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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET DE LA COMMISSAIRE GÉNÉRALE DE L’UNRWA SUR LA SITUATION À GAZA

31/12/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET DE LA COMMISSAIRE GÉNÉRALE DE L’UNRWA SUR LA SITUATION À GAZA


M. John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence du système des Nations Unies a indiqué, aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse organisée au Siège, à New York, que l’offensive sur Gaza, menée depuis le samedi 26 décembre dernier par les forces israéliennes, avait causé, à ce stade, la mort de 320 à 390 civils palestiniens, dont 20% à 25% étaient des femmes et des enfants.  Il a ajouté que le nombre de blessés palestiniens était compris dans une fourchette allant de 1 550 à 1 900 personnes et que, côté israélien, le bilan était de 4 tués et de 30 personnes blessées par des tirs de roquettes du Hamas. 


M. Holmes a précisé que le manque d’information empêchait tout bilan définitif, d’autant plus que les frappes aériennes de l’aviation israélienne se poursuivent.  « Quoi qu’il en soit des chiffres concernant le nombre exact de victimes, une chose est sûre: cette opération militaire est particulièrement létale et sanglante », a dit le Secrétaire général adjoint.  Il a indiqué que les hôpitaux de Gaza étaient submergés, même si ces établissements ont pu être approvisionnés, au cours des derniers jours, en équipements de base et en personnels, a-t-il dit.  « Ce qui complique la tâche du personnel hospitalier, ce sont les coupures d’électricité dues aux pénuries de carburant », a-t-il signalé.  John Holmes a expliqué, en effet, que la centrale électrique de Gaza avait cessé de fonctionner hier; cet arrêt plongeant dans l’obscurité, pendant environ 16 heures par jour, quelque 650 000 Gazaouis, et entravant le fonctionnement des infrastructures publiques.


À titre de comparaison, il a ensuite signalé qu’alors qu’en octobre 2008, 125 camions transportant des vivres et autres biens humanitaires entraient chaque jour dans Gaza, ce nombre est descendu à moins de 60 camions par jour depuis le coup de force israélien.  Il a indiqué que les cargaisons passaient pour l’essentiel par le point de passage de Kerem Shalom, ouvert par Israël, et dans une moindre mesure, par celui de Rafah, qui est situé entre la bande de Gaza et l’Égypte.  M. Holmes a souligné que les besoins concernaient d’abord la farine de blé et le carburant, et il a ajouté que la population avait également un besoin urgent d’argent liquide pour se procurer des produits de base.


Avant de céder la parole à Mme Karen Koning AbuZayd, Commissaire générale de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui intervenait par liaison vidéo depuis Gaza, M. Holmes a appelé toutes les parties à respecter le cessez-le-feu que demande la communauté internationale, afin que soit restauré le droit international humanitaire dans la zone.


Mme Koning AbuZayd a d’emblée déclaré que les habitants de Gaza avaient « accusé le coup », en apprenant qu’Israël avait rejeté la proposition de déclarer un cessez-le-feu de 48 heures.  Elle a indiqué que l’Office avait lancé un appel d’urgence de 44 millions de dollars, pour assurer, à la fois, le versement des salaires des travailleurs humanitaires dans les deux prochains mois et augmenter, immédiatement, le volume de l’aide à la population en détresse.  Mme Koning AbuZayd a ajouté que des donateurs potentiels s’étaient déjà manifestés, et elle a cité, à cet égard, la Norvège, le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis.


La Commissaire générale de l’UNRWA a ensuite fait savoir que la distribution de denrées alimentaires allait reprendre demain matin, l’objectif visé étant de distribuer quotidiennement de la nourriture à 25 000 personnes.  Karen Koning AbuZayd a souligné qu’en huit ans passés à Gaza, elle avait pour la première fois, ces derniers jours, vu des gens mendier dans les rues ou fouiller les poubelles.  « Si la faim n’est pas encore un phénomène largement répandu à travers le territoire, a-t-elle dit, le fait est que les habitants de Gaza ne peuvent pas manger comme ils le devraient. »  Elle a également précisé que, pour la première fois depuis sa présence sur place, l’UNRWA avait demandé que soient livrées en grandes quantités des bougies, afin de pallier le manque d’électricité et alléger ainsi les souffrances psychologiques des habitants de Gaza.  À ce sujet, décrivant « un état de peur et de panique généralisé », elle a indiqué que les enfants subissaient, de manière cruelle, les effets néfastes du fracas des explosions et de l’incertitude, stressante, des frappes aériennes. 


Répondant brièvement aux questions, Mme Koning AbuZayd a dit qu’elle était dans l’incapacité de dire si les cinq mosquées détruites par Israël l’avaient été parce qu’elles auraient servi de caches d’armes au Hamas.  De même, elle s’est refusée à commenter la décision israélienne de maintenir fermés les principaux points de passage menant à Gaza, ou permettant d’en sortir, au motif que ces endroits seraient des cibles terroristes potentielles. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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