SITUATION À GAZA: CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET D’OFFICIELS DE HAUT NIVEAU CHARGÉS DES PALESTINIENS ET DU MOYEN-ORIENT
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SITUATION À GAZA: CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET D’OFFICIELS DE HAUT NIVEAU CHARGÉS DES PALESTINIENS ET DU MOYEN-ORIENT
Extrêmement inquiet par l’escalade de la violence à Gaza, le Secrétaire général a qualifié, cet après-midi, lors d’une conférence de presse, d’« inacceptable » la situation qui règne actuellement dans cette zone, et a appelé Israël et le Hamas à mettre immédiatement fin aux hostilités, en procédant à un cessez-le-feu. Samedi, Israël a déclenché une offensive aérienne contre la bande de Gaza en riposte, selon les autorités israéliennes, aux tirs de roquettes effectués par des militants du Hamas contre des localités du sud d’Israël. D’après les dernières estimations, 320 Palestiniens ont trouvé la mort, dont au moins 62 civils, tandis que l’on compterait 1 400 blessés.
En ouvrant cette conférence de presse, M. Ban Ki-moon avait à ses cotés M. John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, tandis que Mme Karen AbuZayd, Commissaire générale de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), et M. Maxwell Gaylard, Coordonnateur spécial adjoint du processus de paix au Moyen-Orient, intervenaient en duplex depuis Gaza et Jérusalem, où ils ont fait part des derniers développements survenus sur le terrain.
Après avoir condamné les tirs de roquettes des militants du Hamas, le Secrétaire général, tout en reconnaissant le droit d’Israël à la légitime défense, a rejeté l’usage excessif de la force dont fait montre l’armée israélienne, notamment par des bombardements aériens à Gaza. Profondément atterré par l’impact des violences et des destructions sur la population civile, Ban Ki-moon a demandé la proclamation d’un cessez-le-feu, ainsi que la fin de la « rhétorique incendiaire » qui a cours entre les parties, afin de permettre la reprise du dialogue.
M. Ban a estimé que les partenaires régionaux et internationaux n’en avaient pas été, à ce stade, suffisamment actifs, et qu’ils devraient redoubler d’efforts pour encourager la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens. Il a donc indiqué qu’il attendait des ministres des affaires étrangères des pays arabes qui doivent se réunir de façon imminente, qu’ils agissent rapidement pour surmonter l’impasse actuelle, et des autres dirigeants du monde qu’ils apportent leur soutien à une résolution pacifique du conflit.
Revenant sur le bilan des hostilités, John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a précisé que le chiffre de 62 civils tués, établi par l’UNRWA, ne prenait en compte que les morts de femmes et d’enfants tués lors de l’offensive israélienne. Longuement interrogé sur la question par des correspondants de presse, qui mettaient en doute la justesse et le bien-fondé de ce type de comptabilité qui ne prendrait pas en compte les victimes adultes de sexe masculin, M. Holmes a reconnu que le nombre de civils ayant perdu la vie était certainement plus élevé, mais qu’il n’avait pas été possible de déterminer combien d’hommes non combattants ou militants du Hamas se trouvaient parmi eux. Du côté israélien, deux personnes ont été tuées par des tirs de roquettes. Le nombre de blessés n’a pas été, quant à lui, communiqué.
M. Holmes et Mme Karen AbuZayd ont clairement souligné que l’extrême densité de la population de Gaza rendait inévitable des pertes civiles lors d’attaques du type, lancées par Israël. Quelle que soit la précision du ciblage des frappes aériennes, la destruction des objectifs visés entraîne immanquablement des victimes civiles. Un bâtiment des Nations Unies a d’ailleurs été fortement endommagé, a indiqué M. Holmes, en déplorant la mort d’un membre du personnel onusien et huit blessés.
D’une manière générale, les infrastructures de Gaza, qui étaient déjà en très mauvais état, ont subi de terribles dégâts, et la population palestinienne vit, désormais, dans la crainte d’une invasion terrestre de l’armée israélienne, a ajouté Mme AbuZayd.
À la suite du Secrétaire général, John Holmes a invoqué la nécessité de respecter le droit humanitaire international, en parlant, en l’occurrence, du besoin pour Israël d’apporter une réponse appropriée et mesurée aux attaques de roquettes, et de faire clairement la distinction entre les combattants du Hamas et la population civile de Gaza. Regrettant que ce ne soit pas le cas à l’heure actuelle, M. Holmes a aussi reconnu que les roquettes lancées par les militants du Hamas contre Israël étaient tirées sans discernement.
Faisant le point sur la situation humanitaire, il a estimé que la question de l’accès à la population en détresse restait préoccupante, après l’imposition, il y a déjà plusieurs mois, par Israël, d’un blocus de plus en plus sévère contre Gaza. Aujourd’hui cependant, une soixantaine de véhicules ont été autorisées à pénétrer dans l’enclave, dont quatre de l’UNRWA transportant des fournitures médicales. Dix-huit autres camions d’aide alimentaire appartenant à l’UNRWA et au Programme alimentaire mondial (PAM) ont pu aussi avoir accès à Gaza. Un seul des points de passage vers la bande de Gaza était ouvert aujourd’hui, et ils le sont rarement plus de quelques heures par jour, a précisé John Holmes.
De son côté, Mme AbuZayd a estimé qu’une centaine de camions remplis de farine de blé étaient nécessaires chaque jour. Le Coordonnateur spécial adjoint du processus de paix au Moyen-Orient, Maxwell Gaylard, a indiqué, pour sa part, qu’il s’efforçait de persuader les autorités israéliennes de coopérer à cet égard, et de maintenir ouverts les points de passage indispensables à la distribution de l’aide alimentaire dans la bande de Gaza.
Mais l’acheminement du carburant vers Gaza est toujours suspendu, tandis que l’électricité fonctionne à peine, a déploré Karen AbuZayd, la Commissaire générale de l’UNRWA. Les stocks disponibles de fournitures médicales sont certes suffisants pour temporairement pourvoir aux besoins des populations civiles, mais ils ne le seront plus en cas d’aggravation de la situation, a-t-elle prévenu.
Dans ce contexte, il est vital que les points de passage restent ouverts, quel que soit le degré des violences sur le terrain, a-t-elle souligné. Dans sa déclaration préliminaire, le Secrétaire général avait expliqué avoir obtenu d’Israël l’assurance que les personnels de secours et l’aide humanitaire seraient autorisés à entrer dans Gaza.
Interrogé sur la nature des efforts déployés par les Nations Unies pour persuader le Hamas de mettre fin aux tirs de roquettes, John Holmes a répondu que l’Organisation n’était pas engagée dans un dialogue politique avec ce mouvement, mais entretenait avec lui une communication de nature technique destinée à faciliter les opérations humanitaires.
En réponse à un journaliste, Karen AbuZayd a affirmé que les habitants de Gaza ne pensaient pas que le Hamas était responsable de la situation actuelle du fait qu’il aurait unilatéralement rompu la trêve avec Israël. Les habitants de Gaza estiment que cette trêve a été observée de manière plutôt stricte par le Hamas, pendant presque six mois, mais qu’en retour, le Hamas n’a pratiquement rien obtenu d’Israël, notamment en ce qui concerne la réouverture des points de passage qui était espérée par la partie palestinienne. En outre, avant la reprise des tirs de roquettes, des assassinats extrajudiciaires ont été perpétrés contre des militants du Hamas, a indiqué Mme AbuZayd. Les tirs de roquettes ont repris après ces incidents, a-t-elle rappelé.
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