CONFÉRENCE DE PRESSE SUR UNE INITIATIVE D’ONG VISANT À RENFORCER L’APPUI DE LA CPI AU DARFOUR
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR UNE INITIATIVE D’ONG VISANT À RENFORCER L’APPUI DE LA CPI AU DARFOUR
À la veille de la présentation devant le Conseil de sécurité du nouveau rapport du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), une Coalition internationale de groupes de défense des droits de l’homme a exhorté les 15 membres du Conseil, cet après-midi, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York, à faire pression sur le Soudan pour qu’il livre, à la Cour à La Haye, les suspects de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis au Darfour, MM. Ahmad Harun et Ali Kushayb.
Trois ans après la résolution 1593 (2005) du Conseil de sécurité, qui a déféré la situation du Darfour au Procureur de la CPI, « aucun des suspects n’a été arrêtés et livrés aux autorités de La Haye », a déclaré M. William Pace, de la Coalition pour la Cour pénale internationale.
Le 6 juin 2005, le Procureur de la CPI, M. Luis Moreno-Ocampo, a officiellement ouvert une enquête sur les crimes commis au Darfour. Le 27 avril 2007, les juges de La Haye inculpaient M. Ahmad Harun, ancien Ministre délégué chargé de l’intérieur et aujourd’hui Ministre des affaires humanitaires du Soudan, et M. Ali Kushayb, un chef de milice janjaouite, de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour en 2003 et 2004. Le 2 mai 2007, les deux hommes faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt international.
La CPI, fondée en vertu du Statut de Rome, est le premier organe judiciaire international et permanent capable de poursuivre les personnes accusées de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité lorsque les juridictions nationales sont incapables ou n’ont pas la volonté de le faire.
M. Pace a souligné que, demain à New York, le Procureur de la CPI, M. Luis Moreno-Ocampo, présenterait au Conseil de sécurité son septième rapport sur l’état d’avancement des investigations menées par la Cour au Soudan.
La Coalition et la Campagne « Justice pour le Darfour » en profitent pour exhorter le Conseil de sécurité, dont une mission est actuellement en visite à Khartoum, à adopter une nouvelle résolution demandant au Soudan de coopérer pleinement avec la CPI, a-t-il dit.
La Coalition pour la CPI est un réseau de plus de 2 500 organisations non gouvernementales (ONG) de plus de 150 pays oeuvrant pour une Cour juste, efficace et indépendante.
M. Pace a également rappelé que cette semaine, au Siège des Nations Unies à New York, l’Assemblée des États parties au Statut de Rome, qui représente le corps législatif de la Cour, poursuivait les travaux de sa sixième session.
Lors de cette même conférence de presse, M. Richard Dicker, de Human Rights Watch, a mis l’accent non seulement sur la présentation du rapport de M. Moreno-Ocampo, mais aussi sur la mission du Conseil de sécurité à Khartoum. « Nous espérons que le Conseil exprimera de manière énergique avec ses interlocuteurs soudanais sa position sur les obligations juridiques contraignantes, imposées au Soudan par sa résolution du 31 mars 2005, à arrêter les suspects de la CPI », a-t-il affirmé. « Les autorités soudanaises doivent comprendre dans quel sens souffle le vent sur la question de l’impunité concernant les crimes les plus graves commis au Darfour », a-t-il ajouté.
M. Dicker a également souhaité que la Chine ne s’opposerait pas au Conseil de sécurité, comme elle l’avait fait en décembre dernier, lors de la précédente présentation du rapport de M. Moreno-Ocampo, à l’adoption d’une déclaration présidentielle sur le sujet. « Nous espérons que la Chine adoptera une position plus raisonnable pour permettre à ces auteurs de crimes terribles d’être jugés », a-t-il souligné. « Il serait triste de voir les Jeux olympiques de Beijing teintés du soutien et de la complicité des Chinois à l’obstruction de la justice par le Soudan », a-t-il poursuivi.
De son côté, Mme Niemat Ahmadi, de la Coalition Sauver le Darfour, a constaté que « la justice est la partie la plus importante d’une solution durable au Darfour ». « Nous exhortons les États Membres de la Cour pénale internationale à soutenir la Cour dans son travail visant à livrer ces personnes à la justice », a-t-elle ajouté. De même, a-t-elle estimé, le Conseil de sécurité doit prendre les mesures nécessaires pour permettre l’arrestation des suspects.
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