CONDITION DE LA FEMME: LE PRÉSIDENT DE L’ECOSOC PARLE DES SYNERGIES OFFERTES PAR L’EXAMEN MINISTÉRIEL ANNUEL ET LE FORUM POUR LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT
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Commission de la condition de la femme
Cinquante-deuxième session
13e et 14e séances – matin et après-midi
CONDITION DE LA FEMME: LE PRÉSIDENT DE L’ECOSOC PARLE DES SYNERGIES OFFERTES PAR L’EXAMEN MINISTÉRIEL ANNUEL ET LE FORUM POUR LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT
Dans une intervention détaillée, M. Léo Mérorès, de Haïti, le Président du Conseil économique et social (ECOSOC) a expliqué aujourd’hui à la Commission de la condition de la femme les possibilités de synergie qu’offrent les nouveaux mécanismes de coordination que sont l’Examen ministériel annuel (EMA) et le Forum pour la coopération en matière de développement (FCD). Avant d’entendre cet après-midi M. Mérorès, la Commission a été saisie de cinq projets de résolution* sur la situation des femmes et des enfants dans les conflits armés, les mutilations génitales, le VIH/sida et l’Institut de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW).
Les opportunités d’interaction entre l’ECOSOC et la Commission de la condition de la femme, qui est une des commissions techniques de l’ECOSOC, ne manquent pas, a estimé Léo Mérorès, en soulignant le lien intrinsèque qui existe entre l’Agenda du développement de l’ONU et la cause des femmes. Cette année, a-t-il dit, l’EMA, qui aura lieu en juillet prochain pendant la session de fond de l’ECOSOC, sera consacré aux objectifs internationaux de développement durable. Le débat que la Commission a tenu sur la dimension sexospécifique des changements climatiques sera une contribution importante, a dit en exemple le Président du Conseil.
M. Mérorès a ensuite qualifié d’« évidentes » les synergies qui auront lieu entre les débats de la Commission et le FCD. Le financement de la parité et de l’autonomisation des femmes, thème prioritaire de cette session de la Commission, est en effet indissociable de la cohérence et de l’efficacité de l’aide au développement, a-t-il relevé. Le Forum, a insisté le Président de l’ECOSOC, peut offrir à la Commission l’opportunité de traduire le fruit de ses travaux, à savoir les conclusions concertées, en des lignes directrices à caractère opérationnel.
Le Président de l’ECOSOC a, par ailleurs, rappelé qu’il a demandé à chaque Commission de transmettre, le 9 juin au plus tard, une liste des domaines qui pourraient être utiles aux travaux de la Commission de consolidation de la paix, en rappelant les débats que la Commission a tenus, au cours de cette session, sur la participation des femmes à la prévention, à la gestion et à la résolution des conflits ainsi que dans la consolidation de la paix.
Avant l’allocution du Président du Conseil, les représentants de l’Azerbaïdjan, du Cap-Vert, d’Antigua-et-Barbuda et de la Zambie ont présenté les projets de résolution. Expliquant la teneur du texte sur la libération des femmes et des enfants pris en otage lors de conflits armés, la représentante de l’Azerbaïdjan a estimé que ce texte attire l’attention sur une question critique qui ne reçoit pas suffisamment d’attention de la part de la communauté internationale, alors que de tels actes se poursuivent, et leur nombre augmente dans certaines zones de conflit.
Nous estimons, a-t-elle dit, qu’il faut faire de cette question une priorité de l’agenda de la communauté internationale. Un paragraphe supplémentaire prévoit des châtiments pour les auteurs de telles prises d’otage, a-t-elle ajouté.
Le représentant du Cap-Vert a présenté le projet de résolution sur la mutilation génitale féminine, qui exprime la préoccupation du Groupe africain face à la prévalence de cette pratique. Le texte, a dit le représentant, demande à la communauté internationale d’appuyer activement la fourniture de ressources permettant d’y mettre un terme. Le projet de résolution sur la situation des femmes palestiniennes a été quant à lui présenté par la représentante d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.
Les difficultés constantes que rencontrent ces femmes, a-t-elle plaidé, exigent la fourniture d’une aide de la part de la communauté internationale, pour atténuer la grave crise humanitaire que traversent les territoires occupés. Le texte réaffirme aussi que l’occupation israélienne est un obstacle au progrès et à l’autonomisation des femmes palestiniennes, a-t-elle précisé, avant de présenter un autre texte sur le renforcement de l’Institut de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW).
L’objectif essentiel de ce projet de résolution est, pour sa part, de reconnaître les progrès réalisés par l’INSTRAW et de demander au Secrétaire général d’assurer la continuité de ses travaux, ainsi que celle de la direction de l’Institut.
Au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la représentante de la Zambie a présenté le projet de résolution relatif aux femmes et aux filles face au VIH/sida, ces dernières portant de plus en plus un fardeau disproportionné en raison de la féminisation de la pauvreté et des inégalités entre les sexes. Le texte, a expliqué la représentante, vise à renforcer l’attention que doit porter la communauté internationale sur les questions de parité et de financement de la parité, en tenant compte des besoins de femmes touchées par le VIH/sida.
La Commission a ensuite débattu rapidement des travaux du Groupe de travail sur les communications relatives à la condition de la femme, et des modalités d’examen de son rapport. Les représentants de Cuba et de la Chine ont estimé qu’il n’était pas nécessaire de demander un nouveau rapport au Secrétaire général parce que ce dernier n’aurait aucun élément nouveau à ajouter au document présenté en 2004.
Nous pourrions, ont-ils proposé, simplement renvoyer le débat sur cette question à la prochaine session. Il s’agit d’une question complexe qui ne peut pas être résolue du jour au lendemain, mais dont l’examen exige des consultations. Ce point de vue a été partagé par leurs homologues de la République islamique d’Iran, de la Malaisie et de la Fédération de Russie, qui ont souhaité que les communications soient étudiées au sein du Conseil des droits de l’homme.
Prenant ces délégations à contre-pied, les représentant de l’Islande, de la Suisse et de la Croatie, ont jugé très utile que le Secrétaire général fasse un autre rapport sur la question qui reposerait sur les contributions des États Membres et sur les développements qui se sont produits récemment au sein du Conseil des droits de l’homme.
* E/CN.6/2008/L.1 à L.5
ALLOCUTION DU PRÉSIDENT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (ECOSOC)
M. LEO MÉRORÈS, Président de l’ECOSOC, s’est réjoui de la contribution que la Commission de la condition de la femme apportera à la session de fond du Conseil de cette année. Il a rappelé que le Conseil économique et social procède désormais à un Examen ministériel annuel sur un grand thème de développement et à un état des lieux critique, pour dégager les grandes lignes d’action publique qui doivent être prises au plan national et international afin d’améliorer la situation. Le Conseil est ainsi devenu le « gardien » des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et l’instance au sein de laquelle les États Membres peuvent de concert décider d’accélérer leur action pour maintenir le cap en vue de la réalisation des OMD.
Cette année, l’Examen ministériel est consacré aux objectifs internationaux de développement durable, a précisé M. Mérorès. Les débats que la Commission a tenus donnent certainement matière à contribution à la session de fond de l’ECOSOC qui aura lieu en juillet, à l’instar du panel organisé sur la dimension sexospécifique des changements climatiques. De la même façon, en 2009, les travaux que tiendra la Commission, notamment sur le rôle des femmes dans les soins apportés aux malades du sida, seront d’un vif intérêt pour l’Examen ministériel annuel consacré aux objectifs de santé publique à l’échelle mondiale.
Les modalités concrètes de l’interaction entre les deux organes restent à déterminer. Mais, afin de poursuivre l’interaction entre les Commissions techniques et l’ECOSOC, ce dernier organisera un dialogue avec les Présidents de tous les organes techniques au cours du segment de coordination du Conseil, consacré cette année à l’éradication de la pauvreté, thème de l’Examen ministériel annuel de l’an passé, et dont l’ECOSOC assure à présent le suivi, a dit Léo Mérorès. Le Président de l’ECOSOC a dit compter là également sur la participation de la Présidence de la Commission et sur sa contribution au débat thématique sur la pauvreté.
Le Président a ensuite indiqué que le Forum de la coopération pour le développement (FCD) apporte la preuve de l’engagement des gouvernements à renforcer la cohérence et l’efficacité de la coopération internationale pour le développement. Les synergies qui auront lieu entre les débats de la Commission et le FCD sont évidentes, a-t-il estimé. Le financement de la parité et de l’autonomisation des femmes est en effet indissociable de la cohérence et de l’efficacité de l’aide au développement. L’apport de la coopération Sud-Sud, ou le rôle des autorités locales, sont autant de thèmes pertinents pour les deux instances. Le Forum peut offrir à la Commission l’opportunité de traduire le fruit des travaux, à savoir les conclusions concertées, en des lignes directrices à caractère opérationnel, a recommandé M. Mérorès.
Si l’examen des rapports des commissions techniques a relevé jusqu’à présent d’un exercice de procédure, l’ambition de l’ECOSOC sera désormais d’impliquer pleinement les commissions dans le débat du segment général, en organisant par exemple un événement spécifique où leurs travaux recevraient toute l’attention qu’ils méritent, a ajouté le Président du Conseil.
Le Président de l’ECOSOC a rappelé qu’il a demandé à chaque Commission de transmettre, le 9 juin au plus tard, une liste des domaines qui pourraient être utiles aux travaux de la Commission de consolidation de la paix. La contribution de la Commission de la condition de la femme sera très certainement d’une grande valeur, étant donné les débats qui viennent de se tenir sur la participation des femmes à la prévention, à la gestion et à la résolution des conflits, ainsi que dans la consolidation de la paix.
Les opportunités d’interaction entre le Conseil et la Commission ne manquent pas, a estimé M. Mérorès. L’Agenda du développement de l’ONU et la cause des femmes sont intrinsèquement liés. Il nous incombe, a conclu le Président, d’en tirer les conclusions qui s’imposent dans le fonctionnement des organes intergouvernementaux et dans les décisions qu’ils prennent.
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