CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE SUR LES MIGRATIONS MONDIALES ET LE DÉVELOPPEMENT
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE SUR LES MIGRATIONS MONDIALES ET LE DÉVELOPPEMENT
Le Forum mondial sur la migration et le développement, qui s’est tenu à Manille il y a moins d’un mois, a démontré l’intérêt grandissant non seulement des gouvernements mais aussi de la société civile, ainsi que l’importance d’un dialogue constant et de haut niveau sur la question de la migration et du développement. C’est ce qu’ont souligné ce matin le Secrétaire adjoint aux affaires des travailleurs migrants au Département des affaires étrangères des Philippines, M. Esteban Conejos Jr., et la Directrice de la Division de la population au Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, Mme Hania Zlotnik. La conférence de presse qu’ils ont consacrée au bilan du Forum mondial de Manille a aussi été l’occasion de rappeler qu’en cette période de « récession économique », l’impact négatif de la crise financière sur les migrants risquait d’être important, et que le dialogue entre États était, dès lors, d’autant plus nécessaire.
Cent-trente-trois États ont participé au Forum de Manille, a expliqué M. Conejos, en soulignant qu’un des temps forts de ce Forum avait été la capacité des représentants des gouvernements et ceux de la société civile à atteindre un consensus sur la protection des travailleurs migrants. « Le débat était moins axé sur les avantages économiques de la migration que sur les migrants eux-mêmes et sur leur protection, ce que l’on pourrait appeler la migration à visage humain », a expliqué le représentant des Philippines, qui a estimé que la protection des migrants est aussi une condition de la « maximisation de leur contribution au développement ».
Mme Hania Zlotnik a, de son côté, souligné que la crise financière allait affecter les travailleurs migrants de trois manières. Par le chômage d’abord, notamment dans l’industrie de la construction: aux États-Unis, le chômage se situe déjà autour de 7% parmi les travailleurs d’origine hispanique. Les effets se feront aussi sentir sur les pays bénéficiaires: au Mexique, par exemple, où les banques reçoivent déjà beaucoup moins de versements de la part des travailleurs migrants, même si pour l’heure il est difficile de dire si cette baisse des flux monétaires représente une variation saisonnière, une stabilisation ou une tendance plus lourdes. Un autre effet de la crise est la possibilité qu’un nombre plus important de migrants rentrent dans leur pays d’origine, a expliqué Mme Zlotnik. Elle a donné l’exemple des travailleurs polonais, la Pologne étant dans une meilleure situation économique que la plupart des pays d’accueil de ces migrants. En Europe, a indiqué Mme Zlotnik, les migrants d’Afrique du Nord investissent moins dans la migration du fait de l’absence d’opportunités d’emploi dans les pays d’accueil. D’autres pays, comme l’Australie et le Royaume-Uni en particulier, débattent activement de la question de la réduction des quotas d’immigration, a-t-elle expliqué. En dernier lieu, la crise financière et économique pourrait aussi avoir des effets en matière de xénophobie, les populations des pays en crise risquant de se retourner contre leurs populations immigrées si les gouvernements ne prennent pas des mesures de sensibilisation sur le sujet.
Répondant aux questions de la presse, M. Conejos a indiqué qu’au Forum de Manille, des accords bilatéraux spécifiques entre les Philippines et des pays du Golfe sur le statut des travailleurs migrants avaient été évoqués. Il a précisé qu’à Abou Dhabi, par exemple, ces travailleurs représentent 90% de la main-d’oeuvre. Il a expliqué que l’Inde avait partagé avec les participants du Forum de Manille son « expérience originale » en matière de versements envoyés dans leur pays par ces travailleurs émigrés, expérience qui a permis d’optimiser l’impact de ces versements sur l’économie du pays en général. Mme Zlotnik a noté de son côté que les États d’accueil faisaient plus, désormais, pour les droits des migrants. « L’ouverture d’esprit est plus grande qu’elle ne l’était auparavant », a-t-elle expliqué, en soulignant que le Forum annuel sur la migration et le développement avait joué un rôle important en la matière.
À une question sur l’impact des retours sur les pays et les régions en développement, Mme Zlotnik a répondu en expliquant que le Gouvernement espagnol offrait aux migrants une somme incitative au retour, pour leur permettre d’investir dans leur pays d’origine. « Il ne s’agit pas d’un programme visant à se débarrasser des migrants, mais à les aider à avoir plus de choix », a-t-elle précisé, en indiquant que la décision du Gouvernement espagnol touchait, selon elle, moins aux droits des migrants qu’aux questions de développement et de mesures d’encouragement.
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