CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ
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CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ
Mme María Magdalena Sepúlveda, experte indépendante des Nations Unies sur la question des droits de l’homme et de l’extrême pauvreté, a jugé aujourd’hui capital que l’élimination de la pauvreté demeure une priorité pour les dirigeants mondiaux, malgré la crise financière actuelle, estimant que cette cause participait du respect des droits de l’homme.
« Il est capital que l’élimination de la pauvreté reste une priorité à l’ordre du jour, et que des mesures immédiates soient prises pour soulager la souffrance et empêcher que plus de personnes soient amenées à vivre dans le dénuement et la misère », a déclaré Mme Sepúlveda, lors d’une conférence de presse organisée au Siège des Nations Unies à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. « Nous devons rappeler aux dirigeants mondiaux les engagements qu’ils ont pris en vue de réduire et d’éliminer la pauvreté », ainsi que leurs obligations concernant la protection des droits des pauvres, a-t-elle ajouté, rappelant que plus de 1,4 milliard de personnes vivaient aujourd’hui dans une pauvreté extrême dans le monde.
Mme Sepúlveda a expliqué que, si le monde entier ressentait déjà les effets de la crise financière, « comme toujours, les conséquences seront graves et néfastes pour ceux qui vivent déjà dans la pauvreté ». Elle a estimé que les engagements pris en septembre dernier par les dirigeants mondiaux, lors de la Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), de consacrer 16 milliards de dollars à la mise en œuvre de ces OMD, devraient « être évalués soigneusement », compte tenu de l’actuelle crise financière dans le monde. « La protection des droits fondamentaux des pauvres, a-t-elle affirmé, n’est pas un luxe qui peut être mis au second plan en temps de crise économique. » « C’est une obligation juridique fondamentale qui ne peut être ignorée, quelles que soient les circonstances », a-t-elle souligné.
La présidente du Mouvement international ATD quart monde, Mme Nina Lim Yuson, qui participait également à la conférence de presse, a pour sa part déclaré que le fossé entre les pauvres et le reste du monde continuerait de se creuser si les populations les plus démunies n’étaient pas consultées et impliquées dans l’élaboration et la mise en œuvre des mesures répondant aux crises. « ATD quart monde encourage tous ceux qui sont impliqués dans les efforts visant à l’élimination de la pauvreté à s’assurer que la planification de tous les programmes s’efforce de prendre en considération ceux qui vivent dans une extrême pauvreté », a-t-elle dit.
Dans la lutte contre la pauvreté, ATD quart monde réaffirme trois principes essentiels, a-t-elle souligné: le respect des droits de l’homme, la participation des populations pauvres aux politiques élaborées et la coopération entre toutes les parties concernées. « Nous appelons à ce que ces trois principes soient appliqués au niveau international », a-t-elle ajouté, notamment lors des négociations sur le financement du développement devant s’achever à la Conférence de Doha, dans le mandat de la deuxième Décennie pour l’élimination de la pauvreté qui fait actuellement l’objet de discussions à la Deuxième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, et dans le projet de principes directeurs sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté débattu au Conseil des droits de l’homme.
Rappelant que la réduction de la pauvreté était le premier des OMD, M. Max-Olivier Gonnet, Premier Secrétaire de la Mission permanente de la France auprès des Nations Unies, a affirmé que la France restait « déterminée à aider l’ensemble de la communauté internationale à atteindre cet objectif, au moyen notamment de l’aide au développement, de la promotion du commerce équitable et de la bonne gouvernance ».
De même, le Gouvernement français entend s’engager « avec intérêt dans la discussion sur la mise en œuvre de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) » au sein de la Deuxième Commission de l’Assemblée générale, a-t-il ajouté, avant d’indiquer que son pays participerait « activement » au séminaire qui sera organisé par le Haut Commissariat des droits de l’homme sur le projet de principes directeurs sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, début 2009.
Enfin, Mme Patricia Bailey a évoqué son expérience en tant que bénévole pour le programme « Voices for a change », mené par ATD quart monde auprès des populations pauvres de Londres. Dans le cadre de ce projet, Mme Bailey, elle-même en situation précaire, a interrogé des personnes vivant dans la pauvreté, afin de fournir à ATD quart monde une liste précise des besoins et souhaits de ces personnes tels qu’elles les ont exprimés elles-mêmes.
« Le projet a non seulement fourni des recommandations précises et utiles » sur la situation de ces personnes, a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse, « mais il a également généré des résultats positifs pour les volontaires eux-mêmes ». En conclusion, Mme Bailey a plaidé pour la participation des personnes pauvres à l’élaboration des politiques destinées à les aider. « Nous devrions refuser l’aide donnée sans consultation. L’aide ne doit pas détruire la dignité et la créativité humaines », a-t-elle souligné.
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