CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN, M. MANOUCHEHR MOTTAKI
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN, M. MANOUCHEHR MOTTAKI
De passage à New York pour participer au débat de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC), le Ministre des affaires étrangères de la République islamique d’Iran, M. Manouchehr Mottaki, a annoncé ce matin au cours d’une conférence de presse que l’examen des propositions faites par le Groupe des 5 + 1 concernant le programme nucléaire de son pays était sur le point d’être finalisé.
Formé des membres permanents du Conseil de sécurité et de l’Allemagne, le Groupe avait en effet adressé au Gouvernement iranien une lettre contenant un ensemble de propositions, sur lesquelles celui-ci ferait connaître sa position sous peu. Les autorités iraniennes ont, en retour, présenté leurs propres propositions, a précisé le Ministre, avant d’affirmer que les parties œuvraient de bonne foi à la recherche d’un accord global.
M. Mottaki s’est aussi longuement expliqué sur la manière dont son pays entend peser dans les crises auxquelles le Moyen-Orient est confronté. Il a rappelé aux correspondants que son pays était l’un des principaux acteurs d’une région, le golfe Persique, qui occupe une position géopolitique et stratégique unique: elle détient en effet les ressources énergétiques les plus importantes au monde et connaît des crises qui ont des répercussions internationales considérables. Directement concerné, l’Iran entend jouer le rôle qui lui revient.
La plupart des pays désireux de s’impliquer dans les affaires du monde mesurent généralement leur succès à l’aune de leur présence au Moyen-Orient et de leur impact sur la situation dans la région, a souligné le Ministre. Rien de plus naturel pour l’Iran, situé au cœur même de la région, que de se soucier de la paix et de la sécurité des pays voisins, qu’il s’agisse de l’Iraq, du Liban ou de l’Afghanistan, a-t-il précisé. « Depuis 30 ans, l’Iran, a-t-il dit, a toujours été une partie de la solution, jamais du problème. »
Une connaissance profonde de la situation dans la région, fondée sur des informations objectives, est cruciale pour parvenir à des résultats positifs. Or, a affirmé M. Mottaki, de nombreuses politiques ont échoué par manque de compréhension des enjeux. Ainsi, a-t-il indiqué, on ne peut imputer la flambée actuelle des prix du pétrole à un manque de bonne volonté de la part des pays producteurs, qui se sont récemment engagés à soutenir la stabilisation des prix du baril.
Ceux-ci, dont l’Iran fait partie, se heurtent cependant à des problèmes tels que la faiblesse du dollar ou encore la hausse des coûts de production et d’investissement. Producteurs et consommateurs devraient plutôt coopérer pour identifier les responsables d’une telle situation, a lancé le Ministre. Il en va de même, selon lui, de la crise alimentaire, qui se produit à une époque où la production est largement suffisante pour nourrir la planète entière. C’est un déséquilibre dans les relations commerciales qui est à l’origine de cette situation, a-t-il dit. L’ECOSOC devrait réfléchir par conséquent à une solution globale tenant compte des aspects relatifs à la hausse du prix des carburants, qui ont un impact sur le coût du transport des denrées alimentaires.
Abordant la situation en Afghanistan, le Ministre a réaffirmé que son Gouvernement s’est toujours fermement opposé à l’extrémisme, qui n’est sorti que « renforcé par l’assistance financière et l’entraînement militaire » fournis par d’autres dans la région, sans compter l’utilisation des Taliban pakistanais. L’Iran a, en revanche, appuyé le processus démocratique en Afghanistan, de même qu’en Iraq, où il s’est impliqué dans l’établissement d’un nouveau Gouvernement, après la chute du régime de Saddam Hussein. « Notre pays n’a aucun intérêt dans un Iraq instable », a insisté M. Mottaki, qui a rappelé que trois séries de négociations avaient déjà eu lieu avec les États-Unis à ce sujet.
Au Liban, « l’imposition de politiques étrangères indifférentes à la volonté du peuple libanais n’a rien résolu », a-t-il jugé. Une approche pragmatique devrait être privilégiée, à travers des réunions et des consultations régionales, comme le Sommet de Doha, qui a débouché sur un accord entre les différents acteurs libanais. Le Ministre a rappelé que l’intervention de la délégation iranienne avaient permis de surmonter l’impasse dans laquelle se trouvaient à un moment donné les pourparlers.
Interrogé sur les menaces répétées de conflit avec les États-Unis, M. Mottaki a écarté cette possibilité au moins jusqu’à janvier 2009, estimant qu’à la suite de ses « échecs répétés » au Moyen-Orient, les États-Unis n’avaient pas les moyens d’imposer une nouvelle guerre à leurs contribuables. De même, M. Mottaki a répondu que les forces israéliennes, encore sous le coup de leur défaite au Liban, « ne se risqueraient pas à une nouvelle aventure », ajoutant que le peuple et la société iraniens défendraient vigoureusement les intérêts et la sécurité du pays, ainsi que la Révolution islamique.
Le Ministre a par ailleurs condamné l’interférence de puissances étrangères au Moyen-Orient, qui a pris dans le cas de son pays différentes formes, comme celle d’un embargo imposé unilatéralement pendant 30 ans, mais n’a pas empêché l’Iran de réaliser son autosuffisance sur le plan économique. Évoquant enfin les « actes de terrorisme » dont ont été victimes des responsables iraniens, et dont certains des auteurs se trouvent dans des pays occidentaux, M. Mottaki a jugé qu’« il ne saurait y avoir de bon ou de mauvais terrorisme: il doit être condamné sous toutes ses formes », a-t-il plaidé.
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