En cours au Siège de l'ONU

ONG/651-PI/1851

LA DEUXIÈME TABLE RONDE DE LA CONFÉRENCE DPI/ONG SE PENCHE SUR LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION EN TANT QUE MOYEN DE RÉALISER LES DROITS DE L’HOMME

04/09/2008
Communiqué de presseONG/651
PI/1851
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

61ème Conférence annuelle DPI/ONG

Matin


LA deuxième table ronde de la Conférence DPI/ONG SE PENCHE SUR LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION EN TANT QUE MOYEN DE RéALISER LES DROITS DE L’HOMME


L’accent est particulièrement mis sur la situation des personnes handicapées


(Publié tel que reçu)


PARIS, 4 septembre -- La deuxième table ronde organisée dans le cadre de la soixante et unième Conférence annuelle du Département de l’information (DPI) pour les organisations non gouvernementales (ONG), qui se tient du 3 au 5 septembre au Siège de l’UNESCO à Paris, a été consacrée ce matin au thème « Vaincre la discrimination pour réaliser les droits de l’homme et la dignité pour tous ».


Animée par Mme GILLIAN SORENSEN, Conseillère principale à la Fondation pour l’ONU, cette table ronde s’est particulièrement penchée sur la situation des personnes handicapées, en cette année d’entrée en vigueur de la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées, actuellement ratifiée par 35 pays.


Ouvrant le débat, Gillian Sorensen a indiqué avoir été inspirée par les discussions d’hier qui ont porté sur le rôle primordial que jouent, en matière de promotion et de protection des droits de l’homme, les organisations non gouvernementales, qui sont appelées à parler au nom des personnes appartenant aux groupes vulnérables et marginalisés..


M. EUGEN BRAND, Directeur général du Mouvement international ATD quart monde, a souligné qu’entendre dire le Secrétaire général des Nations Unies que l’année 2008 doit être l’année des plus pauvres parmi les pauvres est, pour ces derniers, une formidable source d’encouragement.  Il convient donc maintenant de rechercher et de consolider des stratégies nouvelles fondées sur la dignité humaine et les droits de l’homme, de manière à en faire des acteurs du changement, a-t-il ajouté.  Chaque pays, chaque société et la communauté internationale dans son ensemble sont tenus de regarder notre époque à travers le regard des plus pauvres et donc de se pencher sur la question de l’exclusion afin d’en appréhender les conséquences, a souligné Eugen Brand.  En matière de recherche d’espaces de gouvernance et de démocratie, aucun pays ne peut se permettre de faire la leçon aux autres, a-t-il souligné.  Il faut créer des espaces de rencontre, tant il est vrai que la misère est le fait de la non-rencontre, a-t-il insisté en guise de conclusion.


Souhaitant attirer l’attention sur les droits des personnes handicapées, M. DAN PESCOD, responsable des campagnes européennes et internationales à Royal National Institute of Blind People (Royaume-Uni), a indiqué qu’il y a environ 30 millions de personnes handicapées dans l’Union européenne et 650 millions dans l’ensemble du monde.  Environ 80% des personnes handicapées viennent des pays en développement et font donc partie des plus pauvres parmi les pauvres, a-t-il souligné.  Mettant l’accent sur la marginalisation dont sont victimes les personnes handicapées, il a notamment rappelé que dans certains pays, ces personnes sont internées et que, d’une manière générale, elles souffrent partout d’un fort taux de chômage.  La véritable percée en matière de droits des personnes handicapées a été la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, entrée cette année en vigueur.  L’adoption de ce nouvel instrument est à porter au crédit de l’action des ONG qui ont mis les États parties sur la sellette s’agissant de ces questions.  Désormais, les ONG doivent faire entendre leurs voix afin de veiller à ce que les dispositions de cette Convention soient dûment appliquées.  En effet, à ce stade, seuls 35 pays ont ratifié le nouvel instrument; il faut donc plaider en faveur d’une ratification accrue, a insisté Dan Pescod.


Mme MADINA QUERRE, ancienne consultante pour l’ONG Save the Children, a indiqué avoir effectué l’an dernier une mission à Mayotte, territoire français dans l’archipel comorien.  Elle a expliqué que jusqu’à une période récente, les habitants de cette région pouvaient se faire soigner gratuitement; or désormais, ce droit a été remis en cause.  En effet, pour pouvoir être soignés, les gens doivent être affiliés et pour être affiliés doivent obtenir des papiers; or, du coup, la moitié environ de la population est considérée comme irrégulière et ne peut donc accéder aux soins de santé.  Les enfants aussi se retrouvent en situation irrégulière, a insisté Madina Querre; ils ont accès à l’école jusqu’à 18 ans, mais n’ont pas accès aux soins de santé.  En découle un processus d’éclatement familial qui se traduit par l’apparition d’un phénomène, jusqu’ici inconnu à Mayotte, d’enfants des rues.


M. RENÉ STOCKMAN, membre de l’ordre catholique des Frères de la charité, a attiré l’attention sur la situation des personnes atteintes de maladies mentales, qui sont souvent marginalisées et victimes de discrimination, surtout en Asie et en Afrique, mais aussi en Europe et aux États-Unis.  En Afrique, ces personnes sont considérées comme possédées, aliénées et sont finalement marginalisées dans leurs villages, de sorte qu’on les retrouve abandonnées, voire emprisonnées.  Il faut donc s’efforcer de changer les mentalités fondées sur la discrimination pour rétablir la dignité de ces personnes.  La maladie mentale est l’une des pires formes de maladie car les personnes qui en souffrent sont touchées dans leur capacité à gérer leur maladie, a souligné René Stockman. 


Lors du bref échange de vue qui a suivi ces interventions, un participant a attiré l’attention sur la forme moderne d’esclavagisme que constitue le phénomène appelé « restaveks » (ce qui signifie, en créole, « reste avec ») en Haïti; il s’agit d’enfants qui sont confiés à la garde d’une tierce personne.  Un tiers de la population se trouverait impliqué d’une manière ou d’une autre dans cette pratique.  Que peut-on faire et que faut-il faire dans une société pour lutter contre la stigmatisation de certains groupes, s’est demandé un autre participant. Dans le contexte des personnes handicapées, l’intégration scolaire – une intégration véritable, c’est-à-dire participative et qui ne se contente pas de placer l’enfant handicapé dans un coin de la classe – est la clef de l’avenir, car elle permet à tous les élèves d’apprendre à respecter l’autre, a souligné un intervenant.


La troisième table ronde organisée dans le cadre de la Conférence annuelle DPI/ONG se tiendra cet après-midi, à 15 heures, sur le thème « Droits de l’homme et sécurité humaine ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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