au renforcement des capacités nationales et œuvre pour faire intégrer les politiques de migration dans les politiques nationales de développement.  Sur la question du vieillissement, nous offrons un soutien technique aux pays pour qu’ils progressent dans la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid.  En ce qui concerne les nouvelles normes en matière de droits de l’homme, nous avons travaillé pour l’égalité des populations autochtones, a indiqué le représentant.


M. JUAN CARLOS ALFONSO (Cuba) a jugé important de garantir et de réconcilier les projections démographiques et les calculs annuels, qui constituent un dénominateur commun pour la définition des indicateurs sociaux et de développement.  Il a estimé qu’en la matière des problèmes avaient été mis à jour au cours de ces dernières années.  Les estimations nationales ne coïncident pas avec celles fournies par certaines organisations internationales en ce qui concerne les indicateurs de réalisation des OMD, comme notamment ceux relatifs à la santé, la nutrition ou l’éducation, a-t-il précisé.


M. DEON LLOYD WILLIAMS (Jamaïque) a relevé qu’il y avait des « omissions » dans la note du Secrétaire général et proposé certains ajouts.  Il a notamment proposé d’ajouter le « niveau régional » lorsqu’on mentionne les niveaux national et international dans les objectifs de l’Organisation.  Concernant les indicateurs de succès, il a suggéré que le langage utilisé soit légèrement modifié.  Il en est de même en ce qui concerne les réalisations escomptées, notamment au plan des politiques démographiques et la répartition de la population.  Le représentant a également demandé que soient nommément cités les OMD qui doivent être atteints en matière de population.


M. ABDELLAH BENMELLOUK (Maroc) a remercié le Secrétariat de la présentation de ces rapports et l’a encouragé à poursuivre son dialogue avec les États Membres de l’ONU.  Il s’est aussi félicité de la coopération de la Division de la population avec les instituts nationaux de statistiques.  En outre, il a prié le Secrétariat de continuer son travail avec le Groupe mondial sur la migration et tous les organismes compétents qui traitent de cette question.  Le représentant a encouragé le Secrétariat à contribuer au prochain Forum sur la migration et le développement qui aura lieu à Manille, aux Philippines.  Soulignant que le Secrétaire général avait présenté un rapport sur la réforme du pilier de développement des Nations Unies, document actuellement soumis au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), il a souhaité recevoir des informations sur la section concernant la Division de la population.


Mme HAO LINNA (Chine) a indiqué que sa délégation appréciait les planches murales, qui regroupent des statistiques.  Ces informations sont très utiles pour une population aussi importante que celle de la Chine, a-t-elle expliqué.  Elle a ensuite précisé que la Chine allait procéder au sixième recensement de sa population et émis l’espoir que la Division de la population l’assistera à cette fin.


En réponse aux interrogations des délégations, Mme HANIA ZLOTNIK, Directrice de la Division de la population, a souligné que la participation aux préparatifs du prochain Forum mondial sur la migration était une petite part de l’activité de la Division.  Elle a aussi noté que la Division suivait de très près les développements qui se produisent dans ce secteur.  Par ailleurs, s’agissant des commentaires sur les statistiques, elle a indiqué que la Division avait créé, avec la Division des statistiques, une équipe spéciale chargée de traiter des problèmes des indicateurs en matière d’OMD.  Elle a espéré qu’il n’y aurait donc plus de différences entre les statistiques nationales et les autres.  S’agissant du rapport du Secrétaire général sur la réforme du pilier de développement, elle a indiqué que celui-ci prévoyait l’ajout d’un poste au sein de la Division qui traiterait de la migration internationale, en raison des demandes accrues que l’on reçoit dans ce domaine.  Elle a toutefois précisé que l’examen de ce rapport avait été reporté à la fin de l’année et que le futur programme ne tiendrait donc pas compte de cette aide supplémentaire qui n’avait pas encore été approuvée. 


Mme MALEA HOEPF, Fédération internationale du planning familial, a relevé les problèmes rencontrés dans l’accès aux soins de santé des mères, insuffisants dans de nombreux pays.  Les femmes, a-t-elle estimé, n’ont pas assez accès à la contraception ni aux informations en matière de santé sexuelle.  Elle a incité les gouvernements à améliorer la situation face à la forte discrimination fondée sur le sexe, notamment en matière de santé reproductive.  Il faut, a-t-elle suggéré, assurer une bonne transmission de l’information et les gouvernements doivent s’engager dans le développement durable.  Elle a mis l’accent sur la prévention, indispensable pour lutter contre les épidémies, et sur la lutte contre la violence notamment à l’égard des femmes.  Il faut aussi ouvrir des centres d’accueil pour les jeunes des villes, a ajouté la représentante.  Elle a présenté les aspects positifs de la migration urbaine comme un moyen de trouver un emploi.  Enfin, la représentante a exhorté les différents donateurs à contribuer à la fourniture des services de planification familiale.


SUITE DONNÉE AUX RECOMMANDATIONS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT


Discours inaugural de M. Eduardo Moreno, Chef de l’Observatoire mondial des villes du Service des systèmes de suivi de l’ONU-Habitat à Nairobi


M. EDUARDO MORENO a donné des chiffres concernant les habitants des zones insalubres.  Il a ainsi indiqué que 37% de la population mondiale des zones urbaines vivent dans des conditions d’insalubrité.  En 2005, ils n’étaient que 31%.  Pour l’Afrique, 57% de la population urbaine vivent dans ces conditions.  En Afrique du Nord, 14% des personnes dans les zones urbaines vivent dans des taudis, ce qui est moins que le pourcentage constaté dans la région subsaharienne où ce chiffre atteint 62%.  Au Soudan, 8 citadins sur 10 vivent dans des taudis, a précisé M. Moreno.  En République centrafricaine, c’est pratiquement l’ensemble de la population urbaine qui est touchée.  Abordant le cas de l’Asie, il a cité les pays qui connaissent le plus haut taux de pauvreté urbaine, comme le Bangladesh, le Pakistan, le Népal et l’Inde.


La définition d’un habitant de bidonvilles a été élaborée par un groupe d’experts au Kenya, en utilisant plusieurs indicateurs, a poursuivi M. Moreno.  L’« accès à la propriété » est un de ces indicateurs.  Mais il y a aussi l’« accès à un espace suffisant », qui indique le taux d’encombrement ou de surpopulation.  M. Moreno a aussi précisé que l’on tient compte de l’« accès à une structure durable ».  L’« accès à des installations sanitaires améliorées » est un autre critère, qui a été redéfini pour ne pas inclure les latrines.  Mais certains pays considèrent que des latrines constituent des installations sanitaires.  Enfin, il y a l’« accès à l’eau potable ».


M. Moreno a ensuite relevé que l’Amérique centrale et du Sud est la seule région au monde qui n’a pas fait de progrès significatifs en matière de réduction des taudis.  Il a comparé cette situation à celle de pays qui ont au contraire beaucoup progressé, comme l’Égypte qui est passée de 38% à 12% entre 1990 et 2005.  C’est le pays qui a réduit le plus le nombre de taudis, a-t-il signalé.  Il a aussi cité la Chine qui a baissé ce taux, qui y est maintenant de 37%.  Quant à l’Inde, elle met en place des politiques pour ne pas augmenter les inégalités malgré la croissance de la population qui devrait naturellement les faire augmenter.  Mais pour l’Afrique subsaharienne, on constate malheureusement une augmentation importante d’habitats humains insalubres qui sont des bidonvilles.


La pauvreté urbaine est aussi forte que la pauvreté rurale, se sont accordés à dire les experts.  Pour illustrer cette constatation, M. Moreno a donné quelques exemples.  Ainsi, au Bangladesh, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans les zones rurales est similaire à celui des enfants vivant dans des taudis en milieu urbain.  En Inde, où l’on pense que la pauvreté est un problème rural, on constate cependant que la pauvreté dans les taudis est aussi importante que dans les campagnes.


Nous avons mené une étude dans 44 pays sur ce qui fonctionne et ce qui ne marche pas bien dans les politiques conçues pour s’attaquer aux problèmes des taudis, a ensuite indiqué M. Moreno.  Ce qui ne marche pas, c’est la politique de déni.  Si l’on ignore la situation des taudis et la pauvreté urbaine, on ne résout pas le problème.  Dans ces études, nous avons abordé les cas de 90 villes et constaté que la plupart des responsables pensaient qu’il n’y avait rien à faire, a ajouté M. Moreno.  Même si on ne nie pas le problème, il y a une certaine résignation, a-t-il constaté.  M. Moreno a aussi noté que les responsables des villes se déchargent de ces questions, lorsque les taudis sont situés à l’extérieur des villes, donc au-delà de leurs juridictions.  Il y a aussi un manque de moyens techniques.  Grâce à une enquête menée dans 120 pays, on a interrogé des responsables sur la croissance des zones de taudis et constaté que 80% de ces villes n’avaient pas les moyens techniques de la mesurer.  Cela montre que les décisions sont prises sans pouvoir évaluer précisément la situation.


Passant à ce qui fonctionne, M. Moreno a remarqué que lorsque les ONG et la société civile sont entendues, on trouve plus facilement des solutions aux problèmes des taudis.  Mais les mesures que l’on prend aujourd'hui de façon isolée, sans lien avec le budget par exemple, n’auront qu’une portée limitée, a-t-il aussi noté, car il n’y aura pas de changements structurels.  Une politique nationale de réduction de la pauvreté n’aura d’impact que si le Gouvernement a pris les bonnes mesures.  La tendance nouvelle de la bonne gouvernance a des effets positifs sur la réduction du nombre des taudis, a-t-il aussi remarqué.  M. Moreno a également estimé que les ressources internationales ne doivent être utilisées que pour lancer les initiatives, mais que la gestion des solutions trouvées doit se faire grâce aux ressources nationales.  Enfin, dans certains pays où des interventions novatrices ont pu voir le jour grâce à de bonnes politiques, on constate souvent que ces mesures n’ont pas d’effet positif, car elles ne se situent pas dans un cadre de politique à long terme.  L’urbanisation durable doit faire face à la pauvreté, a-t-il conclu.  La question des taudis n’est pas une question à part, mais doit être intégrée dans le sujet du développement durable.


Échange interactif


Dans l’échange interactif qui a suivi, le représentant de l’Afrique du Sud a souligné que les habitants des taudis étaient une représentation physique des différences entre riches et pauvres, et nous rappelaient que la pauvreté était bien ancrée.  Il a aussi noté que l’inclusion sociale des pauvres était parfois très difficile, en raison notamment de circonstances historiques.


De son côté, M. MORENO a rappelé que l’Afrique du Sud était un des 44 pays examinés dans l’étude des taudis et s’est félicité que le Gouvernement ait réussi à en réduire le nombre.  Il a indiqué que le pays avait mis en œuvre des réformes nationales très importantes relatives à la terre, au logement, et aux subventions dans les prestations concernant les services de base.  Il a aussi mis en avant l’initiative du Gouvernement de fournir un million de maisons pour les pauvres dans le pays.  Il a estimé que le succès de l’Afrique du Sud était dû au lien entre les politiques nationales et celles menées au niveau municipal.  Interrogé justement sur le rôle du Gouvernement central, M. Moreno a expliqué que celui-ci devait définir les politiques de réduction de la pauvreté et les stratégies de développement alors que les autorités locales mettaient en œuvre ces politiques.


Les populations des zones urbaines augmentent, mais dans quelles conditions? a demandé la représentante de l’Espagne, affirmant que les conditions de vie devaient être acceptables pour tous.  Elle a estimé qu’avec le développement des bidonvilles, la pauvreté semblait se déplacer des zones rurales vers les zones urbaines.  M. Moreno a toutefois souligné que l’urbanisation pouvait en effet contribuer à la réduction de la pauvreté et avoir des résultats positifs en matière de développement.  Mais il a reconnu que dans un tiers des cas, le processus d’urbanisation se faisait dans un contexte de pauvreté, et a affirmé qu’il fallait traiter d’urgence de cette question.


Enfin, alors que la représentante de la Chine a souhaité connaître la provenance des chiffres concernant la situation des taudis dans son pays, M. Moreno a indiqué qu’il s’agissait de données provenant des recensements et des enquêtes nationales.  Nos chiffres peuvent varier, a-t-il admis, en raison d’un désaccord sur la définition d’un taudis.  Il a précisé que les données de son enquête étaient parfois deux fois plus importantes que les données nationales en ce qui concerne la population des taudis.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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