CONFÉRENCE DE PRESSE DE JEAN-MAURICE RIPERT, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRÈS DE L’ONU
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE JEAN-MAURICE RIPERT, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRÈS DE L’ONU
Le Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, M. Jean-Maurice Ripert, a présenté devant la presse, cet après-midi, les grandes lignes de la présidence française de l’Union européenne. Le « message essentiel » de cette présidence de six mois, qui débute aujourd’hui, « sera celui-ci: l’ONU est essentielle pour le monde, et l’Union européenne est essentielle pour les Nations Unies », a-t-il déclaré.
L’Ambassadeur Ripert a indiqué, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York, que la présidence française sera « modeste » car « elle sera » à l’écoute, « ambitieuse dans les objectifs à poursuivre » et « volontaire dans sa démarche ».
Le représentant de la France a situé la place qu’occupe l’Union européenne au sein des Nations Unies. « L’Europe, c’est beaucoup plus que la juxtaposition de ses États membres », a-t-il souligné, notant qu’elle était « un membre actif, à travers ses États membres, des Nations Unies » et un « partenaire global ». « L’Union européenne est un des principaux piliers sur lequel s’appuie de plus en plus le maintien de la paix aux Nations Unies » et demeure, à hauteur de 39%, « le premier contributeur du budget général » de l’Organisation, a expliqué M. Ripert.
Le représentant français a ajouté que quatre des membres de l’Union européenne étaient « parmi les six premiers contributeurs au budget des Nations Unies », à savoir, dans l’ordre, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie. De même, l’Union européenne est, avec une participation de 40,5%, « le premier contributeur au budget des opérations de maintien de la paix » et, devant le Pakistan, « le premier contributeur en effectifs de Casques bleus et de policiers des organisations de maintien de la paix », soit environ 11 000 agents sur 88 000 pour l’ensemble du système des Nations Unies. Elle est enfin en tête des contributions, loin devant les États-Unis et le Japon, en matière d’aide au développement.
M. Ripert a affirmé que le climat et l’énergie, la politique agricole commune, l’immigration et l’Europe de la défense et de la sécurité représentaient les quatre priorités de la présidence française.
En réponse aux défis climatique et énergétique, « l’Europe veut montrer la voie », a-t-il dit, en tentant de « convaincre l’ensemble des partenaires, notamment les pays émergeants, à se joindre aux efforts internationaux », en particulier dans le cadre des « suites de la mise en œuvre du Protocole de Kyoto ». « Avant la fin de l’année, l’Europe espère se doter d’un plan précis et ambitieux de réduction de gaz à effet de serre et d’un plan ambitieux de développement des énergies renouvelables », a-t-il indiqué. L’objectif est également, a-t-il estimé, de « préparer ensemble, concrètement », la Conférence de Potsdam sur les changements climatiques, en décembre 2008, et « le rendez-vous fondamental » de la Conférence de Copenhague, en 2009, et de « conforter le rôle moteur de l’Union européenne ».
Face au défi alimentaire, « l’Europe a déjà profondément réformé sa politique agricole commune », a en outre déclaré le Représentant permanent de la France. « Il faut aller plus loin », a-t-il dit, soulignant la nécessité de « répondre aux besoins en alimentation », de « protéger l’environnement », de « refuser la désertification des terroirs », de « corriger les déséquilibres mondiaux », et d’« assurer les conditions du développement durable ». M. Ripert a promis que l’Europe sera « un partenaire important des grands rendez-vous mondiaux qui évoqueront, à la suite de la Conférence de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome, le sujet de la sécurité alimentaire ».
En matière d’immigration et d’asile, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de « coordonner les politiques des États membres ». « Nous voulons agir ensemble, dans un esprit de solidarité, en faveur d’une immigration choisie », a-t-il dit, estimant qu’il s’agissait là de « la seule manière d’assurer le droit d’asile, de garantir un meilleur accueil et le respect des droits des migrants, de lutter efficacement contre l’immigration clandestine et d’œuvrer à un véritable partenariat, à un véritable codéveloppement pour les pays du Sud et pour l’Europe ».
Les États européens ont également besoin de trouver des « solutions pragmatiques » pour augmenter leurs capacités militaires et civiles « dans les domaines industriel et opérationnel », ce qui, a-t-il précisé, « passera par l’adoption d’une nouvelle stratégie européenne de sécurité, afin de tenir compte des nouveaux défis importants que constituent le terrorisme, la prolifération, le trafic d’armes ou la cybercriminalité ».
L’Ambassadeur Ripert a par ailleurs évoqué le Processus de Barcelone. « Nous voulons donner un nouveau souffle au partenariat euroméditerranéen, car nous sommes convaincus que l’espace euroméditerranéen sera une zone de solidarité vitale, stratégique pour l’Union européenne et pour les pays de la rive sud de la Méditerranée et pour la Méditerranée orientale », a-t-il déclaré.
M. Ripert a de même rappelé que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, sera l’invité d’honneur du défilé du 14 juillet, à l’occasion de la fête nationale française, auquel participeront environ 150 Casques bleus, provenant de trois opérations déployées dans des pays de la Méditerranée: la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) -sur le plateau du Golan- et la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).
Le représentant de la France a espéré que, lors de cette présidence, l’Union européenne sera « une force de proposition et une force au service des idéaux des Nations Unies ». L’Union européenne prendra des initiatives, a-t-il dit, en matière de droits de l’homme, de réforme de la gestion des Nations Unies et de développement. « Par vocation, par essence, nous défendrons toujours et partout la démocratie politique et les droits de l’homme », a-t-il notamment précisé, estimant qu’il s’agissait là d’un «thème majeur ».
L’Ambassadeur Ripert a ainsi évoqué la célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui sera l’occasion, selon lui, de « réaffirmer la validité de ce que nous avons fait il y a 60 ans », à savoir « l’universalité et l’indivisibilité des droits de l’homme ». « En tant qu’Union européenne, nous défendrons ces idées », a affirmé M. Ripert.
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