CDD-16: LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT APPELLENT LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À HONORER LES ENGAGEMENTS PRIS ENVERS LA RÉALISATION DE LA STRATÉGIE DE MAURICE
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Commission du développement durable
Seizième session
12e & 13e séances - matin & après-midi
CDD-16: LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT APPELLENT LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À HONORER LES ENGAGEMENTS PRIS ENVERS LA RÉALISATION DE LA STRATÉGIE DE MAURICE
La Commission du développement durable a entamé aujourd’hui la seconde semaine des travaux de sa seizième session (CDD-16) en tenant une série de débats consacrée aux petits États insulaires en développement (PEID). Au cours de cette journée qui leur était consacrée, la vulnérabilité particulière des petits États insulaires en développement aux changements climatiques a été examinée. Elle avait été reconnue il y a trois ans par la Déclaration de Maurice, au lendemain du passage du tsunami qui avait dévasté les côtes de l’océan Indien et notamment les rivages des pays d’Asie du Sud.
En janvier 2005, s’est tenue la Réunion internationale de Maurice, organisée sous l’égide des Nations Unies, afin d’examiner et de préciser les modalités de la mise en œuvre du Programme d’action sur le développement durable des PEID, établi à la Barbade en 1994. Adoptée à l’issue de la Réunion, une Déclaration réaffirmait l’engagement de ses participants à appuyer les efforts des PEID en faveur du développement durable.
À cette occasion, avait également été adoptée une Stratégie pour la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade. Cette Stratégie, dite « Stratégie de Maurice », prévoit une série de mesures à adopter en vue d’appuyer le développement durable des PEID en tenant compte des aspects économiques, sociaux et environnementaux qui leur sont spécifiques. Un débat général a eu lieu ce matin sur l’état de cette mise en œuvre, au cours de laquelle de nombreux petits États insulaires ont fait entendre leurs voix.
La plupart des délégations de PEID qui sont intervenues ont jugé « largement insuffisante » l’aide apportée par la communauté internationale à l’appui des efforts que leurs gouvernements déploient au niveau national. Mis en cause, la diminution de l’aide publique au développement et le manque d’investissements, ainsi que les difficultés d’accès aux marchés internationaux, qui découlent de la paralysie dans laquelle se trouvent les recommandations de l’Accord de Doha, qui demandait aux États de s’engager dans un nouveau cycle de négociations commerciales dont les résultaient devaient favoriser la promotion du développement par le commerce, a déploré le représentant d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.
Plus que jamais, ont fait observer de nombreuses délégations, il est nécessaire de mettre au point et de renforcer la prévention efficace des risques de catastrophe. Il en est de même en ce qui concerne les systèmes d’alerte rapide, les capacités de redressement et de reconstruction, la gestion durable et rationnelle des ressources côtières et marines, ainsi que celle des ressources en eau douce et des ressources énergétiques.
Quelques progrès ont certes été accomplis dans les domaines de la coopération régionale et du renforcement des capacités, ont reconnu quelques délégations. En tant que pays insulaire développé, l’Australie a affirmé qu’elle se reconnaissait une responsabilité particulière à cet égard. En mars 2008, a indiqué sa représentante, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l’Australie ont ainsi annoncé un partenariat, qui permettra de consacrer 3 millions de dollars à l’assistance technique, scientifique et analytique en faveur d’une réduction commune des émissions de gaz à effet de serre.
Une douzaine d’États Membres ont participé à une table ronde portant sur l’agriculture et le développement rural dans les petits États insulaires en développement, au cours de laquelle les experts ont mis l’accent sur l’importance de mettre l’accent sur le développement touristique et la sécurité alimentaire. Le représentant de Samoa a profité de ce débat pour souligner la nécessité de renforcer les activités de plaidoyer en faveur des PEID en leur donnant un « visage humain », afin de rendre plus visibles les problèmes qu’ils rencontrent.
Parallèlement à la Journée des PEID, la CDD-16 s’est penchée sur la mise en œuvre des décisions de la treizième session sur l’eau et l’assainissement. Les délégations des petits États insulaires ont unanimement regretté ce chevauchement, qui privait les PEID d’une participation à un débat sur un sujet qui les concernait au plus haut point. Certaines délégations ont estimé que l’importance à accorder à la Journée consacrée aux PEID n’avait pas été respectée.
Sur la base d’un rapport du Secrétaire général* et des déclarations liminaires d’experts, les délégations se sont penchées sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des décisions de la CDD-13 relatives à l’eau et l’assainissement. Dans ce cadre, les États Membres ont adopté des mesures diverses visant à améliorer l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement de base, ainsi qu’à promouvoir l’adoption de cadres de gestion intégrée des ressources en eau, avec des résultats inégaux.
La Commission du développement durable poursuivra l’examen de cette question demain, mardi le 13 mai, à partir de 10 heures. Elle aura de nouvelles discussions interactives, précédées d’interventions de panélistes, sur les thèmes de l’eau et de l’assainissement.
* Voir le rapport sous la cote E/CN.17/2008/11
MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2008-2009
a) Agriculture (E/CN.17/2008/3)
b) Développement rural (E/CN.17/2008/4)
c) Sols (E/CN.17/2008/5)
d) Sécheresse (E/CN.17/2008/6)
e) Désertification (E/CN.17/2008/7)
f) Afrique (E/CN.17/2008/8)
JOURNÉE DES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT (PEID)
Déclarations liminaires et présentation
M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales (DESA), a affirmé que cette journée faisait partie intégrante des travaux de la Commission du développement durable. Elle offre la possibilité de passer en revue et d’évaluer les réalisations atteintes par les petits États insulaires en développement. Ce débat, qu’il faut placer dans le contexte de la vulnérabilité des PEID, contribue à renforcer le sentiment d’urgence au regard des questions thématiques de la CDD, a-t-il estimé. Le Secrétaire général adjoint a mis l’accent sur la vulnérabilité des PEID face aux influences économiques extérieures. Les PEID souffrent d’un manque de capacités institutionnelles et humaines et de certaines rigueurs institutionnelles, a-t-il dit. Il a également souligné la vulnérabilité de ces États aux facteurs liés à l’environnement et à une exposition considérable aux effets dommageables des effets climatiques. Le réchauffement des eaux côtières a augmenté la fragilité et la mort des récifs de corail, entraînant la perte d’alevins et l’érosion des zones côtières où vit la majorité des populations des PEID, a averti M. Sha Zukang. La montée des eaux contribue à une salinisation constante du sol et des eaux, a-t-il indiqué, ajoutant que la fréquence accrue et l’intensité des cyclones, des ouragans et d’autres phénomènes naturels extrêmes avaient entraîné, ces dernières années, des destructions importantes de cultures, de biens immobiliers et d’infrastructures. Ces facteurs ont sapé la viabilité des industries agricoles traditionnelles, appauvri la population, accru le chômage dans les communautés rurales et forcé à une diversification de l’agro-industrie. Ces impacts actuels et potentiels sont particulièrement préoccupants pour les économies des petits États insulaires en développement, a-t-il poursuivi. Il a mis l’accent sur la nécessité d’assurer la résistance de ces pays grâce à des mesures d’adaptation et de renforcement des capacités, qui exigeront notamment le soutien de l’ensemble de la communauté internationale.
CHEICK SIDI DIARRA, Secrétaire général adjoint, Conseiller spécial pour l’Afrique et Haut Représentant pour les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, a rappelé que les PEID sont parmi les pays les plus vulnérables au monde, dans la mesure où ils sont les plus touchés par les effets des changements climatiques. Or, les économies de ces États reposent largement sur l’agriculture. En adoptant la Stratégie de Maurice en 2005, la Réunion internationale organisée à Maurice avait établi les mesures que les PEID devraient prendre, avec l’appui de la communauté internationale, pour se mettre sur la voie d’un développement durable, et plusieurs passages de cette Convention portent précisément sur l’agriculture, a dit M. Diarra. Les ressources terrestres déjà limitées de ces pays le sont d’autant plus en raison de la dégradation des sols, a fait observer le Secrétaire général adjoint, qui a ajouté que la crise alimentaire mondiale démontrait la nécessité d’une gestion durable des sols et du renforcement de la productivité agricole.
Tous les efforts doivent être également faits pour veiller à la pleine application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a recommandé le Haut Représentant. Les changements climatiques et la montée du niveau des eaux des mers menacent des surfaces terrestres déjà limitées, présentant des risques significatifs pour le développement durable des petits États insulaires en développement. L’adaptation aux incidences de ces changements climatiques demeure donc une priorité, a souligné M. Diarra. Il s’est dit cependant encouragé par les résultats des négociations de Bali, qui ont permis la mise en œuvre d’un Fonds d’adaptation dans le cadre du Protocole de Kyoto, ainsi que par l’exemple du Cap-Vert, qui a montré qu’en quittant en fin 2007 la liste des pays les moins avancés, il était possible de surmonter les problèmes liés à l’insularité.
Mme KATHLEEN ABDALLA, Division du développement durable, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’« examen intégré du module thématique portant sur l’agriculture, le développement rural, les sols, la sécheresse, la désertification et l’Afrique dans les petits États insulaires en développement » (E/CN.17/2008/9). Ce rapport fait le point des progrès réalisés dans les petits États insulaires en développement en ce qui concerne l’application de la Stratégie de Maurice, une importance particulière étant accordée à l’agriculture, au développement rural, aux sols, à la sécheresse, à la désertification et à l’Afrique. Il donne suite en cela à la décision prise par la Commission du développement durable, à sa treizième session, de consacrer une journée de ses sessions d’examen à l’évaluation des progrès que les petits États insulaires en développement accomplissent sur la voie du développement durable, dans le cadre de l’examen de son module thématique. Le rapport décrit aussi les obstacles auxquels continuent de se heurter les petits États insulaires en développement dans la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice et ses observations et recommandations pourront ainsi servir à déterminer les moyens de les surmonter.
Dans ce rapport, le Secrétaire général juge nécessaire, si l’on veut surmonter les obstacles commerciaux, économiques, environnementaux et institutionnels qui existent, d’investir davantage dans l’économie rurale et le secteur de l’agriculture des petits États insulaires en développement. Les effets dévastateurs des catastrophes naturelles sur l’agriculture et l’infrastructure, l’élévation du niveau des mers et la salinisation du sol et de l’eau douce résultant des changements climatiques sont autant de vicissitudes auxquelles les États Membres seront inévitablement confrontés. La communauté internationale doit les aider à définir et à mettre en œuvre des mesures d’adaptation adéquates. Des politiques et stratégies de lutte contre la déforestation et la dégradation des bassins versants et des terres doivent également être adoptées d’urgence. Il convient en outre de renforcer les régimes fonciers et systèmes d’octroi des titres de propriété et d’élaborer des politiques de gestion intégrée des terres pour assurer une distribution plus équitable des terres, de renforcer la sécurité alimentaire et de promouvoir le développement et la prospérité de l’économie rurale des petits États insulaires en développement. Il est à cet égard nécessaire de renforcer l’infrastructure institutionnelle, de promulguer des lois adéquates et de créer des mécanismes réglementaires propices à une gestion durable des terres, ou de renforcer les mécanismes existants. Il juge enfin souhaitable, pour favoriser une approche participative du développement rural des petits États insulaires en développement, de renforcer les organisations de la société civile et d’intensifier le dialogue entre les divers partenaires sociaux et économiques concernés.
Débat général sur la Stratégie de mise en œuvre de Maurice
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. BYRON BLAKE (Antigua-et-Barbuda) s’est déclaré très préoccupé par la situation des PEID, même s’il a reconnu que des progrès ont été accomplis dans les domaines de la coopération régionale et du renforcement des capacités. Mais le manque de ressources techniques et humaines représente un immense défi pour ce groupe d’États, a fait observer le représentant. L’insuffisance du financement de nombreux projets souligne la vulnérabilité dans laquelle se trouvent toujours plusieurs d’entre eux. La diminution de l’aide publique au développement (APD), ainsi que des flux d’investissements, font ressortir d’autant plus le manque de ressources locales, a-t-il poursuivi. Les PEID n’ont pas bénéficié de l’expansion du commerce et du développement générée par la mondialisation. En 2004, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avait pris une décision pour veiller à ce que les petits États insulaires figurent en tête de l’Agenda pour le développement. Cette mesure est restée lettre morte, a regretté le représentant, et les Accords de Doha n’ont toujours pas été appliqués. Dans le contexte de la crise alimentaire mondiale, le Groupe des 77 et la Chine demande à tous les pays développés de respecter leurs engagements. Le représentant d’Antigua-et-Barbuda a également préconisé de mettre en place des cadres institutionnels afin de permettre aux PEID de renforcer leurs capacités et d’assurer une gestion durable de leurs sols. L’impact a été particulièrement grave sur les communautés rurales et les efforts pour leur venir en aide devraient se faire dans le cadre des programmes nationaux et de la coopération régionale et porter sur l’amélioration du commerce. Enfin, a conclu le représentant, la résolution 62/91 demande au Secrétaire général de préparer un rapport sur les mesures prises en faveur des PEID avant la fin de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale. Il a souhaité que ce rapport soit présenté rapidement pour que cette question reçoive toute l’attention qu’elle mérite.
M. ANGUS FRIDAY (Grenade) a affirmé que les changements climatiques étaient l’une des causes profondes de l’insécurité alimentaire que connaissait le monde aujourd’hui. Les changements climatiques et le développement durable sont directement associés à cette situation, les petits États insulaires en développement demeurant en première ligne face aux conséquences du problème, a-t-il dit. Il faut lancer l’alerte pour éviter la lente mise à mort de pays qui dépendent des ressources de la mer. Le représentant a ainsi lancé un appel aux PEID eux-mêmes, à tous les autres groupes et à la communauté internationale pour faire face à cette urgence. Il ne faut pas entourer ces questions d’un voile d’ignorance, a-t-il estimé. Il convient, a-t-il dit, de se rattacher à la lueur d’espoir à l’horizon en vue d’une meilleure gestion des terres et des patrimoines, et de trouver des énergies propres. Le problème des changements climatiques est le résultat de modes de consommation et de production peu durables, a-t-il expliqué. Il faut remplacer cette culture par celle de la citoyenneté, a-t-il dit. Cette culture de la citoyenneté doit commencer ici même aux Nations Unies, a dit le représentant. Il a ainsi invité la communauté internationale à se montrer plus responsable pour lutter contre ce fléau qui touche les pays en développement.
S’exprimant au nom de l’Union européenne, Mme MARTHA HRUSTEL MAJCEN (Slovénie) a déclaré que le développement agricole est essentiel pour la plupart des PEID. La vulnérabilité économique est associée pour une part importante au rôle que jouent l’agriculture et la pêche, deux activités menacées par les changements climatiques. Il faut donc que ces pays mettent en place des stratégies de résistance aux conséquences du réchauffement de la planète, en mettant l’accent sur une gestion durable des sols et des pêcheries. Les programmes régionaux de l’Union européenne ont à cet égard été utiles, mais il faut une mise en œuvre plus poussée, a relevé la représentante. L’Union européenne estime aussi qu’il est nécessaire d’élargir l’accès à des énergies renouvelables. En accroissant la part de ces énergies, il sera possible de réduire la dépendance aux combustibles importés, a fait observer Mme Majcen. Enfin, elle a dit que l’Union européenne était de nouveau préoccupée par l’impact que les changements climatiques ont sur les PEID. Pour y remédier, la représentante a préconisé la mise en place de programmes d’appuis régionaux.
Mme ILAISIPA ALIPATE (Tonga), qui s’exprimait au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a estimé qu’il existait peu de possibilités au sein du système des Nations Unies, à l’exception du forum que représente la CDD, pour que les PEID puissent se faire entendre. Les PEID du Pacifique sont prêts à coopérer avec le Bureau de la CDD au sujet des prochains calendriers à élaborer, a-t-elle dit. De même, a-t-elle estimé, l’unité du Département des affaires économiques et sociales chargée des PEID devrait être renforcée afin d’avoir un dialogue permanent avec les petits États insulaires en développement sur les sujets qui les concernent tout au long de l’année. Les agricultures de subsistance sont essentielles à l’économie et au bien-être des pays de la région du pacifique, a-t-elle souligné, rappelant que ceux-ci comptaient trop sur les aliments importés et souffraient du peu de possibilités d’emploi, ce qui y affaiblit les communautés et ne contribue pas à assurer le développement durable. La représentante de Tonga a mis l’accent sur la nécessité pour les PEID du Pacifique de disposer d’un mécanisme d’alerte rapide visant à prévenir les catastrophes naturelles. Elle a également plaidé en faveur d’une gestion rationnelle et réussie des terres, laquelle demeure un enjeu important. Enfin, la représentante a jugé essentiel d’assurer la parité des sexes dans les programmes de développement de la région.
Mme JOANNA HEWITT (Australie) a déclaré que le Gouvernement de l’Australie appuyait le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice. Elle a identifié les changements climatiques comme étant la grande question transversale pour les PEID. En tant que pays insulaire développé, l’Australie se reconnaît une responsabilité particulière dans ce contexte, a-t-elle dit. En mars 2008, les Premiers Ministres de Papouasie-Nouvelle-Guinée et d’Australie ont annoncé un partenariat, qui permettra de consacrer jusqu’à 3 millions de dollars à l’assistance technique, scientifique et analytique en faveur d’une réduction commune des émissions de gaz à effet de serre, a rappelé Mme Hewitt. Cet exemple démontre l’engagement de l’Australie à soutenir les PEID, en mettant à leur disposition son expérience et ses capacités techniques pour soutenir et favoriser leur développement durable, a conclu la représentante.
M. HARALD ASPELUND (Islande) a énoncé certaines des mesures prises par son pays dans le cadre de la Stratégie de Maurice. L’Islande a accru la somme des efforts qu’il déploie en matière de soutien au développement durable des petites îles, ainsi que sa coopération, a-t-il dit. Le représentant a dit que sa délégation se réjouissait des échanges que les États Membres pourront avoir au cours de cette journée et a rappelé que l’Islande, qui est également un petit État insulaire, avait de nombreux éléments en commun et de choses à partager avec les petits États insulaires en développement.
M. AHMED KHALEEL (Maldives) a regretté que le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice n’aient toujours pas été appliqués. L’esprit de Rio, aurait-il disparu? s’est-il demandé, en assurant que tel n’était pas le cas aux Maldives. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement maldivien a adopté une stratégie des îles basée sur le renforcement de la sûreté, qui permet de relocaliser d’une île vers une autre des populations locales qui seraient menacées par une catastrophe. Au-delà des implications financières, l’impact culturel et social du déracinement qui s’ensuivrait représente un défi de taille pour notre pays, a-t-il reconnu. Soulignant ensuite que les questions intersectorielles étaient cruciales pour les Maldives, le représentant a expliqué que l’absence d’eau potable, la dispersion des îles de l’archipel des Maldives et la superficie limitée de ses terres, y rendent le développement agricole difficile et font du pays un importateur net de produits alimentaires, à l’exception de la noix de coco et du thon. Il n’y a aucun doute quant au fait que les changements climatiques sont un problème majeur, a reconnu M. Khaleel. Il a souhaité que l’accent soit mis sur la question des droits de l’homme et des changements climatiques, se disant inquiet qu’un jour peut-être, un enfant né aux Maldives ne pourrait plus vivre sa vie entière sur le sol de ses ancêtres.
M. RENÉ CUESTA RODRÍGUEZ (Cuba), qui a mis l’accent sur l’importance des questions affectant les petits États insulaires en développement dans les travaux de la CDD, a néanmoins estimé que la façon dont était organisée cette journée risquait d’entraîner une relativisation de la manière dont doit être examinée la question. Le représentant a énuméré ensuite toutes les difficultés auxquelles étaient confrontés les PEID, parmi lesquelles, notamment, l’impact des changements climatiques, l’insécurité de la propriété foncière, la migration des populations des zones rurales vers les zones urbaines, la diversité de la production agricole, l’érosion de sols, les fluctuations des marchés, la pollution des eaux, la destruction des forêts ou encore l’absence d’apports financiers extérieurs. Les pays en développement, de façon générale, et les PEID, en particulier, doivent appliquer les stratégies élaborées à la Barbade et à Maurice, a-t-il conclu.
M. SEEBALUCK (Maurice) a indiqué que le Gouvernement mauricien avait établi un mécanisme de coordination pour harmoniser les efforts déployés au niveau national en vue de mettre en œuvre la Stratégie de Maurice. Il a ensuite regretté que rien n’ait encore été fait par la communauté internationale pour vraiment répondre aux besoins spécifiques des PEID. Ces pays sont pourtant parmi les plus touchés par les changements climatiques et par la montée du niveau des eaux, a-t-il rappelé. Il a ensuite souhaité que le Fonds d’adaptation mis en place dans le cadre du Protocole de Kyoto soit financé dans les meilleurs délais. Un fonds supplémentaire devrait également être établi pour aider à mettre en œuvre les mesures d’atténuation, a estimé le représentant, qui a également souhaité que les procédures d’accès au Fonds du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) soient simplifiées et harmonisées à l’avenir.
M. SADIR MITAL (Inde) a expliqué la très grande vulnérabilité des PEID par, notamment, leur grande dépendance aux facteurs extérieurs et aux impacts des catastrophes naturelles qui les affectent. Dans un esprit de solidarité et de coopération Sud-Sud, et parce que l’Inde compte également des petites îles, elle comprend très bien les défis lancés aux PEID, a souligné le représentant. Il a en effet rappelé que son pays essayait d’accorder aux PEID une assistance particulière, notamment en termes de personnels et de ressources techniques. L’Inde a accordé 80 millions de dollars de dons aux PEID, lesquels, a-t-il précisé, ont entrepris eux-mêmes de grands efforts en faveur du développement durable, notamment dans la lutte contre les effets des changements climatiques. Il a indiqué que sa délégation appuyait les projets de résolution présentés ainsi que la décision d’organiser une journée entière de travaux consacrés aux PEID.
M. CHRISTOPHER F. HACKETT (Barbade) a déclaré qu’« il y a 16 ans, à Rio, nous avions convenu que les PEID méritaient une attention particulière ». Toutefois, rien de concret n’a encore été fait par la communauté internationale pour les aider à surmonter les changements climatiques et à se mettre sur la voie du développement durable, a estimé le représentant. Il semble, a-t-il dit, qu’il existe une certaine résistance dans certains cercles pour engager les ressources dont les PEID ont besoin d’urgence. Ceci se produit à un moment où ces petits pays sont plus que jamais vulnérables, a regretté le représentant. Il a estimé que les PEID devraient continuer à déployer des efforts à tous les niveaux et, à incorporer les objectifs de Maurice à leurs plans d’action. Mais il serait vain d’essayer d’appliquer ces plans sans une aide financière de la communauté internationale, a dit le représentant, en lançant un appel aux pays donateurs.
Mme PAULETTE A. BETHEL (Bahamas) s’est déclarée déçue que la CDD ne puisse consacrer une journée entière à la question portant sur la situation des petit États insulaires en développement face aux changements climatiques et à l’impératif du développement durable. La représentante a dit espérer qu’à l’avenir, la CDD saura assurer l’attention nécessaire aux questions touchant les PEID. Elle a, par ailleurs, plaidé en faveur de la création de programmes visant à développer de bonnes politiques de gestion durable des terres et à améliorer leur exploitation, tout en garantissant la mise en place de bons régimes fonciers. Les Bahamas ont l’intention de maintenir un système de télédétection géostationnaire pour mieux prendre des décisions stratégiques pouvant permettre d’assurer la survie de l’État à moyen et à long termes. Les Bahamas travaillent également avec d’autres États des Caraïbes sur des projets visant à protéger les espèces menacées. C’est uniquement grâce à un effort soutenu et en association avec les PEID et les autres pays en développement que ces efforts seront couronnés de succès, a conclu la représentante.
M. CEDANO (République dominicaine) a déclaré que son pays se trouvait dans une situation très délicate, étant donné qu’il lui est nécessaire de s’adapter au plus vite aux effets des changements climatiques. Notre île, que nous partageons avec Haïti, est en effet soumise à des catastrophes naturelles, telles que les cyclones, contre lesquelles le Gouvernement dominicain ne dispose pas des ressources nécessaires. Il est donc impératif de disposer d’une assistance financière et technique de la part de la communauté internationale, a ajouté le représentant.
M. CALEB CHRISTOPHER (Îles Marshall) a estimé que la situation actuelle ne favorisait pas les débats et ne permettait pas de réaliser des progrès. La Commission du développement durable est devenue une enceinte où se lisent à toute vitesse des déclarations, sans possibilité de répondre de façon enrichissante aux exposés qui sont faits par les experts ou d’autres représentants, a-t-il regretté. Le rituel annuel relatif au document final réduit la participation aux travaux pléniers des petits États insulaires en développement et met à mal leurs propositions, a-t-il dit. Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coordination nationale et régionale pour la mise en œuvre des différents projets, mais a évoqué les limites que connaissent les PEID, ainsi que les difficultés pour ceux-ci d’avoir accès à davantage de ressources financières.
M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a regretté qu’en dépit de l’aide que son pays a reçue de la part de la communauté internationale, il n’avait pas été possible pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée de se mettre sur la voie d’un développement viable. Le pays a donc adopté une stratégie à long terme, qui repose à la fois sur des indicateurs nationaux et internationaux. Le représentant a notamment indiqué qu’une politique nationale d’aide était en cours d’élaboration sur la base de la Déclaration de Paris, que la Papouasie-Nouvelle-Guinée a signée en 2005, et dont elle a incorporé les cinq principes dans sa législation.
Table ronde sur la gestion durable des sols, la sécheresse et la désertification
M. ROLPH PAYET, Conseiller spécial du Président des Seychelles, et l’un des fondateurs du Global Island Partnership, a axé son exposé sur la diversification, la sécheresse et les espèces envahissantes dans les petits États insulaires en développement. Selon lui, la diversification n’est pas un état mais un processus. Il a indiqué que les États insulaires étaient vulnérables aux fortes pluies et aux tempêtes. L’utilisation des engrais, de pesticides et d’autres produits chimiques a contribué non seulement à rendre des terres infertiles, mais aussi à créer de véritables zones de mer morte. Tout cela entraîne la mort de micro-organismes, et, de ce fait, de nombreuses zones de fonds marins n’ont plus de vie naturelle, a-t-il expliqué. Il a également énoncé les différentes raisons qui expliquent les phénomènes de sécheresse dans les PEID, s’attardant en particulier sur le problème de la pollution des eaux. S’agissant des espèces envahissantes, il a évoqué l’impact des serpents dans les îles du Pacifique, et de l’invasion d’espèces prédatrices, comme certains hiboux, tortues ou encore, des rats. Il a pris l’exemple des Seychelles, qui comptent probablement le taux le plus important de rats par km2. Il faut faire preuve de prévention, a-t-il dit, plaidant en faveur de projets visant à mettre ces espèces à l’écart.
Mme JACQUELINE DA COSTA, Consultante auprès du Gouvernement de la Jamaïque, a en particulier mis l’accent sur la nécessité pour les PEID de mettre en œuvre des politiques de gestion des terres de manière intégrée. Dans le passé, les solutions et les recommandations ne tenaient pas forcément compte des préoccupations régionales, culturelles et traditionnelles qui pourraient faciliter leur mise en œuvre. Les politiques foncières doivent être appliquées, a-t-elle dit, insistant sur l’accès de tous aux terres et au logement.
Lors de la discussion qui a suivi, M. ANTONIO PEDRO MONTEIRO LIMA(Cap-Vert) s’est dit plus que déçu, et même révolté, par la décision de la CDD de ne pas consacrer une journée entière aux petits États insulaires en développement. Cette journée a été tronquée de manière significative, a-t-il fait observer. Les PEID doivent mériter le respect et l’attention de tous, car, a-t-il dit, ils sont la « sentinelle du monde ». Le représentant a ensuite énuméré les différentes mesures prises par les différents gouvernements qui se sont succédé au Cap-Vert pour relever les défis que rencontrent les PEID. La lutte contre les changements climatiques doit être collective, avec tous les partenaires des PEID, a-t-il conclu.
MmeNICHOLETTE WILLIAMS (Jamaïque) a, elle aussi, critiqué la décision de ne pas consacrer une journée entière aux petits États insulaires en développement. La représentante a demandé instamment que cet état de fait regrettable ne se reproduise pas.
Mme TANG XIAOYAN (Chine) a souligné la nécessité de répondre aux défis communs lancés, en s’acquittant des engagements internationaux dans les domaines des finances, de la technologie et du renforcement des capacités afin de créer un environnement extérieur favorable au développement des pays en développement, et en particulier les PEID. La représentante a notamment mis l’accent sur l’importance du commerce pour ces pays, qui, a-t-elle dit, devrait être entièrement reconnue. De même, la communauté internationale devrait-elle, sur la base du principe de responsabilité commune mais différenciée, prendre des mesures efficaces pour aider les PEID à surmonter leurs défis et difficultés. Enfin, elle devrait, selon elle, renforcer les capacités des PEID et les aider à mettre entièrement en œuvre leurs stratégies de développement durable.
M. AMRYAMPO ATTANI (Indonésie) a cité les obstacles auxquels sont confrontés les petits États insulaires pour poursuivre leur développement: à savoir leurs ressources naturelles limitées, la petite taille de leurs marchés et leur incapacité à conquérir les marchés mondiaux. Les défis mondiaux actuels créant partout des perturbations financières, tels que la flambée des prix de l’énergie, la crise alimentaire et les changements climatiques, représentent non seulement pour eux un fardeau supplémentaire, mais aussi une question de survie. Cette situation est exacerbée par le démantèlement des préférences commerciales pour les produits de base agricoles, la diminution de l’aide publique au développement dans le domaine de l’agriculture ou l’absence de mécanismes efficaces en vue de réduire le chômage dans les zones rurales. Il est essentiel de mettre l’accent sur l’amélioration et l’accélération de la mise en œuvre de politiques et de stratégies efficaces afin de répondre aux besoins et aux préoccupations des populations des régions rurales de ces pays, a-t-il recommandé.
Table ronde sur l’agriculture et le développement rural
Une douzaine d’États Membres ont participé, dans l’après-midi, à la table ronde portant sur l’agriculture et le développement rural dans les petits États insulaires en développement, au cours de laquelle les experts ont en particulier mis l’accent sur le développement touristique et la sécurité alimentaire. Le représentant de Samoa a également profité de ce débat pour souligner la nécessité de renforcer les activités de plaidoyer en faveur des PEID en leur donnant un visage humain, afin de rendre plus visibles les problèmes qu’ils rencontrent.
Mme ENA HARVEY, Institut interaméricain pour la coopération dans l’agriculture, a souligné que le tourisme était le seul secteur où le marché de l’exportation touchait le secteur rural. Selon elle, la croissance accrue du tourisme comparée aux exploitations a conduit à une diversification des récoltes dans de nombreuses fermes du monde. Elle a évoqué également les dernières tendances du secteur touristique, citant le tourisme culinaire, le tourisme pour la santé et le bien-être, l’écotourisme dans les forêts tropicales. L’agriculture fait désormais l’objet d’une approche différente, a-t-elle ajouté. Elle a ainsi montré plusieurs exemples de communautés rurales des Caraïbes qui se sont adaptées à ces différentes formes de tourisme.
M. PETER HOLMGREN, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a affirmé qu’un bon exemple de programme de sécurité alimentaire dans les PEID était le Programme pour la sécurité alimentaire dans la région du Pacifique et des Caraïbes, qui met l’accent sur une disponibilité alimentaire plus grande grâce à une production intérieure accrue et à de meilleurs produits tirés de l’agriculture. Selon lui, le tourisme et l’agriculture vont souffrir des changements climatiques, lesquels menacent la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. La FAO, agissant en collaboration avec ses partenaires, doit appuyer les efforts des PEID, y compris dans le cadre de mesures d’adaptation et d’atténuation visant à renforcer les institutions, les politiques, les règles, et l’assistance technique sur le terrain et au niveau communautaire, a-t-il dit. Il a également fait état de la Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale qui se tiendra à Rome, du 3 au 5 juin prochain.
M. REX HOROI, Directeur exécutif des Fondations des peuples du Pacifique Sud, a indiqué que son organisation avait su tirer les leçons des échecs et des réussites du passé pour garantir un processus qui fonctionne et qui est centré sur les gens et sur la nécessité d’établir des associations avec la société civile afin de mettre en œuvre des politiques efficaces sur le terrain. La politique mondiale doit écouter les voix des pauvres, a-t-il notamment estimé. Les options durables pour les personnes vivant en milieu rural sont en général limitées, notamment dans le Pacifique, a-t-il expliqué. Il a mis l’accent sur la nécessité d’établir des processus de mise au point des communautés, où celles-ci décideraient des questions les plus importantes et de ce qu’elles peuvent faire pour les résoudre. L’élaboration des capacités des communautés est importante, a-t-il dit. Pour avoir une bonne politique, a-t-il poursuivi, celle-ci doit donc être enracinée dans les priorités des gens, répondre à leurs besoins de changements et se terminer par des actions concrètes.
Lors du débat qui a suivi, le représentant des Îles Salomon, a estimé qu’il convenait, pour les États Membres, de maintenir l’esprit du Sommet de la Terre qui a eu lieu à Rio, en 1992. Plus de 80% de la population des PEID se trouvent dans des zones rurales, a-t-il dit, soulignant que cette proportion se vérifiait aux Îles Salomon. Le représentant a notamment plaidé en faveur d’un appui en termes de crédits qui devrait être apporté aux PEID pour soutenir leurs efforts d’application des programmes relevant de la Stratégie de Maurice. Sa collègue de l’Autriche a estimé que des mesures concrètes devaient effectivement être prises pour appuyer les PEID. Évoquant l’écotourisme, elle a proposé d’échanger avec les PEID les expériences réussies de l’Autriche dans ce domaine.
Pour l’Italie, la crise que connaissent les États insulaires pèse au premier plan sur la conscience du monde. Son représentant a ainsi souligné l’urgence d’aider ces pays et a énuméré, à cet égard, certaines des mesures nationales décidées. L’Italie a par exemple consacré 6 millions d’euros à la région du CARICOM dans le cadre des activités du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour le développement durable. L’appui à la Stratégie de Maurice est vital, a également jugé la déléguée de la Norvège. Elle a souligné que son pays accordait une importance particulière à l’autonomisation des femmes et à une gestion durable des ressources naturelles, comme les forêts ou les coraux.
Selon son homologue de la Suisse, les particularités des microéconomies rurales des PEID imposent des contraintes particulièrement sévères qui sont encore aggravées par les distances considérables qui les séparent des grands marchés, tant pour s’y approvisionner que pour y exporter. La promotion du développement doit ainsi demeurer un objectif crucial, a-t-il insisté. La représentante des États-Unis a indiqué que son pays était engagé à déployer une série d’efforts en vue de répondre aux situations de crise, d’améliorer les prévisions météorologiques, ainsi que pour renforcer les pratiques et les connaissances nécessaires pour éviter les crises, et pour observer et mieux comprendre les phénomènes terrestres. Sa collègue de la Nouvelle-Zélande a affirmé que son pays accordait la priorité aux contacts avec les PEID sur les questions de développement durable. Le représentant de Samoa a regretté que la journée consacrée aux PEID au sein de l’agenda de la CDD ait été supprimée. Il faut renforcer les activités de plaidoyer en faveur des PEID, leur donner un visage humain, a-t-il dit, précisant que de cette manière leurs problèmes seraient visibles, pertinents et feraient l’objet de débats réguliers et non plus relégués et réduits à des discussions de trois jours tous les deux ans.
Son homologue de la France a mis l’accent, de son côté, sur la nécessité de trouver un accord global sur la réduction des gaz à effet de serre et sur l’atténuation face, aux effets des changements climatiques, ainsi que l’établit la feuille de route de la Conférence de Bali. La France est prête à relever le défi des territoires insulaires d’outre-mer, a-t-il également dit, précisant que l’échange de pratiques et d’expérience était, à ce titre, irremplaçable. Le délégué de la Fédération des États de Micronésie a affirmé que l’une des premières mesures à prendre pour assurer le développement rural était de garantir l’accès à l’eau potable et à des sources durables d’énergie. Il a ajouté que son pays avait besoin du soutien de ses partenaires en développement et du système des Nations Unies. Le représentant de Maurice a notamment lancé un appel pour que la production de biocarburants ne se fasse pas au détriment de la production de produits alimentaires.
Table ronde sur l’eau
Déclarations liminaires
M. FRANCIS NHEMA, Ministre de l’environnement et du tourisme du Zimbabwe et Président de la CDD-16, a estimé que la gestion durable des ressources agraires et la conduite d’une lutte efficace contre la désertification dépendent avant tout d’une gestion rationnelle des ressources hydriques. Il a indiqué que si une action d’envergure n’était pas engagée en faveur de l’assainissement et de la préservation de l’eau, certains des Objectifs du Millénaire pour le développement ne seraient pas atteints. M. Nhema a indiqué qu’à travers le monde, 984 millions d’enfants n’ont actuellement pas d’installations sanitaires à leur domicile et que 2 milliards de personnes pourraient être concernées par cette situation d’ici à 2015. L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est donc un enjeu majeur, a-t-il souligné. Or, avec les défis supplémentaires que posent les changements climatiques, de nombreuses populations ont encore plus de mal à avoir accès à l’eau dans les zones rurales. Pour inverser cette tendance, M. Nhema a déclaré qu’il fallait renforcer les capacités des secteurs public et privé, ainsi que les capacités institutionnelles des États, et fournir un appui à la surveillance de la qualité et de la quantité des ressources hydriques dans le monde.
M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a indiqué que, pour la première fois, la Commission du développement durable examine ses propres décisions. Elle doit en effet se pencher sur celles prises il y a trois ans, pour faire avancer la mise en œuvre de l’Agenda mondial sur l’eau et l’assainissement. M. Sha Zukang a rappelé que la Commission se préoccupe d’être plus active pour assurer la réalisation de ses décisions, reconnaissant qu’il n’y a pas de solution unique aux problèmes qui se posent. La treizième session de la CDD avait appelé les gouvernements et tous les acteurs du développement à choisir et à mettre en application les mesures politiques adaptées à leurs conditions particulières, a-t-il rappelé. Serons-nous capables de parvenir aux objectifs de l’eau et de l’assainissement? La façon de réaliser l’objectif d’assainissement semble nous échapper pour l’instant, a constaté M. Sha Zukang. Il reste en effet beaucoup à faire au niveau des politiques nationales, a-t-il relevé. Les sociétés de distribution d’eau du monde en développement ne sont pas, pour la plupart, viables. Le rythme des réformes institutionnelles et politiques est lent. La réalisation des décisions adoptées pendant la treizième session de la CDD est donc limitée, a-t-il noté.
La Commission a mis l’accent sur l’importance du développement des ressources en eau, a rappelé M. Sha Zukang. Il a constaté qu’au sein du système des Nations Unies, les institutions et les programmes travaillent de façon concertée. En 2003, on a célébré l’Année internationale de l’eau douce, tandis que 2008 est celle de l’assainissement, qui intervient au cours de la décennie 2005-2015 sur « l’eau, source de vie ». Le Secrétaire général adjoint a appelé à améliorer la gouvernance à tous les niveaux. Nous devons voir comment utiliser l’abondance de connaissances déjà à notre disposition, et comment intégrer toutes les questions discutées au cours de la présente session, comme les changements climatiques et la crise alimentaire, dans les plans de gestion de l’eau, a-t-il préconisé. M. Sha Zukang a aussi proposé de mieux suivre la mise en œuvre des décisions de la CDD-13. La coordination des parties prenantes dans les pays est également très importante, a-t-il souligné. Il a relevé l’existence de mécanismes, tels que celui du cadre d’aide au développement (UNDAF), pour coordonner les activités du système de l’ONU. Mais il y a d’autres acteurs qui ne font pas partie de ce cadre et il faut s’assurer d’une bonne coordination, a-t-il ajouté.
M. PASQUALE STEDUTO, Président d’ONU-Eau, a expliqué qu’ONU-Eau est un mécanisme interinstitutions des Nations Unies qui regroupe des agences, départements et programmes engagés, et qui veille à la cohérence et à la coordination des actions entreprises par le système des Nations Unies pour mettre en œuvre le programme défini par la Déclaration du Millénaire et le Sommet mondial pour le développement durable. Il a annoncé qu’un Fonds d’affectation spéciale à partenaires multiples venait d’être créé dans ce cadre pour élargir le montant des donations actuelles. En outre, a indiqué le Directeur, une Équipe de pays est chargée d’évaluer les besoins en eau des pays où se posent des problèmes d’accès ou d’assainissement, tandis qu’une deuxième est chargée de la surveillance de la qualité des eaux et qu’une troisième a pour fonction de renforcer le travail d’ONU-Eau. Enfin, une composante importante du travail de cette organisation est la présentation de rapports, dont ceux du programme d’évaluation des ressources en eau et du Programme commun de surveillance OMS-UNICEF, a précisé M. Steduto.
Présentation du rapport
M. ASLAM CHAUDHRY, Chef de la branche chargée des eaux, des ressources naturelles et des petits États insulaires en développement à la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté le rapport du Secrétaire général (E/CN.17/2008/11) sur l’examen des progrès réalisés dans la mise en œuvre des décisions de la treizième session de la Commission du développement durable, relatives à l’eau et l’assainissement. Dans ce cadre, les pays ont adopté des mesures diverses visant à améliorer l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement de base, ainsi qu’à promouvoir l’adoption de cadres de gestion intégrée des ressources en eau. Les résultats ont été inégaux, relève le Secrétaire général dans son rapport. Il sera probablement possible d’atteindre, dans l’ensemble du monde, les OMD relatifs à l’eau potable, mais il n’en sera pas de même en ce qui concerne l’assainissement, à en juger d’après les tendances actuelles. Bon nombre de pays, indique le rapport, ont inscrit des mesures en faveur de l’eau et de l’assainissement en plus ou moins bonne place dans leur document stratégique de lutte contre la pauvreté. Mais il reste beaucoup à faire pour systématiquement développer l’infrastructure, remettre en état les réseaux d’approvisionnement en eau délabrés, renforcer les capacités et assurer un financement suffisant des services collectifs d’approvisionnement en eau et les développer, estime Ban Ki-moon.
Les pays mettent en œuvre des mesures de gestion de l’eau qui sont importantes dans leur contexte national. Il convient d’appuyer ces efforts, mais il faut aussi que les pays sachent mieux comment la gestion intégrée des ressources en eau peut les aider à atteindre des objectifs de développement de portée plus générale, souligne le document. Des mécanismes de suivi efficaces de la gestion intégrée des ressources en eau et des services fournis sont donc indispensables pour décider en connaissance de cause quels investissements sont nécessaires dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Enfin, conclut le Secrétaire général dans ce rapport, pour atteindre les objectifs fixés, il faut que les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile, accordent un rang de priorité plus élevé à ce secteur dans leurs plans de développement.
Déclarations des panélistes
Mme JAEHYANG SO, Programme eau et assainissement de la Banque mondiale, a attiré l’attention des délégations sur les progrès importants atteints en ce qui concerne l’accès à l’eau potable au cours des dernières années. Il y a en effet 70 millions de personnes qui bénéficient de cet accès dans les zones rurales, et un total de 1,2 milliard dans le monde qui ont accès à l’assainissement. En Asie de l’Est, 66% des personnes ont accès à l’eau et presque 50% à l’assainissement. Le problème qui se pose est l’urbanisation galopante, a-t-elle noté. Il faut donc s’inquiéter du développement de la gestion de l’eau, qui doit s’adapter afin de pouvoir suivre la progression démographique. Le problème en Europe est de savoir comment améliorer la qualité de la prestation. En Amérique latine et aux Caraïbes, on se trouve face à une urbanisation croissante, ainsi qu’en présence de gouvernements sortant de situations de conflits. Mme So a noté qu’en Afrique les problèmes à résoudre sont particulièrement importants.
Pour l’eau, il est encore possible d’atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD), mais pas pour l’assainissement, a-t-elle relevé. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, elle a indiqué que la tendance concernant l’accès est positive, mais que l’on est confronté à des problèmes de gestion pour s’assurer que cet accès à l’eau et à l’assainissement se poursuive. Les écarts en matière d’accès sont donc importants, de même que les écarts de financements. Mais, a-t-elle relevé, même avec de l’argent, il reste des défis à relever. Ainsi, en Asie, la population va quadrupler d’ici à 2030, a-t-elle donné comme exemple. Elle s’est inquiétée de savoir comment les pauvres urbains ont accès à l’eau et à l’assainissement. Il y a aussi un besoin de partenariats privé-public, a estimé Mme So. Le problème concernant l’accès est le fait que son amélioration se fait surtout chez les populations les plus aisées. Qu’en est-il des plus pauvres? Ce qui nous préoccupe, c’est l’impact de l’augmentation de cet accès pour la lutte contre la pauvreté, car on connaît bien le lien qui existe entre les deux.
M. PIERS CROSS, Programme eau et assainissement pour l’Afrique, a signalé que dans 22 pays d’Afrique, des grands changements ont été constatés en matière d’eau et d’assainissement. Nous avons aussi la preuve que les mentalités et les comportements changent, a dit M. Cross. Il a aussi souligné que les problèmes les plus flagrants sont constatés dans les pays les plus fragiles. Dans les zones rurales, la proportion des personnes qui ont accès à des canalisations d’eau a baissé. Moins de 10% des habitants ont des toilettes avec des canalisations. Dans les cinq pays les plus peuplés d’Afrique, on est loin des objectifs qui pourraient aider à relever les défis, a noté M. Cross. Maintenant qu’on a des institutions telles que le Conseil des ministres des États africains, on a les moyens d’améliorer les choses en vue d’atteindre les OMD, a-t-il cependant estimé. Il y a 16 pays en Afrique qui ont des limitations dans les domaines de l’eau et de l’assainissement, et 15 pays fragiles qui n’ont pas les instruments nécessaires pour atteindre les OMD. L’Ouganda, le Sénégal, le Rwanda et la République-Unie de Tanzanie sont en bonne passe pour atteindre ces Objectifs, mais la République démocratique du Congo n’a qu’un taux de 10% pour l’assainissement, l’Angola est confronté aux effets de la guerre et le Zimbabwe connaît un effondrement de ses services urbains. D’un autre côté, le Bénin a fait de gros progrès pour la fourniture d’eau potable et l’Éthiopie aussi. M. Cross a ensuite évoqué la Conférence africaine sur l’assainissement qui se nourrit des expériences des collectivités d’Asie. En concluant, il a insisté sur les difficultés rencontrées par les pays d’Afrique, mais a noté des changements positifs importants. Il faudrait donc un coup de pouce pour nous mettre sur la voie des résultats à atteindre en 2015, a-t-il déclaré.
M. ANTONIO MIRANDA, Conseil consultatif du Secrétaire général de l’ONU sur l’assainissement, a parlé du mécanisme qui doit promouvoir le « Water Operations Partnership ». Ce partenariat a pour objectif de réunir les entreprises publiques de distribution d’eau qui fonctionnement bien et les opérateurs privés, les milieux universitaires et toutes les institutions qui peuvent contribuer à aider les entreprises publiques de distribution d’eau dans le monde. Des réseaux ont été créés pour promouvoir ces partenariats dans plusieurs continents. L’idée est de promouvoir une coopération neutre, en vue d’une réforme institutionnelle, de façon à assurer la viabilité de ces institutions, a expliqué M. Miranda. Nous devons mobiliser ces entreprises, grâce à la bonne gouvernance et aux réseaux. Il faut aussi que les opérateurs aient la possibilité d’accès à ces mécanismes et celle de coopérer grâce à eux. Pour le financement, les banques et autres institutions financent en général les études, mais ici, il s’agit de promouvoir une coopération mutuelle, aux plans national, régional et mondial. La difficulté qui se pose actuellement, a relevé M. Miranda, est de créer un environnement mondial qui permette à tous les acteurs de se mobiliser et d’échanger leurs expériences. Il n’est pas difficile d’obtenir la coopération de tous, mais il faut une mobilisation massive et permettre que les choses se matérialisent, a-t-il insisté.
M. ROBERTO LENTON, Institut de la terre de l’Université Columbia, a abordé la question de la surveillance du secteur de l’eau. Pour les services d’approvisionnement en eau, il existe un « cadre conceptuel » établi qui permet d’effectuer une surveillance. Dans ce cadre, nous avons mis au point une définition de l’accès durable et des moyens de mesurer cet accès, a-t-il dit. M. Lenton a aussi parlé du « mécanisme institutionnel » qui a permis par exemple de dénombrer les 2,6 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’assainissement et de chiffrer à plus d’un milliard celles qui n’ont pas accès à des ressources en eau. L’objectif de la réduction de la faim peut être réalisé de différentes façons et pour parvenir à l’Objectif unique qu’est la réduction de la pauvreté, il faut agir de façon différente selon les pays, a-t-il noté.
Pour le cadre conceptuel de la gestion intégrée des ressources en eau, que la Commission a entérinée, il ne s’agit pas d’une recette universelle, mais de principes de meilleures pratiques, a expliqué M. Lenton. Cela inclut une tentative de trouver un équilibre entre l’efficacité économique, le développement social et la protection de l’environnement. Nous ne devons pas perdre de vue à la fois les moyens et la fin, a demandé M. Lenton. Pour surveiller le secteur de l’eau, il faut donc tenir compte des deux paramètres et mettre au point des indicateurs qui s’y rapportent. S’agissant du mécanisme institutionnel du secteur de l’eau par rapport à l’assainissement et à l’approvisionnement en eau, on s’aperçoit que chaque institution des Nations Unies s’intéresse à l’eau dans le monde en développement. M. Lenton a parlé du rapport qui présente les progrès accomplis par rapport aux objectifs de Johannesburg. Nous avons les éléments pour créer le mécanisme institutionnel voulu, qui doit nous permettre cette surveillance.
Abordant le thème du cadre urbain, M. BERT DIPHOORN, ONU-Habitat, a rappelé que plus de la moitié de la population mondiale vit dans des centres urbains. La croissance urbaine est constatée dans les petites villes et dans les villages, a-t-il aussi noté, et plus particulièrement en Afrique et en Asie. Il faut donc tenir compte du schéma d’urbanisation. Quand on parle des centres urbains, il ne faut pas oublier de mettre l’accent sur les pauvres qui vivent dans des bidonvilles, a souligné M. Diphoorn. Il a indiqué travailler dans 15 petites villes riveraines du Lac Victoria au Kenya. Dans cette région, une étude a révélé qu’il y a des éléments importants et nouveaux dont il faut tenir compte en matière d’accès à l’eau. Il est en effet important de savoir combien de temps il faut pour avoir cet accès, et combien de temps pour avoir assez d’eau. Il a ainsi présenté des chiffres sur l’amélioration de l’accès des ressources en eau au Kenya. Si on inclut la composante « quantité », on constate que le taux d’accès diminue et encore plus si on ajoute celles du coût et des systèmes d’approvisionnement. Pour avoir une idée plus complète de la situation des pays, il faut donc tenir compte de ces conditions d’accès. Nous devons aussi mettre l’accent sur les petites villes. Comme mesure à prendre, l’expert a incité à renforcer les capacités et à réaliser les investissements dans un bon environnement. Les entreprises publiques doivent en outre être impliquées.
Discussion interactive
Au cours du débat interactif de l’après-midi, plusieurs délégations et experts ont lancé un appel à ne pas négliger les questions relatives à l’eau. Le représentant du Japon a indiqué que son pays a été l’un des premiers à reconnaître l’importance de l’eau et à prendre des initiatives à cet égard. La représentante d’Antigua-et-Barbuda, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appelé à augmenter l’aide publique au développement, notamment pour financer l’eau et l’assainissement.
La gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) a été maintes fois mise en avant comme un des moyens essentiels permettant de parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). La représentante de la République tchèque a ainsi assuré que son pays fait partie des États qui gèrent le mieux ses ressources en eau. La délégation des États-Unis a dit que son pays avait travaillé avec divers autres nations pour améliorer les rendements des sociétés de fourniture d’eau et que des résultats positifs avaient été atteints en Ouganda par exemple.
La représentante de la France a indiqué que son pays se prévalait aussi d’une longue tradition dans ce domaine, en expliquant que la France applique depuis 50 ans les pratiques de gestion intégrée de l’eau. Nos outils et mécanismes d’intervention sont nombreux, comme le principe du pollueur-payeur et le principe de solidarité des bassins versants, a-t-elle précisé. Les représentants de l’Inde et de l’Arabie saoudite ont aussi mentionné les efforts que leurs pays déploient pour assurer cette gestion intégrée.
La représentante du Groupe des 77 et de la Chine, comme celle du Canada, ont souligné l’importance vitale des technologies et des recherches. La collecte de données est aussi cruciale et le Canada examine la façon de centraliser ses différentes bases de données concernant ses ressources en eaux. Le représentant de la République de Corée, a pour sa part proposé un transfert de technologies en faveur du monde en développement.
Le délégué de l’Australie a appelé quant à lui la Commission à améliorer la collecte de l’eau. Pour le représentant de l’Institut international de l’eau, qui a présenté la Semaine internationale de l’eau, qui a lieu à Stockholm, il faut encourager l’utilisation d’une « eau verte », avec notamment le recueil des eaux de pluie. De son côté, le représentant des Communautés scientifiques et technologiques, s’est intéressé à la gestion des bassins fluviaux, se préoccupant de l’apparition de nouveaux polluants.
Comme le représentant de l’Indonésie, certains ont noté que l’impact des changements climatiques a grandement touché la production alimentaire qui dépend des systèmes d’irrigation. Le représentant du Groupe des agriculteurs a noté que le Niger souffre de sécheresse, alors que ses ressources aquifères sont abondantes. En orientant les politiques de développement rural vers l’irrigation, on pourrait reverdir le désert, comme des expériences le prouvent déjà. L’agriculture irriguée doit être favorisée en Zambie, a indiqué le délégué de la Zambie, où plus de 75% de la sécurité alimentaire dépendent de l’agriculture, alors que les risques de sécheresse et d’inondation sont grands.
S’exprimant au nom de l’Union européenne, la représentante de la Slovénie a appelé à un engagement politique renforcé et, comme le représentant de l’Allemagne, a mis l’accent sur une surveillance efficace de l’accès à l’eau et à l’assainissement. L’Indonésie dispose d’un système national de surveillance de l’accès à l’eau, a précisé son représentant. M. Cross a jugé très actuel ce sujet et a invité les membres de la CDD à faire un bon usage des banques de données régionales.
Pour le délégué de la Suisse, il existe un droit de l’homme concernant l’accès à l’assainissement. Les gouvernements doivent donc s’engager à promouvoir ce droit, notamment par des campagnes de sensibilisation. La représentante de Monaco a indiqué à ce titre que Monaco a mis en place un programme de sensibilisation sur l’insalubrité. La représentante des enfants et des jeunes a quant à elle démontré l’importance de l’appropriation des projets par la population.
Nombreuses ont été les délégations qui ont partagé leurs expériences nationales, comme le représentant du Mexique qui a évoqué le fonctionnement du système d’extraction de l’eau dans les villes mexicaines. Le délégué de la République islamique d’Iran a mis l’accent sur le développement des réseaux d’égouts, la gestion des déchets et le recyclage. Au Lesotho, on a amélioré les infrastructures de fourniture de l’eau, a noté son représentant. Le représentant du Maroc a expliqué qu’il existe 13 régies au Maroc, qui ont investi dans la distribution de l’eau, atteignant ainsi un marché de plus de 12 millions d’habitants. Le Gouvernement marocain a aussi lancé en 2005 un programme national d’assainissement et de récupération des eaux usées, a-t-il indiqué. Le représentant de l’Égypte a reconnu que son pays dépend largement du Nil pour ses ressources en eau et coopère, comme le fait le Soudan, avec les pays du bassin du Nil.
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