CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’ADHÉSION DU SURINAME AU STATUT DE ROME DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’ADHÉSION DU SURINAME AU STATUT DE ROME DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE
« C’est parce que nous sommes conscients de notre responsabilité non seulement à l’égard de notre peuple, mais aussi à l’égard du reste du monde en matière de justice internationale que nous avons adhéré cette année au Traité de Rome instituant la Cour pénale internationale » a indiqué ce matin, au cours d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, Mme Ruth Wijdenbosch, Présidente du Comité pour les affaires étrangères et la défense nationale du Suriname.
Parlementaire et activiste des droits de l’homme au Suriname depuis 20 ans, Ruth Wijdenbosch a également dit son souci d’apporter à son peuple des garanties, au cas où un futur gouvernement aurait des états d’âme quant à la nécessité de traduire en justice tout dirigeant politique responsable de crimes contre l’humanité. « Après avoir connu une dictature dans les années 1980 », a-t-elle encore ajouté, « nous voulions léguer à notre peuple un instrument qui leur donne des assurances en matière de justice pour les exactions qu’il a pu subir ».
Elle a indiqué que le Suriname avait longtemps hésité à franchir ce pas en raison notamment d’une opposition des États-Unis au Statut de Rome. Elle a rappelé que la loi « American Service Member Protection Act » (ASMPA), entrée en vigueur en août 2002, interdit toute assistance militaire des États-Unis aux États ayant ratifié le Statut de Rome sans avoir souscrit un accord de non-extradition avec les États-Unis. Évoquant les menaces de sanctions en matière de coopération et de formation militaires, elle a fait siennes des propos de la Secrétaire d’État américaine, Mme Condoleezza Rice, qui a estimé que certaines clauses de la loi pouvaient être contreproductives en ce qui concerne l’influence des États-Unis dans la région d’Amérique latine.
Dans le cadre de commentaires sur le processus interne et sur les débats tenus au Suriname, et qui ont permis au pays d’adhérer au Statut de Rome, MM. Henry Léonard Mac-Donald, Représentant permanent du Suriname auprès des Nations Unies et Peter Barcroft, Administrateur de programmes de l’Organisation de l’Action mondiale des parlementaires (PGA), ont également pris la parole au cours de la conférence de presse.
Le Représentant permanent du Suriname a indiqué qu’il avait déposé les instruments de ratification auprès de la Section des traités du Bureau des affaires juridiques de l’ONU, mardi le 15 juillet. Il a rappelé qu’après avoir adhéré à la plupart des conventions internationales et des conventions régionales de l’Organisation des États américains (OAS) en matière de droits de l’homme, le Suriname se devait de faire ce pas supplémentaire pour faire face aux responsabilités individuelles de ceux ayant participé à des génocides ou autres crimes contre l’humanité.
De son côté, M. Barcroft a présenté les missions de la PGA, une organisation internationale qui rassemble 1 300 parlementaires, issus de 120 pays travaillant non seulement sur les questions de droit international et de dignité humaine, mais aussi sur celles de population et du développement ou encore des migrations. Il s’est notamment félicité de la collaboration dont il a pu bénéficier de la part du Comité national de la PGA pour le Suriname dans le cadre des travaux et réflexions ayant encadré le processus de ratification.
Répondant à la question d’une journaliste sur la réaction du grand public, Ruth Wijdenbosch a indiqué que de nombreuses conférences de presse avaient été tenues par le Suriname depuis deux jours, ainsi qu’un débat parlementaire. Elle a également mentionné la tenue d’un séminaire les 6 et 7 juin au Suriname sur la question, avec la participation d’une association de jeunes. Elle a dit que le peuple du Suriname était conscient de sa responsabilité de faire de ce monde un monde plus sûr, notamment dans le contexte de la catastrophe humanitaire en cours au Darfour.
S’agissant d’une question sur le suivi du procès en cours d’un ancien dirigeant du Suriname, les intervenants ont indiqué qu’ils ne pensaient pas qu’un changement de la majorité aux prochaines élections pourra changer le cours de ce procès et que la justice continuera de fonctionner de manière indépendante.
S’agissant d’une question sur l’implication des femmes dans ce processus, Mme Wijdenbosch a indiqué que les femmes constituaient l’essentiel des masses impliquées dans les mouvements de contestation lors de la période de la dictature. C’est aussi pour cela, a-t-elle ajouté, que 13 des 51 parlementaires du Suriname sont aujourd’hui des femmes.
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