CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA MISSION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ EN AFRIQUE
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA MISSION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ EN AFRIQUE
Les Représentants permanents du Burkina Faso, M. Michel Kafando; de la France, M. Jean-Maurice Ripert; de l’Afrique du Sud, M. Dumisani Shadrack Kumalo; et du Royaume-Uni, M. John Sawers; ont livré, cet après-midi, lors d’une conférence de presse commune au Siège des Nations Unies à New York, les détails de la mission que le Conseil de sécurité entreprend à partir de demain en Afrique. Du 31 mai au 9 juin, la délégation examinera au plus près les crises en Somalie, dans la province soudanaise du Darfour et au Tchad, et aidera à promouvoir la paix et la réconciliation nationale en République démocratique du Congo (RDC) et en Côte d’Ivoire.
Ces membres du Conseil de sécurité entameront par Djibouti leur périple de 10 jours qui les conduira dans cinq pays. Là, des discussions auront lieu, non seulement avec le Président et le Premier Ministre somaliens ou d’autres membres du Gouvernement de transition somalien, mais aussi avec des représentants des partis d’opposition, de la société civile, de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM), de la communauté diplomatique et de tous les acteurs importants qui comptent dans ce pays, a indiqué l’Ambassadeur Kumalo qui, avec l’Ambassadeur Sawers, coprésidera la délégation du Conseil à Djibouti et au Soudan.
Il s’agira pour le Conseil de sécurité de « porter les résolutions sur la situation en Somalie à un autre niveau », a expliqué le représentant sud-africain. « Pour la Somalie, c’est une visite cruciale », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’encourager toutes les parties prenantes « à faire progresser le processus politique et changer la situation sécuritaire sur le terrain ». Les Somaliens, a estimé M. Kumalo « auront la possibilité de présenter vraiment leurs vues ». « Je vais leur dire de ne pas rater cette occasion », a-t-il ajouté, notant que la délégation s’efforcera de convaincre les différentes parties que « si la situation sécuritaire et politique s’améliore, tout s’améliorera ».
Les membres du Conseil se rendront ensuite au Soudan, où ils resteront trois jours. Ils doivent rencontrer les autorités à Khartoum et à Juba, au Sud-Soudan, ainsi que les responsables de l’Opération hybride Union africaine-ONU (MINUAD) à El Fasher, la capitale du Nord-Darfour. « Nous ferons tout ce que nous pourrons pour maintenir l’Accord de paix sur les rails », a affirmé M. Sawers. « Nous réitèrerons la conviction du Conseil de sécurité selon laquelle une réduction des tensions entre le Soudan et le Tchad est essentielle à une sécurité régionale durable », a poursuivi l’Ambassadeur du Royaume-Uni, dont le pays assure jusqu’à demain la présidence Conseil de sécurité.
Au Tchad, la mission du Conseil, que dirigera alors le représentant de la France, M. Jean-Maurice Ripert, fera brièvement escale dans un premier temps à N’Djamena, la capitale, où elle rencontrera le Président Idriss Déby, puis visitera des camps de réfugiés et de personnes déplacées dans l’est du pays, près de la ville de Goz Beida et de la frontière avec le Darfour. « Le Conseil de sécurité témoignera du soutien qu’il apporte aux autorités tchadiennes et centrafricaines pour les opérations d’ordre humanitaire ainsi qu’aux travailleurs humanitaires qui se dévouent dans les camps », a souligné M. Ripert.
La délégation du Conseil de sécurité en profitera pour exprimer son « plein appui » à la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) et à la Force multinationale de stabilisation de l’Union européenne (EUFOR), dont le déploiement, a-t-il précisé, a été autorisé par la résolution 1778 de septembre 2007. Elle rappellera également « l’importance qui s’attache à la diminution des tensions entre le Tchad et le Soudan » et au respect des autorités des deux pays de leurs obligations découlant des Accords de Dakar et de Tripoli, a ajouté le Représentant de la France. De même, elle rappellera la « condamnation des activités des groupes rebelles armés » et mettra l’accent sur la nécessité de respecter l’Accord de Syrte d’octobre 2007. Enfin, elle apportera son soutien au Président Déby pour ses efforts visant à « promouvoir le dialogue politique résultant notamment de l’accord passé avec l’ensemble des partis d’opposition en août 2007 ».
Le 7 juin, la mission, toujours menée par l’Ambassadeur français, se déplacera à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), « pays vital pour la stabilité de l’ensemble de l’Afrique centrale », a noté M. Ripert. La délégation a prévu d’y rencontrer l’ensemble des autorités politiques, comme le Chef de l’État, M. Joseph Kabila; le Premier Ministre, M. Antoine Gizenga; et les Présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale.
Les membres du Conseil rejoindront ensuite Goma, la principale ville du Nord-Kivu, dans l’est du pays, où ils visiteront un camp de réfugiés et de personnes déplacées et s’entretiendront avec des représentants de la société civile, le responsable de la coordination des programmes de stabilisation dans l’est et témoigneront de leur « soutien aux populations et aux travailleurs humanitaires ».
« Le Conseil a manifesté à maintes reprises sa détermination à soutenir le processus de consolidation de la paix en RDC », a expliqué M. Ripert, notant que cet organe aura ainsi l’occasion de rappeler son appui aux dynamiques positives enregistrées dans les domaines politique, sécuritaire, économique, des droits de l’homme et de la lutte contre l’impunité. La délégation « rappellera sa préoccupation concernant les violences qui continuent dans l’est du pays », a-t-il dit, mettant en particulier l’accent sur les violences sexuelles à l’égard des femmes et des enfants. Elle exprimera enfin « le soutien du Conseil de sécurité au rapprochement entre la RDC et le Rwanda qui résulte des processus de Nairobi et de Goma » ainsi qu’au travail de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en RDC (MONUC).
L’Ambassadeur français a par ailleurs souligné « la très grande importance » que revêt selon lui l’arrestation, le 25 mai à Bruxelles, de l’ancien Vice-Président congolais, M. Jean-Pierre Bemba, dont l’un des chefs d’inculpation est celui des crimes de guerre au nombre desquels figurent des violences sexuelles. « C’est la première fois, dans l’histoire de la Cour pénale internationale, que ce chef d’inculpation est retenu. Nous pensons que c’est une évolution positive et nous espérons que le message sera compris », a-t-il précisé.
En Côte d’Ivoire, ultime étape de la tournée africaine du Conseil, mais aussi « très cruciale », selon l’Ambassadeur du Burkina Faso, M. Michel Kafando, qui la conduira à ce moment-là, la délégation doit rencontrer le Président Laurent Gbagbo et le Premier Ministre Guillaume Soro, ainsi que « les acteurs politiques qui font partie du cadre permanent de concertation », dont MM. Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara.
La mission, qui a pour objectif de « saluer l’appropriation du processus de paix par les parties ivoiriennes », les encouragera à « appliquer de bonne foi l’Accord politique de Ouagadougou », lequel fixe notamment au 30 novembre 2008 l’élection présidentielle, et à « aller de l’avant ». En outre, « le Conseil de sécurité se fera un devoir de féliciter et de saluer le facilitateur du processus », par l’intermédiaire de son Représentant spécial, a ajouté l’Ambassadeur du Burkina Faso. Le Conseil de sécurité entend enfin « exhorter le Gouvernement et la Commission électorale indépendante à résoudre le plus rapidement possible les questions techniques en suspens avant l’élection présidentielle », a expliqué M. Kafando.
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