CS/9368

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES POLITIQUES PLAIDE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EN FAVEUR D’UN REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE AU ZIMBABWE

23/06/2008
Conseil de sécuritéCS/9368
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Conseil de sécurité

5919e séance – soir


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES POLITIQUES PLAIDE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EN FAVEUR D’UN REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE AU ZIMBABWE


Les conditions d’un second tour libre et équitable ne sont pas réunies, estime M. B. Lynn Pascoe, qui demande l’arrêt de toutes les formes de violence et d’intimidation


Le Secrétaire général adjoint pour les affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, a affirmé ce soir, devant le Conseil de sécurité, que les conditions n’étaient pas réunies actuellement pour la tenue d’un second tour libre et équitable de l’élection présidentielle au Zimbabwe.  M. Pascoe a appelé à un report du scrutin et à la cessation de « toutes les formes de violence, d’intimidation et d’obstruction ».


M. Pascoe présentait devant le Conseil de sécurité un exposé de la situation au Zimbabwe après, notamment, l’annonce du retrait du second tour de l’élection présidentielle du dirigeant de l’opposition, M. Morgan Tsvangirai.  Quatre jours avant le scrutin prévu du 27 juin, la situation s’est détériorée pour atteindre des niveaux alarmants et un nouveau degré de gravité, a-t-il expliqué.  Le retrait du second tour, vendredi, de M. Tsvangirai, le démontre très clairement, a-t-il souligné.  Les conditions ne sont pas réunies pour avoir un second tour libre et équitable, a-t-il ajouté.  M. Pascoe a découragé fermement les autorités à poursuivre l’élection dans de telles circonstances, prévenant que cela ne ferait qu’accroître les divisions et n’aboutirait qu’à un résultat discrédité.


M. Pascoe a indiqué que le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, estime que la situation au Zimbabwe constituait une grande menace pour l’instabilité régionale en Afrique australe, pas seulement parce qu’elle avait un impact direct sur la sécurité politique et économique de la région et sur d’éventuels déplacements, mais aussi parce qu’elle créait un dangereux précédent pour l’avenir politique du continent.  Il a ainsi rappelé que depuis le début de l’impasse politique qui a suivi les élections du 29 mars, le Secrétaire général avait exprimé ses craintes concernant le processus et la violence politique. 


À l’issue de la rencontre du Secrétaire général avec le Président Robert Mugabe, à Rome, lors du Sommet de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), au cours de laquelle il avait convaincu le Gouvernement zimbabwéen de s’engager et de travailler avec les Nations Unies, M. Ban a envoyé au Zimbabwe le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Haïle Menkerios, avec pour mandat de discuter des moyens d’améliorer le climat politique avant le second tour, a affirmé M. Pascoe.  Au cours de ses différentes réunions sur place, le message de M. Menkerios a été que le Gouvernement avait la responsabilité première d’assurer la sécurité de tous les citoyens, que les conditions pour des élections justes et équitables devraient exister, en particulier que la violence et l’intimidation devraient cesser et leurs auteurs présentés devant la justice, et que des conditions égales devraient être créées pour les deux candidats et leurs partis.  Sur la base de ses observations, M. Menkerios a informé le Secrétaire général que les conditions n’existaient pas pour des élections libres et équitables au Zimbabwe et que le résultat d’un tel scrutin, dans de telles conditions, ne serait pas crédible.


Cette vaste campagne d’intimidation et de menace est contraire à l’esprit même des élections, a déclaré M. Pascoe, estimant qu’au lieu d’avoir une compétition libre et transparente, le climat actuel était marqué par la peur, l’hostilité et les attaques contre l’intégrité physique des citoyens zimbabwéens.  Les violences et les déplacements constituent une menace immédiate à la crédibilité des élections, a-t-il ajouté.  M. Pascoe a souligné également qu’hier, le dirigeant de l’opposition, M. Morgan Tsvangirai avait annoncé son retrait du second tour de l’élection, estimant que les conditions d’un scrutin crédible n’existaient pas. 


De l’avis de M. Pascoe, l’élection devrait être reportée à une date appropriée.  Le Gouvernement du Zimbabwe doit garantir que les conditions d’un processus crédible sont en place, a-t-il ajouté.  Étant donné la gravité de la situation, les parties devraient immédiatement engager des pourparlers en vue d’établir des conditions permettant de tenir des élections libres et équitables, a affirmé le Secrétaire général adjoint.  M. Pascoe a réitéré l’offre de bons offices du Secrétaire général visant à appuyer de tels efforts.  L’ONU est prête, a-t-il dit, à coopérer avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et l’Union africaine pour aider à résoudre cette impasse politique.  M. Menkerios reste dans la région pour assurer cette aide, a-t-il précisé.


M. Pascoe a ajouté que le Secrétaire général se félicitait de la décision de la Communauté de développement de l’Afrique australe de tenir des réunions d’urgence sur le Zimbabwe et appuyait les mesures de la Commission et de l’Union africaine en vue de régler cette situation.  Il est temps désormais de redoubler d’efforts pour aider à faciliter le démarrage immédiat d’une période favorable à la création des conditions nécessaires pour des élections libres et justes, le retour de la sécurité et la restauration de l’état de droit dans le pays, a-t-il affirmé.  Toutes les formes de violence, d’intimidation et d’obstruction doivent cesser, a-t-il conclu, réitérant l’appel du Secrétaire général aux deux parties à reprendre immédiatement les pourparlers en vue de trouver une issue pacifique à la crise pour le bien de tous les Zimbabwéens.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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