CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. HÉDI ANNABI, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET CHEF DE LA MISSION DES NATIONS UNIES POUR LA STABILISATION EN HAÏTI (MINUSTAH)
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. HÉDI ANNABI, REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET CHEF DE LA MISSION DES NATIONS UNIES POUR LA STABILISATION EN HAÏTI (MINUSTAH)
Il est essentiel que la communauté internationale au sens large travaille parallèlement avec la MINUSTAH en faveur de la stabilisation et du développement économique et social en Haïti, a insisté ce matin M. Hédi Annabi, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York.
La MINUSTAH est une mission de stabilisation, a rappelé M. Annabi. Son mandat vise à garantir la sécurité dans le pays et à l’aider à reconstruire les institutions d’un État de droit. Mais la stabilité a plusieurs dimensions, y compris, inévitablement une dimension économique et sociale, a-t-il ajouté, et la misère de la population « n’est tout simplement pas compatible avec la stabilité et la sécurité ».
M. Annabi a déclaré avoir eu, lors de son séjour à New York, une « très bonne discussion, très constructive » avec les membres du Conseil de sécurité, devant lesquels il a présenté mercredi un exposé de la situation en Haïti, sur la base du dernier rapport du Secrétaire général*. Le Conseil, a-t-il précisé, finalise actuellement un projet de résolution sur Haïti, et le Chef de la MINUSTAH a émis l’espoir que le mandat de la Mission sera prorogé d’une année, comme le recommande le Secrétaire général.
Haïti est à un « carrefour de défis et d’espoirs », a déclaré M. Annabi, qui a dépeint la dramatique situation du pays après le passage, en quelques semaines, de quatre ouragans, dont les destructions massives ont affecté la vie de quelque 800 000 personnes, soit 10% de la population. M. Annabi a notamment décrit la situation aux Gonaïves, la ville la plus touchée et qui est envahie par au moins trois millions de m3 de boue, en la qualifiant de « dévastation incroyable » ,de vision «proche de l’enfer sur terre ».
Partout la MINUSTAH a mis ses moyens à disposition après les ouragans en assurant des évacuations, en procurant une aide médicale d’urgence ou pour rétablir des infrastructures détruites et aider les institutions humanitaires à livrer leur aide humanitaire. Les contingents de la MINUSTAH continuent de fournir un soutien logistique et une protection aux institutions humanitaires, et à garantir la sécurité de celles-ci. Toutefois, elle le fait dans la mesure de ses capacités, très en-deçà des besoins, a déclaré M. Annabi.
M. Annabi a noté que la nécessité de faire face aux énormes dégâts provoqués par les ouragans a contribué à débloquer l’impasse politique qui durait depuis cinq mois et fait apparaître une nouvelle forme de solidarité de la classe politique, de la société civile et du secteur privé.
Mais tous ses efforts ne réussiront pas si, parallèlement, on ne peut constater de progrès dans les domaines social et économique, a déclaré le Chef de la MINUSTAH. Il a averti: l’état misérable de la population « n’est tout simplement pas compatible avec la stabilité et la sécurité ». Certes, une mission comme la MINUSTAH peut créer un environnement favorable en termes de sécurité, mais le développement social et économique dépend, quant à lui, de l’aide multilatérale et bilatérale. Haïti a besoin d’un effort de reconstruction massif, a rappelé M. Annabi, qui s’est dit très heureux que la Banque mondiale ait décidé hier de fournir 25 millions de dollars d’aide d’urgence au pays.
Tout en se déclarant conscient du fait que « nous sommes dans un environnement mondial difficile avec d’énormes demandes », il a affirmé qu’un effort de reconstruction massif en Haïti n’exige pas des ressources énormes. Cet effort contribuerait, en revanche, à préserver les acquis et à prévenir les coûts d’une nouvelle crise, a-t-il assuré.
* (S/2008/586)
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