CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE DES NATIONS UNIES, JOHN HOLMES, DE RETOUR DE SA DEUXIÈME VISITE AU MYANMAR
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE DES NATIONS UNIES, JOHN HOLMES, DE RETOUR DE SA DEUXIÈME VISITE AU MYANMAR
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence est, d’après ses propres termes, revenu « soulagé » de sa deuxième visite au Myanmar après celle qu’il y a effectuée il y a deux mois.
Au cours d’une conférence de presse tenue cet après-midi au Siège de l’ONU à New York, John Holmes n’a néanmoins pas caché les problèmes persistants rencontrés au Myanmar, comme les difficultés d’accès aux victimes qu’ont les ONG internationales qui n’opéraient pas au Myanmar avant le passage du cyclone Nargis et les problèmes liés au taux de change.
S’il a jugé « dangereux » de généraliser, le Coordonnateur des secours d’urgence, qui s’est rendu au Myanmar, pour « constater de visu le rythme d’acheminement de l’aide humanitaire et le niveau de coopération du Gouvernement », a déclaré: « de ce que j’ai vu dans les cinq endroits que j’ai visités dans la région du delta, beaucoup de progrès ont été enregistrés depuis deux mois ».
Des maisons, des cliniques et des écoles sont reconstruites alors que les activités de réhabilitation des exploitations agricoles se poursuivent. Les agents humanitaires ont accès à toutes les régions, même à celle du delta, s’est félicité le Coordonnateur des secours d’urgence du système des Nations Unies, en avouant tout de même que tout cela exige cependant de se plier à des démarches bureaucratiques « très lourdes ». John Holmes s’est aussi inquiété des difficultés qu’ont les ONG internationales qui ne travaillaient pas avant au Myanmar à avoir accès aux victimes.
Mais, a-t-il poursuivi, en règle générale, « toutes les ONG et agences de l’ONU avec lesquelles j’ai parlé se sont déclarées satisfaites ». M. Holmes a aussi indiqué qu’il s’était aussi entretenu avec le Premier Ministre du Myanmar et d’autres hauts responsables du Gouvernement chargés des questions humanitaires qui ont promis de poursuivre leur coopération dans toutes les régions.
Faut-il pour autant dormir sur ses lauriers? « Non », a répondu le Coordonnateur des secours d’urgence, car il reste beaucoup à faire. Si, s’est-il expliqué, nous avons « virtuellement » accès à toutes les victimes, nous n’avons pas forcément répondu à leurs attentes. Il faudra une démarche plus systématique de déploiement d’efforts de réponse aux besoins spécifiques, a-t-il dit.
Le Coordonnateur des secours d’urgence a attiré l’attention de la presse sur le rapport d’évaluation des besoins humanitaires que le Mécanisme de coordination devrait bientôt rendre public pour une période d’un an ou de trois ans. Il s’est félicité que ce Mécanisme, qui regroupe les pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), l’ONU et le Gouvernement du Myanmar, continue de s’attaquer aux problèmes d’une manière « franche et constructive ».
Dans ce contexte, John Holmes a exprimé le souhait de voir les cinq hélicoptères restants du Programme alimentaire mondial (PAM) autorisés à continuer d’opérer pendant au moins cinq mois de plus.
Sur les 481 millions demandés lors de l’Appel révisé du 1er juillet 2008 pour une période allant jusqu’au mois d’avril 2009, 200 millions ont été reçus jusqu’ici, a indiqué le Coordonnateur des secours d’urgence, en annonçant une contribution supplémentaire de 30 millions de dollars de la part de l’Australie et d’autres promesses du Royaume-Uni, du Japon et des États-Unis.
Invité à clarifier le problème posé par un taux de change défavorable au dollar, le Coordonnateur des secours d’urgence a reconnu que sur les 200 millions engagés jusqu’ici, « nous avons perdu 10 millions de dollars ». « Ce n’est pas une perte énorme mais c’est quand même une perte réelle », a-t-il concédé, en l’attribuant au fait que les certificats en devises étrangères qui avaient la même valeur que le dollar américain ont baissé de 25%, car ils sont calqués désormais sur le taux du marché et non sur le taux officiel.
C’est un vrai problème dont le Gouvernement du Myanmar a été saisi, a assuré le Coordonnateur des secours d’urgence, en précisant que rien jusqu’ici n’indique que le Gouvernement est le premier bénéficiaire de cette situation puisque les bureaux de change sont des « sociétés privées ». Mais, a reconnu John Holmes, l’acuité du problème souligne la nécessité d’une analyse approfondie, en particulier des autres situations humanitaires.
Pour la communauté humanitaire, a-t-il insisté, la priorité est toujours de minimiser les coûts pour maximiser les interventions. Mais il n’est jamais question de renoncer à acheminer l’aide sous la pression des politiques monétaires, a-t-il insisté, en parlant d’un pays où le passage du cyclone Nargis, les 2 et 3 mai 2008, a provoqué la mort ou causé la disparition de 140 000 personnes et semé la désolation parmi les 2,4 millions de personnes habitant de la région de Yangon, de l’ancienne capitale du même nom, et de la région du delta.
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