CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. RALPH ZACKLIN, CHEF DU GROUPE INDÉPENDANT, SUR L’ATTAQUE CONTRE LES LOCAUX DE L’ONU À ALGER
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. RALPH ZACKLIN, CHEF DU GROUPE INDÉPENDANT, SUR L’ATTAQUE CONTRE LES LOCAUX DE L’ONU À ALGER
Le Groupe indépendant sur la responsabilité liée à l’attentat contre le bâtiment des Nations Unies à Alger en décembre 2007 a établi qu’il était « impossible de dissocier la question de la responsabilité individuelle de celle de la structure en matière de sécurité », a déclaré aujourd’hui M. Ralph Zacklin, ancien Sous-Secrétaire général aux affaires juridiques et Chef du Groupe indépendant sur la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies.
Lors d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU, M. Zacklin a indiqué que le Groupe indépendant, composé de cinq membres et créé en juin 2008, avait rassemblé des éléments sur « 12 individus et un organisme de responsabilité collective», à savoir l’équipe chargée de la gestion de la sécurité. Il a expliqué que le mandat du panel l’autorisait seulement à faire des recommandations au Secrétaire général, et que les mesures prises par la suite revenaient à « la discrétion du Secrétaire général ». Mais, a-t-il précisé, les travaux du panel ont surtout permis de mettre à jour des « problèmes dans la structure en matière de sécurité ».
« Il est très tôt apparu évident au Groupe indépendant qu’il était impossible de dissocier la question de la responsabilité individuelle de celle de la structure en matière de sécurité », a-t-il affirmé. « Le système de sécurité par phase, tel qu’il est actuellement constitué, ne fonctionne pas correctement car il est interprété de différentes manières par différentes personnes dans différents lieux d’affectation », a-t-il déclaré. Le système de sécurité par phase permet aux autorités des Nations Unies de relever le niveau d’alerte en fonction de la menace qui, selon elles, pèse sur le personnel et les locaux de l’ONU dans un pays donné. M. Zacklin a appelé à une réforme urgente de ce système.
Dans son rapport, le Groupe indépendant indique, en ce qui concerne la responsabilité liée à l’attentat contre les bâtiments des Nations Unies à Alger en décembre 2007, que « les dysfonctionnements du système actuel ne sont pas attribuables au seul manque de ressources », mais également à « des manquements de la part des personnes qui l’ont conçu et mis en œuvre ». Interrogé sur la démission en juin dernier du Secrétaire général adjoint à la sécurité et à la sûreté, M. David Veness, le Chef du Groupe indépendant a déclaré: « nous apprécions le fait qu’il ait démissionné ».
M. Zacklin a indiqué qu’il y avait plusieurs explications à ces dysfonctionnements. Ainsi, « les Nations Unies n’auront jamais le même type de budget que les gouvernements nationaux pour leur sécurité », a-t-il dit. Il faut donc établir des priorités concernant les missions confiées à chaque département, la composition du personnel de ces départements, et sa formation.
Il a également souligné le « conflit d’intérêts » dans lequel se trouve, selon les conclusions du Groupe indépendant, le responsable désigné dans chaque bureau de l’ONU sur le terrain. Il est à la fois chargé des tâches de sécurité et de la mise en œuvre des programmes, « ce qui crée une situation très difficile pour la personne qui doit assumer ces responsabilités », a-t-il déclaré.
Il a enfin évoqué les difficultés dans les relations avec un pays hôte que peut entraîner une hausse du niveau d’alerte dans le système de sécurité par phase de l’ONU. « Le Groupe indépendant a établi que de nombreux pays hôtes ne voient pas d’un bon œil le fait que la sécurité soit placée à un niveau élevé, car, pour eux, cela indique que le pays n’est pas sûr », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, M. Zacklin a déploré « un manque généralisé de culture de la responsabilité dans le système ONU ». Dans son rapport, le Groupe indépendant indique ainsi avoir rencontré, lors de ses travaux, « une réticence marquée, de la part de certaines des personnes entendues, à accepter les procédures et les méthodes de travail du Groupe », ce qui, selon lui, « reflète une attitude de rejet individuel et institutionnel de la responsabilité, qui est malheureusement prédominant dans le cas présent ».
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