CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE AUPRÈS DES NATIONS UNIES, VITALY CHURKIN
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE AUPRÈS DES NATIONS UNIES, VITALY CHURKIN
Le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies, Vitaly Churkin, a indiqué cet après-midi avoir remis en main propre au Secrétaire général, Ban Ki-moon, une lettre du Président russe Dmitry Medvedev annonçant sa décision prise aujourd’hui de reconnaître l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.
M. Churkin, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York, juste après l’entretien qu’il venait d’avoir avec M. Ban, a ensuite lu l’intégralité d’un communiqué, long de cinq pages, publié par le Ministère russe des affaires étrangères sur la reconnaissance par la Fédération de Russie de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.
La déclaration du Ministère russe des affaires étrangères commence par ces lignes: « La Russie a reconnu l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, consciente de sa responsabilité de garantir la survie de leurs peuples frères face à la politique agressive et chauvine poursuivie par Tbilissi ».
Après la lecture de cette déclaration, M. Churkin a affirmé qu’au sein du Conseil de sécurité, « pendant des semaines, avant que n’éclatent les hostilités et l’agression de la Géorgie », la Fédération de Russie s’était efforcée de faire adopter une déclaration du Président du Conseil de sécurité appelant à la signature d’un accord juridiquement contraignant entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud et entre la Géorgie et l’Abkhazie sur le non-recours à la force.
« Mais, dans ces négociations, nos collègues occidentaux n’ont eu de cesse de tenter de lier d’autres questions à celle-ci, insistant par exemple sur le retour des réfugiés qui, s’il est une question pertinente, n’est cependant pas un sujet prioritaire », a ajouté M. Churkin. « Les événements ont montré que nous avions raison quand nous mettions l’accent sur le fait que la priorité était de tout faire pour éviter tout recours à la force ».
L’ambassadeur de la Fédération de Russie a expliqué que son pays continuait de souscrire au plan en six points, conclu le 12 août à Moscou entre le Président Medvedev et son homologue français Nicolas Sarkozy.
La question de l’annexion de l’Ossétie du Sud, au cas où celle-ci demanderait à être officiellement rattachée à la Fédération de Russie, « n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il également assuré. « Ce qui figure maintenant à l’ordre du jour, comme le stipule le décret signé par le Président Medvedev sur la reconnaissance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, c’est d’avoir nos propres pourparlers », a-t-il souligné. « Il a été demandé à notre Ministère des affaires étrangères de discuter avec les autorités pertinentes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud en vue d’élaborer un accord sur l’établissement de relations diplomatiques, ainsi qu’un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle entre la Fédération de Russie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. »
De même, a poursuivi M. Churkin, si la décision prise par plusieurs pays occidentaux de reconnaître l’indépendance du Kosovo, au début de l’année, a contribué à créer une « certaine dynamique », l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud avaient « davantage de raisons et de base juridique » pour revendiquer leur indépendance. « Nous avions souligné que cela créerait un précédent pour tous ceux qui chercheraient à obtenir leur indépendance », a-t-il déclaré, précisant que la déclaration unilatérale du Kosovo a « renforcé le désir » en ce sens des peuples d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. « La vague de l’histoire est devenue très claire et inévitable après l’aventure militaire de Saakashvili contre l’Ossétie du Sud », a-t-il ajouté.
M. Churkin a en outre estimé que les situations de la Tchétchénie et du Tatarstan, qui font « partie intégrante de la Fédération de Russie », étaient « complètement différentes » de celles de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. « L’Abkhazie et l’Ossétie du Sud n’ont jamais été une source de terrorisme à l’égard de la Géorgie comme cela a été le cas en ce qui concerne la Tchétchénie », a-t-il par exemple expliqué.
« Une nouvelle situation politique et juridique a été créée » qui nécessite que soient « réglées un certain nombre de questions », a dit M. Churkin. Ainsi, des discussions « seront nécessaires avec les Nations Unies pour définir le rôle de leurs observateurs dans le contexte de l’Abkhazie » ainsi que celui de ceux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) « et sans doute d’autres, dans le contexte de l’Ossétie du Sud ».
Le représentant russe a notamment fait référence au décret signé par le Président Medvedev, lequel stipule, dans le cas de l’Abkhazie, et à la demande des autorités de celles-ci, que « les forces armées du Ministère russe de la défense continueront à effectuer des tâches de maintien de la paix en attendant la conclusion d’un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle ».
Le représentant de la Fédération de Russie a reconnu, enfin, que la question d’une éventuelle adhésion de la Géorgie à l’OTAN avait contribué à entretenir certaines tensions dans la région. « L’espèce d’insistance avec laquelle M. Saakashvili a utilisé ses relations avec l’OTAN a alarmé tout d’abord les peuples d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud qui ont vu là un signe supplémentaire de son intention d’imposer de façon contraignante une solution qu’ils n’acceptaient pas et a créé une certaine friction dans les relations entre la Fédération de Russie et la Géorgie », a affirmé M. Churkin.
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