CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE LA FRANCE, M. NICOLAS SARKOZY
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE LA FRANCE, M. NICOLAS SARKOZY
Le Président de la France, M. Nicolas Sarkozy, a proposé aujourd’hui l’organisation en novembre prochain d’une conférence internationale pour tirer les enseignements de la crise financière actuelle, qui est, selon lui, « l’une des plus graves que le monde ait connues depuis la crise financière des années 30 ».
Cette conférence, dont le lieu reste à préciser, rassemblerait les autorités de régulation et les chefs d’État et de gouvernement des pays du G-8, les huit pays les plus industrialisés du monde, « mais avec une possibilité d’ouverture sur les pays émergents », a précisé M. Sarkozy lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York.
Il a toutefois souligné que, dans la crise actuelle, « la responsabilité des pays les plus développés est davantage engagée que celle des pays émergents ».
Dénonçant « une véritable déviation des mécanismes de l’économie de marché », et un « système fou qui est notre système depuis des années », il a expliqué que l’objectif de cette conférence serait de « dégager des principes et des nouvelles règles » pour régir le capitalisme financier mondial.
Il a également dit espérer la participation la plus importante possible à cette conférence. « J’aurais du mal à comprendre qu’on refuse le principe de se réunir pour parler de ce qui s’est passé », a-t-il déclaré.
Le Président de la France a également plaidé pour une réforme des organisations internationales, et notamment des Nations Unies, afin de prendre en compte le « monde multipolaire » d’aujourd’hui. « À nous d’organiser les Nations Unies autour de cette nouvelle réalité », a-t-il dit.
M. Sarkozy a affirmé être « de ceux qui sont profondément choqués qu’il n’y ait pas un membre permanent au Conseil de sécurité qui représente l’Afrique », et a également déploré qu’il ne siège au Conseil de sécurité « aucun membre permanent émanant d’Amérique du Sud ». De même, en ce qui concerne le G-14, « comment traiter des grands dossiers du monde alors qu’aucun pays arabe n’y siège? », s’est-il interrogé.
« La réforme des institutions doit se faire tout de suite », a-t-il noté. « Alors que nous sommes au XXIe siècle », a-t-il fait remarquer, les institutions actuelles datent du « XIXe siècle ou du XXe siècle ».
M. Nicolas Sarkozy, qui est également le Président en exercice de l’Union européenne, a par ailleurs proposé un nouvel espace économique élargi avec la Fédération de Russie, qui irait « au-delà du partenariat stratégique présent » mais resterait « en deçà d’un marché commun » tel que celui qui régit l’Union européenne.
« Je pense que comme nous l’avions fait à l’origine en Europe, on peut se réconcilier, installer la paix grâce à l’économie. Pourquoi ne pas l’imaginer avec la Fédération de Russie? », a-t-il dit, affirmant que « l’Europe ne veut pas de la guerre froide ».
À propos de l’Iran, il a réaffirmé que la France était prête à aider l’Iran à acquérir un programme nucléaire civil, mais qu’elle s’oppose à ce que ce pays possède l’arme atomique, « parce que cela fait courir un risque gigantesque à la paix dans le monde », a-t-il déclaré.
Qualifiant la question nucléaire iranienne de « dossier le plus grave » que les dirigeants internationaux aient actuellement à gérer, il a expliqué que, tant que les dirigeants iraniens actuels ne changeront pas de position, « la France et l’Europe seront clairement pour le renforcement des sanctions ».
À ce sujet, il a appelé M. Bachir al-Assad, Président de la Syrie, à intervenir dans ce dossier, au titre des relations historiques entre la Syrie et l’Iran. « M. Bachir al-Assad peut faire passer des messages parce qu’il a la confiance de l’Iran », a-t-il expliqué.
Enfin, M. Sarkozy a indiqué que la France veut le déploiement effectif de la Mission hybride Nations Unies-Union africaine au Darfour (MINUAD). Il a également indiqué que la France n’était pas opposée à un recours à l’article 16 du Statut de la Cour pénale internationale (CPI) qui prévoit le report, pendant un an, de la procédure judiciaire pour crimes de guerre au Darfour ouverte à l’encontre du Président du Soudan, M. Omar al-Bashir.
Il a toutefois posé comme condition « que les autorités soudanaises changent radicalement de politique ». « Il n’y aura pas de recours à l’article 16 s’il n’y a pas un changement radical et immédiat de politique au Soudan », a-t-il assuré.
« Nous voulons que des gens, qui sont accusés de génocide, ne restent pas ministres dans le Gouvernement soudanais », a-t-il ainsi dit.
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