CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. SALIH MAHMOUD OSMAN, DÉPUTÉ DE L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE DU SOUDAN
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. SALIH MAHMOUD OSMAN, DÉPUTÉ DE L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE DU SOUDAN
M. Salih Mahmoud Osman, député de l’opposition parlementaire du Soudan, a appelé, aujourd’hui, le Conseil de sécurité des Nations Unies, à ne pas invoquer l’article 16 du Statut de la Cour pénale internationale (CPI) qui reporterait, de 12 mois, la procédure visant le Président du Soudan, M. Omar al-Bashir, pour crimes de guerre au Darfour.
« Seule la justice peut faire la différence sur le terrain » au Darfour, a déclaré M. Osman lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies. Il a ajouté qu’il était « très dangereux » d’évoquer un report de la procédure de la CPI à l’encontre de M. Omar al-Bashir. « Cela exposerait les populations les plus vulnérables si nous appliquions cet article 16 », et donnerait aux autorités soudanaises une impression d’impunité, a-t-il expliqué.
En vertu de l’article 16 du Statut de la CPI, le Conseil de sécurité des Nations Unies est habilité à adopter une résolution suspendant, pendant un an, la procédure ouverte le 14 juillet dernier, lorsque le Procureur de la CPI, M. Luis Moreno-Ocampo, a décidé de lancer un mandat d’arrêt contre M. Omar al-Bashir pour crimes de guerre au Darfour (ouest du Soudan).
M. Osman Hummaida, chercheur pour les droits de l’homme au Soudan, a, pour sa part, estimé qu’un report de la procédure de la CPI en vertu de l’article 16 serait « un processus politique du Conseil de sécurité et devrait être basé sur une justification politique et sur l’examen de la situation au Soudan ».
Rappelant que, depuis le début de la crise, « le Gouvernement du Soudan n’a fait preuve d’aucune volonté ni d’engagement pour rechercher un accord de paix avec les rebelles », M. Hummaida a affirmé que le recours à l’article 16 du Statut de la Cour n’aurait que des conséquences négatives sur le terrain.
« Cela enverrait un message ambigu aux tenants d’une ligne dure » au Soudan, qui interpréteraient cette décision comme une victoire politique », et cela « démoraliserait » ceux qui appellent « à la justice et au changement au Soudan », a-t-il déclaré.
M. Hummaida a également souligné que la demande de M. Moreno-Ocampo avait fait pencher la balance, au Soudan, en faveur des partisans de la « réforme, du changement, de la responsabilité et de la transformation politique ».
M. Richard Dicker, Directeur du Programme pour la justice internationale de Human Rights Watch (HRW), a affirmé qu’en invoquant l’article 16 du Statut de la CPI, le Conseil de sécurité « tournerait le dos à son propre engagement de paix vis-à-vis de la population du Darfour », et « renoncerait à son propre engagement fondamental ».
Il a rejeté les arguments selon lesquels l’annonce de M. Moreno-Ocampo le 14 juillet dernier, risquait d’entraver les négociations de paix. « Il n’y a aucune connexion plausible entre l’échec des pourparlers de paix au Darfour et la demande d’un mandat d’arrêt », a-t-il estimé. « L’impasse des pourparlers de paix est enracinée dans le manque de volonté politique des deux camps », a-t-il ajouté.
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