CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT PAR D’ANCIENS ENFANTS SOLDATS DU « RÉSEAU DES JEUNES TOUCHÉS PAR LA GUERRE (NYPAW) »
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT PAR D’ANCIENS ENFANTS SOLDATS
DU « RÉSEAU DES JEUNES TOUCHÉS PAR LA GUERRE (NYPAW) »
À l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, célébrée aujourd’hui, des anciens enfants soldats ont lancé aujourd’hui, à New York, le Réseau des jeunes gens touchés par la guerre (NYPAW) afin d’amplifier la voix des enfants qui souffrent des conséquences des conflits.
Ils ont saisi l’occasion pour demander à l’ONU et à la communauté internationale de se consacrer non seulement à la prévention des recrutements d’enfants par les belligérants mais aussi à la réhabilitation par le biais de l’éducation de ceux qui ont été entraînés dans les conflits.
« Sans réhabilitation, nous ne serions pas ici devant vous », ont déclaré à l’unisson Grace Akallo de l’Ouganda, Ishmael Beah de la Sierra Leone et Kon Kelei du Soudan, les trois anciens enfants soldats venus présenter leur nouveau Réseau. Ces jeunes, qui tous ont surmonté cette épreuve grâce à l’éducation, ont également lancé cette initiative pour servir de modèles aux enfants qui combattent actuellement.
La Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy; le Représentant permanent de l’Italie auprès de l’ONU, Giulio Terzi di Sant’Agata; et le Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Saad Houry, ont également participé au lancement de l’initiative.
Kon Kelei du Soudan a demandé à la communauté internationale de consacrer plus d’efforts à la réhabilitation des anciens enfants soldats afin de les aider à découvrir qu’ils sont capables de faire autre chose que la guerre, qu’ils peuvent étudier et même écrire des livres comme ses deux collègues, devenus auteurs à succès.
« Nous avons besoin de lois », a-t-il déclaré, en demandant directement à Mme Coomaraswamy et à M. Terzi di Sant’Agata de faire pression à l’échelon international pour y parvenir. Selon les estimations, entre 2002 et 2006, les deux tiers des enfants du monde vivaient dans les 42 pays touchés par des conflits violents ou de haute intensité.
Pour sa part, Ishmael Beah de la Sierra Leone a reconnu que l’ONU avait déjà pris des mesures mais a souligné la nécessité d’aller plus loin encore. « Nous avons besoin de volonté politique et nous voulons que les pays qui ne sont pas touchés accordent une attention particulière à ce problème », a-t-il insisté.
Grace Akallo de l’Ouganda a demandé à la communauté internationale de ne pas renoncer à inculper les responsables du crime qu’est le recrutement d’enfants. « Justice doit être faite », a-t-elle déclaré, pour les enfants qui ont souffert pendant longtemps et pour les communautés qui ont vécu dans des camps.
Le représentant italien a rappelé que les enfants soldats constituent « un énorme problème », auquel l’ONU doit faire face, tout en soulignant l’importance d’un Réseau lancé par des anciens enfants soldats qui sont parvenus à surmonter leur tragédie. « Il faut encourager les enfants soldats à retourner à l’école », a-t-il expliqué, avant de demander une contribution plus importante de la communauté internationale.
M. Houry de l’UNICEF a partagé cet avis. Tout en rappelant que les enfants sont ceux qui paient le prix le plus fort pendant les conflits, il a plaidé pour que les écoles soient considérées comme des zones de paix. « Si nous pouvions maintenir les écoles pendant les conflits, il ne fait aucun doute que nous empêcherions beaucoup d’enfants de devenir soldats », a-t-il assuré.
Trop d’enfants subissent les conséquences des conflits, de la République démocratique du Congo (RDC) à Gaza, en passant par l’Afghanistan et la Somalie, a alerté la Représentant spéciale du Secrétaire général. « Nous ne pouvons pas laisser la guerre détruire l’enfance », a-t-elle dit. Le pouvoir de résistance démontré par les anciens enfants soldats qui ont créé le nouveau Réseau devrait « nous donner la force de continuer à mobiliser la communauté internationale pour en faire plus et arrêter ce terrible phénomène ».
Selon les estimations, 250 000 enfants sont recrutés illégalement pour participer à des conflits armés en tant que soldats, messagers, porteurs, espions, cuisiniers ou esclaves sexuels. Plusieurs d’entre eux sont engagés dans des combats où ils peuvent être forcés à se battre en première ligne ou envoyés sur des champs de mines.
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