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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA DÉLÉGATION DU VIET NAM À L’OCCASION DU DÉBAT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS

17/07/2008
Communiqué de presseConférence de presse
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA DÉLÉGATION DU VIET NAM À L’OCCASION DU DÉBAT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS


Le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, M. Pham Gia Khiem, a souligné cet après-midi devant les correspondants de presse accrédités aux Nations Unies, que le débat public en cours ce jeudi au Conseil de sécurité, qui porte sur la question des enfants dans les conflits armés, montrait « la grande importance que la communauté internationale attache à cette question ».  Il a souligné que son pays, le Viet Nam, avait toujours été à « l’avant-garde des efforts internationaux pour protéger les enfants », rappelant qu’il avait été le premier en Asie et le deuxième au monde à ratifier la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant.


Aux côtés de M. Pham Gia Khiem, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Mme Radhika Coomaraswamy, a estimé que ce débat, auquel elle a, elle aussi, pris part dans la matinée, constituait la réaffirmation d’un engagement collectif: celui des membres du Conseil de sécurité en particulier.  Mme Karin Landgren, Directrice associée chargée de la Section de protection de l’enfant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a évoqué pour sa part « le rôle critique du Conseil de sécurité en la matière ».


À la question d’un journaliste qui a demandé quelle attitude les militaires professionnels ou les Casques bleus devaient adopter lorsqu’ils ont face à eux des enfants soldats et s’il était licite d’abattre ces derniers lors d’accrochages, Mme Coomaraswamy a répondu qu’il y avait deux « écoles de pensée » à cet égard.  La première considère qu’il n’y a pas d’obstacle moral à mettre des enfants soldats hors de combat, dans la mesure où ils ont un comportement hostile.  Mais elle a exprimé sa préférence pour une autre école de pensée.  D’après celle-ci: « qu’ils portent ou non un uniforme, les enfants soldats doivent être considérés comme des civils, et le seul moment au cours duquel on peut recourir à la force contre eux est celui où on est en situation d’autodéfense ».  Cette position tend à devenir la norme admise au sein des organismes de protection des droits de l’enfant, a-t-elle ajouté, même si elle ne relève pas du droit de la guerre en tant que tel à ce stade.


Lors du débat au Conseil de sécurité, M. Pham Gia Khiem, qui présidait la réunion, avait souligné que la résolution 1261 (1999) appelant à ne plus enrôler des mineurs dans les forces combattantes avait permis de prendre des mesures qui ont produit des résultats tangibles.  Malheureusement, ces résultats restent encore trop modestes, a-t-il regretté.  Le Viet Nam attache une grande importance à une stratégie préventive dont le but doit être avant tout de prévenir les conflits armés en s’attaquant à leurs causes profondes.


Pour sa part, la Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Ann Veneman, a convenu elle aussi que la meilleure protection à accorder aux enfants était de prévenir les conflits.  Par son mandat et par sa présence dans les pays avant, durant et après les crises, et par ses capacités de sensibilisation, l’UNICEF peut contribuer à prévenir les conflits ou à trouver des solutions lorsqu’ils éclatent, a estimé Mme Veneman.  Bien qu’immense, le défi n’est pas insurmontable, a-t-elle souligné.


Enfin, Mme Coomaraswamy a rappelé qu’elle a suggéré aux membres du Conseil de sécurité d’examiner des mesures concrètes à prendre à l’encontre des 16 pays où l’on enrôle des mineurs, et qui figurent sur la « Liste de la honte ».  Elle a indiqué que ses services préparaient une étude sur les causes profondes du phénomène.  À la fin du mois, doit avoir lieu une réunion avec des spécialistes de la protection des enfants sur la question de la réintégration des mineurs qui se retrouvent piégés dans des conflits armés.  La réintégration est un processus de longue haleine, surtout pour ceux ayant commis des crimes graves, a-t-elle souligné.  Si les institutions spécialisées des Nations Unies sont bien placées pour traiter de ces questions, c’est sur la répression des violations graves et la lutte contre l’impunité que le Conseil de sécurité devrait insister, a recommandé la Représentante spéciale du Secrétaire général.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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