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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT EVO MORALES AYMA DE LA BOLIVIE

17/11/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT EVO MORALES AYMA DE LA BOLIVIE


La Bolivie entend normaliser ses relations avec les États-Unis, a indiqué cet après-midi devant la presse, le Président Evo Morales Ayma, après s’être exprimé devant l’Assemblée générale des Nations Unies.  Dénonçant une « conspiration permanente » contre son gouvernement de la part de certains secteurs de la société bolivienne, M. Morales a déploré que « certains actes séditieux n’aient pas été condamnés par l’Ambassadeur des États-Unis » à La Paz.  Une amélioration des relations suppose un « respect mutuel » entre gouvernements. 


Rappelant qu’il s’était gardé de se prononcer en faveur de tel ou tel candidat, lors de sa visite aux États-Unis en septembre dernier à l’occasion de l’ouverture de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Morales a indiqué qu’il était prêt à travailler avec le prochain chef de la Maison Blanche comme il l’aurait fait tout autant avec son adversaire aux élections présidentielles en Bolivie si celui-ci l’avait emporté.  « Le monde a commencé à changer », a-t-il dit, en soulignant qu’un Amérindien avait été élu à la tête de la Bolivie et aujourd’hui un Afro-Américain à la tête des États-Unis, deux représentants de populations qui, « pendant des décennies n’ont pas eu droit à la parole », ni, de fait, le droit de vote jusque dans les années 1950 en ce qui concerne les Noirs américains, a-t-il rappelé.


L’opposition l’a soupçonné de vouloir abolir la propriété privée, a-t-il rappelé, ce qui est totalement faux.  La propriété privée sera respectée, a assuré le Président bolivien, en soulignant qu’il y avait place à la fois pour un secteur étatique et un secteur privé en Bolivie.


Le Président bolivien a évoqué en détail la politique sociale de son gouvernement en affirmant que « certaines conquêtes sociales, inédites, se réalisaient depuis deux siècles » grâce aux revenus générés par les hydrocarbures.  Elles coïncident avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés par les Nations Unies, citant notamment un programme d’alphabétisation.  « À la fin de l’année, la Bolivie va être proclamée, pour la première fois dans son histoire, pays alphabétisé à 100% grâce à l’aide de Cuba et du Venezuela. »  Le Président Morales a souligné que depuis que son gouvernement avait nationalisé les télécommunications, la population avait eu un meilleur accès au téléphone.  « Maintenant, nous avons des gens qui gardent les moutons dans la campagne et qui sont munis de téléphones portables », a-t-il dit.  Cela permet aussi aux enfants dont les parents ont émigré en Espagne ou aux États-Unis de pouvoir rester en contact avec eux.  En outre, grâce aux nouvelles allocations sociales de l’État assurant un revenu aux plus démunis, les pauvres ont désormais les moyens de payer leur électricité par exemple, a indiqué le Président Morales.


Concernant la crise financière actuelle, M. Morales a souligné que l’on avait donné 30 fois plus d’argent aux banques de Wall Street qu’à l’aide au développement pour soutenir les OMD.  Cet argent, a-t-il dit, devrait plutôt aller aux victimes de la crise, à ceux qui ont perdu leur maison et leur emploi plutôt qu’aux institutions financières à l’origine de la crise.  M. Morales s’est interrogé par ailleurs sur ce « nouveau consensus de Washington », qui semble apparaître à la suite de la réunion du G-20 qui s’est tenue au cours du week-end, un consensus qui continue de placer sa confiance dans la liberté des marchés au sujet de laquelle le chef de l’État bolivien se montre dubitatif.  La communauté internationale, a-t-il affirmé, doit procéder à des changements en se préoccupant de dignité humaine et des questions sociales, ce qui suppose notamment de réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  L’ordre économique doit être réformé par les 192 États Membres de l’ONU et pas uniquement par une vingtaine d’entre eux, a-t-il dit.


Concernant enfin la culture de la coca, M. Morales a rappelé qu’elle avait été encouragée par le colonisateur espagnol et que sa consommation naturelle était une tradition nationale n’ayant rien à voir avec l’usage du produit transformé qu’est la cocaïne.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il rappelé, son gouvernement a demandé que la coca soit retirée de la liste des drogues illicites dressée par les Nations Unies.  M. Morales dénonce la « diabolisation » dont cette culture fait l’objet: « À l’état naturel, ce n’est pas un poison », a-t-il dit, en répétant que le Gouvernement bolivien était engagé en revanche dans la lutte contre le trafic de cocaïne.  La Bolivie, a-t-il dit, ne reconnaît pas toutefois à la Drug Enforcement Administration (DEA), l’agence américaine chargée de la lutte contre le trafic de drogues, le droit de se comporter comme un État dans l’État, comme cela était le cas par le passé dans son pays.  Cette agence, a-t-il affirmé avant de conclure, ne reviendra pas en Bolivie tant qu’il continuera à diriger le pays.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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