CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. SRGJAN KERIM, PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. SRGJAN KERIM, PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU
M. Srgjan Kerim, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, a dressé le bilan ce matin de la soixante-deuxième session, quelques semaines avant que celle-ci n’arrive à son terme, en soulignant l’importance du thème des changements climatiques. Il a aussi évoqué les perspectives concernant la poursuite de la réflexion sur la réforme du système des Nations Unies afin que l’Organisation reflète mieux le monde actuel, cette mutation nécessaire ne concernant pas uniquement, selon lui, le Conseil de sécurité. Il devra s’agir d’une « réforme institutionnelle complète », a-t-il ajouté, en plaidant pour « une nouvelle culture des relations internationales » qui reposerait sur le bien des peuples avant celui des États et de leur sécurité.
Concernant les changements climatiques, M. Kerim a évoqué les différentes réunions tenues à ce sujet à l’ONU, qui ont souligné la nécessité d’une « démarche coordonnée entre États » à laquelle le secteur privé doit être associé. Concernant la crise alimentaire mondiale, le Président de l’Assemblée générale a noté que ce sujet était celui qui avait été le plus fréquemment abordé au cours de ses déplacements ces dernières semaines. Cette crise, qui n’est pas non plus sans rapport avec les changements climatiques, a-t-il dit, a de sérieuses implications sur la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Elle a aussi un impact sur le financement du développement. « Les solutions mises en avant ne pourront que mettre à l’épreuve nos capacités à innover, autrement dit à mettre en œuvre les réformes institutionnelles indispensables à un meilleur fonctionnement de l’ONU », a-t-il ajouté. L’Assemblée générale se réunira en séance plénière le 18 juillet prochain en présence du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, afin d’examiner la question de la crise alimentaire et énergétique mondiale, a rappelé M. Kerim. Les États Membres, a-t-il dit, estiment que l’Assemblée générale est l’organe le plus adapté pour se saisir de cette question afin de tâcher de se mettre d’accord sur une stratégie unifiée.
Concernant les OMD, il propose que l’Assemblée générale procède à une évaluation annuelle de leur mise en œuvre jusqu’en 2015. Une réunion de haut niveau est prévue le 22 septembre sur les besoins de développement de l’Afrique, et trois jours plus tard, le 25, un Sommet des chefs d’État et de gouvernement devrait se pencher sur les engagements pris dans le cadre de l’ouverture de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale.
Concernant la réforme du Conseil de sécurité, tout le monde convient que cet organe ne reflète plus les réalités du XXIe siècle et qu’il doit adapter ses méthodes de travail et sa composition, a-t-il dit. « La modification de la composition du Conseil ne doit pas être une fin en soi mais elle doit aller dans le sens d’un forum plus souple et plus dynamique capable d’agir avec une plus grande autorité et légitimité internationale ». Après plus de 14 ans de discussions à ce sujet, les positions des uns et des autres sont connues, a-t-il rappelé: « Tout a été mis sur la table, y compris l’éventualité d’une solution intermédiaire » qui serait réévaluée au bout de 10 à 15 ans et qui permettrait à
certains États Membres de ne pas renoncer définitivement à leurs positions de départ, a-t-il rappelé. M. Kerim estime qu’il convient d’ouvrir des négociations à partir de toutes les propositions exprimées jusqu’à maintenant afin d’élaborer différentes hypothèses.En ce qui concerne « la revitalisation » de l’Assemblée générale, son Président estime qu’elle doit aller de pair avec les réflexions sur la réforme du Conseil, la démarche réformatrice devant être générale. Il a rappelé qu’il avait proposé de ne plus utiliser l’expression de « revitalisation » qui laisse entendre que cet organisme est « à moitié mort » et il préférerait plutôt que l’on débatte du « rôle de l’Assemblée générale dans le renforcement du système des Nations Unies ». M. Kerim a le sentiment que des progrès ont été accomplis à cet égard, notamment avec la pratique croissante des débats interactifs qui permettent de « passer de la litanie des monologues au dialogue ». Il a estimé également qu’il existait « une tendance croissante à se concentrer sur les vrais problèmes spécifiques ». Il a déploré toutefois que le Président de l’Assemblée générale soit « considéré comme quelqu’un d’extérieur, comme un consultant, ce qui est absurde, et ce qui est contraire à la Charte de l’ONU » puisqu’il est élu par les États Membres, eux-mêmes à l’origine de l’Organisation, « ses actionnaires en quelque sorte ».
Quant à la réforme de la gestion en tant que telle, M. Kerim s’est dit « convaincu que son objectif ultime doit être de parvenir à un budget unifié afin de permettre plus de transparence, de contrôle et d’efficacité. « J’espère sincèrement, a-t-il ajouté, que le Plan-cadre d’équipement ne permettra pas seulement la rénovation du bâtiment de l’ONU mais qu’il conduira aussi dans les cinq prochaines années à une amélioration profonde des pratiques de gestion de celle-ci. » « Espérons, a-t-il conclu, que cette refonte de l’Organisation contribuera aussi à rendre les esprits plus clairs et à changer la mentalité des responsables. »
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