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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE SHAMIL IDRISS, DIRECTEUR DU BUREAU DE L’ALLIANCE DES CIVILISATIONS, SUR LE PROJET SILATECH POUR L’EMPLOI DES JEUNES

02/06/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE SHAMIL IDRISS, DIRECTEUR DU BUREAU DE L’ALLIANCE DES CIVILISATIONS, SUR LE PROJET SILATECH POUR L’EMPLOI DES JEUNES


Quatre pays arabes pilotes doivent participer prochainement au projet Silatech, qui est la nouvelle Initiative de l’Alliance des civilisations, et qui consacre 100 millions de dollars à la création d’emplois pour les jeunes du monde arabe, a annoncé M. Shamil Idriss, Directeur par intérim du Bureau de l’Alliance des civilisations.


Au cours d’une conférence de presse tenue à New York le 28 mai dernier, Shamil Idriss a présenté les mesures prévues au titre de cette Initiative, conçue il y a deux ans par la Fondation du Qatar pour l’éducation, la science et le développement communautaire.  Les pays pilotes engagés dans ce processus sont le Bahreïn, le Qatar, la République arabe syrienne et le Yémen, auxquels s’ajouteront sans doute un ou deux autres pays.


Ce nouveau projet, issu du Moyen-Orient, a été conçu dans le cadre de l’Alliance des civilisations.  Il est au cœur des débats du Sommet qui se tient à Doha du 1er au 2 juin, a indiqué Shamil Idriss.  Le but de l’Initiative Silatech est de favoriser l’emploi des jeunes, notamment ceux à la recherche d’un premier emploi, en les mettant en contact avec un réseau d’employeurs et avec des partenaires du monde des affaires.  L’objectif est aussi de leur donner des outils pratiques leur permettant d’améliorer leurs compétences et d’accéder aux capitaux.


S’il est prévu essentiellement pour le monde arabe, le projet Silatech a vocation à s’étendre aussi, dans les années qui viennent, à d’autres régions du monde, a expliqué M. Idriss.  Silatech, qui veut dire « ton contact » en arabe, a été lancé lors du premier Forum de l’Alliance des civilisations, qui a eu lieu à Madrid en janvier dernier, par Sheikha Moza bint Nasser Al Missned, la Première Dame du Qatar, et par l’Émir Sheikh Hamad bin Khalifa Al Thani.  Sheikha Mozah a fait une contribution de 100 millions de dollars pour la mise en place du projet Silatech, a précisé M. Idriss.


Cette Initiative a pour but de s’attaquer au problème grandissant du chômage des jeunes, dont la résolution est une priorité dans le monde arabe.  Dans cette région en effet, la Banque mondiale estime qu’il y a 25% de jeunes âgés de 15 à 24 ans qui sont au chômage, ce taux atteignant même, dans certains pays, 37% à 73%.


Pour apporter une réponse à ce problème, a expliqué Shamil Idriss, Silatech a développé une stratégie en trois points qui doit être mise en place dans les pays pilotes.  Accélérer les changements au niveau de la politique dans ces pays est la première branche de la stratégie, ceci dans le but de mieux répondre aux attentes des jeunes en quête d’une première embauche et aux entrepreneurs en herbe.  Cela doit se faire avec le soutien de partenaires de haut niveau, comme la « Dubaï School of Government », la « Brookings Institution », le groupe Gallup International, le Bureau international du Travail (BIT), la Banque mondiale et l’Université américaine de Beyrouth.


La deuxième branche de la stratégie du projet Silatech prévoit de renforcer les compétences, grâce à des partenaires du monde des affaires, tels que la compagnie Nike, et d’accéder aux capitaux par le biais d’un consortium de banques comme HSBC et Standard Bank.


Le troisième objectif, a poursuivi M. Idriss, est de susciter et de faire vivre la culture et l’esprit d’entreprise dans la région arabe en sensibilisant le public, notamment grâce aux médias.  L’idée est d’inciter les jeunes à tirer parti des opportunités que Silatech créerait dans les pays pilotes.


Les grandes lignes de la stratégie devraient être exposées lors du prochain Sommet de Doha, organisé par le journal Financial Times et Silatech.  Ce Sommet a pour objectif d’explorer et d’encourager tout investissement susceptible d’entrainer la création d’emplois et le développement économique pour les jeunes dans le monde arabe, a précisé M. Idriss.  On s’attend à ce que les partenaires et les participants y prennent des engagements importants, a-t-il ajouté.


Le Sommet devrait permettre de rassembler des dirigeants régionaux et mondiaux des secteurs privé et public, ainsi que de la société civile, qui ont une grande influence.  Il y aura aussi des personnalités qui s’inquiètent du défi posé par le taux croissant de chômage des jeunes et qui s’intéressent à la façon de débloquer le potentiel des jeunes dans la région arabe et au-delà.


Afin de renforcer et d’élargir le soutien à Silatech, le Sommet devrait aussi annoncer des partenariats et des engagements de haut niveau.  Par exemple, a indiqué Shamil Idriss, le groupe informatique CISCO a prévu de créer une nouvelle plate-forme technologique qui fournira un réseau de centres de contacts virtuels dans la région arabe.  Ainsi, grâce à des téléphones portables, à l’Internet, à des publications et à la télévision, les jeunes pourront accéder aux informations et aux formations professionnelles, au conseil en matière de carrière, aux services pour la recherche d’emploi, aux services de développement des affaires, ainsi qu’aux possibilités de financement pour les petites et moyennes entreprises.


De son côté, le partenariat de la Banque mondiale qui investit dans la jeunesse va créer un fonds d’affectation spéciale destiné à favoriser l’investissement dans les initiatives entrepreneuriales de la région.  Ce fonds fournira aussi des garanties d’emprunt et d’autres produits financiers, afin d’encourager les banques et d’autres institutions financières à créer des pratiques et des produits spéciaux pour les jeunes.


M. Idriss a aussi parlé de la participation de la Fondation Mohamed Bin Rashid Al Maktum, qui a été créée il y a quelques années avec une dotation initiale de 10 milliards de dollars.  Elle aidera à planifier et à harmoniser les stratégies dans les pays pilotes, pour en maximiser les effets.  En outre, cette Fondation cofinance le lancement du projet Silatech dans les pays pilotes ainsi que d’autres initiatives régionales.


Il est encore prévu, a ajouté M. Idriss, que le Financial Times Stock Exchange aide à débloquer des capitaux d’investissement, en promouvant la création de petites et moyennes entreprises dans le monde arabe.  Tous ces partenaires vont œuvrer à créer un nouvel esprit d’entreprenariat parmi les jeunes arabes et à initier un processus de création d’emplois, en commençant dans les pays pilotes.


Shamil Idriss a souligné l’importance du projet Silatech en ce qu’il permet un très haut niveau de coopération entre des entités basées principalement dans les pays musulmans d’un côté, et dans le monde occidental, de l’autre.  C’est d’ailleurs une question prioritaire à l’origine de la création de l’Alliance des civilisations, a-t-il relevé.  Il a aussi fait remarquer que l’Alliance incite à développer la coopération intersectorielle, entre les sociétés, les gouvernements, les Think-Tanks et les médias.  Il y a aussi une coopération interarabe, ce qui est plutôt rare.


L’autre aspect spécifique du projet est son caractère pratique.  Car depuis la création de l’Alliance en 2005, on s’est interrogé sur les mesures concrètes qu’elle générait afin de traiter des véritables problèmes qui se posent au monde actuel.  Or, la question du chômage des jeunes, en particulier dans le monde arabe, est un des grands défis posés à la communauté internationale, a estimé M. Shamil.


Répondant à une question, Shamil Idriss a indiqué que la plupart des jeunes qui avaient exprimé leur intérêt à participer à cette Initiative étaient des jeunes femmes, dont beaucoup du Qatar.  À un autre journaliste, il a indiqué que l’Alliance n’allait pas gérer Silatech, mais seulement y jouer le rôle de facilitateur.  Il a assuré que le projet s’inscrit dans le mandat de l’Alliance dont un des domaines d’action, prévus dans le rapport du Secrétaire général de 2006, est celui de la jeunesse, avec le défi particulier du chômage.


M. Idriss a enfin expliqué pourquoi le projet était lancé initialement dans la région arabe.  C’est principalement parce que cette partie du monde fait face à une urgence en termes de chômage des jeunes, a-t-il indiqué.  Mais c’est aussi parce que le principal financement est fourni par Sheikha Mozah.


Pour conclure, Shamil Idriss a signalé l’adresse du site de l’Alliance des civilisations, qui est la suivante: www.unaoc.org.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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