VIDÉOCONFÉRENCE DE PRESSE D’ALAN DOSS, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
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VIDÉOCONFÉRENCE DE PRESSE D’ALAN DOSS, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC), M. Alan Doss, a présenté aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse tenue en duplex depuis Kinshasa, les derniers efforts visant à faire face à la crise qui sévit dans le Nord-Kivu. M. Doss a, à cette occasion, évoqué les efforts diplomatiques déployés par le nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général, le redéploiement des forces dans l’est du pays, la demande faite pour que 3 000 soldats additionnels soient accordés à la Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC), et le projet de création d’une zone de séparation entre les forces belligérantes.
S’adressant aux correspondants des médias accrédités auprès de l’ONU réunis dans la salle de conférence de presse du Siège, M. Doss a indiqué que la MONUC s’était efforcée cette semaine de soutenir la mission qu’accomplissait l’ancien Président du Nigéria, M. Olusegun Obasanjo, en sa qualité de nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général pour le conflit dans l’est de la RDC, tout en essayant de stabiliser les conditions de sécurité, d’améliorer la situation humanitaire, et de préparer le terrain pour la mise en place d’un processus politique et diplomatique. « Nous allons construire sur la dynamique créée par le Président Obasanjo au cours de ces 48 dernières heures », a dit Alan Doss.
Il a indiqué que M. Obasanjo avait rencontré les principaux protagonistes ainsi que les principaux dirigeants de la région, à Kigali, Kampala et Nairobi. Suite à la rencontre de l’Envoyé spécial avec Laurent Nkunda, le chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), ce groupe a annoncé aujourd’hui qu’il renouvelait son offre de cessez-le-feu et se retirerait de certaines zones, permettant ainsi à la MONUC de diriger ses combattants vers une « zone de séparation ». Alan Doss a aussi cité des efforts en cours pour encourager des pourparlers entre différents groupes armés. Il a précisé que les délégations rwandaise et congolaise s’étaient rencontrées ce weekend pour s’accorder sur la nécessité de poursuivre des discussions sur des questions d’intérêt commun. Parmi les acteurs régionaux impliqués figurent l’Union africaine et la Conférence internationale pour les Grands Lacs.
Parmi les autres questions pertinentes, Alan Doss a parlé du redéploiement de la MONUC pour permettre l’arrivée de troupes supplémentaires au Nord-Kivu, troupes en provenance d’autres parties de la RDC. Il a formé le vœu que le Conseil de sécurité approuve la semaine prochaine la demande de 3 000 Casques bleus supplémentaires qui viendraient s’ajouter aux 17 000 soldats de la paix déjà en place en RDC, dont 6 000 sont déployés au Nord-Kivu.
Interrogé sur l’implication de certains contingents de Casques bleus dans des affrontements, il a répondu qu’il ne pouvait y avoir aucun doute sur la qualité de l’engagement des Casques bleus sud-africains qui sont intervenus à plusieurs occasions et dont les rangs ont souffert un certain nombre de blessés. Par ailleurs, il a indiqué que des discussions étaient en cours avec les autorités pakistanaises au sujet de la possibilité de voir la brigade pakistanaise, en charge du Sud-Kivu, remonter vers le Nord pour prendre en charge la sécurité d’une partie du Nord-Kivu. Quoiqu’il en soit, a-t-il insisté, pour éviter ce genre d’obstacles administratifs, il nous faut des troupes de réserve -comme cela a été le cas au Libéria- qui puissent être déployées pour faire face à des urgences opérationnelles. S’agissant des moyens supplémentaires dont a besoin la MONUC, il a précisé qu’il ne s’agissait pas seulement d’avoir plus d’hommes, mais aussi de disposer d’une force de réserve ayant des capacités de réaction rapide, ce qui nécessitera des équipements spéciaux, y compris des moyens de transport aérien adéquats.
En ce qui concerne le projet de zone de séparation, M. Doss a indiqué que cette zone qui serait placée sous la gestion de la MONUC, s’étendrait d’est en ouest entre 80 et 100 km au nord de Goma, la capitale provinciale. Il a précisé que la MONUC souhaiterait également la mise en place de telles zones de séparation dans d’autres aires géographiques où subsistent de forts risques de confrontation.
Répondant à plusieurs questions sur le mandat de la MONUC et sur ses règles d’engagement, Alan Doss a dit que la MONUC, tout en étant une mission robuste, restait avant tout une mission de maintien de la paix. Parmi les autres difficultés, il a rappelé qu’un des mandats de la MONUC était d’appuyer les Forces armées congolaises (FARDC), et a noté que dans certaines zones la cohésion de ces forces et leurs capacités de combat s’étaient malheureusement désintégrées et que les troupes avaient préféré disparaître dans la nature. M. Doss a rappelé que le rôle de la MONUC n’était pas de remplacer l’armée nationale de la RDC. Il a dit que le Conseil de sécurité pouvait, s’il le souhaitait, demander à la MONUC de prendre en charge certains types d’opérations. Quoiqu’il en soit, a-t-il ajouté, l’utilisation de la force n’est pas la solution à cette crise qui ne pourra être réglée que par le biais de moyens politiques et diplomatiques.
Interrogé sur la possible présence de forces étrangères au Nord-Kivu, Alan Doss a indiqué que des rumeurs couraient et faisaient état de soldats rwandais et angolais qui auraient franchi les frontières respectives de leurs pays avec la République démocratique du Congo. Il a indiqué que Laurent Nkunda avait déclaré qu’il était possible que des soldats rwandais démobilisés aient pris part aux affrontements. C’est aussi pour cette raison, et parce que nous avons besoin de moyens d’information et de vérification, a-t-il insisté, que nous avons demandé des moyens et des capacités techniques supplémentaires.
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