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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PREMIER MINISTRE ET DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE DJIBOUTI

24/06/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PREMIER MINISTRE ET DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE DJIBOUTI


« Nous sommes aujourd’hui à New York pour demander à la communauté internationale d’adresser un message vigoureux à l’Érythrée », a déclaré ce matin, en conférence de presse, le Premier Ministre de Djibouti, venu à New York pour présenter au Secrétaire général et au Conseil de sécurité la situation de crise qui prévaut à la frontière entre son pays et l’Érythrée.


Accompagné de son Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale Mahamoud Ali Youssouf, M. Deleita Mohamed Deleita a dénoncé l’« agression militaire » perpétrée par l’Érythrée contre le territoire djiboutien.  Dans une déclaration présidentielle en date du 12 juin dernier, le Conseil de sécurité avait condamné cette action lancée par l’Érythrée contre Djibouti à Ras Doumeira et dans l’île de Doumeira, et qui a fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.


À l’issue de cet incident, des contacts ont été immédiatement pris par Djibouti pour tenter de convaincre le Gouvernement érythréen de régler cette situation à l’amiable.  « En vain », a déploré le Premier Ministre, qui a expliqué que l’Érythrée se contente de démentir catégoriquement toute responsabilité dans une « quelconque » agression.  C’est une attitude inacceptable, a estimé M. Deleita Mohamed Deleita, en soulignant que des soldats djiboutiens ont péri dans les affrontements qui ont eu lieu et que d’autres ont été faits prisonniers.


La première incursion des troupes érythréennes à Djibouti remonte à janvier dernier.  Depuis, les accrochages se sont multipliés, conduisant à une escalade militaire qui a culminé avec les combats du 11 et du 12 juin dernier.  En réponse à la question d’un journaliste, le Ministre des affaires étrangères de Djibouti a expliqué que les premiers tirs avaient été échangés dès l’entrée des Forces érythréennes sur le territoire de Djibouti.


Désormais, celles-ci sont stationnées sur l’île de Doumeira, dans un périmètre de six à huit kilomètres carrés, a affirmé le Premier Ministre djiboutien.  L’Union africaine et la Ligue arabe ont dépêché dans la région des missions d’établissement des faits, qui ont pu se rendre à Djibouti, mais se sont vues refuser jusqu’à présent des visas d’entrée en Érythrée.  M. Deleita Mohamed Deleita a indiqué qu’il souhaite que le Secrétaire général envoie maintenant sa propre mission, qui devrait ensuite faire rapport au Conseil de sécurité.


En fonction de ses conclusions, ou dans le cas où cette mission d’établissement des faits se verrait à son tour refuser l’entrée en Érythrée, le Conseil de sécurité devrait prendre les mesures qui s’imposent.  À ce stade, a souligné dans une intervention le Ministre des affaires étrangères djiboutien, Djibouti exige de l’Érythrée qu’elle reconnaisse ses responsabilités et retire ses Forces de la région.


Évoquant les raisons possibles de cette intervention militaire, Mahamoud Ali Youssouf a rappelé qu’en 1996, l’Érythrée avait déjà tenté de s’emparer de la zone de Ras Doumeira, qui est située sur le détroit de Bab el Mandeb, entre la mer Rouge et la mer d’Oman, et est considérée comme un point de passage stratégique pour la navigation entre l’Europe et le Moyen-Orient.  La communauté internationale avait alors fermement réagi.  Mais maintenant que la situation à la frontière avec l’Éthiopie est dans l’impasse, l’Érythrée se sent peut être enhardie à retenter sa chance, a suggéré le Ministre des affaires étrangères de Djibouti.


« Nous n’avons toutefois pas à spéculer sur les motivations de l’Érythrée », a tenu à souligner M. Youssouf, qui a cependant estimé que l’Érythrée doit reconnaître sa responsabilité dans la violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de Djibouti.  Nous ne pouvons pas continuer de faire face à une telle situation, alors que Djibouti a des défis considérables à relever, comme celui de l’insécurité alimentaire, a-t-il plaidé.


Le Ministre des affaires étrangères a jugé sans fondement les accusations de l’Érythrée selon lesquelles les actions de Djibouti seraient menées au service des intérêts régionaux des États-Unis et de la France et contribueraient à miner la stabilité régionale.  Estimant que ces propos relevaient d’une campagne de désinformation, il a rappelé que la neutralité de Djibouti constituait son plus grand atout politique et qu’il n’était pas question pour son Gouvernement de la compromettre.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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