CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES TRAVAUX DE L’ASSOCIATION DES ÉTATS DE LA CARAÏBE POUR DÉCLARER LA MER DES CARAÏBES ZONE SPÉCIALE
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES TRAVAUX DE L’ASSOCIATION DES ÉTATS DE LA CARAÏBE POUR DÉCLARER LA MER DES CARAÏBES ZONE SPÉCIALE
M. Donville Inniss, Ministre d’État, Ministère des affaires étrangères, du commerce extérieur et international de la Barbade, a déclaré, aujourd’hui, qu’il était nécessaire que la mer des Caraïbes soit déclarée zone spéciale par les Nations Unies afin de permettre aux États de la région de préserver et de gérer plus efficacement l’écosystème local, lequel reste leur principale ressource économique.
Lors d’une conférence de presse organisée au Siège des Nations Unies, M. Inniss a plaidé pour « une gestion intégrée » des ressources de la mer des Caraïbes, expliquant que les 25 membres de l’Association des États de la Caraïbe (AEC) « ont des cultures, des systèmes politiques, des administrations et même des langues différents ». Obtenir que la mer des Caraïbes soit déclarée zone spéciale permettrait donc « de garantir l’implication des Nations Unies, tout en faisant en sorte que nos partenaires de développement, dans le monde entier, attachent une plus grande attention à la mer des Caraïbes et à son importance sur les économies de la région », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, la crise financière actuelle ne doit pas faire oublier les questions du développement durable et des changements climatiques, a estimé M. Inniss, rappelant que les États des Caraïbes étaient particulièrement vulnérables aux effets des changements climatiques. « Nous espérons qu’il n’y aura pas de baisse du financement ni de soutien dans ces domaines », a-t-il déclaré. « Nous devons faire en sorte que les questions liées à l’environnement et au développement durable continuent de recevoir l’attention qu’elles méritent », a-t-il ajouté.
M. Luis Fernando Andrade Falla, Secrétaire général de l’AEC, a affirmé que l’objectif de faire déclarer la mer des Caraïbes zone spéciale était « un dossier scientifique et pas politique ». « Cela va au-delà des positions politiques ou idéologiques, au-delà de nos différences historiques, culturelles, linguistiques dans la région », a-t-il assuré.
Estimant qu’il s’agissait d’une occasion de renforcer la coopération des pays de la région avec la communauté internationale, M. Falla a, lui aussi, souligné la vulnérabilité des États des Caraïbes face aux effets des changements climatiques. « Nous payons le prix fort des effets des changements climatiques », a-t-il déclaré, citant notamment l’exemple d’Haïti, frappé récemment par plusieurs ouragans et tempêtes tropicales. « La saison des ouragans a été la pire de ces dernières années », a-t-il souligné. « Chaque pays a été affecté », a-t-il ajouté.
Enfin, M. John Agard, scientifique et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, a souligné l’importance des changements climatiques sur l’industrie du tourisme, principale source de revenus des pays de la région. « Tout ce qui affecte la qualité de l’environnement a un lien direct sur le bien-être de la population », a-t-il déclaré, précisant que « la région est très vulnérable à tout ce qui a un impact sur le tourisme ». Il a indiqué que l’industrie du tourisme était le premier employeur de la région, et qu’elle constituait la part la plus importante du produit intérieur brut (PIB) des économies locales.
Évoquant « l’amalgame complexe des parties prenantes » de la région, M. Agard a également insisté sur les conséquences sur la gestion politiques des ressources locales si la mer des Caraïbes venait à être déclarée zone spéciale. Au sein même des 25 États de l’AEC, on trouve ainsi des petits États insulaires en développement et des pays d’Amérique du Sud, auxquels il faut également ajouter des territoires d’États métropolitains tels que la France et les Pays-Bas. « Pour gérer la mer, il faut véritablement agir ensemble », a-t-il assuré.
Déclarer la mer des Caraïbes zone spéciale dans la perspective du développement durable est donc indispensable, car « nous avons besoin d’un instrument au niveau des Nations Unies pour rassembler cette diversité complexe d’acteurs », a-t-il affirmé.
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