En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/984

CDD-16: BAN KI-MOON PRÔNE UNE NOUVELLE « RÉVOLUTION VERTE » POUR FAIRE DE l’AGRICULTURE LE MOTEUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, NOTAMMENT EN AFRIQUE

14/05/2008
Conseil économique et socialENV/DEV/984
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Seizième session

16e & 17e séances - matin & après-midi


CDD-16: BAN KI-MOON PRÔNE UNE NOUVELLE « RÉVOLUTION VERTE » POUR FAIRE DE l’AGRICULTURE LE MOTEUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, NOTAMMENT EN AFRIQUE


Les pays du Sud exigent la suppression des subventions agricoles qui faussent le marché alors que l’Union européenne reproche à certains pays leurs mauvaises politiques


Alors que les catastrophes naturelles qui viennent de s’abattre sur la Chine et le Myanmar jettent une lueur troublante sur les délibérations de la seizième session de la Commission du développement durable (CDD-16), et dans un contexte persistant de crise alimentaire mondiale, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a appelé ce matin les ministres de l’environnement et de l’agriculture d’une cinquantaine de pays réunis au Siège à entamer une nouvelle « révolution verte ».


Après un quart de siècle de relative négligence, l’agriculture est à nouveau au cœur de l’actualité internationale, a déclaré Ban Ki-moon à l’ouverture du segment de haut niveau de la CDD-16.  Pour faire face à la flambée des prix des denrées alimentaires et répondre aux besoins d’une population mondiale en pleine expansion, le Secrétaire général a rappelé qu’il a créé, il y a deux semaines, l’« Équipe spéciale sur la crise alimentaire », qui sera, a-t-il promis, « le fer de lance d’une action urgente, concertée et soutenue du système des Nations Unies ».


« Nous devons œuvrer au développement d’une nouvelle génération de technologies et de méthodes d’exploitation agricole » qui soit capable de relever le double défi qui consiste à renforcer la productivité agricole tout en en limitant l’impact sur l’environnement, a souligné le Secrétaire général, avant d’évoquer les difficultés particulières que rencontrent les petits États en développement et les pays africains, qui ont plus que jamais besoin de l’assistance de la communauté internationale.


Revenant ensuite sur l’une des questions les plus débattues au cours des travaux de la CDD-16, M. Ban a souhaité que l’on « évalue avec soin les potentiels et les risques que présentent les biocarburants » à la lumière du maintien de la sécurité alimentaire et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le représentant d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé « qu’il était ironique, alors que nous tentons de trouver des solutions aux défis entravant le développement durable des pays en développement, que les négociations commerciales du Cycle de Doha soient dans l’impasse principalement en raison de la question de l’agriculture ».


Soulignant le potentiel du commerce « pour l’essor de l’agriculture, la promotion du développement rural et le décollage socioéconomique de l’Afrique », il a déclaré qu’un meilleur accès aux marchés des pays développés devait s’accompagner de mesures de renforcement des capacités et de transfert de technologies visant à augmenter la productivité et la compétitivité des pays du continent.  Le Ministre de l’agriculture, des forêts et de l’alimentation de la Slovénie, qui intervenait au nom de l’Union européenne, a rappelé que l’Union européenne « restait le plus grand importateur de produits agricoles en provenance de pays en développement » et qu’elle soutenait les politiques permettant à ceux-ci d’accéder à ses marchés.


Le Ministre slovène a en outre mentionné le cadre politique de coopération que constituent la « Stratégie commune Afrique-Union européenne » et l’aide au commerce de l’Union européenne, qui devrait atteindre 2 milliards d’euros par an à partir de 2010.  Soulignant le caractère pluridimensionnel de l’insécurité alimentaire, il a fustigé les politiques menées par certains pays, qui selon lui « ont exacerbé la crise ».  Il a, à cet égard accusé le Zimbabwe d’avoir mené des politiques « désastreuses » en matière de développement durable.


Le représentant de la Grenade, qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a rappelé qu’il était possible de « faire des crises une opportunité ».  Ainsi, n’est-ce pas aujourd’hui le moment de faire preuve de bonne volonté dans les négociations commerciales?  Ne serait-il pas bien venu de redoubler d’efforts pour investir dans les énergies renouvelables en facilitant les transferts de technologies? a-t-il demandé.  Les pays développés devraient mettre fin aux subventions agricoles qu’ils versent à leurs producteurs et exportateurs et cesser de stocker des produits de base dans des silos alors que des centaines de millions de personnes souffrent de la faim dans le reste du monde, a-t-il fait remarquer.


Les ministres et les représentants permanents prenant part aux travaux se sont ensuite séparés dans l’après-midi en deux tables rondes organisées de manière simultanée.  Consacrée à l’investissement en Afrique pour aider le continent à réaliser les OMD et le développement durable, la première a été l’occasion pour ses participants de s’interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour créer un climat propice aux investissements privés et offrir aux entrepreneurs de nouvelles opportunités de marchés liées à une demande croissante de produits et de services durables.


La seconde discussion, qui explorait les liens existant entre les questions thématiques à l’ordre du jour de la CDD-16, a été l’occasion pour les délégations de réfléchir aux moyens de mobiliser les fonds nécessaires pour répondre aux besoins immédiats en matière d’aide alimentaire et pour augmenter les investissements qui doivent être faits dans la production agricole.  Les participants ont en outre proposé des mesures pour renforcer l’adaptation aux changements climatiques, particulièrement en ce qui concerne la gestion des sols et de l’eau, et la diversification des cultures.


La Commission du développement durable poursuivra ses travaux demain, jeudi 15 mai, à partir de 10 heures, par une discussion interactive entre les ministres et les représentants des fonds, programmes et institutions du système des Nations Unies.


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2008-2009

a)    Agriculture (E/CN.17/2008/3)

b)    Développement rural (E/CN.17/2008/4)

c)    Sols (E/CN.17/2008/5)

d)    Sécheresse (E/CN.17/2008/6)

e)    Désertification (E/CN.17/2008/7)

f)    Afrique (E/CN.17/2008/8)


DÉBAT DE HAUT NIVEAU


Déclaration liminaire


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a affirmé que le débat de haut niveau de la seizième session de la Commission du développement durable se déroulait au moment où le monde connaissait des catastrophes tragiques, comme le cyclone qui a dévasté le Myanmar ou le tremblement de terre qui a affecté la Chine.  Nous sommes confrontés à des problèmes urgents auxquels nous devons nous attaquer également de manière urgente, a-t-il déclaré.  Le Secrétaire général a souligné qu’après un quart de siècle de négligence relative, l’agriculture était à nouveau au cœur de l’actualité internationale, la crise alimentaire actuelle démontrant la fragilité des succès enregistrés jusqu’à présent pour nourrir une population mondiale en pleine croissance grâce aux technologies de la première révolution verte et aux améliorations des techniques agricoles.  L’agriculture doit être relancée, a notamment estimé M. Ban.  Le Secrétaire général a rappelé avoir créé, il y a deux semaines, une Équipe spéciale sur la crise alimentaire mondiale.  Cette Équipe sera le fer de lance d’une action urgente, concertée et soutenue du système des Nations Unies, en coopération avec d’autres acteurs clefs, pour s’attaquer à la fois aux besoins alimentaires immédiats et aux défis à moyen et à long termes, en vue de revitaliser la production agricole pour pouvoir nourrir la population croissante de la planète.  Nous devons œuvrer de concert pour développer une nouvelle génération de technologies et de méthodes d’exploitation agricole pour lancer une deuxième révolution verte en vue d’une amélioration pérenne des rendements, qui devra avoir des effets minimaux sur l’environnement et contribuer aux objectifs du développement durable, a dit Ban Ki-moon.  Il faut, a-t-il dit, préparer les systèmes agricoles aux effets des changements climatiques.


M. Ban a, de même, évoqué les difficultés particulières qu’affrontent les petits États insulaires en développement au regard des changements climatiques.  Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité de soutenir les travaux de recherche sur toute une gamme de techniques d’adaptation.  En outre, il convient d’étudier avec soin les potentiels et les risques que présentent les biocarburants, a-t-il préconisé.  Nous devons faire en sorte, a-t-il dit, que les politiques visant à promouvoir les biocarburants soient cohérentes avec le maintien de la sécurité alimentaire et la réalisation des objectifs de développement durable.  L’Afrique a été largement laissée de côté lors de la première révolution verte, a déclaré le Secrétaire général.  Une révolution verte africaine est nécessaire de toute urgence, a-t-il ajouté.  Le secteur privé et la société civile doivent se mobiliser en faveur de cet effort.  Si nous voulons que ce siècle soit celui de l’Afrique, un leadership ferme et engagé est indispensable, a-t-il également souligné.  Selon le Secrétaire général, la communauté internationale devra soutenir le développement durable de l’Afrique dans l’esprit du partenariat mondial convenu lors de la Conférence internationale sur le financement du développement tenue à Monterrey, en 2002.  Il a souligné la nécessité d’augmenter l’aide publique au développement et de la rendre plus efficace, tout en créant des conditions susceptibles d’attirer des investissements en faveur du continent africain.  Par ailleurs, M. Ban a estimé que le rythme des progrès réalisés en matière d’eau et d’assainissement demeurait trop lent.  Il est important, a-t-il dit, de trouver les moyens d’accélérer la mise en œuvre des décisions prises lors de la treizième session de la Commission du développement durable.  Il a ainsi incité les ministres présents à cette réunion à tirer parti de la célébration de l’Année internationale de l’eau et de l’assainissement pour mettre en œuvre des programmes adéquats.  Les solutions ne peuvent attendre, a-t-il déclaré, ajoutant que le monde était à la recherche d’actions concrètes et d’idées nouvelles pour relever les défis.  La Commission du développement durable peut, à cet égard, proposer des solutions, a-t-il conclu.


Échanges de vues: La voie à suivre


M. JOHN W. ASHE (Antigua-et-Barbuda) qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est dit convaincu que les discussions de la CDD contribueraient grandement à la réalisation d’Action 21 et des objectifs de développement convenus internationalement, dont les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a estimé que les thèmes abordés cette année –l’agriculture, le développement rural, les sols, la sécheresse, la désertification et la situation de l’Afrique- avaient une pertinence particulière alors que le monde faisait face à une crise alimentaire, à une crise financière et monétaire, à des changements climatiques sans précédent, à une impasse dans les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à un déclin de l’aide publique au développement (APD).  Il a réaffirmé l’engagement du Groupe des 77 et de la Chine envers les principes de Rio, tout en soulignant les progrès inadéquats accomplis en ce qui concerne les moyens de mettre en œuvre des plans et des stratégies en faveur du développement durable.  Il a à cet égard estimé que la voie à suivre devait inclure des efforts concertés pour combler le fossé et les manquements qui se font jour dans la mise en œuvre des programmes en matière de commerce, de financement, de transfert des technologies, de renforcement des capacités, d’éducation et de recherche.


Le représentant a affirmé que les événements récents avaient modifié la géographie du commerce, alors que la contribution du Sud y augmente, mais que les asymétries y sont aussi de plus en plus prononcées, marginalisant les pays en développement qui dépendent du secteur agricole et avivant les tensions sur la question de la gestion et de la propriété des terres.  Il est ironique qu’alors que nous tentons de trouver des solutions aux défis entravant le développement durable des pays en développement, les négociations commerciales de Doha soient dans l’impasse, principalement en raison de la question de l’agriculture, a dit M. Ashe.  Soulignant le potentiel du commerce pour l’essor de l’agriculture, la promotion du développement rural et le décollage socioéconomique de l’Afrique, M. Ashe a déclaré qu’un accès amélioré aux marchés des pays développés devait s’accompagner de mesures de renforcement des capacités et de transfert de technologies visant à augmenter la productivité et la compétitivité.  Il a de plus indiqué que les efforts réalisés au plan national, notamment pour améliorer la gouvernance et créer un environnement favorable, devaient être accompagnés d’une série de changements fondamentaux du système international.  Il a rappelé que le Programme de mise en œuvre de Johannesburg demandait des actions internationales pour soutenir l’amélioration de la productivité agricole et promouvoir la compétitivité des communautés agricoles et la diversification économique.  Malheureusement le type d’actions dont le monde a besoin fait encore cruellement défaut, a regretté M. Ashe.  Il a constaté que la mise en œuvre demeurait le principal défi à relever dans la promotion du développement durable et a, dans ce contexte, souligné l’importance des travaux de la CDD.


M. IZTOK JARC, Ministre de l’agriculture, des forêts et de l’alimentation de la Slovénie, a indiqué que l’Union européenne, au nom de laquelle il s’exprimait, était engagée en faveur de la réalisation des OMD et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  Il a constaté que la CDD-16 prenait place à un moment où le monde entier faisait face à des défis importants dans la promotion du développement durable, avec notamment le déclenchement de la crise alimentaire et de celle qui affecte le secteur énergétique.  Il a fait valoir l’importance de prendre en compte les aspects économiques, sociaux, culturels et environnementaux de l’agriculture, tout en s’attachant à la conservation de la biodiversité et à l’usage durable des ressources naturelles.  Il a rappelé que l’Union européenne était le plus grand importateur de produits agricoles en provenance de pays en développement, et qu’elle soutenait les politiques qui permettent à ceux-ci d’obtenir un meilleur accès aux marchés.  Notant qu’il restait des lacunes en matière de technologies durables et de capacités d’exportation des pays en développement, le Ministre a mis en avant l’importance de l’aide pour le commerce, ainsi que celle du partage des meilleures pratiques et de la formation.


En outre, il a déclaré que la dégradation des terres affectait les moyens de subsistance de millions de personnes.  Dans ce contexte, il a noté qu’il fallait améliorer les connaissances en ce qui concerne les changements climatiques, la sécheresse et la désertification, et que le rôle des institutions spécialisées devait être renforcé.  Il a par ailleurs souligné le fort potentiel agricole et de développement de l’Afrique et affirmé que l’amélioration de la compétitivité de ce continent, en matière agricole et de production alimentaire, devait faire partie des efforts nationaux, régionaux et internationaux de développement.  À cet égard, il a indiqué que la nouvelle Stratégie commune Afrique-Union européenne constituait un cadre politique de coopération, et que l’aide pour le commerce de l’Union européenne atteindrait 2 milliards d’euros par année à partir de 2010.  Sur la question de l’insécurité alimentaire, M. Jarc a noté que si la crise actuelle avait plusieurs facettes, les mauvaises politiques gouvernementales de certains pays avaient exacerbé cette crise.  Il a ajouté que les politiques mises en place dans certains pays, dont celui de l’actuel Président de la CDD, le Zimbabwe, avaient des effets désastreux sur le développement durable.  Il a espéré que le Zimbabwe serait, dans un futur proche, un pays garantissant la bonne gouvernance, y compris le respect des droits de l’homme et la sécurité alimentaire.  Enfin, il a salué le rôle unique joué par la CDD au sein du système de l’ONU, tout en notant qu’il fallait encore renforcer la Commission pour qu’elle parvienne à des résultats ambitieux en faveur de l’éradication de la pauvreté, de la modification des modes de consommation et de production, et de la protection et de la gestion des ressources naturelles.


S’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), M. ANGUS FRIDAY (Grenade) a déclaré que dans les pays qu’il représentait aujourd’hui, de lourdes pressions s’exercent sur les ressources terrestres, sous l’effet conjugué de leur surexploitation, de la hausse de la demande, de la dégradation des sols et des changements climatiques.  En outre, les pays membres d’AOSIS ont du mal à diversifier leurs économies et leurs marchés pour assurer leur autosuffisance sur le plan alimentaire, au moment où une crise alimentaire mondiale fait peser une menace supplémentaire, a souligné le représentant.  Nous devons donc modifier nos modes de production et de consommation pour répondre aux besoins des habitants de la planète.  L’hégémonie du consumérisme s’est malheureusement faite au détriment des traditions sur lesquelles s’appuient les petites îles membres d’AOSIS.  Et la baisse constante de l’aide publique au développement constitue un problème majeur.


M. Friday a cependant estimé qu’il était possible de faire des crises une opportunité.  Ainsi, n’est-ce pas aujourd’hui le moment de faire preuve de bonne volonté dans les négociations commerciales et autres?  Ne serait-il pas bien venu de redoubler d’efforts pour investir dans les énergies renouvelables en facilitant les transferts de technologies? a-t-il demandé.  Le représentant a également préconisé de reformuler le financement des mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’offrir des financements à des taux favorables aux pays les plus en difficultés pour qu’ils puissent renforcer leur productivité agricole.  Il a affirmé que les pays développés devaient mettre fin aux subventions agricoles qu’ils versent à leurs producteurs et exportateurs, et cesser d’accumuler des produits de base dans des silos alors que des centaines de millions de personnes souffrent de la faim dans le reste du monde.  M. Friday a en conclusion exprimé le mécontentement des membres d’AOSIS devant la manière dont a été organisée hier la Journée des PEID, estimant qu’il n’y aurait pas dû y avoir de manifestations parallèles.


M. MAHE U. S. TUPOUNIUA (Tonga) qui s’exprimait au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a encouragé une meilleure communication et de plus grandes consultations entre le Groupe des petits États insulaires en développement (PEID) et le Groupe des petits États insulaires en développement du Pacifique (PEIDP) en vue de garantir des résultats de meilleure qualité pour le développement durable de cette région.  Le représentant a notamment rappelé que la productivité de l’agriculture et des pêcheries avait décliné dans les PEID du Pacifique au cours de la dernière décennie, notant qu’ils s’efforçaient d’explorer des méthodes innovantes pour diversifier et intensifier leur production agricole et l’exploitation qu’ils font des ressources marines.  La tendance prise par la crise alimentaire actuelle devrait se poursuivre au-delà de 2015, a-t-il également dit, évoquant à cet égard les prévisions de la Banque mondiale.  Des modes de production et de consommation viables sont essentiels à la prospérité et la stabilité de la région du Pacifique, a-t-il dit.  La crise alimentaire actuelle aura un impact sur le développement et la sécurité humaine des pays de la région, a-t-il poursuivi, ajoutant que ceux-ci se trouvaient ainsi dans une position encore plus vulnérable.  En outre, les effets des changements climatiques ont aggravé les difficultés auxquelles les pays de la région sont confrontés.  Par ailleurs, il est impératif, a dit M. Tupouniua, d’utiliser plus efficacement les terres à travers un bon système de gestion des surfaces agraires.  Il est important en outre qu’un appui soit fourni aux services de base, comme l’électricité, par exemple à travers l’énergie solaire et d’autres sources d’énergie renouvelables.  Des questions comme celles du financement du développement, des changements climatiques et de l’autonomisation des femmes, ont un impact sur le développement durable de la région du pacifique, a assuré le représentant de Tonga, en exhortant le Bureau de la CDD à inscrire ces questions transversales à l’ordre du jour des débats. 


S’exprimant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a déclaré que cette seizième session de la CDD se déroulait à un moment critique, alors que l’économie mondiale fait face à de nombreuses incertitudes.  Elle s’est dite tout particulièrement inquiète de la flambée des prix des denrées alimentaires, qui frappe des pays comme le Bangladesh.  La représentante du Bangladesh a ajouté qu’il fallait s’attaquer aux causes profondes de cette crise, en adoptant une approche cohérente capable de répondre aux besoins à court, moyen et long termes.  Dans l’immédiat, a indiqué la représentante, il faut mettre fin aux contraintes qui pèsent sur la production de produits de base et adopter des mesures d’appui aux pays les plus vulnérables.  Mais nous devons également réfléchir à des solutions systémiques, la communauté internationale devant songer à l’établissement d’une banque alimentaire mondiale et d’un fonds alimentaire mondial.


Les PMA font également face à des défis importants dans le commerce agricole mondial et sont devenus des importateurs nets de produits de base, a relevé Mme Jahan.  L’agriculture des PMA étant essentiellement pluviale, elle reste soumise aux aléas des changements climatiques, a-t-elle déploré.  L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (FIDA) ont d’ores et déjà averti que les changements climatiques mettront 50 millions de personnes de plus en situation de crise alimentaire d’ici à 2020.  Ces facteurs ne font qu’amplifier les défis qui se posent pour les PMA dans la recherche de la réalisation, dans les temps impartis, des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  C’est pourquoi, a affirmé la représentante du Bangladesh, il faut aborder ces problèmes interdépendants de manière intégrée.  Elle a suggéré aux pays développés de commencer par honorer leurs engagements en termes d’aide publique au développement.  En outre, toutes les dettes extérieures des PMA doivent être annulées, a-t-elle demandé.  Les pays riches doivent aussi lever les contraintes qui empêchent l’entrée sur leurs marchés de produits en provenance des PMA et leur y ménager un accès sans franchises de droits.  Les régimes de propriété intellectuelle doivent faciliter les transferts de technologies, ainsi que la recherche et le développement en faveur de cultures plus résistantes.  Mme Jahan a par ailleurs proposé que l’on aide les PMA à mettre en place leurs capacités de prévention des catastrophes en établissant des systèmes d’alerte rapide, que l’on permette l’accès au microcrédit et que l’on intègre pleinement les questions d’égalité dans l’agriculture et la gestion de l’environnement.


M. SAHAS BUNDITKUL, Vice-Premier Ministre de la Thaïlande, a indiqué que son pays, dont l’économie a une solide base agricole, considérait ce domaine comme une priorité de l’Agenda pour le développement durable et un élément directement lié à l’éradication de la pauvreté.  Il s’est dit convaincu qu’un développement agricole, avec une forte participation des agriculteurs, mènerait à la réalisation d’un avenir durable.  Affirmant que l’agriculture devait constituer la plus haute des priorités, il a dit que, dans son pays, le développement durable de l’agriculture permettait d’assurer la sécurité alimentaire, d’éradiquer la pauvreté, mais aussi de préserver l’environnement.  Toutefois, il a admis que bien que la Thaïlande soit le cinquième producteur mondial de denrées alimentaires et le premier producteur de riz, la pauvreté de ses agriculteurs était encore évidente.  Il a noté que le pays œuvrait à renforcer son secteur agricole et à alléger la pauvreté par les concepts d’« économie d’autosuffisance » et de « nouvelle théorie » qui fournissaient des nouveaux moyens et des ressources terrestres et en eau aux agriculteurs.  Il a de plus expliqué que ces concepts offraient des directives de développement et d’amélioration de la fertilité des terres pour que les agriculteurs soient autosuffisants toute l’année.  Il est suggéré que les terres soient divisées en quatre parties selon une proportion de 30%, 30%, 30% et 10% respectivement pour les terres consacrées au paddy (riz), aux cultures de rentes ou aux arbres fruitiers, aux réservoirs d’eau et enfin aux zones résidentielles, a-t-il précisé.  Il a affirmé qu’une évaluation récente de ce modèle avait montré que 98% des agriculteurs qui l’avaient adopté avaient augmenté leurs revenus.


M. Bunditkul a par ailleurs noté que l’agriculture et le développement rural continuaient à recevoir une haute priorité dans les plans de développement économique et social de la Thaïlande, y compris celui prévu pour la période 2007-2011.  Il a indiqué que le Gouvernement thaïlandais avait adopté des politiques novatrices dans ce secteur, dont des programmes de microcrédit, le gel des dettes des agriculteurs à bas revenu et des mécanismes d’assurance des risques et de maintien de la stabilité des prix des produits agricoles.  Parmi ces initiatives, il a insisté sur celle appelée « Un village, un produit » qui augmente la visibilité de produits locaux sur les marchés national et international, tout en générant des revenus pour les villageois pauvres.  Il a en outre déclaré que son pays était prêt à partager ses expériences en matière d’agriculture et de développement rural.


Mme GERDA VERBUG, Ministre de l’agriculture, de la nature et de la qualité alimentaire des Pays-Bas, a estimé qu’il n’existait pas de solution facile pour relever les défis d’aujourd’hui.  Nous devons réagir en investissant beaucoup plus dans l’agriculture durable, tout particulièrement en Afrique, a-t-elle assuré.  L’agriculture est négligée depuis trop longtemps dans les politiques internationales pour le développement durable, a-t-elle souligné.  Selon elle, la productivité de nombreux pays doit être sensiblement améliorée, de manière durable, notamment par le partage des connaissances, en développant des chaînes de production durables, en soutenant les marchés locaux et régionaux et en fournissant davantage d’accès aux marchés pour les produits des pays en développement.  Des initiatives telles que les tables rondes sur la production durable de soja ou d’huile de palme méritent tout notre appui, a-t-elle ajouté.  La Ministre a indiqué que les Pays-Bas étaient engagés à améliorer le développement agricole durable dans les pays en développement, en particulier en Afrique, afin d’y réduire la faim et la pauvreté.  Elle a indiqué que son pays avait annoncé la semaine dernière sa décision d’investir 50 millions d’euros de plus en faveur de la revitalisation de l’agriculture, de la connaissance et de la formation agricoles, et des économies locales, en vue d’assurer la sécurité alimentaire des pays en développement.  Mme Verbug a lancé un appel pour que d’autres pays donateurs accroissent également leurs investissements en faveur des pays en développement.  La Ministre néerlandaise a en outre mis l’accent sur la nécessité d’investir davantage dans les partenariats entre les secteurs public et privé, de créer des relations commerciales public-privé et de faire en sorte que la responsabilité sociale des entreprises soit traduite dans les faits.  Elle a par ailleurs souligné la nécessité d’assurer un véritable succès du Cycle de Doha, en en faisant véritablement un cycle de développement.  Enfin, la Ministre a estimé, s’agissant des biocarburants, que l’utilisation de la biomasse à des buts énergétiques devait être appuyée uniquement si celle-ci est produite de façon durable.


M. PAAVO VÄYRYNEN, Ministre du commerce extérieur et du développement de la Finlande, a déclaré qu’il semblait que la CDD ne soit pas en mesure d’examiner le développement durable dans la perspective d’ensemble nécessaire pour vraiment traiter de cette question.  Il a affirmé que la Conférence de Rio avait eu cette approche, mais que, depuis, les politiques mondiales environnementales étaient fragmentées, et que leur lien avec les politiques de développement était devenu très mince.  Dans cette perspective, il a salué les efforts mondiaux actuels pour allier politiques de développement et stratégies de préservations des ressources environnementales.  Il a estimé que la CDD devait se concentrer sur la viabilité écologique, puisque c’est le seul forum mondial qui sert cet objectif particulier.  Il faut voir l’environnement comme un tout et examiner le développement partout dans le monde, a-t-il poursuivi, en plaidant pour des politiques qui font la promotion d’un développement durable écologique.  S’agissant de la crise alimentaire mondiale, le Ministre a indiqué que la Finlande avait fourni 18,5 millions de dollars pour 2008 au Programme alimentaire mondial (PAM).  En plus de ces actions à court terme, il a affirmé qu’il fallait traiter des raisons qui sous-tendent cette crise, dont le sous-investissement dans les secteurs ruraux et dans l’agriculture, et la nécessité de développer des politiques cohérentes en la matière.  M. Väyrynen a insisté sur le renforcement de la compétitivité de ces secteurs.  De plus, il a souligné le rôle des femmes, arguant que seule leur pleine participation permettrait de parvenir à des résultats tangibles.  Il a aussi mis en avant l’importance de la réforme des terres et affirmé que l’accès équitable aux terres et des politiques transparentes en la matière étaient essentiels pour éradiquer la pauvreté.  Il a enfin noté que le développement durable exigeait une appropriation nationale, ainsi qu’une approche du développement basée sur les droits, et dans laquelle les gouvernements sont tenus responsables.


M. JOHN GORMLEY, Ministre de l’environnement, du patrimoine et de la gouvernance locale de l’Irlande, a estimé que la crise alimentaire actuelle exige une réponse « exceptionnelle » de la part de la communauté internationale.  Il a salué la création, par le Secrétaire général, de l’Équipe spéciale de haut niveau chargée de la crise alimentaire et a signalé que la situation actuelle représente un cas d’étude quant à la capacité de l’ONU à agir d’une manière cohérente et efficace.  Nous devons également nous assurer que les efforts que nous avons déployés pour mitiger les effets des changements climatiques ne menaceront pas la sécurité alimentaire, a-t-il averti.  Il ensuite expliqué que l’Union européenne développait actuellement des critères de viabilité pour les biocarburants qui permettront de répondre au défi posé par les changements climatiques sans mettre ni la sécurité alimentaire, ni la viabilité écologique en danger.  M. Gormley a également estimé que le développement rural devait être intégré dans les politiques nationales de développement durable.  Une bonne gouvernance en la matière exige également une bonne gestion économique qui favorise la croissance plutôt que la récession, et la stabilité plutôt que l’inflation, a-t-il signalé.


M. Gormley a également indiqué que l’Irlande était le sixième plus grand contributeur d’aide au développement au monde.  Nous nous sommes engagés à verser, d’ici à 2012, 0,7% de notre produit national brut à l’aide publique au développement, a-t-il signalé, pour ensuite préciser que 80% de l’APD de l’Irlande étaient destinés à l’Afrique.


M. JOZSEF GRAF, Ministre de l’agriculture et du développement rural de la Hongrie, a déclaré qu’entre 2007 et 2013, son pays a l’intention de mettre l’accent sur la durabilité de sa production agricole et sur la protection de ses traditions, de sa culture et de son héritage.  Dans ce contexte, a-t-il expliqué, nous avons adopté l’an dernier un nouveau programme de développement rural qui prévoit notamment de protéger l’environnement, en particulier les forêts, les habitats naturels et la biodiversité.  En outre, ce programme prévoit la gestion et la protection des ressources en eau, le développement des énergies renouvelables, la modernisation de l’infrastructure et des exploitations agricoles, et la recherche et la formation.  Ainsi, la Hongrie entend réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 15% d’ici à 2015, principalement grâce à la rationalisation de son agriculture, a dit M. Graf.  Nous devons garder à l’esprit que l’agriculture et la vie rurale étant étroitement liées l’une à l’autre, un effort particulier doit être fait pour que le renforcement de la productivité agricole ne se fasse pas au prix d’une dégradation des sols.  Par ailleurs, en tant que nouveau pays donateur, la Hongrie a pour priorités de mettre en place des programmes de pêcheries, de foresterie et des technologies d’élevage, et de garantir l’autonomisation économique des femmes dans les pays auxquels elle vient en aide, a conclu le Ministre.


M. ARTURAS PAULAUSKAS, Ministre de l’environnement de la Lituanie, a expliqué que son pays était petit du point de vue de sa population et de sa superficie, mais qu’il était riche en diversité écologique.  Il a indiqué que de nouvelles mesures économiques ont été introduites ces dernières années pour préserver la biodiversité du pays.   L’agriculture biologique bénéficie ainsi d’un appui financier, tandis que les terres non cultivables sont systématiquement reboisées.  Un mécanisme de compensation existe également pour les agriculteurs, dont l’activité économique se voit limitée par des restrictions écologiques, a dit M. Paulauskas.  Le Ministre a précisé que 3 500 hectares de terres avaient été reboisés l’année dernière, tandis que les forêts et les zones protégées représentent respectivement 33% et 15% du territoire lituanien.


L’agriculture et les changements climatiques sont étroitement liés du point de vue de l’atténuation des effets des changements climatiques et de l’adaptation à ses conséquences, a-t-il poursuivi.  M. Paulauskas a indiqué que les sécheresses risquent d’être de plus en plus fréquentes en Lituanie à cause des changements climatiques.  Le Gouvernement de la Lituanie a donc l’intention de réviser le suivi, l’évaluation et le système de prévision des régimes et des phénomènes hydrologiques.  Le Ministre a également signalé que l’utilisation d’énergies renouvelables est une des priorités principales de la politique nationale de son pays.  La Lituanie compte ainsi augmenter jusqu’à 12%, en 2010, la part d’utilisation de ce type de ressources énergétiques.  Abordant ensuite la question de l’utilisation croissante de la biomasse comme source énergétique, le Ministre a estimé que celle-ci représente à la fois une opportunité et un défi.  Nous devons nous assurer que cette demande ne mettra pas en danger la stabilité écologique des écosystèmes forestiers ainsi que la diversité biologique, a-t-il averti.  Avant de conclure, il a estimé qu’il importe de renforcer le pilier écologique dans le cadre du développement durable.


M. JOSEF PRÖLL, Ministre de l’agriculture, des forêts, de l’environnement et de la gestion de l’eau de l’Autriche, a mis l’accent sur la hausse des prix des denrées alimentaires, notant que son pays avait débloqué 2,8 millions d’euros pour soutenir les efforts actuels des pays en développement.  L’augmentation des cours des produits agricoles sur le long terme n’est pas une mauvaise chose en soi, offrant des perspectives pour 80% des personnes les plus pauvres qui vivent dans des régions rurales.  De même, a-t-il dit, les biocarburants présentent des perspectives, à condition de respecter certaines règles.  Nous devrions aider les pays en développement à améliorer leurs connaissances agricoles et à envisager de nouveaux types de produits, a-t-il dit, soulignant toutefois la nécessité de pouvoir compter sur la bonne gouvernance dans les pays concernés.  L’Union européenne utilise moins de 1% de sa production agricole pour produire de l’éthanol, ce qui représente « une goutte dans l’océan », a estimé Josef Pröll.  Selon lui, les critiques adressées aux biocarburants, les prennent comme « bouc émissaire », et ne sont pas justifiées, car, a-t-il précisé, « ils ne sont pas de nature à modifier les marchés ».  Il a, en revanche, préconisé une taxe contre la spéculation à court terme sur les denrées alimentaires, dont le produit, a-t-il précisé, servirait à s’acquitter des engagements pris dans le cadre de la Commission du développement durable.


M. ROBERTO DOBLES, Ministre de l’environnement et de l’énergie du Costa Rica, a rappelé que les changements climatiques entraînent des pertes en vies humaines et en moyens de subsistance.  Notre pays, a-t-il dit, vient de lancer une expérience pionnière grâce à un mécanisme transversal interinstitutions, qui vise à produire des biens tout en préservant des ressources, et à préserver des ressources naturelles tout en produisant des biens.  Mais si nos produits d’exportation continuent à se heurter aux droits de douane des pays développés, nos efforts sont menacés d’être réduits à néant, a prévenu le Ministre.  Il a ensuite souligné que son gouvernement avait décidé de procéder à une rémunération des services rendus en faveur de la préservation de l’environnement, afin de stimuler les investissements en faveur de la préservation des écosystèmes.  Nous sommes conscients du fait que pour parvenir à un niveau élevé de développement, il faut préserver la biodiversité, a-t-il expliqué.  C’est pourquoi nous avons aussi adopté un Partenariat intitulé « Paix avec la nature », et l’an dernier, le Costa Rica a pris la décision de devenir neutre sur le plan des émissions de carbone d’ici à 2020, afin que son développement n’ait pas d’impact négatif sur l’environnement.


M. FAHAD ABDULRAHMAN BALEGHNAIM, Ministre de l’agriculture de l’Arabie saoudite, a indiqué que son pays suivait des stratégies qui prenaient totalement en compte la réalisation de l’agriculture durable tout en préservant les ressources naturelles, en particulier l’eau, dans les efforts qui visent à garantir la sécurité alimentaire, la diversification économique, la création d’emplois et le développement durable de l’agriculture.  Le Ministre saoudien a affirmé que la communauté internationale devait accorder davantage d’importance au développement agricole à long terme, à travers un soutien aux organisations internationales comme l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Fonds international pour le développement de l’agriculture.  Il a également indiqué que l’Arabie saoudite déployait beaucoup d’efforts dans le cadre de la lutte contre la désertification, notamment sur le plan scientifique et pratique.  De même, l’Arabie saoudite accorde-t-elle beaucoup d’importance au développement rural, cherchant à trouver un équilibre pour réduire les différences entre les villes et les villages. 


Mme ESTHER BYER-SUCKOO, Ministre de la famille, de la jeunesse, des sports et de l’environnement de la Barbade, a rappelé que les PEID méritaient un soutien particulier en raison de leur extrême vulnérabilité, qui a été consacrée dans le Plan d’action de la Barbade.  Le Gouvernement barbadien met l’accent sur une approche pleinement participative en vue d’atteindre un développement économique et social respectueux de l’environnement, a dit la Ministre.  Attaché à une politique de sécurité alimentaire novatrice, le Gouvernement de la Barbade a lancé une stratégie qui vise à faire baisser le prix des produits de base au niveau local et à promouvoir des modes de production et de consommation durables.  Il est d’ailleurs en train de finaliser un plan de développement agricole durable à l’appui de ces mesures, a dit Mme Byer-Suckoo.  La Ministre a reconnu la nécessité de faire baisser le coût des transports, en établissant un système de transport maritime régional.  La Barbade se propose également de développer le sous-secteur de la pêcherie, a-t-elle dit.  Enfin, Mme Byer-Suckoo a annoncé la mise en œuvre à 75%, par la Barbade, de la Stratégie de Maurice, que le pays a essentiellement faite sur la base de ses ressources nationales.


M. DU YING, Vice-Président de la Commission nationale du développement et de la réforme de la Chine, a remercié le Secrétaire général des Nations Unies ainsi que les États Membres pour leurs messages de sympathie à l’égard de son pays et des victimes du tremblement de terre.  Il a ensuite affirmé que la mise en œuvre du Programme d’action de Johannesburg exigeait une action concertée de la part de tous les pays.  Les pays doivent sélectionner leurs propres modes de production agricole, a-t-il notamment souligné.  De même, la sécurité alimentaire doit toujours occuper une place prioritaire, tandis que l’énergie et les biocombustibles doivent faire l’objet d’un contrôle rationnel, a-t-il ajouté.  Il a par ailleurs affirmé que les pays développés devaient honorer leurs engagements et leurs responsabilités en aidant les pays en développement en matière de financement, de renforcement des capacités et de transfert de technologies.  Le défi de la désertification doit être relevé de manière collective, a-t-il également estimé. 


M. PREDRAG NENEZIC, Ministre du tourisme et de l’environnement du Monténégro, a déclaré que les politiques de développement durable étaient au cœur des programmes de l’Union européenne et du Monténégro.  À l’échelle nationale, le Gouvernement monténégrin a notamment choisi de mettre l’accent sur l’importance de prévenir la dégradation de sols et de préserver les écosystèmes.  « À partir de ces priorités nationales, la voie à suivre passera pour notre pays par l’élaboration d’un plan national de lutte contre la désertification et la mise en œuvre d’une stratégie en faveur de la biodiversité », a précisé le Ministre.  « Nous continuons cependant à demander un soutien continu en faveur des donateurs pour permettre au Monténégro de réaliser les OMD », a-t-il conclu.


M. AHIZI A. DANIEL, Ministre de l’environnement, des eaux et forêts de la Côte d’Ivoire, a affirmé que l’agriculture était la clef de voûte du développement de l’Afrique.  La forte demande actuelle en produits agricoles confirme son importance face aux problèmes liés à la sécurité alimentaire dans le monde, a-t-il dit.  Il y a lieu, a estimé le Ministre, de revoir les options de développement, tout en soulignant qu’il importait surtout de renforcer les investissements en milieu rural et singulièrement dans l’agriculture vivrière pour espérer atteindre les Objectifs du Millénaire relatifs à la faim et à la pauvreté.  Le Ministre a affirmé qu’il convenait de repenser globalement les approches de développement de l’Afrique.  Les investissements en milieu rural devraient cibler l’agriculture vivrière, l’agriculture durable, la gestion durable des sols, le renforcement des infrastructures sociales et communautaires, ainsi que le renforcement des capacités des jeunes ruraux, a-t-il déclaré.  Le Ministre a, enfin, lancé un appel à la suppression des subventions agricoles qui, selon lui, contredisent fondamentalement les mécanismes du marché.


M. MARTHINUS VAN SCHALKWYK, Ministre de l’environnement et du tourisme de l’Afrique du Sud, a déclaré que le défi le plus important de notre époque était de lutter contre la pauvreté.  Mais il reste beaucoup à faire à cet égard, a-t-il prévenu.  Au cœur d’une renaissance africaine, se trouve la question de l’éradication de la pauvreté.  Dans la mesure où l’agriculture continue d’être la principale activité économique des pays africains, il est donc déterminant pour l’avenir du continent de prendre des mesures afin de renforcer son développement, a fait observer le Ministre.  Cette situation exige aussi des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, sous peine de voir de nombreux pays ne pas atteindre les OMD d’ici à 2015.  Les succès que nous enregistrerons dans notre lutte contre la sécheresse et la désertification dépendront aussi d’un accès à des financements soutenus par des initiatives de coopération concrètes.  Dans ce contexte, les distorsions aux échanges par l’imposition de droits de douanes ou de normes phytosanitaires constituent une question qu’il faudra discuter dans le cadre du Cycle de négociations de Doha.


M. ANIL KUMAR BACHOO, Ministre de l’environnement et du développement national de Maurice, a affirmé que son pays, petit État insulaire en développement, luttait pour optimiser l’utilisation des ressources, capitaliser sur les ressources humaines et réaliser les objectifs du développement.  Les effets des changements climatiques, la forte hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires, les barrières douanières sont de nature, a-t-il estimé, à empêcher la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a mis l’accent sur la nécessité de surmonter le scénario actuel et de se donner les moyens de mieux tirer parti des ressources et d’améliorer les moyens de subsistance.  Il faut, a-t-il dit, renforcer les politiques et les stratégies agricoles.  La croissance agricole est limitée dans beaucoup de régions du monde en raison de facteurs sur lesquels il faut se pencher de toute urgence.  Le Ministre a, par exemple, souligné la nécessité de lutter contre la détérioration des sols, qui remet en cause la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté.  Les mauvaises pratiques agricoles ont également exacerbé le problème de la désertification, a-t-il constaté.  En outre, a estimé le Ministre, s’il faut reconnaître les bénéfices des biocarburants dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’exploitation non durable des terres comme la déforestation, la destruction d’habitats d’intérêt écologique et le déplacement de cultures alimentaires doivent être à tout prix évités.


Mme KWADO ADJEI-DARKO, Ministre des collectivités locales, du développement rural et de l’environnement du Ghana, a déclaré que depuis 2001, la stratégie de croissance agricole accélérée du Ghana vise à doubler la production du secteur d’ici à 2020, grâce à des investissements en faveur du renforcement de la productivité agricole.  Elle a ensuite estimé nécessaires pour l’agriculture des pays africains de prendre les mesures suivantes: développer des systèmes de commercialisation de produits agricoles, améliorer les infrastructures de base, promouvoir la transformation des produits agricoles pour accroître leur valeur économique, renforcer les systèmes institutionnels de planification, débloquer des ressources budgétaires en faveur du secteur agricole et adopter des mesures d’incitation à l’investissement.  La Ministre a également préconisé le renforcement du secteur industriel, en mettant l’accent sur la croissance des petites et moyennes entreprises.


M. ERLAN NIGMATULIN, Sénateur au Parlement du Kazakhstan, a affirmé que le 14 novembre 2006, le Président de son pays avait entériné par décret le concept d’une transition vers le développement durable pour la période 2007-2024.  Pour la première fois, le Kazakhstan est doté d’objectifs chiffrés pour son développement économique, social et écologique.  Cette conception prévoit de créer des zones transfrontières de développement durable selon le principe de bassins, a-t-il expliqué.  Le Sénateur a également indiqué qu’un code écologique avait été adopté en 2007, lequel aligne la législation nationale sur les meilleures pratiques internationales.  De même, une stratégie a été élaborée en vue d’une utilisation efficace et rationnelle des énergies renouvelables.  Il a par ailleurs évoqué les efforts entrepris par son pays en vue de la régénération de la mer d’Aral.


M. LEE BYUNG-WOOK, Vice-Ministre de l’environnement de la République de Corée, a déclaré que la communauté internationale était confrontée aujourd’hui à un défi alimentaire d’ampleur mondiale.  Pour remédier à cette situation, il a préconisé de mettre en œuvre des projets créateurs de revenus, comme ceux que son pays a lancés dans les années 60 pour développer son agriculture.  Les efforts nationaux ne suffisent pas, des efforts concertés doivent être déployés au niveau international pour lutter efficacement contre les changements climatiques, a ajouté le Vice-Ministre.  Un changement économique remarquable a été le moteur de la croissance coréenne, mais elle s’est faite au détriment d’une dégradation de l’environnement, a reconnu M. Byung-wook.  La République de Corée a répondu à cette situation en prenant des mesures telles que la Vision nationale pour le développement durable, qui intègre le Plan de mise en œuvre de Johannesburg à ses politiques environnementales.


M. MATTHIAS MACHNIG, Secrétaire d’État auprès du Ministère de l’environnement, de la conservation de la nature et de la sûreté nucléaire de l’Allemagne, a estimé que les prix des denrées alimentaires n’étaient pas qu’une question d’actualité, mais aussi un problème qu’il conviendra de traiter tout au long des décennies à venir.  En effet, la population va augmenter, parallèlement à la croissance économique et à la demande en énergie, a-t-il expliqué.  Il a souligné la nécessité d’établir des normes de base au plan international pour tous les produits agricoles, aussi bien les denrées alimentaires que les biocarburants ou les fourrages.  Le Secrétaire d’État a également mis l’accent sur le droit à l’alimentation qui est, a-t-il dit, un droit fondamental.  Il a estimé que les biocarburants, s’ils pouvaient être utiles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la production de biomasse devrait toutefois reposer sur des normes très strictes en fonction d’objectifs écologiques.  Il faut évaluer les conséquences de la production de biocarburants, notamment sur la biodiversité et la sécurité alimentaire, a-t-il poursuivi.  Enfin, il a souhaité que les résultats des travaux de la Commission du développement durable se traduisent par une politique intégrée en matière d’eau et d’assainissement d’ici à la fin de l’année.


Mme NOMA BROTHER (Norvège) a déclaré que sans le renforcement des capacités d’adaptation des pays en développement, les progrès faits vers les Objectifs du Millénaire pour le développement risquaient d’être inversés.  L’une des tâches les plus importantes est d’intégrer les mesures d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques aux politiques nationales.  Une question transsectorielle examinée cette année a aussi été le rôle des femmes et la nécessité d’assurer leur autonomisation.  Les femmes sont les agents du changement, a-t-elle souligné.  La représentante a également dit qu’il faudrait mettre l’accent sur les efforts au niveau local et les partenariats avec la société civile.  Une volonté politique est cependant indispensable, sous peine de voir ces efforts échouer.  Concernant l’effet de la hausse de la demande de biocarburants sur le prix des produits de base, la Norvège estime qu’il faut fixer des normes et des quotas pour éviter ce genre de situation à l’avenir.  Il serait par ailleurs bien venu que la Commission du développement durable joue pleinement son rôle et que nos débats sur les questions les plus urgentes soulignent le caractère profondément interdépendant des questions à l’ordre du jour.


M. NGUYEN VIET THANG, Vice-Ministre de l’agriculture et du développement durable du Viet Nam, a mis l’accent sur la nécessité de fournir une aide humanitaire d’urgence aux pays touchés par les catastrophes naturelles telles que les sécheresses, les inondations et les tremblements de terre, dues aux changements climatiques.  De même, il faut, a-t-il estimé, des engagements en matière de transfert de technologies, en particulier la biotechnologie, en faveur des pays en développement.  Le Vice-Ministre a en outre souligné la nécessité d’appuyer un programme de coopération Sud-Sud, afin d’aider les pays africains dans le cadre du Programme spécial sur la sécurité alimentaire. 


Mme YAEL SHALTIELI, Directrice générale au Ministère de l’agriculture et du développement d’Israël, a dit qu’elle était convaincue que le développement agricole était de nature à stimuler la croissance économique, comme le prouve à ce jour l’exemple d’Israël.  Cependant, l’agriculture étant le secteur économique le plus consommateur d’eau au monde, il est nécessaire de disposer de méthodes d’irrigation modernes et rationnelles.  À cette fin, Israël s’est engagé dans la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification.  En outre, l’éducation et le renforcement des capacités sont essentiels pour obtenir des résultats à long terme, a poursuivi Mme Shaltieli.  Le Programme de coopération internationale d’Israël comprend le renforcement des capacités, le transfert du savoir-faire et des techniques appropriées.  La Directrice générale a déclaré que le Gouvernement d’Israël était prêt à mettre au service de ses voisins, y compris les Palestiniens, son expérience.  Prendre soin, donner et partager, c’est pour nous une obligation et un devoir, a-t-elle conclu.


            M. BRUNO JEAN RICHARD ITOUA, Ministre de l’énergie et de l’hydraulique du Congo, a affirmé que la lutte contre la pauvreté devait rester l’objectif principal des actions de la communauté internationale, tout en s’inscrivant dans une démarche qui garantisse les conditions d’un développement durable.  Aucun développement durable n’est envisageable sans accès aux services d’eau, d’assainissement et d’énergie, et sans intégrer la protection des écosystèmes de la nature et de la planète.  Les efforts à fournir pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement doivent également permettre de maîtriser les ressources et leurs usages, les activités polluantes, la connaissance des écosystèmes et leur fonctionnement, ainsi que d’identifier les risques et de suivre leur évolution, a-t-il expliqué, ajoutant que le phénomène des changements climatiques devait sérieusement être pris en compte.  Le Ministre a jugé impératif de fédérer les actions par le renforcement du leadership du Conseil des ministres africains sur l’eau, notamment en ce qui concerne le financement, le renforcement des capacités, et la coordination des actions et initiatives de tous les acteurs.  De même, il est important de créer les conditions d’amélioration de la gouvernance et d’établissement de la gestion intégrée des ressources en eau et d’assurer les conditions de financement nécessaires, notamment par le biais du respect des engagements des gouvernements, a dit M. Itoua. 


M. JOSIP KRALJICKOVIC, Secrétaire d’État au Ministère de l’agriculture de la Croatie, a déclaré que son pays possédait toutes les conditions préalables à la pratique d’une agriculture performante.  Cependant, la demande, en hausse, en produits alimentaires, alors qu’une crise a éclaté dans ce secteur exerce des pressions particulières sur la production nationale croate.  Le Gouvernement de la Croatie a donc entrepris des réformes pour renforcer la productivité agricole du pays sans porter atteinte à son environnement.  Nous sommes convaincus qu’une approche intégrée du développement rural doit se faire simultanément aux niveaux national, régional et international, a dit M. Kraljickovic.  Soulignant l’importance de la formation et de la recherche, le Secrétaire d’État a rappelé en conclusion que le transfert des connaissances et les échanges d’informations sur les meilleures pratiques avaient été consacrés par le Sommet sur le développement durable.


M. LUIS MEDEIROS VIERA, Secrétaire d’État à l’agriculture et à la pêche du Portugal, a estimé que conformément au modèle agricole de l’Union européenne, le Portugal a renforcé la nature multifonctionnelle de son secteur agroalimentaire, en mettant en avant son rôle économique, écologique et social.  L’utilisation rationnelle des ressources, a-t-il poursuivi, est assurée par des mécanismes d’incitation et une réglementation spéciale.  Par ailleurs, a-t-il aussi indiqué, le Gouvernement portugais a adopté une approche novatrice pour faire face aux conséquences de la sécheresse.  Cette approche se fonde sur la gestion des risques et le lancement d’interventions dans les temps nécessaires pour réduire la vulnérabilité des populations.  Le représentant a rappelé que le développement rural a été identifié comme une question clef dans la Stratégie de Lisbonne sur la compétitivité du secteur agricole. 


En matière de développement durable, il a aussi rappelé que l’Initiative européenne LEADER+5 a conduit le Portugal à adopter une approche intégrée mise en œuvre par 52 groupes d’action locale et des projets de coopération impliquant d’autres territoires tant nationaux qu’internationaux.  Le représentant a conclu en attirant l’attention sur le fait que la crise alimentaire actuelle montre que seule une infime partie de la production agricole mondiale est commercialisée sur les marchés mondiaux.  La crise est donc l’occasion d’intensifier la production au niveau national, ce qui est, a-t-il dit, la seule façon d’atténuer les effets de la volatilité des prix sur les marchés mondiaux.  Le représentant a réitéré sa confiance dans la mise en œuvre du premier Plan stratégique convenu entre l’Afrique et l’Union européenne.


M. FRANÇOIS JOSEPH NZANGA MOBUTU NGBANGAWE, Ministre de l’agriculture de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé qu’un projet de loi sur un code agricole règlementera prochainement les aspects foncier, fiscal, énergétique de l’agriculture en RDC, de même que la recherche agronomique, la formation et les infrastructures agricoles.  L’objectif est d’assurer la relance du secteur agricole en vue de garantir la sécurité alimentaire.  Le Ministre Nzanga Mobutu a également exprimé la détermination de son pays à mettre en œuvre les différentes conventions de l’ONU sur l’environnement que la RDC a ratifiées.  Il a souligné que la RDC avait pris des mesures énergiques en vue de la relance de la production agricole nationale pour faire face à la crise alimentaire.  Il a, de même, exprimé la solidarité de la RDC à l’égard des autres pays frappés par la crise alimentaire mondiale. 


M. AHMED AL ANWAR, Vice-Ministre de l’environnement de l’Égypte, a déclaré que la réalisation des OMD dans les pays en développement exigeait une aide de la part de la communauté internationale.  En dépit des progrès réalisés ces dernières années, l’éradication de la pauvreté en Afrique demeure un défi persistant, aggravée par la crise alimentaire mondiale.  Les objectifs agricoles figurent dans les programmes politiques de l’Égypte, a indiqué le Ministre, car les changements climatiques et la montée du niveau des eaux ont un impact direct dans la vallée du Nil.  Pour y remédier, le Gouvernement égyptien a aussi entrepris des projets relatifs à l’eau et à l’assainissement, a-t-il souligné.


Mme NETUMBO NANDI-NDAITWAH, Ministre de l’environnement et du tourisme de la Namibie, a estimé que la communauté internationale devait être prête à financer les intrants agricoles.  Elle a en outre plaidé en faveur de la suppression des subventions agricoles et de la conclusion du Cycle de Doha.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de garantir l’accès à une eau sûre et potable, à l’énergie, à la santé et à l’éducation dans les régions rurales en vue de contribuer à leur développement.  La flambée des prix des denrées alimentaires demande des actions concertées de la part de la communauté internationale en vue d’assurer le financement des activités agricoles, le transfert des technologies, et le renforcement des capacités, a-t-elle ajouté.  Selon la Ministre, il est en outre urgent de fournir des capacités aux fonds d’adaptation pour financer les efforts fournis en faveur des programmes d’adaptation aux effets des changements climatiques.


Table ronde sur le thème: « Investir en Afrique pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement et le développement durable »


La table ronde intitulée « Investir en Afrique pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement et le développement durable », animée par le Président de la seizième session de la Commission du développement durable, M. FRANCIS NHEMA, Ministre de l’environnement et du tourisme du Zimbabwe, a été l’occasion pour ses participants de s’interroger, notamment, sur les moyens à mettre en œuvre pour créer un climat propice aux investissements privés et offrir aux entrepreneurs privés de nouvelles opportunités de marchés liées à une demande croissante de produits et services durables. 


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a estimé que l’investissement était essentiel pour l’Afrique si l’on veut parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le continent a besoin d’un appui continu et d’une solidarité sans faille, a-t-elle assuré.  Au-delà des gouvernements, nous avons besoin de canaliser l’énergie des organisations non gouvernementales, des sociétés et des entreprises, a-t-elle souligné.  Mme Migiro a également mis l’accent sur la nécessité d’investir dans l’éducation.  Il faut faire en sorte que les enfants bénéficient des protections qu’ils méritent, a-t-elle dit, mettant également l’accent sur la santé.  La Vice-Secrétaire générale a par ailleurs évoqué le défi considérable que constitue l’investissement dans les infrastructures, qui est essentiel, a-t-elle dit, pour assurer la croissance économique.  Elle a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer l’assainissement, l’électricité, l’approvisionnement en eau et les transports.  Les gouvernements africains, s’ils ont besoin de mobiliser leurs ressources intérieures, ne sont pas en mesure de financer eux-mêmes toutes leurs initiatives, a-t-elle observé.  Ainsi, doivent-ils créer un environnement propre à attirer les investissements privés, tandis que les partenaires internationaux doivent honorer leurs engagements pour aider l’Afrique à satisfaire ses besoins financiers, a ajouté la Vice-Secrétaire générale.


M. WILLEM-ALEXANDER CLAUS GEROGE FERDINAND, Prince d’Orange et Président du Comité consultatif du Secrétaire général des Nations Unies sur l’eau et l’assainissement, a affirmé que l’eau était essentielle pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et pour assurer le développement durable, en particulier en Afrique.  À la fin du siècle, le monde comptera 9 ou 10 milliards de personnes qui auront besoin d’une véritable révolution verte.  Nous devons réduire de moitié l’eau utilisée par l’agriculture, a-t-il notamment assuré.  Pour surmonter la pauvreté, a-t-il estimé, le développement industriel sera essentiel.  Une approche d’ensemble à la mise au point et à la gestion des ressources hydriques est fondamentale, a-t-il dit.  Plus de 96% du potentiel hydrique de l’Afrique n’est toujours pas utilisé, a-t-il précisé, ajoutant néanmoins que le continent était confronté à une crise de l’eau dont souffraient majoritairement les pauvres.  Plus de 7 700 personnes meurent chaque jour car elles n’ont pas d’accès à l’eau potable ou à l’assainissement, a-t-il par ailleurs souligné.  Le Prince d’Orange s’est notamment félicité du fait que de nombreux gouvernements africains aient placé l’eau et l’assainissement au premier plan de leur agenda politique.  De manière générale, les gouvernements nationaux doivent, selon lui, fixer des objectifs précis et des cibles financières, tandis et les pays donateurs doivent prévoir des aides publiques au développement.


Parmi les États Membres qui ont participé au débat qui a suivi, la Slovénie, au nom de l’Union européenne, a estimé que l’investissement en Afrique était possible grâce à des voies publiques, privées et mixtes, investissement qui, selon lui, doit respecter les principes des personnes et du profit et être viable.  L’investissement a besoin de mesures politiques qui créent elles-mêmes un environnement propice, a dit son représentant.  L’agriculture est l’activité économique la plus importante en Afrique, a-t-il ajouté, précisant qu’elle pouvait bénéficier d’investissements étrangers si on y ajoute de la valeur et du pouvoir d’achat.  Elle doit chercher à satisfaire la demande en Afrique, a-t-il souligné.  Le représentant de la Chine a estimé que la communauté internationale devrait prendre des mesures multiples pour aider les pays africains à se développer, notamment en permettant l’ouverture des marchés à leurs produits et en contribuant à développer leurs capacités.  La communauté internationale devrait aider les pays africains à profiter de la mondialisation, a-t-il ajouté. 


Plusieurs pays, comme l’Italie, le Brésil, la Suède ou la France ont énuméré certaines des mesures prises par leurs gouvernements pour contribuer au développement durable de l’Afrique ou aider le continent à lutter contre les menaces qui mettent en péril le développement de ses populations.  Le représentant du Bénin a estimé qu’il importait d’évacuer les fausses solutions inutiles à la situation de l’Afrique aujourd’hui.  Il revient à l’Afrique de penser son propre développement, a-t-il insisté, ajoutant qu’il ne saurait y avoir de solution imposée de l’extérieur.  Il a en outre demandé un soutien de la communauté internationale à la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  La représentante de l’Afrique du Sud a estimé que les stratégies de développement des pays africains devraient être fondées sur le principe de l’appropriation nationale.  Les gouvernements doivent bénéficier d’un espace politique et des ressources nécessaires, a-t-elle ajouté.  La représentante de l’Afrique du Sud a estimé que l’aide de la communauté internationale doit venir compléter les efforts développés par les pays africains, notamment dans le cadre de l’initiative du NEPAD. 


Le représentant des Îles Marshall, au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a dit reconnaître les objectifs partagés de l’Afrique et des petits États insulaires en développement, tous en première ligne des conséquences des changements climatiques.  Dans les deux régions, il convient en particulier d’aborder la question des ressources en eau, a-t-il précisé.  Le Zimbabwe a plaidé en faveur d’une augmentation de l’aide publique au développement pour aider les pays africains à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Son représentant a lui aussi mis l’accent également sur la nécessité d’investir dans l’agriculture.  La représentante de l’Algérie a rappelé également que le NEPAD avait permis à l’Afrique de se remettre sur la voie du développement et de prendre conscience des efforts à fournir pour répondre aux attentes pressantes des peuples africains.  Le représentant de la Namibie s’est pour sa part interrogé sur les possibilités d’attirer des investissements privés dans des infrastructures qui ne sont pas rentables, comme celles liées à l’eau.


Le représentant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre des politiques, des mesures et un appui cohérents, de même qu’une coopération active.  Le Groupe des exploitants agricoles a estimé que la crise alimentaire actuelle était, certes, un signal d’alarme, mais aussi une occasion unique pour les Africains d’investir dans leur agriculture, sachant que 25 milliards de dollars sont consacrés aux importations de produits agricoles.


Table ronde sur le thème: « Les liens entre les questions thématiques, notamment l’adaptation aux changements climatiques dans le contexte du développement durable »


Comment mobiliser les fonds nécessaires pour répondre aux besoins immédiats en matière d’aide alimentaire d’urgence?  Comment augmenter les investissements dans la production agricole?  Quelles mesures faut-il prendre pour renforcer l’adaptation aux changements climatiques, particulièrement en matière de gestion des sols et de l’eau, ou en ce qui concerne la diversification des cultures?  Voilà quelques-unes des questions abordées cet après-midi lors d’une table ronde ministérielle organisée par la CDD-16 sur le thème « Les liens entre les questions thématiques, y compris l’adaptation aux changements climatiques ». 


Dans le contexte de la crise alimentaire mondiale actuelle, M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a estimé qu’il fallait traiter des facteurs qui expliquent ce phénomène et y apporter une réponse globale à long terme.  La gestion des crises n’est pas suffisante, et il faut veiller à ce que cela ne se reproduise pas, a-t-il affirmé.  Il a indiqué que la crise actuelle avait été causée par un ensemble de facteurs, dont le manque d’investissement dans l’agriculture ces 20 dernières années, le manque de soutien aux petits agriculteurs, la sécheresse, la déforestation et le déclin des dépenses publiques en matière d’infrastructures.  Sur le plan de la demande alimentaire, il a noté la croissance démographique et les changements intervenus dans les modes de consommation, y compris la demande en biocarburants qui a eu un effet sur la superficie de terres agricoles disponibles.


M. Sha Zukang a déclaré qu’une approche fragmentaire ne suffirait pas pour traiter de la crise alimentaire actuelle.  Il faut en effet augmenter les investissements et l’assistance en faveur des petits producteurs agricoles, assurer l’accès aux marchés des produits issus des pays en développement et mettre au point des variétés végétales plus résistantes, a-t-il préconisé.  Mais pour assurer une sécurité alimentaire à long terme, il faut mettre au point une démarche intégrée et pluridimensionnelle, a-t-il insisté. 


L’importance d’adopter une démarche d’ensemble pour faire face à la crise alimentaire mondiale, et pour relever les défis posés par les changements climatiques et promouvoir le développement de l’agriculture a été mis en avant par de nombreuses délégations, dont celle du Botswana, lors de la table ronde, au cours de la discussion qui a suivi l’intervention de M. Sha Zukang.  Les changements climatiques doivent être considérés comme un élément majeur de la crise alimentaire, a précisé pour sa part le représentant de l’Indonésie.  Face à une situation qu’il a qualifiée de « sans précédent », il a appelé la communauté internationale à prendre des engagements politiques au plus haut niveau pour lui faire face. 


Dans un premier temps, de nombreux délégués, dont ceux du Guyana et du Nigéria, ont apporté leur soutien à la création d’un « Fonds d’urgence pour faire face à la crise alimentaire ».  Ils ont fait valoir que ce nouveau Fonds devrait notamment être destiné aux régions qui en ont le plus besoin et qu’il devrait aider les petits exploitants à accéder aux technologies appropriées.  L’assistance d’urgence ne doit cependant pas mettre en péril la production alimentaire locale, a toutefois prévenu le représentant de la Suisse


Les délégations ont par ailleurs souligné les domaines prioritaires d’action à lancer pour faire face aux défis en matière d’agriculture, de développement rural et de changements climatiques.  Ainsi, nombre d’entre elles ont insisté sur le besoin d’augmenter les investissements en faveur d’une agriculture durable -notamment par le microfinancement et les mesures d’incitation-, de soutenir les marchés locaux et régionaux et d’accorder une attention particulière à la gestion de l’eau et des sols. 


En outre, le représentant de la Chine a insisté sur la nécessité pour les pays développés de réduire les facteurs qui faussent les marchés et s’est accordé avec le représentant du Monténégro sur le besoin d’accroître la coopération et de renforcer les capacités des pays en développement en matière d’adaptation et de prévention des catastrophes.  D’autres délégations, dont celle de l’Inde, ont noté l’importance qu’il y a à favoriser le développement technologique des pays en développement et donc à leur assurer le transfert des technologies, à la fois pour l’agriculture, mais aussi afin de répondre aux effets des changements climatiques.  Ces technologies doivent être accessibles et tenir compte des conditions spécifiques du pays qui en a besoin, a précisé le représentant de l’Argentine


La question des connaissances a aussi été identifiée comme un domaine essentiel pour progresser dans l’adaptation aux changements climatiques et dans le développement de l’agriculture.  Le représentant des Pays-Bas a estimé qu’il fallait créer un système d’observation du climat à l’échelle mondiale et particulièrement pour l’Afrique, ce qui permettrait aux États d’élaborer des politiques plus efficaces pour s’adapter aux changements climatiques.  Le représentant de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a quant à lui, affirmé qu’il fallait investir davantage dans la recherche, afin notamment d’augmenter le rendement agricole par les méthodes d’observation.  Le délégué des États-Unis a choisi d’insister sur la fourniture d’information et d’assistance technique calibrée sur mesure selon les besoins des agriculteurs, comme l’offre déjà un programme lancé par les États-Unis. 


Enfin, s’agissant de la question des biocarburants, l’Afrique du Sud et le Ghana ont estimé que l’utilisation des ressources agricoles pour la production des biocarburants avait contribué à la crise alimentaire actuelle.  Le représentant ghanéen a exhorté la communauté internationale à décourager la saisie de terres arables dans les pays en développement, par de grandes sociétés internationales, pour la production de biocarburants.  La représentante de l’Afrique du Sud a elle fait valoir que son pays n’utilisait pas le maïs, denrée de base, comme source de fabrication de biocarburant afin d’en stabiliser le prix. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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