En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE DÉBAT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS

03/06/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE DÉBAT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS


Plus de 127 pays sont des sources de traite des êtres humains et plus de 137 États sont des lieux de destination des victimes de ce trafic.  C’est pour cette raison que l’Assemblée générale a tenu aujourd’hui son premier débat d’envergure sur cette question, a expliqué ce matin M. Srgjan Kerim, Président de l’Assemblée générale.  S’il y a un drame auquel font face les pays, les peuples et les individus, c’est la traite des êtres humains, a-t-il insisté. 


Lors d’une conférence de presse, au Siège de l’ONU à New York, M. Kerim a présenté les deux orateurs principaux de la session d’ouverture de ce débat thématique, l’actrice Ashley Judd, qui siège au Conseil d’administration de l’organisation non gouvernementale (ONG) « Population Services International » et Anwar Gargash, Ministre d’État aux affaires étrangères des Émirats arabes unis.


Mme Judd a indiqué qu’elle s’était intéressée à la question de la traite des êtres humains par son travail avec « Population Services International », une ONG qui mène dans 65 pays des programmes de santé publique, notamment dans les domaines de la santé infantile, de la planification familiale, du paludisme ou du VIH/sida.  Elle a expliqué qu’elle s’était rendue dans des maisons closes, des taudis, des centres de jeunes, des cliniques rurales et des hôpitaux à travers le monde et avait entendu les récits de femmes victimes de trafic.  « J’ai promis de raconter leurs histoires », a-t-elle ajouté, rappelant qu’elle mettait en avant ce sujet dans de nombreux entretiens et documentaires. 


M. Gargash a, pour sa part souligné, que son pays avait dû faire face au phénomène de la traite, notamment avec la question des jockeys mineurs.  Pour y remédier, a-t-il expliqué, le pays a établi un partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  Il a affirmé que le plus important était de réagir face à la traite des êtres humains.  Tout en faisant part de la détermination de son pays à combattre ce phénomène, il a admis que beaucoup restait encore à faire. 


Il a par ailleurs noté que son pays s’était engagé dans la lutte contre ce trafic dans la région en adoptant une approche basée sur quatre piliers: la législation, la prévention, le soutien aux victimes et la coopération bilatérale et multilatérale.  Il a insisté sur l’importance de cette coopération, constatant que la traite des êtres humains était de nature transnationale et qu’aucun pays ne pouvait lutter seul contre ce problème. 


Interrogée sur ses motivations pour s’impliquer dans la lutte contre la traite, Mme Judd a indiqué que son travail avec « Population Services International » lui avait montré que beaucoup de problèmes étaient liés à l’inégalité entre les sexes.  Si une source d’eau est loin d’une communauté c’est souvent une fillette qui devra aller la chercher, a-t-elle dit, à titre d’illustration. 


En réponse à une autre question, l’actrice a indiqué que la meilleure façon de lutter contre ce trafic passait par la prévention, la protection des victimes, la poursuite des trafiquants et l’établissement de partenariats.  Elle a estimé qu’il était essentiel de réduire à la fois la demande et l’offre.  Dans ce cadre, elle a souligné le rôle que peuvent jouer les célébrités locales en aidant à sensibiliser et à changer les comportements des jeunes de 15 à 25 ans, groupe le plus vulnérable.  Elle a aussi noté que les filles et les femmes devraient être autonomisées, de manière économique, juridique ou culturelle, afin qu’elles puissent refuser les relations sexuelles monnayées. 


Le changement des normes culturelles est un processus lent et difficile mais cela est au cœur de cette lutte, a déclaré Mme Judd.  Pour y parvenir, elle a souligné l’importance d’avoir les ressources suffisantes, de faire preuve de volonté politique et de soutenir les programmes issus des communautés.  Elle a en outre estimé qu’il suffisait parfois de parler à une seule personne.  Le changement opéré par une seule personne peut faire évoluer toute une communauté, a-t-elle assuré.


Suite à une question d’un journaliste affirmant que 30 000 enfants avaient participé à des courses de chameaux au cours des 30 dernières années aux Émirats arabes unis, M. Gargash a donné plus de détails sur le partenariat de son pays avec l’UNICEF.  Il a expliqué que la première phase de ces activités, achevée en 2005, avait consisté à introduire une législation interdisant cette pratique ainsi que de nouvelles règles pour ce sport traditionnel, tout en établissant des centres pour les victimes.  La deuxième phase du partenariat, qui prendra fin en 2009, consiste à aider ces enfants à se réadapter à leur communauté, a-t-il ajouté.


Répondant à une question sur l’exploitation sexuelle des veuves de guerre iraquiennes, le Ministre d’État a dit ne pas connaître cette question spécifique.  Toutefois, il a admis que son pays était devenu un point de transit et de destination de la traite des êtres humains, en raison des bonnes conditions de vie qu’on y trouve et de sa situation géographique.  L’exploitation sexuelle est en effet un problème, a-t-il poursuivi, en affirmant que le pays s’y attaquait notamment par la poursuite des trafiquants.  M. Gargash a précisé que les tribunaux étaient aujourd’hui saisis de 15 affaires en vertu des lois contre la traite de 2006. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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